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Critiques de Louise Meriwether (15)
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Papa courait les paris

Il aura fallu attendre les cent ans de la militante afro-américaine Louise Meriwether, pour que son premier et plus célèbre roman, paru en 1970, soit enfin traduit en français. S’inspirant de sa propre expérience, elle y raconte le quotidien dans le Harlem de 1934, à travers le regard de Francie, une adolescente noire de douze ans. Roman social autant qu’autofiction, ce livre connut un vif succès lors de sa parution et s’affirma bientôt comme un classique de la littérature noire américaine. Dans sa préface, James Baldwin soulignait sa principale originalité : faire relater la ségrégation par une jeune fille émergeant à peine de la naïveté de l’enfance. Curieusement, Toni Morrison employait concomitamment le même procédé, alors novateur, pour son premier et peu remarqué roman L’oeil le plus bleu. Cet inégal éclat de leurs premiers pas ne devait pas empêcher la seconde écrivain de faire la formidable carrière que l’on sait, et la première de sombrer dans l’oubli.





La pauvreté et le racisme ayant chassé les Meriwether de leur sud rural pour les envoyer tenter leur chance dans le nord, Louise et ses quatre frères grandissent à Harlem pendant la Grande Dépression, entre un père gardien d’immeuble et une mère femme de ménage. Malgré les moyens modestes de la famille, Louise accède à l’enseignement supérieur, devient journaliste littéraire pour un journal noir, puis scénariste à Hollywood, avant d’enseigner l’écriture créative à l’université tout en s’impliquant dans divers mouvements militant pour la cause noire. Parmi ses essais, romans, et surtout ouvrages pour la jeunesse, c’est sa première parution, Papa courait les paris, qui fait sa notoriété. Cette peinture de la vie de plus en plus difficile au sein du ghetto noir de Harlem, alors que la crise des années trente réduit les hommes au chômage et leurs épouses à quémander une maigre aide sociale, puise largement dans ses souvenirs d’enfance.





Entre deux petits boulots, le père de Francie est de plus en plus souvent sans ressources. Alors, il parie et joue les intermédiaires à la loterie des nombres, rejoignant la frange interlope des petits trafics en tout genre dont ses semblables se retrouvent à vivoter, sous le contrôle de la pègre et avec la complicité corrompue des autorités. Un gain sporadique, et ce sont quelques jours de bombance, trouées de joie dans un quotidien de plus en plus désespéré, de plus en plus dépendant d’allocations épongeant à peine l’ardoise honteuse grossie chaque mois chez les commerçants du quartier. Observant sa mère se débattre pour maintenir la famille à flot, pendant que son plus grand frère se mêle aux bandes de voyous qui traînent les rues et que le cadet, de plus en plus révolté par l’injustice et le racisme, se frotte aux émeutes qui secouent régulièrement un Harlem en proie aux violences policières, Francie passe du rire aux larmes avec l’insouciance de la jeunesse et, dans une narration d’un naturel confondant, tient la chronique des hauts et des bas de son entourage, peignant, avec une empathie toute de légèreté et de bonne humeur, un tableau plein de vie du quotidien, tissé de désespoir, de violence et de peur, des petites gens d’un quartier en plein naufrage.





En superposant deux points de rupture – l’éveil d’une toute jeune fille au sortir de l’enfance, au moment où la société américaine sombre dans la Grande Dépression –, Louise Meriwether réussit à la fois une peinture sociologique d’un des moments les plus sombres de l’histoire des Etats-Unis et un roman d’apprentissage plein de fraîcheur, où la découverte de la peur face aux dangereuses et injustes réalités de la vie n’empêche en rien une formidable joie de vivre. Coup de coeur.


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Papa courait les paris

Quel roman ! Comment passer à côté d'un tel bijou ? C'est bien la première remarque que je me suis faite aprés avoir tourné la dernière page de ce vrai beau coup de coeur .

Harlem , 1934 .La grande Dépression .Francie , 12 ans , et sa famille survivent .Chaque jour est ...un nouveau jour de lutte C'est cette lutte perpétuelle que nous allons partager car ne nous y trompons pas , c'est une immersion irrésistible qui pourrait être fatale s'il n'y avait tous ces faits du quotidiens qui s'accumulent , s'accumulent pour toujours ne laisser qu'un mince espoir de réussite .

Pourtant , pas de pathos , pas de misérabilisme , non , des personnages superbes ou odieux , des leçons de vie , de partage , de la violence , de la tendresse , des interrogations perpétuelles .

L'ambiance est lourde et aérienne à la fois , difficile à décrire mais Louise Meriwether a le don de nous fasciner tel un montreur de serpents , par des situations , des mots , des phrases , des comportements , des espoirs parfois , des désespoirs souvent .

Non , on ne sort pas indemne d'une telle lecture et , le pire , le pire c'est qu'on en sort à regret .

Rien que le couverture de ce roman devrait vous faire " craquer " , ce qui fut mon cas .Sachez le , si vous tournez les premières pages , votre sort est scellé .

Attention , la cité est dangereuse , tout le monde " il est pas beau ou gentil " mais ....Que dire de plus , on ne va pas spolier , ce serait stupide mais si vous me faites confiance , prenez la main de Francie et laissez vous emporter par le flot des émotions..

A trés bientôt chers amis et amies , vous me direz ....
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Papa courait les paris

Publié en 1970 aux Etats-Unis, ce livre devenu un classique de la littérature américaine vient seulement d’être traduit. Il relate une année de l’enfance de Francie, douze ans, entre appartement insalubre et trottoirs de Harlem. La petite fille raconte avec sincérité, autant les petites chamailleries entre copines que les problèmes récurrents d’argent rencontrés par ses parents et voisins depuis la crise de 29, ou que le trouble provoqué par certains comportements déplacés, malheureusement trop fréquents. Le père de Francie joue du piano dans des bars et récolte des paris clandestins, et sa mère cumule les ménages. Quant à ses frères, l’un tente de continuer à étudier, et l’autre fréquente un gang de rue.

Une tranche de vie saisissante, dans un style particulièrement vif !
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Papa courait les paris

Un grand livre. L'histoire est racontée du point de vue d'une jeune fille (Francie) qui grandit à Harlem dans les années 30, une période marquée par la Grande Dépression et la discrimination raciale. Francie m’a boulversé, elle a une force de caractère incroyable et montre une grande résilience dans les situations difficiles. J’ai adoré ma lecture et je pense recommander souvent ce roman.



Louise Meriwether a été révélée par ce roman "Daddy Was a Number Runner" publié en 1970 et il est considéré comme un classique de la littérature afro-américaine. Donc lorsque les éditions Philippe Rey l’ont traduit pour la première fois en français, j’ai foncé chez mon libraire.
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Papa courait les paris

Les critiques déjà publiées sont quasi unanimes et souvent très détaillées. Alors puis-je ajouter sur ce récit ?

Que c'est un livre qui se lit tout seul : pour les anxieux, il n'est nul besoin de se forcer ! Le récit est fait à hauteur d'une jeune ados gaie et dynamique, à l'image de la jeune fille malicieuse au centre de la couverture. Malgré l'environnement et l'époque, elle parvient à vivre au quotidien avec l'énergie de l'enfance.

La traduction toute fraîche nous offre ce bijou situé dans l'entre-deux-guerres mais paru en 1970, dans une langue on ne peut plus familière à nos oreilles. Les ados se calculent ou non, par exemple.

Cette double transposition temporelle donne un caractère très actuel à ce roman. Je me suis parfois demandé si les choses avaient fondamentalement changé pour les noirs en Amérique depuis 100 ans.

A partir d'un point de départ similaire, une jeune fille noire de l'Amérique des années 1930, l'auteur a créé une œuvre fort différente de Maud Martha que j'ai lu récemment et beaucoup aimé également.
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Papa courait les paris

Louise Meriwether, romancière, essayiste et militante afro-américaine, a grandi à Harlem pendant la Grande Dépression. Elle s’est inspirée de ses souvenirs d’enfance pour écrire son roman « Papa courait les paris », un classique de la littérature afro-américaine, qui est sorti dans les années 70 et traduit pour la première fois en français.

Son roman raconte le quotidien de Francie, 12 ans, héroïne touchante qui vit avec sa famille dans le quartier d’Harlem dans les années 30. Ses yeux d’adolescente décrivent leur vie dans un appartement insalubre, la précarité des habitants, la violence des rues, la difficulté de trouver un travail pour ses parents et voisins.

Grandir quand on est une adolescente un peu rêveuse et surtout courageuse entre les bagarres de rue, la débrouillardise des parents, les violences policières, l’ardoise chez l’épicier dès le début de mois, les copines qui abandonnent l’école, l’exemple des grandes sœurs qui sont soient à la merci d’un mac, soient déjà à la tête d’une famille nombreuse sans emploi et argent.

Réussir sa scolarité au milieu des cris et des chahutages de ses camarades de classe pour s’en sortir et avoir le droit à un futur différent.

Rêver de s’échapper des rues d’Harlem, des rues de son enfance pour frôler les pavés d’un autre quartier et choisir une nouvelle vie.

« Papa courait les paris » est un roman observateur et réaliste sur la vie à Harlem dans les années 30. Un livre à découvrir !

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Papa courait les paris

Mêlant colère et drôlerie, ce premier roman, publié en 1970, d’une auteur aujourd’hui centenaire, raconte l’histoire d’une famille noiredans le Harlem des années 1930.
Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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Papa courait les paris

Ce roman écrit dans les années 70 nous raconte la vie quotidienne d’une famille noire pauvre vivant dans le quartier de Harlem des années 30 vue par les yeux d’une adolescente, Francie. Le père un peu macho, chômeur, multiplie les petits boulots, pianiste, concierge, et surtout collecteur des paris de la loterie des chiffres très en vogue dans la communauté noire pour un bookmaker du quartier, puis finalement abandonne sa famille. La mère, femme soumise, travaille toujours plus pour arriver à nourrir difficilement sa famille, tenir ses garçons tentés par la délinquance et les gangs et protéger sa fille pour laquelle elle espère un avenir meilleur que le sien. Ce récit doux amer est sans complaisance sur la dureté des rapports humains dans les famille et dans le quartier entre noirs, juifs et petits blancs où l’on s’exploite, se méprise, se frappe et même se tue à l’occasion. Mais il sait aussi faire vivre les bons moments, balade dans New York et sorties au cinéma avec sa copine, fêtes à la maison quand sort un bon numéro ou dans la rue quand un boxeur noir l’emporte sur un champion blanc. Le regard de Francie est déjà sans illusion sur la société et les rapports humains et elle a bien du mal à concilier les contrainte de sa scolarité peu attractive, ses 1ers émois sexuels surtout marqués par les tripotages salaces de certains commerçants et ados du quartiers, sa prise de conscience naissante de la question noire et ses rêveries d’une encore petite fille qui espère que le prince charmant l’emmènera sur son cheval loin de son quartier pourri. Un récit fort, prenant, parfois peut être un peu répétitif, mais qui résume bien, in fine, l’avenir très noire des jeunes de ce quartier dans quelques formules cruelles :  les garçons finiront à Sing Sing et les filles devront choisir entre être pute, travailler à la journée, ou avoir un bébé par an.
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Papa courait les paris

Classique de l'auteur publié en 1970, papa courait les paris a été récemment traduit en français.

Je me suis donc laissée tenter à acheter et parcourir l'ouvrage.



A l'été 1934 francie 12 ans et sa famille, vivent, survivent plutôt à l'après grande dépression dans un Harlem déserté par les blancs où les gangs font rage. Son aîné en intègre un. Sa mère se démène pour essayer de nourrir ses enfants pendant que son père joue.



Entre scènes de la vie courante dans ce quartier pauvre, entre aide entre voisins, violence et bonne humeur malgré tout, francie nous invite dans son quotidien d'adolescente.



Les dialogues sont percutants mais le rythme de l"ouvrage a peiné à m'embarquer avec lui. Un très joli récit néanmoins où la solidarité une fois encore est source de vie.
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Papa courait les paris

Louise Meriwether est une auteure afro américaine née en 1923.

Son roman a été édité en 1970 et a connu un vif succès

Papa courait après les paris explore la vie d'une jeune fille noire qui grandit a Harlem pendant la grande dépression

L'auteure décrit les défis et les réalités de Francie, 12 ans, pour vivre dans ce milieu social , les difficultés auxquelles sont confrontés les communautés noires a cette époque à Harlem.

Écriture évocatrice, personnages puissants et tellement bien décrits

Un classique de la littérature américaine a lire de toute urgence

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Papa courait les paris

L’histoire racontée par Francie, 12 ans, qui se décrit comme un « sac d’os noir et moche », n’en est pas moins tragique. Son regard à la fois cru et naïf va s’initier à une loi d’airain.
Lien : https://www.telerama.fr/livr..
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Papa courait les paris

Un magnifique roman qui décrit la condition noire à Harlem pendant la Grande dépression. On y voit la misère bien sûr, la prostitution officielle et celle qui permet d’obtenir une miche de pain supplémentaire, les gangs, le mépris de l’aide sociale devant qui il faut ramper pour espérer des conserves immangeables. Mais on y voit aussi la fierté, l’entraide, les espoirs vains d’hommes qui ne veulent pas se laisser abattre.
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Papa courait les paris

Jeune femme noire américaine, Louise Meriwether a raconté la ségrégation. Tout comme Toni Morrisson qui, elle, a eu le succès qu'on lui connaît. Effacé des mémoires, « Papa courait les paris », le premier roman de Louise Meriwether, paru en 1970, a été exhumé par les éditions Philippe Rey qui le republient.
Lien : https://www.marianne.net/cul..
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Papa courait les paris

Violence, entraide, inventivité forcée par la précarité : Francie reçoit tout d’un bloc dans ce roman d’apprentissage, inoubliable manuel de survie d’une petite fille noire à Harlem.
Lien : https://www.lemonde.fr/criti..
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Papa courait les paris

Avec une fraîcheur qui résiste à l’évocation du pire, Louise Meriwether nous fait vivre le quotidien de la petite Francie, cadette d’une famille noire, dans le Harlem de 1934.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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