AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Louis-Ferdinand Céline (2904)


Dans le bruit d’eux-mêmes ils n’entendent rien.
Commenter  J’apprécie          10
Alors les rêves montent dans la nuit pour aller s’embraser au mirage de la lumiere qui bouge.
Commenter  J’apprécie          10
C’est effrayant ce qu’on en a des choses et des gens qui ne bougent plus dans son passé. Les vivants qu’on égare dans les cryptes du temps dorment si bien avec les morts qu’une même ombre les confond déjà.
Commenter  J’apprécie          10
La jeunesse vraie, la seule, Curé, c’est d’aimer tout le monde sans distinction, cela seulement est vrai, cela seulement est jeune et nouveau. Eh bien, vous en connaissez beaucoup vous, Curé, des jeunes qui soient ainsi balancés ?… Moi, je n’en connais pas !… Je ne vois partout que de noires et vieilles niaiseries qui fermentent dans les corps plus ou moins récents, et plus elles fermentent ces sordidités et plus ça les tracasse les jeunes, et plus ils prétendent alors, qu’ils sont formidablement jeunes ! Mais c’est pas vrai c’est du bourre-mou… Ils sont seulement jeunes à la façon des furoncles à cause du pus qui leur fait mal en dedans et qui les gonfle.
Commenter  J’apprécie          00
Le Fort Chabrol dans mon enfance… la rue barrée en face de l'église… en haut de la rue La Fayette. Ça me faisait repasser des souvenirs… J'écoutais plus leurs bêtises… C'était encore avec mon père après son bureau. Ils tiraillaient par les fenêtres, ils soutenaient un siège… des anarchistes… Je la voyais encore la rue… la rue vide… la barricade… on était montés de l'Opéra, enfin de notre Passage. C'était un événement terrible. Je crois que c'est les premiers coups de feu que j'ai entendus… Et puis du temps avait passé… Je me souvenais bien du nom de leur chef : Guérin… Mon père en parlait souvent… Et puis encore quelques années… Un dimanche d'hiver à Ablon en 1910, j'avais vu partir son cercueil sur un bachot.
Commenter  J’apprécie          100
Quand on y réfléchit bien il existe deux grandes espèces de petites amies, celle qui ont "des idées larges" et celles qui ont reçu "une bonne éducation catholique". (p. 456)
Commenter  J’apprécie          20
Vraiment c'est vrai qu'elle est divine en somme. Elle se détend tout entière devant lui, s'étire encore exprès, bien exprès la garce. Ya pas une faute, c'est mieux que du parfait, y a des choses qu'on aurait pas cru possibles dans sa perfection d'être excitante. On n'est plus rien du tout devant, on se laisse aller, on n'existe plus, on abandonne presque sa vie tellement elle est belle.

C'est une question qui chante sur ses traits menus en petites perfections d'une facette à l'autre, de l'oreille au déclin du cou, d'une peau qui chante l'abandon, zip-zip ! s'enfuit par l'épaule et revient au long de la taille et s'échappe comme une flèche au long des jambes, zip à la cheville, disparaît, non... revient, retourne aux seins... on a compris sans.comprendre, tout au fond des sens et du cœur. On est tout près d'elle en cercle.
-Touche la vie, Ferdinand, touche-la...
Je n'ose pas.
Commenter  J’apprécie          30
(Gallimard, Collection Blanche 2023, pages 71-72) "... Liesse, ardente, pour notre monarque ! La toison d'or à sa merci ! Vilains tout autour besoignants, têtus au labeur, acharnés de glèbe, marchands, prévôts rebondis, grands cocus, ventrus, douillets, or à découle, servantes à fillettes menues, bourriches lourdes et venaisons, vins de chansons, vins sucets, vermeil bourgogne, vins clairets, Loirerets, vins courtois, sournois, vins à guarir, vins de quartiers à places malignes, vins à devins, vins de badins, vins à meurtres et complots de nuits, vins de baptêmes, vins à recrues, vins aux pestes, vins à ferrants, vins à la messe, vins de croisades, vins d'épices, vins de galères, vins à fruits, vins de Venise, tout miroités, vins de Saumur, vins guillerets, vins à pleuvoir, vins à l'orage, vins à morfondre, vins à la brèche, vins à bravoure, de matamore, bourrus hydromels à compagnies, joyes et bourdes aux capitaines, voici propres à onguer destins ! Doulcir soucis ! Amitonner le Diable même !"
Commenter  J’apprécie          30
Mutine fringuante fillette aux muscles d'or !...Santé plus vive !...Bondis fantasque d'un bout à l'autre de nos peines !
Tout au commencement du monde, les fées devaient être assez jeunes pour n'ordonner que des folies...La terre alors tout en merveilles capricieuse et peuplée d'enfants tout à leurs jeux et petits riens et tourbillonants et pacotille ! Rires éparpillent !...Danses de joie !...rondes emportent !
Je me souviens tout comme hier de leurs malices...de leurs espiègles farandoles au long de ces rues de détresse en ces jours de peine et de faim.


Page 33 de l'édition Folio (n°2112).
Commenter  J’apprécie          160
Dessoubs les portes Mordelaises, en ce temps-là, près l'évêché, enfoui sous profonds décombres, au creux d'une crypte secrète, en un cachot sous un marais, pullulant de bêtes à venins, gras serpents de nuit bavant mort, larvés à fiel, crapauds de sang, vampires goulus, ailés à griffes, où nul ne pouvait atteindre sauf en labyrinthe cloitré, de geôlier connu, de lui seul, pâtissant là depuis douze ans Gwenchalan le barde [...]
Commenter  J’apprécie          00
Louis-Ferdinand Céline
« On a beau dire et prétendre, le monde nous quitte bien avant qu’on s’en aille pour de bon. Les choses auxquelles on tenait le plus, vous vous décidez un beau jour à en parler de moins en moins, avec effort quand il faut s’y mettre. On en a bien marre de s’écouter toujours causer… On abrège… On renonce… Ça dure depuis trente ans qu’on cause… On ne tient plus à avoir raison. L’envie vous lâche de garder même la petite place qu’on s’était réservée parmi les plaisirs… On se dégoûte… Il suffit désormais de bouffer un peu, de se faire un peu de chaleur et de dormir le plus qu’on peut sur le chemin de rien du tout. Il faudrait pour reprendre de l’intérêt trouver de nouvelles grimaces à exécuter devant les autres… Mais on n’a plus la force de changer son répertoire. On bredouille. On se cherche bien encore des trucs et des excuses pour rester là avec eux les copains, mais la mort est là aussi elle, puante, à côté de vous, tout le temps à présent et moins mystérieuse qu’une belote. Vous demeurent seulement précieux les menus chagrins, celui de n’avoir pas trouvé le temps pendant qu’il vivait encore d’aller voir le vieil oncle à Bois-Colombes, dont la petite chanson s’est éteinte à jamais un soir de février. C’est tout ce qu’on a conservé de la vie. Ce petit regret bien atroce, le reste on l’a plus ou moins bien vomi au cours de la route, avec bien des efforts et de la peine. On n’est plus qu’un vieux réverbère à souvenirs au coin d’une rue où il ne passe déjà presque plus personne. »

Voyage au bout de la nuit
Commenter  J’apprécie          100
J'ai ouvert "Maladies de l'oreille", du coup j'ai dû m'interrompre, j'avais encore plus de vertiges. Ca n'allait plus du tout à cause des symptômes si bien décrits. C'est vrai que je les avais presque tous moi les symptômes. C'était raconter dans le livre qu'à force de bourdonner y a des sujets qui en deviennent tout à fait fous.On finit par les enfermer.
Voilà une perspective à laquelle j'avais pas assez songé. Je me suis remis dans les maladies du coeur où j'avais moins à craindre.
Commenter  J’apprécie          153
- Vous savez pas, bande de fiotes, la manière que vous allez branler du cauchemar encore, à partir du seul moment que vous poserez vos pieds merdeux sur la terre de France... Ici vous êtes encore comme que du bonbon.
Commenter  J’apprécie          00
Je les regardais là dans la moche lumière. C'était des vrais damnés, qui méritaient pas davantage. Des tentés du sort, du dévouement perdu. C'est ça. Je leur ai dit. Ça leur faisait rien.
Commenter  J’apprécie          00
Les paupières lui retombent. Il respirait plus qu'en saccades.
- Ferdinand, qu'il me dit encore, comme si c'était pressé alors, qu'il avait plus le temps. Ferdinand, j'ai tout fait tu vois. Bande de salingues... Tout fait, t'as vu... Tout fait... je voulais pas qu'il tire, t'as vu, moi... Hein, t'as vu. Y a pas moyen tu vois, y a pas moyen... Je voulais pas moi... Tu sais, hein ! Je voulais pas. J'ai jamais voulu... hein...
Il a revomi alors un grand flot de sang.
Commenter  J’apprécie          10
Il demande à Boro s'il veut pas tomber l'ours. Du coup les mecs en veulent plus, y en a eu quatre la semaine dernière. Seulement I'ours faut aller le chercher. Il est chez le Romani qui fait les cartes aussi près de la chapelle, dans son clapier à l'angle d'Edgware et [Cardigan] Road. En cinq minutes on y est. On le ramène. On lui explique au Romani, Pétard contre l'ours. II veut trente livres le Gitan, pas un clou de moins. La Crokette donne quarante sacs si l'ours y écrase le buffet. C'est entendu. La bête arrive. C'est un mastard.
Commenter  J’apprécie          00
On a cent destins devant soi tant qu'on est jeune, on en perd un par an pour le moins. On garde celui qui chante le mieux. À la fin on n'a plus de destin du tout, il suffit d'un bout de chanson, trois sons à la chevrote, trois notes à la quinte, plus rien du tout. C'est la fin du biniou des âmes. Ainsi soit-il.
Commenter  J’apprécie          00
J'aurais pas crevé la misère et de mille angoisses encore, et la soumission merdeuse. J'aurais pas pué l'esclave peut-[être] encore vingt ans de plus à mille trois cents connards bâtés et crapules tarabiscotées, barbus, glabres, baveux, sanieux, fielleux, patrons, maîtres de ceci, de tout, méticuleux, ahuris, foutres pourris de bites molles, décorés de tous les airs du trou du cul, pour finir à bout de dents, de cheveux et de gaule, grisonnant fumier d'incroyables larves.
Commenter  J’apprécie          10
Tout ce qui m’arrivait me paraissait bien un énorme enchevêtrement de terreurs accumulées tout de même, à seulement vingt-deux ans. On se croit facilement coupable envers et contre tout, c'est une condition propre qu'on a, de je ne sais quoi, du péché originel ? On hésite.
Commenter  J’apprécie          40
On en avait marre de le modérer le Julien. Ça commençait toujours à propos d'un genre d'histoire qu'il soi-disant racontait...
- Voilà, qu'il faisait, je me promenais l'autre jour sur le boulevard Piccadilly. Je le vois qui traversait, venir vers moi si rouge, si gras, si bien portant que je peux pas m'empêcher de lui dire à mon vieux pote :
- Si tu m'avais pas fait signe, je t'aurais pas reconnu...
- Qui ça ? qu'on faisait.
- Mon cul !
Alors il se marrait pendant une demi-heure, d'avoir réussi.
Commenter  J’apprécie          00



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Louis-Ferdinand Céline Voir plus

Quiz Voir plus

Quiz Voyage au bout de la nuit

Comment s'appelle le héros qui raconte son expérience de la 1ère guerre mondiale

Bardamu
Bardamur
Barudamurad
Barudabadumarad
Rudaba Abarmadabudabar

9 questions
1306 lecteurs ont répondu
Thème : Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand CélineCréer un quiz sur cet auteur

{* *}