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4.31/5 (sur 27 notes)

Nationalité : États-Unis
Né(e) à : Haverstraw, état de New York , le 08/05/1923
Mort(e) à : Manhattan, New , le 10/10/2023
Biographie :

Louise Meriwether, née le 8 mai 1923, est une romancière, essayiste, journaliste et militante afro-américaine, rédactrice pour les enfants de biographies d’Afro-Américains historiquement importants. Elle est surtout connue pour son premier roman, Daddy Was a Number Runner (1970), qui s'inspire d'éléments autobiographiques sur le fait de grandir à Harlem pendant la Grande Dépression et après la Renaissance de Harlem.
Elle travaille comme journaliste indépendante (1961–1964) pour le Los Angeles Sentinel et pour la première fois dans l'histoire d'Hollywood, Universal Studios l'embauche comme analyste d'histoire noire (1965–1967) . Alors qu'elle vit toujours à Los Angeles, travaillant avec le Watts Writers Workshop depuis 1967, Meriwether est sollicitée pour être rédactrice en chef d'un nouveau magazine pour femmes noires appelé Essence. Elle refuse, disant qu'elle préfère écrire à l'intention de ces lectrices son article Black Man, Do You Love Me ?. Celui-ci est publié comme article de couverture pour le premier numéro du magazine en mai 1970.
Elle est active au sein du mouvement pour la paix pendant la majeure partie de sa vie.

Elle est décédée le 10 octobre 2023, à l'âge de 100 ans.
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Source : Wikipedia
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Bibliographie de Louise Meriwether   (1)Voir plus

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
Papa nous a lu ce qu’Adam Clayton Powell Junior avait à dire. D’après Adam, les gens de couleur étaient en colère parce qu’ils n’avaient pas d’emploi et qu’ils étaient discriminés du berceau à la tombe, voilà pourquoi ils se soulevaient. Ils ne pouvaient espérer obtenir un boulot de chauffeur de bus dans leur propre quartier, de livreur de lait dans Harlem ou dans les boutiques de la 125e Rue. Et en colère, ils l’étaient aussi à cause de l’affaire Scottsboro, et parce que Mussolini bottait les fesses des Ethiopiens pendant que la Société des nations regardaient ailleurs. Adam ne l’expliquait pas exactement de cette manière, mais c’était ce qu’il voulait dire. Et il disait également que les loyers étaient plus hauts à Harlem que n’importe où ailleurs dans la ville, que tous ces immeubles n’étaient rien d’autre que des trous à rats, que c’était une honte et que Dieu savait que c’était la vérité.
Papa a tourné la page. « Encore un mort, s’est-il exclamé. Ecoutez ça : « Mort d’une cinquième victime des émeutes. Kenneth Hobston, seize ans, un Noir résidant 204, Saint-Nicholas avenue, a succombé à une blessure par balle survenue au cours de l’émeute hier à l’hôpital de Harlem. L’agent John McDonald a déclaré avoir tiré dans un groupe de gamins qui fuyaient un magasin qu’ils avaient pillé. Mais, d’après d’autres témoins, Hobston ne faisait qu’assister aux événements. Le garçon a été abattu d’une balle dans le dos. Le chef de la police a promis d’enquêter sur le sujet. Il s’agit du cinquième décès suite aux émeutes de la semaine dernière. »
- C’est une honte, s’est écriée Maman. Mort à seize ans. Mais pourquoi ?
- Et le chef de la police va enquêter, a ajouté Papa. Ce que ça veut dire, c’est qu’il va blanchir le flic en question. Cinq morts dont quatre noirs. Je ne sais pas quel est leur problème, à ces négros du nord de la ville. Même en émeute, ils n’y connaissent rien. Tout ce qu’ils font, c’est de faire buter en défonçant des vitrines et en jouant aux vandales. C’est pas ce qui va changer les choses.
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Le roi Jacques a écrit la bible , répétait-il constamment à Maman, et il a fait de vous autres, négros, de joyeux coupeurs de bois en vous disant que, si vous serviez fidèlement vos maîtres, vous seriez récompensés une fois arrivés au ciel. Et depuis, vous avalez ces conneries et vous prosternez devant un Jésus blanc. Comment diable Dieu aurait-il pu se façonner en homme blanc avec de la terre noire ? T’as réponse à ça ?
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Le lendemain, j'ai la première adressé la parole à Sukie et nous sommes redevenues meilleures amies. Ce matin-là, elle avait piqué un quarter à sa mère et voulait savoir combien j'avais.
"Rien", j'ai marmonné, honteuse d'admettre que j'étais trop trouillarde pour voler la petite monnaie de ma mère. En fait, ce n'était pas tant que j'avais la trouille, mais j'avais une fois piqué dix cents dans le portefeuille de Maman, et elle avait passé une demie-heure à genoux à les chercher sous le canapé en s'inquiétant toute la journée pour cette pièce à la noix. Je n'ai plus jamais réussi à lui piquer quoi que ce soit. (page 44)
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Comme il n’y avait pas école le lendemain, j’ai veillé tard samedi soir. Maman et moi étions seules à la maison. Elle dans sa chambre à tenter de deviner quel numéro arriverait en tête le lundi suivant – Papa lui avait expliqué sa méthode -, moi installée à la table de la salle à manger, occupée à lire un livre de la bibliothèque, entourée de ma provision d’armes habituelle : marteau, tournevis et deux brosses à cheveux. En entendant un bruit suspect, j’ai balancé le marteau en direction de la cuisine et les rats se sont carapatés dans leur trou. Arrivée au dernier de mes projectiles, le leur ai abandonné le salon et suis allée me mettre au lit. Ces rats me flanquaient une peur bleue. Tout le monde a été mordu sauf moi. On raconte que, quand j’étais bébé, on me laissait dans un panier à linge au sommet de l’armoire pour me protéger.
Nos rats s’engraissaient en boulottant le poison que Maman disséminait une fois par semaine aux quatre coins de l’appartement sur des tranches de pommes de terre crues. Quant au soufre dont elle ne cessait de nous asperger, il ne servait absolument à rien. Un jour, ces rats ont pris en chasse le chat qu’on avait alors jusqu’à l’intérieur des murs du salon, et je suis prête à parier que ce même chat ne s’est pas arrêté de courir avant d’avoir atteint Brooklyn.
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D’après Papa, Jocko était ce qui se faisait de plus important dans le milieu pour un homme de couleur depuis que les gangsters avaient repris la loterie des nombres. Et, selon Papa, les gangsters contrôlaient tout à Harlem – les paris, les putes et les maquereaux qui leur ramenaient de la chair fraîche.
Maman a grommelé : « Je croyais que le maire La Guardia avait promis de nettoyer tout ça.
- S’ils voulaient vraiment nettoyer cette ville, a répondu Papa, ils cesseraient d’arrêter les pauvres nègres qui essaient de décrocher le gros lot contre dix cents pour ne pas crever de faim. De quelle autre manière une homme de couleur peut-il ramasser six cents dollars après en avoir misé un seul ? Faut qu’ils empêchent les gangsters d’engranger les paris, ce sont eux qui empochent l’essentiel du fric. Mais les flics ne sont pas prêts à tuer la poule aux œufs d’or. Maintenant, arrête de te faire du mouron, Henrietta. Il ne m’arrivera rien, tu m’entends ? »
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M. Edwards a remporté la mise après avoir parié deux dollars sur le 505 et déclaré qu’il partait voir sa femme et son cousin Gabriel à La Nouvelle-Orléans. (…)
Mais M. Edwards n’a jamais vu un cent de son lot. Les banquiers changèrent le dernier chiffre pour un 6 quand ils découvrirent qu’une foule de gens à Harlem avait misé sur le même nombre. Un avion s’était écrasé la veille, et sa photo barrée d’un gros 505 sur une des ailes avait fait la une du News.
« C’est une honte de voir ces racketteurs changer un chiffre quand ça leur chante, s’est exclamé Papa. Comme si les chances à mille contre un de décrocher le bon numéro ne leur suffisaient pas. »
Pour M. Edwards, c’était bien plus qu’une honte. Fou furieux, il s’est rendu chez celui qui avait ramassé son pari pour exiger d’être payé et, pour le dérangement, il s’est pris deux balles. Trois jours plus tard, il est mort à l’hôpital de Harlem. (…)
Le gars qui a tiré sur M. Edwards n’a pas traîné bien longtemps derrière les barreaux avant qu’on le relâche. Selon papa, « quand les négros tirent sur d’autres négros, les flics s’en contrefoutent ».
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Le lendemain, les journaux racontaient en détail ce qu’il s’était passé. J’ai tout lu. Un adolescent portoricain âgé de seize ans avait bien volé un couteau chez Kress, mais les flics ne lui avaient pas tiré dessus, ils l’avaient embarqué et jeté en prison. Bref, l’émeute avait démarré de là, et trois mille Noirs ont brisé deux cents vitrines et résisté à cinq cents poulets. On dénombrait une centaine de blessés et un mort.
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