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Critiques de Leone Cinzia (6)
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Vies dérobées

Trois sagas familiales qui se déroulent temporellement entre 1936 et 1992 constituent ce roman qui nous conduit entre autres villes, de Jaffa à Istanbul, Djerba, Bâle, New-York, Ancone, Rome et Tel-Aviv. Dans la première, un pogrom anéantit une famille juive (Avraham, son épouse Miriam et leur fille Havah) et c’est Ibrahim qui dérobe la vie d’Avraham en usurpant son identité pour en tirer profit. Dans la seconde, en Italie, à Ancone, Giuditta et Tobia subissant les persécutions des juifs par Mussolini parviennent à se faufiler entre les mailles du filet et dans la troisième, Esther et Ruben découvrent leurs origines. Superbe fresque familiale faisant émerger trois portraits de femmes fortes ne reniant pas leur identité et affichant leurs convictions dans un contexte historique difficile très bien rendu par l’autrice.
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Vies dérobées

Je ne résiste jamais face à une belle fresque familiale et historique, à plus forte raison quand elle se déroule au Moyen-Orient et mêle aux faits historiques des questionnements religieux et identitaires. Bingo, c’est exactement le cas ici, avec Vies dérobées, un roman en trois parties de l’autrice italienne Cinzia Leone. Un homme, Turc musulman, choisit de s’approprier l’identité d’un autre, Juif d’Odessa, afin de récupérer les bénéfices d’une affaire commune suite à l’assassinat sauvage de ce dernier et de sa famille. C’est le début d’une imposture qui le suivra toute sa vie, jusqu’à peser sur le destin des générations suivantes.



A travers le destin des familles Ozäl, Azoulay et Cohen, ce sont des questions universelles et intemporelles que soulève l’autrice. Elle interroge l’identité de chacun, constituée de multiples ajouts et soustractions de l’Histoire, déterminée à l’aune d’une époque et d’une communauté que nous, ou nos ancêtres, ont choisi. Ici, religion musulmane, juive et chrétienne se font face, déchirant à l’intérieur ceux qui ont grandi dans des familles biconfessionnelles, décidant de facto de l’identité de ceux qui sont pleinement nés dans leur giron – ou qui semblent l’être. Il est fascinant de suivre dans le premier chapitre la transformation progressive d’Ibrahim Ozäl en Avraham Azoulay, et ses conséquences pour sa famille, puis de découvrir, après une escapade aux côtés de Guiditta, les errements des générations suivantes, dont l’identité s’est délité au fur et à mesure de l’érosion des communautés religieuses.



A part quelques longueurs dans le récit, ce livre est une épopée à travers le XXème siècle, entre les différentes rives de la Méditerranée, au cœur de familles différentes et pourtant si similaires. J’ai été très émue par les personnages, dont les questionnements identitaires et religieux sont très largement explorés par l’autrice. C’est un voyage qui ne m’aura pas laissée indifférente !
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Vies dérobées



Palestine 1936. Miriam ne supportera pas que son mari Ibrahim vole l'identité d'Avraham Azoulay, un riche marchand juif massacré dans sa maison de Jaffa.

Un père anarchiste et une mère malade, il faudra du courage et de la force à Guiditta, jeune lycéenne de dix-sept ans, pour survivre et se battre dans l'Italie fasciste de 1938.

Être juive et amoureuse d'un beau militaire catholique: sa vie ressemble quelque peu à une course à handicaps.

"Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un que tu connais, tu risquerais de ne jamais t'égarer".

Rome 1991. Esther, née juive, élevée dans la religion catholique, s'apprête a convoler avec un riche avocat Ashkénaze.

Miriam, Guiditta, Esther, musulmane, juive, chrétienne, trois femmes dans le tourbillon de l'Histoire.

Un roman à suspens- Ibrahim l'usurpateur sera t-il découvert, malgré sa réussite insolente?-,un récit historique déchirant sur le sort des juifs et des communiste sous le régime fasciste, puis une comédie romantique contemporaine étrangement sexy oú tout se dénouera entre Rome et Tel Aviv.

Une écriture dense et prenante qui brasse avec chaleur la Thora, les Évangiles et Karl Marx.

Documenté, intelligent et toujours surprenant, "Vies dérobées" pourrait doit être le roman de votre été.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Vies dérobées

Superbe ! Ça c'est de la littérature, de la vraie, romanesque et tout !

Des personnages bien en chair,

Le feu de l'Histoire avec un grand H

Tout autour de la Méditerranée, d'Istanbul à Jaffa, d'Alexandrie à Rome, en passant par Bâle et même la Floride et Cuba

Une saga familiale tortueuse sur 60 ans et 3 générations

Même les secrets de famille les plus enfouis ressortent toujours !

Un régal !
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Vies dérobées

Superbe roman que celui-ci!

Tout commence avec le massacre des Juifs de la ville de Jaffa en 1936, massacre dont seront victimes la famille Azoulay (Avraham, sa femme et sa fille). Ibrahim était associé avec Avraham dans l’importation de coton d’Egypte. Ce massacre signifie donc, pour Ibrahim, non seulement la perte de son ami mais également sa perte financière. En effet, Ibrahim y a mis toutes ses économies…

Ibrahim, le musulman, décide alors de prendre l’identité d’Avraham et d’embarquer, de force, sa femme et sa fille dans ces nouvelles vies.

Miriam deviendra Maryam, et la jeune Yasmine deviendra Havah.

Le livre est constitué de trois parties, chacune d’elles donnant la parole à une femme – d’abord Miriam, ensuite Guiditta et, enfin, Esther.

Le livre nous transporte à travers le temps – des années ’30 aux années ’90 – et les lieux – de Jaffa à Istanbul, Djerba, les USA, l’Italie, etc.

Une superbe fresque familiale avec une vraie et belle réflexion sur l’identité.

Une belle écriture, un style intelligent et des personnages attendrissants, Cinzia Leone est une auteur bourrée de talents.

Une lecture que je vous recommande vivement !
Lien : https://letempslibredenath.w..
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Vies dérobées

« La guerre anéantit des êtres mais rien n’arrête les rêves des survivants. »



Peut-on construire sa vie sur une imposture ? Et si oui, quelles peuvent en être les conséquences pour les générations à venir ?



Un roman fort qui nous présente des destins entrelacés, parfois contrariés, avec des thématiques importantes telles l’identité, la tolérance, les valeurs familiales, religieuses. Un récit inoubliable avec des femmes de caractère, qui ne renoncent pas, qui pansent leurs cicatrices et qui avancent toujours et encore entraînant ceux qu’elles aiment dans leur sillon.

De 1936 à 1992, trois destins de femmes que nous suivons dans différentes contrées : Israël, l’Égypte, la Turquie, les Etats-Unis, l’Europe… De Miriam à Esther en passant par Giuditta, chacun des portraits est puissant, réaliste, détaillé… Pour chacune de ces femmes, des hommes ont voulu les façonner, les faire rentrer dans un « moule » qui n’était pas leur choix.

La première Miriam, la bien nommée, est musulmane, elle habite à Jaffa et son mari a fait affaire avec un juif pour des coupons de tissu. Une nuit, la famille juive est assassinée. Partageant la même habitation, Miriam, son mari, Ibrahim, et leur fille se cachent. Arrive alors l’heure de faire un choix qui peut tout bouleverser. Continuer vaille que vaille, ou, pour ne pas perdre d’argent et en s’appuyant sur une certaine ressemblance, prendre la place des personnes tuées. L’époux de Miriam voit ça comme une aubaine afin de mettre les siens à l’abri, il ne pense pas à mal, il a peur, il doit agir vite, dans l’urgence. La fuite avec ou sans la possibilité de recommencer une autre vie ailleurs sous un nouveau nom. Il choisit le changement d’identité et entraîne sa compagne et sa fille dans cette aventure. C’est très dur pour Miriam qui n’approuve pas, qui doit renoncer à sa religion, à sa façon de vivre, qui doit apprendre de nouveaux codes de conduite, accepter des fréquentations différentes et s’inventer un nouveau passé. Est-ce une folie d’agir ainsi ? Ibrahim veut-il simplement la sécurité pour ceux qu’il aime ou pense-t-il surtout aux finances ? Mesure-t-il les dégâts qui peuvent découler de sa décision ?



La deuxième, c’est Giuditta, elle est juive. Nous sommes en Italie, en 1938. Son père a été envoyé en relégation pour raisons politiques et sa mère, malade, va mourir. Accompagné de son frère, la jeune fille fuit avec peu de bagages et quelques noms donnés par son papa, des contacts susceptibles de les aider. Être juif, c’est se cacher, souffrir, appartenir à un « peuple » qui doit être vigilant pour s’en sortir sans trop de dommage. Giuditta est pleine de fougue, elle ne baisse pas les yeux, elle ne veut pas qu’on lui dicte sa conduite, elle veut garder son libre arbitre, sa liberté de penser mais que ses journées sont difficiles …



Esther, la dernière, fera le lien entre les deux précédentes. 1991, une femme de notre temps, libre, qui s’interroge sur le sens de sa vie, sur ceux qui l’ont précédée, sur ce qu’elle souhaite au plus profond. Un homme lui fait une proposition surprenante qui va probablement chambouler ses habitudes et bien plus encore…



Pour nous présenter ces trois existences, l’auteur utilise une écriture (merci à la traductrice) précise comme une dentelle, envoûtante, enveloppante, majestueuse. Chaque mot, chaque phrase, est à sa place, pas une longueur, pas de digressions ni fioritures inutiles. On n’est jamais perdu, c’est fluide. Des quotidiens à découvrir, rarement linéaires, quelques fois profondément bouleversés par un événement, un papier, un contrat, une rencontre, un regard…. Un kaléidoscope d’individus, de lieux, d’émotions, de situations. Un fond historique qui offre un contexte intéressant à ces vies contrariées. Et un fil ténu, magnifiquement bien pensé qui relie les trois parties d’une histoire qui traverse le temps et les pays.



Il y a longtemps que je n’avais pas lu un livre aussi poignant (que j’ai quitté à regret) dont les personnages puissants cachent leurs failles pour ne montrer que leur capacité de résistance. Qu’il est long le chemin vers la résilience mais qu’il est beau !



NB : La couverture est magnifique !


Lien : https://wcassiopee.blogspot...
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