Citations de Louis Pauwels (90)
S'il suffisait de s'installer en position du lotus pour accéder à l'illumination, toutes les grenouilles seraient des Bouddhas.
Je vous résume le freudisme:
Pourquoi?
Parce queue.
(Blumroch l'admirable)
Pour [Freud], le rêve est lié à la sexualité, c’est l’expression d’un désir accompli ou refoulé, avec toutes les variantes qui séparent ces deux extrêmes ; pour [Jung], la sexualité n’étant pas la forme élémentaire de tout désir, comme nous l’avons rappelé au début de notre étude, le rêve est « l’autoreprésentation, spontanée et symbolique, de la situation actuelle de l’inconscient ». Il peut exprimer un courant de la libido à un moment donné, une aspiration profonde de l’individu, un drame intime, qui ne sera pas nécessairement d’ordre sexuel.
Dans un monde totalitaire, le "fou", c'est celui qui a tout perdu sauf la raison.
L'enfance trouve son paradis dans l'instant. Elle ne demande pas du bonheur. Elle est le bonheur.
Quand on dit : soixante ans, entendez : sois sans temps.
La philosophie, pour quoi faire ? Pour nous faire.
Le seul sens de l’existence humaine est d’allumer une lumière dans les ténèbres de l’être pur et simple. Il y a même lieu de supposer que, tout comme l’inconscient agit sur nous, l’accroissement de notre conscience a, de même, une action en retour sur l’inconscient.
Peu importe ce que le monde pense de l’expérience religieuse ; celui qui l’a faite possède l’immense trésor d’une source de vie, de sens et de beauté, qui donne au monde et à l’humanité une splendeur nouvelle.
Tel un prophète de l’Ancien Testament, [Freud] a entrepris de renverser de faux dieux, de tirer le rideau qui voilait un tas de malhonnêtetés et d’hypocrisies et de mettre en pleine lumière, sans aucune pitié, la pourriture de l’âme contemporaine. Il n’a pas eu peur d’assumer l’impopularité d’une telle entreprise. Se faisant, il a donné à notre civilisation un élan nouveau qui consiste dans sa découverte d’un accès à l’inconscient.
Elle était assise par terre dans la salle de bains . Elle se mettait du vernis orange sur les ongles des pieds . Au creux de son épaule maigre, comme elle tendait le cou, les petits muscles saillaient en éventail . Elle vieillissait en se desséchant . Il y avait de plus en plus de taches brunes sur ses mains courtes et dures . Mais, par l'échancrure de la chemise de nuit, je voyais ses petits seins que l'ombre arrondissait, et qui restaient juvéniles . J'allais passer dans mon bureau . D ésormais, je me après elle, attendant que le sommeil m'abatte .
Elle a replié une jambe et mon regard a glissé entre ses cuisses .Une douloureuse bouffée de désir m'a secoué et je me suis redit qu'elle faisait seule notre malheur, par avarice d'elle-même .
Nous avions repris encore une fois la conversation qui, naguère, nous faisait trembler et maintenant ne l'empêchait pas de se vernir les ongles . Nous mettions de l'acharnement à constater notre échec . C'étaient les seuls propos qui nous rapprochaient . Parler de rupture nous faisait parler de nous deux . C'était notre dernière façon de nous sentir couple .Et pourtant, des images du plaisir couraient dans mon sang, m'engorgeaient . Cela me rendait encore plus froidement méchant . Non, ce n'était plus possible, mieus valait se séparer .
-- Ce ne serait pas très intelligent, disait-elle .
---- Oh ! tu sais, l'intelligence, ce n'est pas forcément d'endurer des compromis .
Et d'ailleurs, j'avais fini par savoir qu'elle n'était pas intelligente . Elle avait eu de la grâce, du pétillement d'esprit . Mais la grâce, sans la vraie intelligence, passé quarante ans, devient grimaceries .
Elle disait aussi :
--Tu ne cois pas que tu le regretteras?
----Si . Matériellement .
Je savais bien que je souffrirais dans mon âme et ma chair en divorçant . Seulement, j'avais pris l'habitude de dire des choses terribles, pour me venger .
|[Deux premières pages de "La confession impardonnable "de Louis Pauwels,paru en 1972 au Mercure de France et que je voudrais bien réussir à introduire sur Babélio ! ]
[…] Ce que ses propres rêves sont pour un individu, les mythes alchimiques le sont pour l’inconscient collectif de l’Occidental.
La vie n' est pas : un métier , de l' argent , des succès , des amours , une famille. Tout cela est bon , sans doute. Mais c' est encore un profond sommeil.(p 15)
Un symbole se perçoit comme un lien entre l’abîme des profondeurs inconscientes et la cime des états de conscience, un lien entre le visible et l’invisible. Il réunit dans une expression synthétique, verbale, plastique ou musicale, ce qui se trouve de plus intime dans un être, l’héritage collectif et l’acquis personnel, le social et le cosmique, le culturel et le religieux. L’esprit le plus moderne reconquiert peu à peu ce langage multidimensionnel, dont le rationalisme avait perdu le sens.
Il faudrait fuir les gens quand on est incapable de résister au plaisir mou de se raconter; les aveux de notre faiblesse ne reviennent par vers nous en baume, mais en venin...
Je n'aime que faire souffrir, je suis un tortionnaire, je ne suis revenu que dans l'espoir de te faire pleurer, mais tu ne pleureras pas, tu as l'habitude des gens qui te veulent du mal, je ne suis pas le premier dont tu as su te venger. Et moi, je te vois soudain comme un monstre, je suis épouvanté, je revis à toute vitesse nos plus belles heures, et je crois que tu ne m'as jamais aimé, que tu as joui de me voir délirer de passion, que tu as profité du personnage que mon amour pour toi rêvait, que tu t'es regardée avec un égoïste émerveillement, déformée et embellie par moi, et que tu m'as regardé t'aimer, exaltée par ta puissance sur mon cœur.
[…] Pendant qu’il travaillait à ses expériences chimiques, l’adepte vivait certaines expériences psychiques qui lui apparaissaient comme le déroulement propre au processus chimique. Comme il s’agissait de projections, l’alchimiste était naturellement inconscient du fait que l’expérience n’avait rien à voir avec la matière elle-même (ou plutôt avec la matière telle que nous la connaissons aujourd’hui). Il vivait sa projection comme une propriété de la matière. Mais ce qu’il vivait était, en réalité, son propre inconscient. A cet égard, il répétait l’histoire de la connaissance de la nature.
"Etre, c'est être différent, c'est n'avoir pas de sosie, pas même dans la glace."
Les rêves répondent à certaines questions, quand le rêveur est en contact étroit avec sa vie onirique. Ces réponses ne sont pas obscures comme des oracles, mais d’une clarté étonnante.
Les rêves ont une fonction d’autocritique et ont un sens éducatif. Ils ne servent pas seulement à rétablir l’équilibre d’un individu, mais essayent également de l’intégrer dans la collectivité.
-Anna Teillard, Le disque vert-
Elle qui voulait être plus forte que la famille, le couvent, le mariage, tout ce qui l'avait serrée ; elle qui s'était donné un coup de pouce du côté des prémonitions, des signes, de l'insolite, des sortilèges ; elle qui avait de la froideur, en dépit de son gros tempérament de paysanne, elle avait cru remporter une victoire sur le passé en séduisant ce médecin, se hausser. Mais voilà qu'elle s'était vraiment donnée. Cela avait été plus fort qu'elle. Elle avait déversé tout ce feu dans l'amour d'un homme. Soudain, elle n'était plus rien qu'une femme qui s'ouvre, mais avec une sincérité, une violence extraordinaires.