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Critiques de Louise Le Bars (140)
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Vert-de-Lierre

Je remercie énormément Babelio et les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi, dans le cadre du dernier masse critique, du roman Vert-de-Lierre de Louise Le Bars.

Merci également à l'auteure, qui a eu la gentillesse de me le dédicacer, cela m'a fait très plaisir :)

Olivier Moreau, écrivain délaissé par la Muse, retourne dans le village de sa Grand-Mère, récemment décédée, pour mettre de l’ordre dans ses affaires comme dans son esprit.

Il y renoue avec les souvenirs de son enfance, et redécouvre un étrange personnage de conte populaire local surnommé le Vert-de-Lierre, cet antique vampire végétal qui le fascinait enfant.

Cet intérêt va déclencher des visions et cauchemars chez l'écrivain en mal d'imaginaire ainsi que la rencontre de deux femmes tout aussi intrigantes l'une que l'autre.

À quel prix Olivier retrouvera-t-il sa muse ?

Vert-de-Lierre est un roman très joliment écrit. Louise Le Bars joue avec les mots, pour mon plus grand plaisir de lectrice.

L'histoire est très simple, mais beaucoup moins qu'on pourrait le croire au premier abord :) Le réel se mêle au fantastique et c'est très réussi.

Olivier est écrivain, il cherche l'inspiration et pour cela il part sur les traces de son enfance. Ou plutôt sur les traces d'un personnage découvert quand il était enfant : Vert-de-Lierre.

Olivier cherche qui est ce personnage et il se demande s'il ne pourrait pas changer de genre et pourquoi pas écrire un nouveau genre de roman.. historique ? fantastique ?

Dans sa recherche il croise deux femmes, dont l'une d'elle va lui confier une ébauche de roman... et peu à peu Olivier se pose des questions. Qui donc est Rose ?

Vert-de-Lierre est un très roman emprunt de poésie, de fantastique, avec de très belles descriptions.

Je dois avouer que j'ai eu un ÉNORME coup de cœur pour cette petite merveille.

J'ai adoré l'écriture de Louise Le Bars et j'espère bien avoir le plaisir de la relire car sa façon d'écrire n'a rien à envier aux plus grands :)
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Noir

Je remercie énormément les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi, en service presse, de leur recueil de nouvelles : Noir.

13 auteurs nous invitent dans leur noirceur, au cœur de leurs mondes imaginaires, sombres reflets de notre univers...

L’humain s’y dévoile sous son jour le plus sordide, pour notre plus cruel plaisir de lecteurs :)

Le résumé de ce recueil me tentait surtout qu'on trouve ici une romancière que j'apprécie tout particulièrement : Louise Le Bars. C'est d'ailleurs elle qui ouvre le bal avec Intime Projection – Scène d'Ouverture un court texte qui m'a captivé. J'aime son écriture, sa façon de décrire les choses et je suis ravie que ce soit elle qui ai commencé ce recueil.

Vient ensuite Cancer Urbain de Morgane Stankiewiez, un texte tout aussi bien écrit et captivant.

J'ai ensuite pris plaisir à découvrir Souvenirs fugitifs de Sarah Buschmann. C'est une excellente nouvelle, le personnage principal est touchant. Et ce fût une belle claque ! J'avais découvert cette autrice avec l'Absinthe, nouvelle présente dans le recueil La folie et l'absinthe ; cela m'a fait très plaisir de la retrouver car je trouve qu'elle a une plume très parlante.

Nous trouvons aussi : Le sang du Cénacle de KeoT ainsi que Pourri de Stéphane Miller. Là encore, des textes forts qui ne laissent pas indifférents. Petite préférence pour Pourri, je dois avouer que j'ai un peu moins apprécié Le sang du Cénacle, mais ceci est très personnel :) Si vous le lisez, vous penserez peut-être différemment.

J'ai beaucoup aimé Licorne de Sarah Delysl. Elle revisite le mythe de la licorne d'une façon très originale, j'ai trouvé ma lecture dépaysante, captivante et j'ai là encore passé un bon moment, très fort car … c'est noir... comme le titre de l'ouvrage l'indique ;)

On trouve aussi Mort de Cyril Fallavollita ; Smoke Gets In Your Eyes d'Alexandra Fiordelli ou encore Bouches (in)utiles de Patrice Quélard. Ce sont des textes pertinents, bien écrits, qui décrivent bien la noirceur de ce monde...

Difficile d'en dire plus, je ne veux pas vous lasser en faisant une chronique hyper longue, et puis nous avons ici des nouvelles. Donc des textes courts, il serait dommage de trop en dévoiler.

Niveau noirceur, Wilfried Renaut n'est pas en reste avec La nuagerie . Je dirais même qu'il excelle dans le genre ! Tout comme Michelle Labeeu avec Un, deux, trois. Je ne risque pas d'oublier ce dernier texte de sitôt.

J'ai un peu moins accroché avec Du jambon pour les cochons de Jordi Vila Cornellas. Par contre, j'ai beaucoup aimé Sur le seuil de Mathilde Chau.

Et pour clore ce recueil noir.. c'est noir ;) je demande... Louise Le Bars avec Intime Projection – Scène de finale pour un final à la hauteur de l'ouvrage :)

Noir est un recueil de nouvelles que je vous recommande sans aucune hésitation.

Il est bien écrit, aucun texte n'est en dessous de l'autre. Après, tout dépend de la sensibilité de chacun, certains vont plairont plus que d'autres. Cela a été mon cas mais aucun auteur ne m'a déçu. J'ai été touché par l'univers de chacun, leur façon de voir les choses et je suis vraiment ravie de ma découverte. De toute façon, il est rare que je sois déçu par les publications de cette maison d'édition, et je les relirais sans aucune hésitation.

Ma note : 4,5 étoiles.
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Asphodel

Asphodel est un vampire, à mi chemin entre le Dorian Gray d'Oscar Wilde et le vicomte de Valmont de Laclos. Noble manipulateur et libertin, il concentre les clichés du Siècle des Lumières. Sous forme de roman-mémoires, les aventures de ce vampire se concentrent sur ses relations avec les femmes et le plaisir qu'il prend à dévoyer la vertu.

Sur un ton cynique et détaché, Asphodel nous invite à contempler ses œuvres et nous prend à témoin des mœurs de l'époque, où la vertu s'oppose au bonheur et la passion au devoir.



J'avais beaucoup apprécié Vert-de-Lierre de la même auteure. Un style intéressant, une certaine poésie dans l'écriture.

Dans ce roman, il ne se passe pas grand-chose à vrai dire et le récit a eu du mal à susciter mon intérêt. Asphodel est le cliché du dandy qui cherche à tromper son ennui par le jeu. Ses conquêtes, il les choisit avec soin, prenant le temps de jouer avec sa proie avant d'en finir. Le cliché est à son summum lorsqu'il trouvera une compagne de jeu de même nature. Sous la plume de l'auteure, le célèbre couple Vicomte de Valmont et Marquise de Merteuil reprend vie.



Enfin, je ne comprends pas trop la polémique sur cet ouvrage.

J'ai trouvé que le texte était plutôt en faveur du féminisme. Je suis très à contre-courant des critiques sur cet ouvrage visiblement… Asphodel ne fait que profiter de la situation dans laquelle se trouvent les femmes qu'il séduit, du fait de leur condition, soumises au patriarcat. Le récit n'est pas une apologie des violences faites au femme, il les dénonce.

Au final, la créature Asphodel est le résultat du comportement des hommes de l'époque, et pour certains encore d'aujourd'hui. Il incarne ce patriarcat, cette force implacable contre laquelle les femmes n'avaient pas d'armes pour lutter. Il est le mal que les hommes infligent à leur épouse, maîtresse, sœur, fille ou même leur mère. Un mal qui ne sera finalement détruit que lorsque la véritable métamorphose d'Asphodel s’opérera, dans notre siècle, dans nos mœurs. A ce sujet, je dois admettre que j'ai beaucoup aimé la fin, pour moi, une apologie du féminisme.



Alors certes, le récit est amoral et parfois condescendant mais se place dans une époque où cette extravagance dans l'humiliation et la recherche du plaisir était courant au 18è siècle. Il reprend d'ailleurs les codes du roman du sérail où l'imaginaire se fait volontiers érotique et dramatique.



Asphodel, dandy charmeur, cruel, détestable, intriguant, salaud, concentré pur de ce que les lecteurs aiment détester. Comme Mme Ricconi l'avait écrit à Choderlos de Lasclos au sujet de son roman « Les Liaison Dangereuses » que la lecture d'Asphodel m'a furieusement rappelé : « On vous reprochera toujours, Monsieur, de présenter à vos lecteurs, une vile créature. »
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Le Prince Sans Sourire

Je remercie chaleureusement les éditions Noir d'Absinthe pour l'envoi, en service presse, de l'album jeunesse Le prince sans sourire de Louise Le Bars (textes) et Laurent Cazuguel (illustrations).

Au pays de Mont-Breloc, la vie est difficile pour ses habitants.

Le royaume est gouverné par une famille bien trop riche. Cette famille ne pense qu'à elle, à son petit prince, et leur égoïsme est compliqué pour les habitants du royaume.

Jusqu'au jour où Barbatine la sorcière va tout changer… en volant le sourire du petit prince...

J'adore les albums jeunesse et j'ai été charmée par celui-ci.

Les textes sont très pertinents, c'est extrêmement bien écrit. J'ai d'ailleurs pris plaisir à relire la plume de Louise Le Bars, que j'avais découverte avec son excellent roman Vert de Lierre.

J'ai également beaucoup apprécié les illustrations, elles sont réussies et très jolies. Elles collent parfaitement avec les textes.

Nous avons là un bien bel objet, qui plaira aux enfants.. et aux plus grands :)

L'histoire est simple, c'est digne des contes classiques tout en étant moderne de par l'écriture et les dessins.

J'ai pris plaisir à découvrir l'histoire de cette famille, et la chute est très bien trouvée. Il y a une morale, ce fût vraiment une bonne surprise que la lecture de cet ouvrage jeunesse.

Ma note : un très gros cinq étoiles et je vous invite à le découvrir à votre tour. C'est une très bonne idée de cadeau.
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Vert-de-Lierre

Quel beau roman aussi sombre, romantique que poétique !



Quel plaisir j'ai eu à découvrir cette histoire ! La couverture annonce la couleur d'ailleurs. Elle est magnifique, colorée avec toutes cette verdure, mais sombre également et intrigante, un avant-goût de l'histoire qui va nous être contée.



Ce roman regroupe de multiples histoires. En effet, on alterne successivement entre le livre et les faits vécus par l'auteur, et le roman et écrit par la belle Rose, qu'il va lire petit à petit et qui va nous conduire jusqu'aux dernière pages.

Je ne connaissais pas cette légende du Vert-de-Lierre, mi-vampire, mi-sirène on pourrait dire. Un monstre végétal qui se nourrit des vivants.

C'est l'intrigue de fond de cette histoire dans laquelle on évolue avec passion, engouement, sans avoir envie de lâcher le livre avant la toute dernière page.

En amoureuse de la nature, je n'ai pu être que touchée par cette histoire qui l'honore. Un hymne sombre, mais pas dénué de beauté, loin de là, ni d'amour d'ailleurs.

Différents thèmes sont abordés, notamment la condition de la femme, les maltraitances à son encontre, mais tout ceci se mêle habilement à l'histoire sans passer pour le message principal et nous détourner du sujet.



Par contre, un petit bémol pour le personnage d'Olivier, l'auteur en mal d'inspiration, qui m'a irritée par moments. En effet, je l'ai trouvé particulièrement aveugle et stupide parfois de ne rien comprendre et ne pas faire le lien, ce jusqu'à la toute fin, alors que nous, lecteurs, avons tout saisi depuis le début.

C'est la seule chose qui m'a ennuyée, mais c'est vraiment moindre par rapport au plaisir que j'ai retiré de lire ce récit, tout en appréciant la plume poétique de l'auteure et les nombreuses vies du Vert-de-Lierre.



C'est vraiment un roman à découvrir pour ceux qui recherchent l'originalité et les belles histoires fantastiques et gothiques !
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Vert-de-Lierre

Un écrivain en panne d'inspiration retourne dans le village de son enfance. Plongé au milieu des souvenirs de sa grand-mère récemment décédée, il se remémore les contes et légendes qu'elle se plaisait à lui raconter. L'une d'entre elle particulièrement, Vert-de-Lierre, ne cesse de l'intriguer. Persuadé de tenir le début de sa prochaine histoire, il va arpenter le village à la recherche d'indices sur cette légende.



Vert-de-Lierre s'inscrit dans le roman gothique. Une ambiance particulière, un petit village où souffle encore la peur des anciennes légendes, un vieux château prétendument hanté et un jardin dissimulé près d'un manoir où se croisent des Anglaises recluses, composent le décor de ce très court roman.

Le récit est bien construit entre la quête erratique de l'écrivain et la lecture du manuscrit déposé par Rose, la jeune Anglaise. De même qu'il progresse dans ses recherches, de même nous anticipons la chute de l'histoire à travers la prose de Rose.

La plume de Louise le Bars se fait volontiers onirique lorsqu'elle décrit la nature. Elle emprunte au parallèle largement exploité de la condition féminine et de la nature sauvage et dangereuse où se réfugient sorcières et enchanteresses.

Une plume qui m'a d'ailleurs semblé parfois désuète voire inappropriée. J'ai eu du mal à situer l'époque du roman que je croyais très contemporaine mais les échanges entre le jeune écrivain et la belle Anglaise semblent anachroniques. Si les personnages sont plutôt bien décrits compte tenu du court format, le héros apparaît pourtant bien niais à plusieurs endroits ce qui a un peu gâché le plaisir de la lecture. L'histoire se déroule sans véritable suspense mais, et c'est peut-être là le talent de l'auteure, réussit à capturer le lecteur.



Louise Le Bars revisite le mythe du vampire et de la femme succube avec une certaine originalité. Suffisamment pour que le lecteur en ressorte troublé. Un belle lecture à laquelle il aura manqué un peu plus de punch pour accrocher réellement au style de l'auteure.
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Asphodel

Je remercie les éditions Noir d'absinthe pour l'envoi, en service presse, du roman Asphodel de Louise le Bars.

Dans Asphodel, nous parcourons les siècles, du XVIIIème siècle à nos jours, aux côtés d'un vampire qui, tel un poète macabre, nous conte sept meurtres de femmes ayant marqué son existence.

Pourquoi les tue-t-il, elles en particulier ?

Et quelle est cette mystérieuse entité qui prend vie au fil des lignes ?

Asphodel est un roman violent et il y a malheureusement toute une polémique autour de lui depuis sa sortie.

Beaucoup reprochent à la maison d'édition de ne pas avoir mis d'avertissement plus clair concernant cet ouvrage car on y trouve des viols, de la violence, de la misogynie, voir du racisme.

Je comprend ces critiques mais je ne suis pas réellement d'accord.

Il est bien présenté comme un roman noir, comme un roman gothique et le résumé indique bien que nous allons découvrir les pensées d'un vampire.

Et pour rappel les vampires sont des revenants, qui sucent le sang, tuent et ne sont pas des enfants de chœur !

Un vampire n'a pas de réelle considération pour les humains donc oui ils sont misogynes mais en fait pas seulement, ils pensent surtout à sucer le sang et à tuer, sans s'occuper des humains qui habitent le corps qu'ils tuent, que ce soit des hommes ou des femmes ! Je ne comprends pas qu'on puisse faire tout un plat du personnage d'Asphodel car c'est un vampire, pas un bisounours.

Alors oui ce roman peut choquer, j'ai moi même trouvé certaines scènes vraiment très (trop ?) fortes toutefois c'est un bon livre de vampires.

Par contre, nous sommes loin d'une histoire à la Twilight, ici l'autrice nous dévoile les faces sombres d'un vampire, pas ses bons cotés et ce n'est pas pour les âmes sensibles. Ce n'est pas un vampire moderne mais plus la créature à l'ancienne, représenté comme au début dans la littérature ; pas comme un homme sexy, dangereux mais pas trop.. Ici c'est une créature maléfique, une vraie, comme dans nos pires cauchemars.

L'écriture de Louise le bars est toujours aussi belle. Elle est très parlante, et elle nous fait vivre les choses comme s'y on était. C'est son talent, je trouve que c'est une excellente autrice. Mais là, du coup, certaines scènes m'ont mis mal à l'aise car c'est assez violent et je ne m'attendais pas tout à fait à ça.

J'ai souhaité le lire, je ne regrette pas ma lecture toutefois je lui enlève une étoile pour le réalisme de certaines scènes.

Et je le redit mais : âmes très sensibles s'abstenir, ce n'est pas un roman pour les ados ou très jeunes adultes.

Ma note : quatre étoiles.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Nous parlons depuis les ténèbres est une anthologie dirigée par Estelle Faye et Floriane Soulas, parue aux éditions Goater. Je me suis procuré ce recueil à Ouest Hurlant; c’était, un des bouquins sans lequels je ne voulais pas quitter le festival. J’avais assisté à la table ronde dédiée à l’anthologie, qui m’avait mis encore plus l’eau à la bouche. Malheureusement, je peux dire que la rencontre est loupée.



Je ne vais pas passer en revue les différentes nouvelles ici. Si vous le souhaitez, je vous invite à lire la chronique complète sur le blog, je mets le lien en-dessous.

En revanche, je vais plutôt livrer mon ressenti global et quelques remarques d'ensemble.



La déception vient d'abord de mes attentes, en fait. Cette anthologie promettait du lourd et du sombre. J’attendais un dépassement de l’imagination, des textes sans limites, des prises de risques. Mais finalement, je n’ai rien eu de tout cela.



D'abord, « aucune limite », avait dit Estelle aux autrices. Malheureusement, c’est la sensation que j’ai eue en lisant Nous parlons depuis les ténèbres. Certains textes ne sont pas suffisamment aboutis, d’autres se révèlent assez timides. J’ai senti de la retenue à plonger franchement dans les ténèbres, comme si les autrices avaient souhaité rester sur le seuil. Et j’ai même ressenti une sorte de froideur, de réticence à parler depuis les ténèbres. Comme un manque d’entrain, ou un texte écrit parce qu’il le fallait. Je n’ai pas ressenti le plaisir qu’ont eu les autrices à écrire ces nouvelles.



Ensuite, je n’ai pas vibré dans ces pages. Je n’ai pas frémi, je n’ai pas eu de frissons, rien ne m’a vraiment bousculée, dérangée ou mise mal à l’aise durablement. Et c’est surtout ça que je reproche au recueil. D’être mollasson, de manquer de punch, de volonté, de cœur à l’ouvrage, de fougue, de saut à pieds joints dans la noirceur collante des ténèbres. Il y a quand même la nouvelle de Morgane Stankiewiez, qui se détache très clairement des autres textes. Mais ça ne suffit pas; les nouvelles ne sont pas mauvaises, d'ailleurs j'ai bien aimé quelques textes (celui de Louise Le Bars avec sa prose poétique, celle de Cécile Guillot, très mélancolique...). Mais en termes de coup de poing dans la tronche, le compte n'y est pas. Et ça, c’est vraiment, vraiment dommage.



Est-ce parce que notre conception française de l'horreur est beaucoup plus restrictive que celle anglo-saxonne ? Peut-être, mais dans ce cas, il me semble que le recueil ne se positionne pas très bien, tant dans son projet littéraire que vers son lectorat. Il aurait peut-être fallu, dans la préface, réancrer l'anthologie dans un héritage plus marqué afin que les attentes soient en concordance avec les textes proposés. C'est juste une hypothèse, que je développe davantage dans mon billet, mais je me suis posé la question, en tout cas.



Enfin, quelques remarques sur la forme. J'ai trouvé dommage qu'il n'y ait pas davantage de liens entre les nouvelles. J'ai plus eu la sensation de lire une addition de textes qu'un ensemble harmonieux tissé de bout en bout, avec échos et clins d'œil. Je regrette aussi que la forme finale n'ait pas été plus soignée, avec une relecture performante éliminant les coquilles, oublis de ponctuation et maladresses de langage dans une nouvelle. Ce beau projet aurait mérité à mon avis de mûrir davantage.



Alors voilà, j'espérais un feu d'artifice, un océan de malaise, de frissons et de vertiges, un puits de noirceur sans fin, mais ma lecture a davantage ressemblé à un pétard, une promesse de nuits tranquilles et des nuances de gris. Je suis un peu déçue, il faut bien le dire...
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Vert-de-Lierre

Il y a deux semaines je me promenais à proximité d'une librairie, dans ma ville natale et je suis tombée sur ce livre, alors que j'ai pas mal d'ouvrages tout aussi tentants dans ma PAL. J'ai décidé de l'acheter et en trois jours, oui trois jours, il était fini!

Louise Le Bars est, pour moi, une écrivaine très prometteuse et elle doit continuer. Contrairement à des lectures comme celles de Madeline Miller (voir mes chroniques sur Circé et le Chant d'Achille) auxquelles je n'ai pas ressenti de transcendance majestueuse au travers de son style d'écriture, celui de Louise Le Bars est comme il faut.

Olivier Moreau est un écrivain de trente cinq ans en panne d'inspiration, c'est le cas de le dire. Pour retrouver sa "muse littéraire" il part passer deux semaines dans un village perdu des Ardennes, Mont-Drienne, et plus exactement dans la maison de sa grand-mère, récemment décédée. Il se rappelle alors une légende locale que celle-ci lui racontait souvent pendant son enfance, celle du Vert-de-Lierre, sorte de vampire végétal dont les origines remontent à l'histoire lointaine d'un berger qui devait se marier... je n'en dis pas plus, SPOILER C'EST MAL!



Le moins que l'on puisse dire c'est que le personnage d'Olivier est l'incarnation même de la naïveté et de l'émerveillement enfantin...un peu trop même... j'avais envie de le secouer et de lui dire : LA VÉRITÉ EST DEVANT TOI!!! Le livre n'est pas long et c'est très bien pour ce style d'histoire où onirisme, merveilleux et légende de villageois se croisent! Lisez-le!!

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Vert-de-Lierre

Un roman gothique où la poétique musicalité des mots mêle la sensualité de la nature à l'érotisme du corps et du désir. Entre conte onirique, roman d'horreur qui fait penser à la littérature anglaise gothique et ode à la nature, ce roman à la chouette couverture nous emmène dans un tourbillon de sens entre les odeurs fortes des fleurs, le toucher suave du lichen, la terre... J'ai adoré tout le champs lexical qui gravite autour de cette abondante et luxuriante nature sauvage.



Pour le récit, j'ai beaucoup pensé d'abord aux contes où une petite fille est maltraitée et se retrouve à affronter de terribles épreuves comme dans un rite initiatique, jusqu'à se transformer, puis au Portrait de Dorian Gray, à Dracula bien qu'ici on parle d'incube...



J'aime beaucoup ce genre d'univers entre fantastique et horreur et ce court roman m'a bien plu.
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Vert-de-Lierre

Vert-de-Lierre a été un coup de foudre pour moi. Disons que mes coups de foudre livresques tiennent sur les doigts d'une main. C'est dire l'impact de ce livre.

Je dois noter que j'ai lu la seconde édition de ce texte, publiée chez Noir d'Absinthe, avec la sublime couverture de Marcela Bolivar.



De quoi parle t-on ? Olivier, écrivain de polar à succès, est confronté à la plage blanche. A l'occasion du décès de sa grand-mère, il se rend dans son patelin, Mont-Drienne. L'occasion de faire un break bienvenu, pour retrouver l'inspiration, peut-être. Sur place, les souvenirs affluent, et il se rappelle cette légende du Vert-de-Lierre, personnage de légende locale, ce vampire végétal. Une bonne idée de roman, peut-être ? Tandis qu'il enquête sur ce conte populaire, Olivier rencontre Rose, la nièce de Dahlia Midwinter, mal aimée du village. Envoûté par son charme, et par les récits qu'il lit, Olivier commence à ne plus bien distinguer la limite entre la fiction et le réel…





Le cadre romanesque, en premier lieu. Un décor qui réutilise les codes du roman gothique, et de l'ambiance romantique. Est-ce gratuit ? Non, du tout, tout ceci augmente l'attrait romanesque qui séduit tant Olivier, qui devient personnage de sa propre vie. D'écrivain, il devient lecteur puis personnage romanesque à part entière, romantique à souhait.

Ainsi, le piège de la fiction marche à plein régime. Est menée ici une réflexion sur le pouvoir de la fiction, et ses frontières. Car dans cette œuvre, fiction et réel se mélangent.



Il y a d'autre part une mise en abyme très intéressante. Récits emboîtés (pratique très prisée du roman gothique), créant plusieurs fils narratifs qui se rejoignent d'une manière ou d'une autre. Simple artifice ? Hé bien non, car cet enchâssement est l'objet d'une réflexion sur le rôle de l'écrivain, son statut, ses inspirations. Olivier est écrivain, puis devient lecteur, puis personnage, et se faisant il interroge ce qui fait passer d'un statut à un autre. C'est le travail même de l'écrivain qui se donne à lire ici.



Enfin, l'écriture utilise toutes les beautés qu'offre le langage. La langue est travaillée, imagée, à l'image de la Nature qu'elle décrit. Elle se fait sensorielle, mettant à l'honneur les 5 sens dans chacune de ses phrases.





Tous ces points sont au service du fond du récit, qui parle de la métamorphose, sous toutes ses formes. Vert-de-Lierre est un vampire végétal, qui se niche dans un hôte humain, transformant celui-ci jusque dans sa chair et son esprit. Le récit représente donc la métamorphose de corps humain, qui revêt une multitude de visages qui s'effeuillent. Cette métamorphose est ici l'objet d'un récit de cheminement, vers la quête de sa propre identité, de l'acceptation de son corps.



Le corps dont il est question est féminin, et c'est d'ailleurs l'objet de toute une série de scènes violemment réalistes (on pense à toutes ces femmes jugées sorcières, hystériques, enfermées dans des sanatorium et sujettes à des expériences médicales toutes plus atroces les unes que les autres). Il y a donc un récit du regard d'Autrui sur les corps et son jugement. Et puis celui de la reconstruction, de l'acceptation de soi, de la liberté retrouvée quand la maîtrise de son corps est acquise.

Cette métamorphose est parfaitement mise en valeur par l'écriture sensorielle et sensuelle de Louise Le Bars, qui offre des pages puissantes, libératrices, bestiales.

Enfin, à l'image des personnages qui muent, le texte lui-même évolue, changeant de forme, empruntant tantôt au polar, tantôt au récit épistolaire, incluant du manuscrit, des saynètes cocasses, ou encore de la poésie (romantique, évidemment). Il y a donc une cohérence d'ensemble remarquable.



Un texte vraiment fort, musical, sensuel, qui m'a énormément marquée. La mise en page de ce texte est splendide, et la couverture de Marcela Bolivar retranscrit parfaitement toute l'atmosphère et l'ambiance de ce roman fantastique.

Pour moi, c'est un sans faute.
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Vert-de-Lierre

Vert-de-Lierre par Louise le Bars aux éditions Noir d’Absinthe est ma nouvelle lecture en littérature imaginaire dans le cadre du prix des auteurs inconnus 2019.



Il y a vraiment des couvertures qui ont beaucoup d’impact, et ce roman gothique en fait partie, je la trouve sublime et très poétique.



Suite au décès de sa grand-mère, Olivier écrivain atteint du syndrome de la page blanche décide de partir dans le village de son aïeul pour régler sa situation quelque peu chaotique . Cette destination va le ramener à de lointains souvenirs aussi merveilleux que mystérieux avec l’évocation du vert-de-lierre un personnage fantastique et va l’exposer à la rencontre de deux femmes énigmatiques.



D’emblée, c’est un personnage que j’ai trouvé anodin et assez naïf lequel dans une première partie a rendu ma lecture plate, je l’ai trouvé trop imaginaire , il manque de crédibilité. Tandis que sa rencontre avec Rose , dans une seconde partie a rendu ma lecture perturbante lorsqu’elle lui a proposé la lecture de son roman , il y avait trop d’allers-retours …Pour cela je n’ai pas adhéré à l’histoire ni aux personnages .



Louise le bars aborde des thématiques intéressantes concernant la femme , et y mêle des légendes avec une atmosphère fantastique mais la plume est tantôt maladroite , tantôt fluide ce qui alourdit certains passages et ralenti la lecture.



Un roman gothique qui plaira sûrement à d’autres lecteurs
Lien : http://chroniqueuse6.canalbl..
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Le Prince Sans Sourire

Cet album jeunesse a été un réel plaisir à lire et à regarder !



La plume de Louise Le Bars est très agréable. Elle nous décrit un conte qui suit les schémas traditionnels du genre tout en y ajoutant des codes plus modernes. Le prince n’est pas l’homme idéal. Ce n’est pas la princesse qui est en détresse. Les méchants ne sont pas si tyranniques. C’était vraiment rafraîchissant de voir que le conte peut se réinventer et surtout se moderniser.



Le texte est compréhensible et accessible. La morale est magnifique puisque l’ensemble des personnages découvre la valeur de l’amour et le pouvoir du sourire. L’argent ne fait pas tout.



Les illustrations ne sont pas totalement dans mes goûts habituels mais je ne peux pas nier qu’elles se marient parfaitement avec la plume de Louise Le Bars. Elles me rappellent les albums que je lisais étant petite. Je regrette presque de ne pas avoir la version papier pour voir si l’odeur des pages aurait pu parfaire ce moment de nostalgie… (Suis-je folle ?)



Laurent Cazuguel possède son propre style qui le démarque des traits plus doux que l’on voit habituellement. Finalement, les émotions des personnages sont plus visibles. Les méchants ne sont pas tellement effrayants, ils s’embellissent d’ailleurs à la fin. J’en viens à aimer ce coup de crayon singulier.



Je n’ai pas d’enfant avec qui partager la lecture de cet album, néanmoins je suis certaine que les petits comme les grands tomberont sous le charme de ce joli conte savamment coloré.



Merci aux éditions Noir d’Absinthe pour ce moment de lecture. N’hésitez pas à profiter de leur offre spéciale. Ils proposent leur catalogue numérique à prix libre (à partir de 1€), pendant toute la durée que durera le confinement.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Vous qui abordez ce recueil, abandonnez tout espoir de retour : le titre est explicite.

Dix nouvelles de dix autrices, "des mauvais genres" , inaugurent la série " Relapse", laquelle aborde les sujets considérés comme hérétiques _ editions Goater _

"Nous parlons depuis les ténèbres, et nous ferons entendre nos voix." (4e de couverture).

Apres une introduction d'Estelle Faye, coordonnatrice de cette anthologie,et autrice, les nouvelles se succèdent ,  tres diverses, tant par leurs thèmes que par le style. Non adepte de ce genre de litterature, j'ai apprécié, sans me lasser, la qualité des proses, du rythme et du style de narrations. Bravo pour ces dix choix.

   _ dans un monde gothique, les salubres urbains (les sournois et les violents)* . capturent des élus pour le " culte de l'homme sain".

dont "la petite soeur des fauves"...Encore une Blandine !

  _. quoi de mieux que le chant "Flowers of Scotland" pour attirer _à jeun _une sirène du loch Ness ?

  _ une EMI (experience de mort imminente) est "étudiée" par un médecin et un prêtre... "... et ne croyez pas que vous serez épargnés ! le Malin est pernicieux, et il aurait  un attrait pour les âmes les plus pures..."

  _ Un voleur d'âmes nous explique qui il est, ce qu'il fait, pour le compte de qui, avant de rencontrer... Depuis, il n'est plus.... il vit !

Et il vous l'expliquera mieux que je ne le fais.

  _ Dans un véhicule interstellaire, en transit depuis 8 ans, 2 membres de l'équipage et une IA (intelligence artificielle) engagent leur avenir...surprenant !

  _Un marchand de sucreries envoute la clientele foraine, et la rend dépendante et violente, pouvoir que va tenter de s'approprier la plus perverse des ado du collège.

_ Un monstre pédophile n'est pas forcement doté de pouvoirs surnaturels, mais il peut être le directeur de l'école de vos enfants, et apprécié pour son humanisme apparent.

_ Enfin, ma préférée , d'Estelle Faye : une communauté de moines, dans une ile quasi inaccessible, survit et s'étiole, ravitaillée par les miserables pêcheurs locaux. L'un d'entre eux, novice accède à la bibliotheque pluriseculaire et peu à peu s'émancipe .

Les ténèbres ne sont donc pas obligatoirement liés à des forces occultes, mais parfois seulement en l'homme lui meme.

J'ai aimé, pas au point d'attendre les publications suivantes ni de faire des cauchemars.... Donc 4/5.

Qu'en pense Gabylarvaire?
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Noir

Voilà une anthologie de très bonne facture autour du "NOIR"... la mort, les meurtres, les trahisons, les perversions, les oppressions... voilà ce qui suppure de cet ensemble de textes.



On va de l'hyper-réalisme au dark medfan. Je ne vais pas détailler chaque nouvelle. Ce serait manquer de respect à des auteurs/autrices qui se verraient attribuer une moins bonne note, alors que leur contribution vient à point nommé pour équilibrer le recueil. D'ailleurs, je trouve le tome bien construit. Les nouvelles se suivent et participent chacune à leur tour au thème noir.



Etonnamment, les deux nouvelles des dark medfan (de KeoT et de Jordi Vila Cornellas) m'ont particuilèrement plu. Elles sont bien construites et m'ont diverti, chacune dans leur propre genre.



Quelques nouvelles traitent des implants et de la cybersociété. Ce sont sans doute celles qui m'ont le moins intéressé. Le domaine évolue tellement vite que ces nouvelles vont vite receler des invohérences et des anachronismes.



Par contre, je tire mon chapeau à la maison d'édition (et un grand merci, vu que j'ai reçu ce recueil lors d'une Masse Critique). Noir d'Absinthe produit un travail remarquable. En témoigne ce recueil en tant qu'objet. Couverture noire (comme le Black album de Metallica...), sur laquelle se lit NOIR en gris légèrement plus clair, écrit dans une police sympa. Tranche du livre noire. Petite bordure. Un papier un peu épais, presque rugueux, comme le thème du recueil. Et la qualité de la couverture... touchons-en un mot. Dans pas mal de BD, les fonds noirs attirent les marques de doigt, impossibles à nettoyer, et qui laissent des traces peu amènes. Ici, pas de cela sur la couverture, qui est nickel au bout de plusieurs semaines de lecture, nette comme au premier jour.



Franchement, si je me lance un jour à compiler mes nouvelles et que je me décide à terminer mes romans... je m'adresserai à Noir d'Absinthe. Ils me refuseront, bien sûr, mais je ne vois pas d'autre éditeur qui semble se soucier adéquatement des auteurs.
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Nous parlons depuis les ténèbres

Moi qui ne suis pas tellement fan des nouvelles d’une manière générale, et encore moins d’horreur, j’ai passé un très bon moment avec ce recueil. A tel point que j’en viens à me demander si ma conception de l’horreur n’était pas complètement erronée.



Je suis toujours parti du principe que je ne pouvais pas aimer l’horreur dans la mesure où je déteste me faire peur et où je n’apprécie pas du tout tout ce qui est gore ou sanguinolent. Avec ce recueil, je me rends compte que ces choses qui me rebutent sont loin d’être des pré requis puisqu’aucune des nouvelles ne rentre dans ces catégories (bien que l’une d’entre elles soit extrêmement inconfortable à lire).



Je ne vais pas détailler mon avis sur chacune des nouvelles puisqu’il y en quand même 10, mais je vais vous dire quelques mots sur celles qui m’ont le plus marqué.



J’ai beaucoup aimé 𝐔𝐧 𝐚𝐫𝐫𝐢è𝐫𝐞-𝐠𝐨û𝐭 𝐝’é𝐭𝐞𝐫𝐧𝐢𝐭é, la nouvelle de Morgane Caussarieu, qui revisite le mythe de la sirène et nous propose une autre manière d’aborder l’immortalité. Je pense que j’aurais aimé en avoir un peu plus mais j’ai en tout cas trouvé cette nouvelle très réussie.



𝐀𝐦𝐞𝐬-𝐒𝐨𝐞𝐮𝐫𝐬, la nouvelle de Louise Le Bars fait partie de celles que j’ai préférées. J’ai tout de suite adhéré à la plume et à l’univers proposé par l’autrice. On y retrouve des genre de créatures chasseuses d’âmes (ce qui n’est pas franchement habituel), et l’une d’elles s’adresse à nous pour nous raconter son histoire. Le concept en lui-même m’a beaucoup plu et j’ai trouvé que le petit twist de fin fonctionnait extrêmement bien.



𝐏𝐥𝐚𝐧è𝐭𝐞 𝟗, la nouvelle de Floriane Soulas est pour moi la plus réussie, ne serait-ce que parce qu’on a vraiment l’impression d’avoir une histoire complète, et pas juste un fragment d’histoire comme ça peut être le cas dans d’autres nouvelles. Tout commence de manière assez angoissante, avec le personnage principal qui se réveille entièrement seule dans un genre de station spatiale. A travers différents flashbacks, on va découvrir ce qu’il s’est réellement passé avec une gestion du suspense très efficace.



La nouvelle de Barbara Cordier intitulée 𝐋𝐚 𝐛𝐨𝐮𝐭𝐢𝐪𝐮𝐞 m’a aussi beaucoup plu. On y découvre un confiseur capable de créer des bonbons au potentiel addictif démesuré, et on suit tout ça à travers les yeux d’une jeune fille de 12 ans absolument odieuse et sans scrupules. Le résultat est assez glaçant.



La nouvelle la plus marquante, parce qu’elle est de très loin la plus dérangeante, est 𝐓𝐮 𝐚𝐢𝐦𝐞𝐬 𝐥𝐞𝐬 𝐞𝐧𝐟𝐚𝐧𝐭𝐬 de Morgane Stankiewiez. Je ne vais pas rentrer dans les détails de la thématique abordée mais vous pouvez je pense la deviner juste à partir de ce titre… Cette nouvelle est particulièrement malaisante à mesure qu’on découvre le personnage principal, ses pensées, ses justifications, et surtout ce qu’il est prêt à faire pour se couvrir. Si la majorité des nouvelles mettent en scènes des créatures, celle-ci est la seule à nous proposer un vrai monstre, pourtant parfaitement humain.



Même si je n’ai pas détaillé chacune des nouvelles, je les ais toutes vraiment appréciées. Les plumes des autrices sont toutes très plaisantes, et chacune développe une esthétique et des concepts très différents mais tous intéressants. Une très bonne découverte pour moi, sublimée par la magnifique couverture signée Anouck Faure.
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Asphodel

Merci beaucoup Babelio pour le Masse critique et Noir d'absinthe pour l'envoi de ce livre.



Asphodel nous met dans le point de vue d'un vampire qui nous narre, à travers les âges, ses 7 meurtres de femmes qui ont eu un impact dans sa vie. Il est le parfait exemple du anti-héros narcissique, impitoyable et parfois lâche. Il nous dépeint d'une froideur ses pensées tordues qui l'amènent à vouloir ces femmes qu'il dit les avoir aimés. Et il va les aimer… à sa façon. Tel un serial-killer, il va les approcher et les posséder à jamais, scellant leur destinée à la sienne.



J'ai apprécié ces 7 chapitres qui nous montre différents portraits de ses victimes, chacune dans une situation pas toujours enviable, à une époque qui ne les épargnait pas de surcroit. J'ai aimé ce changement de narration d'Aspodel qui passe de ‘elle' à ‘tu', semblant s'adresser à nous lecteur.



Il y a des intermèdes entre chaque meurtre qui paraît nous présenter la naissance d'une nouvelle créature. Si on ne comprend pas tout dès le départ, son importance à l'histoire est bien là, subtile et intelligemment bien amenée jusqu'à sa révélation qui m'a agréablement surpris.



Si je n'ai pas eu de sympathie pour Asphodel, étant l'exemple parfait du monstre vampirique sans âme ni remord, le travail d'écriture sur sa psychologie m'a beaucoup plu. Je voulais savoir jusqu'où allait amener son obsession pour les femmes. Clairement, rien ne sera épargné à ces dernières mais J'ai trouvé très jouissif les moments qui ne fera pas non plus de cadeau à cet anti-héros, se prenant un bon retour de bâton.



Si je n'ai pas eu de coup de cœur au livre, j'aurai bien aimé certains chapitres plus longs et une fin moins rapide et manquait pour moi d'une ‘confrontation' plus poussée, la conclusion est logique et cruellement maitrisée par l'auteure, s'imbriquant à la perfection avec son univers.



La plume est d'une richesse poétique tel que je n'ai pas lâché le livre jusqu'à la fin. L'auteure a su revisiter le mythe du vampire classique dans l'esprit d'un conte macabre avec des références aux mythes et légendes qui ne sont pas posés au hasard. Les illustrations à l'intérieur sont jolies, même si elles ne m'ont pas marqué plus que cela, mais offrent un autre regard aux passages du livre.



Un bon livre que je conseille si vous ne craignez pas de suivre un personnage au mœurs dérangeantes et immorales mais avec des thèmes forts et réfléchis.
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Vert-de-Lierre

Encore une très bonne lecture aux Editions Noir d'Absinthe ! Vert-de-lierre est une histoire de légendes, de mystères, mais c'est aussi un récit de femmes écrit avec une grande délicatesse. J'ai beaucoup aimé qu'il se déroule sur deux périodes à la fois, ce n'est pas quelque chose de particulièrement original, mais j'ai trouvé que ce décalage temporel se prêtait bien au récit.



On suit le narrateur, un écrivain victime de la page blanche, de retour au village de sa grand-mère décédée. Très vite, il s'intéresse au manoir qui se dresse tout près et à ses habitantes, de mystérieuses anglaises qui provoque la méfiance des habitants.



Un château, des visions, des rêves bizarres, une magie ancestrale, un symbolisme végétal, des obsessions charnelles contre lesquelles il ne peut lutter et notre écrivain ne tarde pas à oublier ses polars pour s'intéresser davantage aux légendes locales. En compagnie de Rose, troublante jeune femme sur laquelle plane un certain mystère et qui rédige elle-même un manuscrit qui le transporte dans le passé, il va explorer toute la noirceur de la légende du lierreux et ses ramifications - un personnage folklorique de la région, symbole de déchéance et de tromperie, accusé de jeter son dévolu sur d'innocentes jeunes femmes désespérées. Peu à peu, la raison du narrateur se dégrade, victime de sa passion incontrôlable et de sa fascination pour Rose.



Vert-de-lierre évoque les mystères qui pèse sur les villages isolés. Il parle de mauvais sorts, de sorcellerie, évoque à demi-mots la place de la femme dans la société. Certains passages sont d'un lyrisme sauvage, ils expriment des émotions brutes et c'est frappant de beauté.



Plus complexe qu'il peut sembler au premier abord, c'est un livre qu'il faut prendre le temps de savourer. Passées les premières pages, on se sent vraiment immergé dans l'histoire. Une belle découverte.

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Vert-de-Lierre

Vert-de-Lierre c'est l'histoire d'un écrivain de polars à succès, Olivier Moreau, en panne d'inspiration. Son éditeur le bouscule un peu pour qu'il sorte son prochain best-seller. Mais Olivier Moreau a d'autres choses en tête. D'abord retourner dans le village de sa grand-mère qui vient de mourir pour vider sa maison. Et puis, une fois là, partir sur les traces d'un vieux conte local que les gens aiment à raconter à leurs enfants pour leur faire peur… L'histoire du Vert-de-Lierre, vieux vampire végétal dont la première victime hanterait le château du coin. Olivier, en remontant le fil du conte, à la manière d'un enquêteur sera amené à rencontrer deux femmes, une vieille anglaise, qui vit en ermite dans une des plus belles demeures du village, et sa nièce en visite.



Contrairement à ce que pourrait laisser penser le choix du héros, c'est une histoire de femmes.



Une VRAIE histoire de femmes, où la nature et le féminin sont très intimement liés. Oui parce que, dans la très vieille (et très largement dépassée par les avancées scientifiques) opposition nature / culture, les hommes (à commencer par les grecs anciens, toujours open pour un peu de misogynie) les hommes, disais-je, se sont souvent placés du côté de la culture en nous laissant la nature.

Et cette spécificité féminine, ce stigmate inconscient, est ici brillamment exploité par Louise le Bars, qui, décrivant son héroïne, décrit chacune d'entre nous dans ce qu'elle a de plus primitif et sauvage. Et loin d'en faire une tare, elle nous offre de vrais moments de beauté où ses héroïnes, livrées à elles-mêmes dans de sombres forêts, s'y sentent mieux que dans le monde, redécouvrant qu'elles n'ont pas peur. Ni des bois, ni des créatures sauvages.



Et puis, c'est une histoire intelligente, complexe. Avec plusieurs grilles de lectures, plusieurs niveaux d'entrée, du récit enchâssé, de la mise en abyme, des univers différents, des contextes changeants. Et tout ça est très bien réussi. Pour la simple raison que l'autrice fait faire à peu près tout ce qu'elle veut à sa plume. Chaque personnage possède un style narratif différent. Les platitudes d'Olivier Moreau se heurtent à de hauts degrés de symbolisme chez Rose. Quand celui-ci nous dit qu'il se sent inférieur, nous le constatons effectivement. Il y a ainsi tout un jeu très fin entre les différentes psychés des personnages sans qu'il soit besoin d'avoir recours à une polyphonie narrative qui n'aurait pas trouvé sa place ici.



C'est de grand talent. Ce n'est pas gratuitement mystico-mystérieux. C'est intelligent et suffisamment “bref”, pour ne pas délayer inutilement la puissance du récit. La fin est un peu prévisible, mais ce n'est pas la fin qui compte à l'arrivée. D'autant que, comme toutes les histoires fortes, il existe ici un effet de blast dont je pense qu'il risque d'être long….



Je ne suis pas connaisseuse du genre fantastique, mais j'ai beaucoup aimé, merci à Dorian Lake de m'avoir incitée à ce pas sur le côté !
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Vert-de-Lierre

J’ai beaucoup aimé ce roman, qui est, je pense, le premier de l’auteure ! On suit les pas d’Olivier, auteur à succès en manque d’inspiration qui va passer deux semaines dans le village de son enfance pour essayer de trouver des idées pour son prochain roman. Tout comme sa grand-mère, du sang de sorcière coule dans ses veines et il perçoit des choses que d’autres ne voient pas. Il se rappelle d’une histoire étrange que sa grand-mère lui racontait et dont l’origine semble se trouver dans ce village. Il tente alors de reconstruire ce conte macabre dont le personnage central, le Vert-de-Lierre, lui faisait peur étant petit. Sait-il seulement dans quoi il se lance ? Ses recherches vont l’amener au plus proche de la vérité, à ses risques et périls.



Si un mystérieux château semble être au centre de la légende, c’est une autre demeure qui va accaparer l’attention de l’écrivain. Un manoir entouré d’un magnifique jardin aux senteurs délicieuses, dans lequel il rencontrera deux femmes : Dahlia, une veuve excentrique et solitaire, et sa nièce Rose, jeune femme pleine de vie et auteure à ses heures perdues. Cette dernière va confier un manuscrit à Olivier et nous allons le découvrir avec lui.



À partir de ce moment, la lecture alterne entre un chapitre dans la réalité et un chapitre du roman de Rose. J’ai adoré lire les parties du roman. Elles contiennent l’histoire d’une jeune femme qui tente de survivre seule dans une société guidée par la religion et emplie de méchancetés et de jalousie. L’héroïne était une femme à l’histoire assez commune pour l’époque : on la force à se marier à 15 ans, elle s’enfuit face à la violence de son mari. Elle va faire des rencontres qui vont changer sa vie, certaines dans le bon sens, d’autres non. J’ai trouvé son chemin de vie fascinant à suivre, entres autres car on y explore la féminité, une forte volonté d’indépendance, mais aussi la perception d’une société habituée à voir les femmes dans des rôles soumis et obéissants.



L’ambiance mystérieuse de ce livre m’a beaucoup plu. Comme dans tous les petits villages, les rumeurs vont bon train et la vérité se cache sous les non-dits. Olivier devra se plonger corps et âme dans sa quête d’informations. Et le mystère entoure de ses brumes les deux protagonistes féminines également. Qui sont vraiment ces deux femmes et pourquoi s’isolent-elles du village? Entre mysticisme, horreur et poésie, j’ai beaucoup aimé le style d’écriture fluide de l’auteure. J’ai aussi beaucoup aimé la place importante laissée à la nature et à sa beauté dans le texte.



Seul petit bémol : ce livre vient, si j’ai bien compris, du service Print on Demand d’Amazon. Il y a de nombreux petits soucis de mise en page dedans (du moins dans sa version papier actuelle). Par exemple, toutes les lettres accentuées du texte sont dans une police différente (dans un paragraphe, c’était même des caractères chinois :p ) ou encore les titres des chapitres sont en bas de page du chapitre précédent. Des petites choses qui sont sûrement facilement modifiables dans le document source !



Une très chouette lecture qui explore à la fois une figure méconnue du folklore et la féminité dans une société guidée par l’homme. Un roman plein de mystère et de magie, de poésie, mais aussi un peu d’horreur. Qui est vraiment le Vert-de-Lierre?
Lien : https://livraisonslitteraire..
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