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Citations de Linda Hogan (16)


Le mystère est une forme de pouvoir.
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Cher monsieur le Président Harding,
Je suis un simple Indien, et je vois les choses d'un autre oeil que la race caucasique. Mais je suis troublé par les évènements survenus ici, sur notre Territoire Indien.
Un groupe de chasseurs est venu de l'Est et, selon leur estimation, 317 aigles ont été ôtés de notre ciel.
Les aigles sont nos frères. Leur perte nous fait souffrir. L'ours n'est plus parmi nous, le loup non plus. Et vous savez déjà sans que je vous le rappelle comment les bisons ont été massacrés.
Nous ne souhaitons pas voir les créatures amies disparaître de ce monde. Nous sommes petits et entourés par vos semblables, mais nous avons vécu ici toute notre vie, et aucun animal n'a été décimé de la sorte par notre peuple indien.
Ne pourriez-vous pas trouver le moyen d'édicter une loi contre la chasse de ces oiseaux ?
Je vous remercie. Puissiez-vous être riche d'argent et fort d'esprit.
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Ce qui paraissait solide s'est effondré comme un château de cartes, n'est plus à présent que débris et petit bois. Les créations de l'homme ne tiennent pas face au vent. Preuve pour moi qu'il existe une force supérieure à la volonté humaine. C'est une tragédie, certes, mais je me sens mieux de nous savoir si petits. J'en déduis que nos crimes contre le monde qui nous entoure peuvent être corrigés d'un coup par la rage du vent ou la montée des eaux.
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"Sa femme affirmait qu il voulait les roses sans les épines;cela restait vrai, et s il avait eu plus que sa part de malheurs, il demeurait gai malgré ces douleurs et ses vieux os."
Le sang noir de la terre, Linda Hogan.
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Il y a les jours où les nuages montent de l'eau comme une haleine, comme des fantômes, où l'on entend dans les arbres l'oiseau qui parle comme une vieille. Il y a les jours où les nuages coulent comme une rivière venue d'une vallée du ciel. Mais aujourd'hui, après la tempête, ils sont bas, au ras de l'eau comme de la terre. Honteux de ce qu'a fait le ciel, ils tentent de couvrir les dégâts, de les cacher à nos yeux.
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Je suis en ce monde, dit le prêtre, mais pas de ce monde. Je croyais ce prêtre autrefois, mais en des circonstances pareilles, je ne sais plus trop ce que je crois. Je serais bien incapable de dire ce que je pense ou ce que je sais. Croire et savoir sont deux continents très éloignés l'un de l'autre.
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Les mauvais rêves étaient aussi fréquents que les incendies dus au gaz sur les forages, aussi communs que les Buick noires. Beaucoup apportaient leurs rêves à Horse qui leur rappelait à tous qu'on forait la terre, qu'on la dynamitait. Lorsqu'on perturbe la terre, leur expliquait-il, la vie et le sommeil s'en ressentent.
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"J'écris un nouveau chapitre de la Bible."
Sidéré d'entendre cela, le prêtre l'interrompit : "Tu ne peux pas, cela n'est pas possible. (...)
– Je pensais justement que tu saurais comment je dois m'y prendre pour faire ajouter ce chapitre au bout du livre."
(...) Irrité, le prêtre l'interrompit de nouveau : "Tu ne peux pas écrire un chapitre de la Bible. C'est la parole de Dieu.
– C'est pourtant plein de noms d'hommes. L'Evangile selon Jean, par exemple. Pourquoi pas l'Evangile selon Horse ? (...)
– Ils ont copié ce que Dieu leur dictait. Ce n'est pas pareil.
– C'est exactement ce que je fais." Horse jeta un coup d'oeil au prêtre. "Je veux juste savoir comment déposer le manuscrit. Je croyais que tu saurais faire ça."
Les traits du prêtre se figèrent.
"Vois-tu, mon fils, reprit Horse, la Bible est remplie d'erreurs. J'ai entrepris de les corriger. Par exemple, je n'y ai pas vu écrit que toutes les créatures vivantes étaient égales."
Le prêtre agita la tête. "Ce n'est écrit nulle part. Le texte dit que l'homme est le maître de toutes les créatures sur terre.
– Justement, c'est cela qu'il faut corriger. Tu ne vois pas que c'est là que le bât blesse ?"
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Rudolph Valentino séduisait les femmes sous le regard attentif de tous les spectateurs. Plus grands que nature au Bijou, Valentino et Fairbanks avaient changé la vie amoureuse des habitants de Watona et des environs. Les Indiennes n’étaient tout simplement plus satisfaites de leurs hommes. Certaines comparaient même leurs expériences, et voilà qu’après des années de mariage, elles se plaignaient à leurs maris : « Pourquoi tu ne fais pas ça ? Valentino le fait bien. » Ce, jusqu’à les convaincre d’aller au cinéma voir de près ce qu’elles voulaient. Après quoi, ils rentraient chez eux, renversaient leurs épouses en arrière en les retenant pour ne pas qu’elles tombent, se pressaient contre elles en plongeant dans leurs yeux, jusqu’à ce que le fou rire s’empare du couple.
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Le paysage dévasté rehaussait la clarté limpide de l’eau qui brillait là tel un joyau. Par endroits, des fuites de pétrole comme celle de la source sur les terres de Belle noircissaient les berges ; des fûts de pétrole rouillés abandonnés dans l’eau stagnante polluaient les zones de mais où les insectes pullulaient et se reproduisaient. Vers le soir, ils virent un coyote qui grattait la terre. Ils longèrent des arbres tués par les psychés. Nombre de champs avaient été brûlés, calcinés, les autres étaient stériles d’avoir nourri le bétail affamé et trop nombreux qu’élevaient les dévoreurs du monde. C’était un spectacle affligeant.
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J'ai dit à ma mère que cela me rendait furieuse de voir tuer les biches à cause des chantiers de construction, de l'agriculture, de la canne à sucre, et elle m'a répondu:
- Pourquoi faut-il toujours que tu dramatises tout ?
Elle pense que le progrès est à ce prix et que ce n'est pas bien cher. Moi, je pense que c'est ainsi qu'on tue un univers. Tel est le fossé qui nous sépare.
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Autour d’eux on pariait ferme dans un grand cercle bruyant et animé. On prenait les enjeux. Les Indiens raffolaient du jeu et se moquaient bien de perdre. Ils faisaient la queue en attendant leur tour, s’appuyaient sur des cannes, fumaient des cigarettes et pariaient sur les courses de mulets. Un homme misa sur un mulet au pelage sombre qui venait d’uriner prétextant qu’il courrait mieux après s’être soulagé. Et ils jouaient gros – des pièces d’argent, des chevaux, des vaches, des couvertures de laine orange et violet qui appartenaient à la famille depuis des lustres. Les femmes âgées pariaient leurs châles de danse et les paniers qui avaient appartenu à leurs grands-mères. Des jeunes gens titubaient pariaient leurs coffres et leurs ballots-médecine, prêts à perdre jusqu’au sacré pour de l’argent. Bien des cœurs se brisaient de les voir tout risquer dans un jeu de hasard et d’argent.
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Ce lundi-là, Nola Blanket arriva à l'école, vêtue d'une simple jupe et d'un chemisier. La surveillante du dortoir lui apporta un uniforme à mettre avant de se rendre en cours. Mais Nola s'empressa d'ouvrir sa malle, d'enfiler une juspe osage ornée de rubans et une paire de mocassins, si bien qu'à son entrée dans la salllede classe en tenue traditionnelle, toutes les élèves posèrent leur crayon pour la dévisager. Un sourire éclaira les visages des fillettes osages, puis s'effaça bien vite sous le regard sévère de la directrice. Dès ce premier jour d'école, Nola devint une sorte d'héroïne pour la plupart des pensionnaires, même s'ils n'en souffaient mot. Par sa colère et sa rébellion, elle parlait en leur nom à tous. Elle incarnait à elle seule tout ce qu'ils n'osaient dire ou faire.
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Puis on tambourina à la porte, et une voix lança : « Police ! » Le battant s’ouvrit à la volée. La lumière violente d’un projecteur ébranla les participants. Figés de surprise, aveuglés, ils clignaient des yeux pour tenter d’y voir clair. « Que personne ne bouge ! » tonna une voix dont l’origine se perdait dans les ténèbres au-delà du projecteur.
Ceux qui interrompaient ainsi le rituel sacré cherchaient du gin, de l’alcool de contrebande. C’étaient des hommes du fisc. Une brigade d’intervention volante, en quête de spiritueux plutôt que de spirituel. Ils croyaient à d’autres esprits. Leurs aigles sacrés figuraient sur des billets de banque et des pièces de monnaie. Ironiquement, Stace le savait, ils coûtaient plus cher en salaires qu’ils ne ramèneraient de leur mission dans les coffres de l’État.
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Je me souviens de la première fois que j’ai vu la femme d’argile. J’étais avec Georgianna Sanchez. Nous étions dans la boutique de souvenirs d’un musée. La femme d’argile de San Martin, au Mexique, était rondeur et beauté. Elle volait au-dessus de la Terre à laquelle elle était liée. Elle portait une robe d’étoiles. Sa chevelure noire flottait derrière elle, et ses pieds d’argile portaient de petites chaussures noires. En dessous d’elle, la Terre était orange. Si on lui enlevait ce qui séparent les pays, les continents et les océans, elle ressemblait presque à une citrouille. Elle avait un grand nez, ses seins étaient lourds et pointus, son ventre était attaché à la Terre, juste au-dessus de l’Amérique du Nord. Son nom était inscrit sur une étiquette : « La Bruja Qui Veille Sur La Terre. » Bruja est le mot espagnol qui désigne une guérisseuse, une voyante ou parfois une sorcière.

J’aimai cette voyante volante qui protégeait les terres au-dessus desquelles elle planait. Elle était connectée à ces terres par son corps même, par la même argile. Tout comme la plupart des premiers hommes, elle avait été modelée dans la terre à laquelle elle était attachée.

J’achetai la femme d’argile et demandai au vendeur de me la faire porter, puis je rentrais chez moi, savourant d’avance le jour où Celle Qui Veille Sur Le Monde apparaîtrait.

Lorsqu’elle arriva, elle était incomplète, ses jambes étaient cassées. On voyait l’intérieur grisâtre de l’argile sous la peinture. Je les recollai. Puis elle commença à se détériorer de façons diverses. Son nez se cassa. Bientôt, une de ses mains tomba. Celle Qui Veille Sur Le Monde était brisée. Malgré mes efforts, elle resta dans cet état ; en morceaux et inguérissable. Au début, je fus déçue, mais ensuite je me dis : « Mais bien sûr ! », Celle qui veille sur nous est aussi brisée que la terre, aussi blessée que les hommes de chair. Elle est une véritable représentation du monde au-dessus duquel elle vole. Entre nous et la Terre, quelque chose s’est brisé. Voilà ce que dit la voyante.
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C'était donc cela la mort, songea-t-il en resserrant le drap blanc autour de son corps nu. Par habitude sans doute, il prit le chemin de sa cabane de Mare Hill, au-dessus du terrain de golf.
Stink s'estimait déjà plus sage, puisqu'il savait maintenant que les esprits se déplaçaient librement sur terre parmi les mortels. A présent, il comprenait pourquoi ses chiens aboyaient après ce qui lui semblait être des courants d'air, et poursuivaient des ombres que les vivants ne voyaient pas. C'est qu'il avaient la vue suffisament perçante pour voir les morts.
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