Liv Fox

Il y a pire dans la vie qu’un mariage de convenance avec une jeune femme magnifique et très bien dotée.

Elle me hait et je la déteste en retour, je ne peux pas me retrouver fiancé à une femme que j’abhorre et l’épouser uniquement pour le bien de mes affaires.

C’est une très jolie fille. Quel âge a-t-elle ? Vingt ans ? Vingt-et-un ? Elle ne doit pas être beaucoup plus âgée que ça. De ce que je me rappelle d’elle, elle a un beau visage, un regard intelligent, de magnifiques cheveux roux et une silhouette laissant supposer que la nature lui a accordé ce qu’il fallait pile là où il le fallait…

Tout le monde savait qu’il chérissait sincèrement sa femme, ne prenait pas de maîtresses, adorait sa fille et considérait cette dernière comme la prunelle de ses yeux. Il ne faisait aucun doute qu’il savait que Lucy et Andrew se détestaient cordialement depuis de longues années. Peut-être ignorait-il les raisons de cette inimitié, ou peut-être la demoiselle avait-elle confié l’origine de l’animosité entre eux à son père, mais le simple fait qu’il ait fait cette offre prouvait bien qu’il était conscient de la haine les opposant.

Après tout ce qui avait été dit aujourd’hui, il était sûr de ne pas trouver le sommeil facilement, ce soir. Il craignait trop de rencontrer dans ses rêves une harpie à la chevelure rousse venue pour le terroriser de son regard méprisant.
 

 

Elle connaissait son tempérament et s’était promis longtemps auparavant de ne jamais oublier à quel point il pouvait être fourbe et méchant, et ce, même si elle devait bien l’avouer, le jeune homme était des plus splendides. Mais une jolie figure, de beaux cheveux châtain et un magnifique sourire n’avaient jamais empêché un homme d’être abject. L’apparence du Duc n’était qu’une enveloppe tentatrice qui devait séduire bien des jeunes filles, mais Lucy n’était pas dupe : elle avait vu ses machinations à l’œuvre et le mal qu’il était capable de faire sans même ciller.
Se ressaisissant doucement, elle chassa l’agacement que lui évoquait toujours la présence du Duc et retrouva le sourire qu’elle arborait avant que le gentleman ne la bouscule en manquant de la faire tomber.

Elle connaissait son tempérament et s’était promis longtemps auparavant de ne jamais oublier à quel point il pouvait être fourbe et méchant, et ce, même si elle devait bien l’avouer, le jeune homme était des plus splendides. Mais une jolie figure, de beaux cheveux châtain et un magnifique sourire n’avaient jamais empêché un homme d’être abject. L’apparence du Duc n’était qu’une enveloppe tentatrice qui devait séduire bien des jeunes filles, mais Lucy n’était pas dupe : elle avait vu ses machinations à l’œuvre et le mal qu’il était capable de faire sans même ciller.

Comment une jeune femme au physique aussi charmant pouvait-elle être aussi méprisante et méprisable ? Parfois, il se demandait ce qu’il avait pu faire pour qu’elle le déteste à ce point, mais il se souvenait alors qu’elle était loin d’être le genre de demoiselle qu’il voulait fréquenter. Elle était bien trop vaine et mesquine pour mériter la moindre once de son attention.

Il est très possible qu’aucun sentiment d’affection n’ait existé entre eux au début de leur union, mais qu’avec le temps, ce vide se soit comblé d’amour une fois tous deux installés dans une vie conjugale épanouissante. Cela se produit pour bien des couples de notre société.

Sa vision du mariage était indéniablement romantique, mais elle accusait sans trembler ses parents d’être responsables de ses opinions tranchées. Les voir aussi amoureux qu’au premier jour lui avait appris à attendre davantage de la vie qu’un époux qui occuperait un siège à sa table et partagerait son nom avec elle. Ses exigences pour choisir un compagnon décent étaient terriblement détaillées et claires : elle ne pourrait jamais imaginer épouser un homme pour un quelconque autre motif que l’amour.

Les mariages de convenance n’étaient pas quelque chose qu’elle parvenait décemment à comprendre. Certes, elle était bien consciente de la difficile place des femmes qui, si elles n’avaient ni père ni frère ni mari n’avaient aucun moyen de subsistance, mais tout de même. Comment pouvait-on sacrifier son cœur à ce point ?

Cette paix, ce ne pouvait qu’être la sensation de se sentir chez soi. Lucy ne s’était jamais attendue à ce que la région lui manque, et pourtant, plus elle s’en rapprochait, et plus son cœur se remplissait de joie. Chaque année, ce même mélange de sentiments la submergeait et, alors que l’allée de gravier menant à la demeure des Devinan apparut enfin à l’horizon, Lucy sourit avec tendresse.

Après tout, le domaine de ses parents était le berceau de son enfance, elle y avait passé les plus belles années de sa vie. Y demeurer quelques mois à y attendre la saison prochaine ne devrait pas être trop difficile.

À vingt-deux ans, elle n’avait pas l’intention de se précipiter dans une quelconque union. Il lui faudrait davantage de temps pour décider quel homme aurait le privilège de sa main. De plus, si elle devait être honnête avec elle-même, aucun des gentlemen qu’elle avait rencontrés ne sortait réellement du lot. Ils avaient tous été charmants et agréables, ça oui, mais… Un petit quelque chose leur faisait défaut, un petit quelque chose qui saurait faire toute la différence.

De toutes les femmes qu’elle avait pu rencontrer un jour, Lady Devinan était définitivement la plus amusante de toutes. Elle ne faisait jamais rien comme tout le monde, ne pensait jamais comme le reste des gens et, il fallait se l’avouer, avait sa propre vision de l’amour maternel.

Qu’importait, finalement, le nom de celui à qui revenaient ces terres, il se savait suffisamment persuasif pour pouvoir obtenir une autorisation d’exploitation. Aucun homme n’était en mesure de refuser un pourcentage sur la rentabilité de sa propriété alors qu’il n’avait rien d’autre à faire que de signer un morceau de papier. Mieux encore, les galeries minières se creusant sous la surface de la Terre, personne ne serait jamais dérangé par leurs prospections. Oui, le détenteur de ce bout de falaise serait plus qu’heureux de faire affaire avec lui, il n’en avait pas le moindre dout e  !

"Parfois, les choses sont si compliquées que ce qui nous paraît le mieux à faire est en parfait désaccord avec ce que nous murmure notre cœur."

" Il ne la contemplait pas comme une femme dont le cœur restait à conquérir, il l'observait comme un vase regardait une horloge, deux objets pouvant s'accroder dans une pièce joliment décorée mais jamais tout à fait du même monde."

Cette proximité, ce contact avec elle, était tout ce dont il avait besoin. C'était doux Et parfait, empli de tendresse et de chaleur, un véritable baume pour son coeur.

Parfois, un manque de bruit était plus inquiétant qu'un vacarme assourdissant...