Les gens ne sont pas méfiés il y a une trentaine d'années. Pourtant ce n'est pas faute de les avoir avertis. On a bien essayé de les mettre en garde. Mais quand la vie est facile, vous ne faites pas attention.
C'est tout le paradoxe de l'île. Le paradoxe de notre pauvreté actuelle. On est en meilleure santé à cet instant que lorsque nous avions des liasses de billets plein les poches.
Nauru existe bien. J'avais découvert son existence à l'âge de dix ans, un gamin cherchant dans un atlas les îles paradisiaques du Pacifique. J'étais tombé par hasard sur une capitale de 700 habitants, Yaren, perdue sur un îlot du Pacifique à quarante kilomètres au sud de la ligne de l'équateur.
L'indépendance sonne surtout comme une phosphate dependance. Avec les revenus de cette industrie directement dans leurs poches, les Nauruans viennent de toucher le jackpot.