Citations de Louise Tremblay D`Essiambre (537)
C'est une grande partie de sa vie qu'elle déverse ainsi sur l'épaule de son père. Toutes les déceptions, les espoirs les plus insensés, les craintes douloureuses qui ont marqué sa vie depuis quelques années... Subitement, aussi brutale que la foudre frappant l'arbre isolé, Cécile a compris, en mettant le pied dans la cuisine de son enfance, que, dorénavant, plus rien ne serait pareil à ses rêves.
Elle voudrait tant les arrêter, leur demander s'ils ne connaissent pas JérômeCliché, s'ils ne l'ont pas vu... Invariablement, elle rebrousse chemin, sans jamais oser leur parler, la tête basse et le cœur meurtri. Pourtant, tout au fond d'elle-même, Cécile est persuadée qu'un jour elle va le revoir. Au plus profond de son âme, l'espoir est tenace. Comme un instinct animal qui rejette toute abdication. Même devant ce qui semble bien être la réalité... Cependant, au fil des soirées qui s'effacent, l'évidence d'un retour est de plus en plus improbable. Alors, au même rythme, l'enthousiasme de Cécile se dilue. Malgré l'opiniâtreté de sa conviction, après deux semaines de ce manège, Cécile baisse les bras. Elle est épuisée. L'ambivalence de ses émotions a fini par venir à bout de sa volonté.
Pour les choses importantes, c'est au fond de soi qu'on peut trouver une réponse. Pas ailleurs...
On n'a rien qu'une vie, ma Cécile. Rien qu'une... C'est ça que je veux dire, ma fille. C'est pas de ta faute, ce qui arrive là... Pas de la faute à personne. T'as le droit d'être heureuse, toi aussi. Tu le mérites bien, ma Cécile...
Le mensonge est trop gros. Ou la vérité trop odieuse pour l'avaler sans effort. Elle s'entête sur ses convictions.
On ne trace pas sa vie à dix-huit ans, pratiquement sur un coup de tête.
Longuement, patiemment, Cécile se console dans ses larmes comme l'animal continuant de lécher sa plaie, sans deviner que cela prolonge inutilement son agonie.
Et, de toute manière, c'était bien connu, le sexe était une affaire d'hommes.
Ça forme le caractère d'un homme, faire l'armée.
Comme il déteste la vie qui leur joue ce sale tour! Il est malheureux tel un enfant qu'on vient de punir injustement et aurait envie de s'enfuir loin, très loin. Seul avec Cécile, là où personne ne les connaît. Là où il n'y a ni guerre, ni parents. Une brutale envie d'elle, aussi, pour se consoler de la vie, pour se prémunir des jugements. Un mariage obligé fait toujours jaser.
Et puis, quand on aime comme ils s'aiment, rien de terrible ne peut arriver. Que le meilleur pour eux, devant eux. Oui, que le meilleur...
Ce voyage m’aura aussi appris que je n’ai rien à regretter. Je trouve difficile de le dire, mais je n’étais que de passage. Nous ne sommes tous que de passage. La vie va continuer sans moi. Elle n’a pas besoin de moi pour le faire.
L’amour restera toujours l’amour.
Ne laisse pas dégénérer les grands chagrins en désespoir. Ne les laisse surtout pas te dominer, car ils finiraient par devenir amertume, ressentiment et colère.La vie est trop courte pour en gâcher le moindre instant, crois-moi !
Ça ressemble étrangement à Jeanne, ça ! Ne rien obliger, mais fortement conseiller.
Les souvenirs, on en fait bien ce que l’on veut et quand personne ne peut nous contredire, on peut les enjoliver autant que possible. Ça peut avoir son charme, tu sais. L’essentiel, je crois, c’est d’être avec quelqu’un qui nous est cher quand on a envie d’en parler. Le reste importe peu.
Peut-être bien qu’un jour, la vie se conjuguerait encore une fois à deux. Peut-être, oui. Thomas ne savait pas si c’était possible encore, mais il l’espérait.
Les souvenirs, par contre, bons et moins bons, ce serait toujours en solitaire qu’il pourrait y revenir.
il avait l’impression un peu confuse que c’était là tout ce qu’il méritait. Des bribes de bonheur, ce que d’aucuns appellent des petites joies. Il n’aurait droit, désormais, qu’à une vie rapiécée qui menacerait de se déchirer à tout moment. Il ne fallait surtout pas tirer sur les coutures, car elles étaient très fragiles.
Pourtant, il avait tous les atouts dans son jeu pour arriver à se rebâtir une existence belle et bonne, mais chaque fois qu’il pensait trouver un certain équilibre, chaque fois qu’il tendait la main pour toucher au bonheur, il avait l’impression que le but qu’il s’était fixé s’éloignait de lui inexorablement. Comme si une partie de son âme ne s’était pas suffisamment affranchie du passé et que tant qu’il y reviendrait sans cesse, par réflexe ou par besoin, la vie, sa vie n’aurait pas de sens.Comme s’il ne méritait plus d’être heureux.
C’était uniquement parce qu’il était médecin, et à ses yeux, un médecin se doit d’être présent pour ses patients, nuit et jour.