Citations de Loup Durand (57)
On se ressemble. C’est moi, avec quelques années en moins.
Un accident, ça peut arriver à n’importe qui.
La politique pouvait, au même titre que les femmes, la drogue ou le simple vol à main armée, apporter argent et pouvoir.
Les tromblonades pour un oui pour un non, ça ne peut plus durer. Les temps ont changé.
Un jeune qui promet, ça se remarque.
Les mariages d’amour, je n’ai rien contre. Il en faut. Le sentiment, ça ne se discute pas. Mais un bon mariage de raison, petit, tu peux me croire, c’est la base d’une société solide.
On ne peut pas rester à regarder le monde.
Je suis un mignon petit chien de chasse très rusé et très propre à qui l'on réclame de faire équipe avec un doberman parfaitement stupide, baveux, sale et qui ne sait rien faire d'autre que donner des grands coupes de dents à tout ce qui bouge - et l'Enfant roulera le gros chien dans la farine. Mais j'essaierai de n'être pas trop gêné par le doberman."
"Et voilà, pense Thomas avec une immense amertume, voilà qu'on me parle encore de mon intelligence. Ah, c'est vraiment utile d'être intelligent, ça oui! On comprend peut-être un peu plus vite les choses, seulement, mieux et plus vite on les comprend et plus elles deviennent compliquées, et plus on est malheureux. Ah, c'est vraiment utile !"
Aller dans le Grand Nord est pour lui un vertige. Comme une envie de tomber. Il doit y résister, quelque puissant que soit l'appel. C'est la fin du monde là-bas. Sans arbres ni rien sauf le grand silence.
C'est un monstre. Il le sait. Et il en est très malheureux. On l'est déjà, quand on est un individu normal, lorsqu'on atteint un certain degré de lucidité.
page 35 [...] - Asseyez-vous sur la chaise en face de votre avocat.
La femme obéit.
La gardienne à cheveux gris va vers le pupitre, murmure quelques mots à l'oreille de sa collègue, et sort après m'avoir adressé un signe de tête.
Mary Weawer me regarde. Elle parait calme, parfaitement maitresse d'elle-même. Elle est à peu près de ma taille, peut-être légèrement plus grande. Ses cheveux sont bruns, avec des reflets roux. A la seule exception d'une mèche blanche au-dessus du front, juste à la racine des cheveux. La bouche est grande, aux lèvres pleines, sans maquillage. La machoire est volontaire.
Elle a posé ses mains sur la table devant elle. Des mains grandes et fortes, presque masculines.
- Qui êtes-vous ?
Bien qu'elle baisse la voix en parlant, celle-ci est encore légèrement rauque.
- Je m'appelle Liedinski. Je suis avocat.
Elle me regarde fixement, le regard hostile.
- Mon avocat s'appelle Stayman. Que venez-vous faire ici ?
La sècheresse de son ton me déconcerte. J'hésite un instant.
- Votre cousin ... John Manning ...
- C'est lui qui vous envoie ?
J'acquiesce d'un mouvement de tête.
De nouveau, le silence. Mary Weawer ne me quitte pas du regard. Elle réfléchit avec une sorte de calme, d'absence totale de nervosité, qui ne laissent pas d'être impressionnants. Une femme -quel âge a-t-elle ? vingt-six ans a dit Manning- une femme sure d'elle-même, chez qui aucune considération sentimentale ne semble pouvoir altérer les facultés de raisonner, froidement.
- Quelles sont vos intentions ?
Je me décide à rencontrer son regard : ses yeux sont d'un gris sombre qui tirent par moments vers le brun. Pour l'instant, ils sont totalement impénétrables.
De ma poche, je tire le paquet de cigarettes et les allumettes que j'ai achetés avant d'entrer. Je les lui tends :
- Voulez-vous fumer ?
- Non. [...]
Saorge s'ouvrit à la réception, comme l'on prête l'oreille à la rumeur d'une circulation, à tel bruit familier relégué au fond de sa conscience et que l'on choisit. Des centaines d'images lui parvenaient; dresser la liste des animaux dont il captait les émotions, les affûts, les besoins, dresser cette liste fût revenu à énumérer les habitants vivants de la forêt. Saorge y parvenait, ce lui était désormais supportable. Il lui avait fallu des années pour y réussir.
Au Brésil, on ne joue pas toujours sur des numéros, des suites de chiffres, mais sur des représentations d’animaux familiers : cochon, coq, cheval...
Le communisme est une utopie telle que le monde n’en a jamais connu, et il ne saurait y avoir qu’une manière d’imposer une utopie et de la faire perdurer : la terreur permanente et le sang.
Nous sommes un peuple faible et arriéré... Le drapeau de la révolution socialiste internationale est entre des mains faibles... Les ouvriers du pays le plus arriéré ne pourront le garder en mains que si les ouvriers des pays avancés lui viennent en aide.
Le surnom du Jaguar lui a été donné par moquerie, mais on ne saurait sous-estimer l’impact qu’un chef surnommé le Jaguar pourrait avoir sur les populations.
On nomme révolution, jeune Candido, tout mouvement subit par lequel, au terme d’un circuit fermé, on revient à son point de départ .
On ne peut pas discuter avec ces idiotes, qui pourtant sont concernées au premier chef; elles ne savent parler que chiffons et hommes.
La cruauté l’ennuie, mais à part cela l’indiffère : elle est utile ou non, c’est le seul critère qui compte.