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Citations de Lucien de Samosate (56)


... les ingrédients du bonheur d'un enfant.
Surtout la lune. Je m'arrêtais et je regardais en riant sa figure paisible, à perte de minutes. Si je marchais, elle se mettait en route. si je courais, elle aussi se mettait courir à travers les arbres. La paix de son visage était propre à calmer les angoisses de ma journée d'école.
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Je ne savais pas que le désintérêt pour moi (santé, réputation, etc.) était le signe d'un grave déséquilibre spirituel.
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La force de l'alcool était si violente chez moi (chez nous) que je ne pouvais la combattre que par une force plus grande, plus primaire, plus violente : l'amour de moi. Force païenne, animale, préchrétienne, tout ce que vous voulez, c'était la seule à m'empêcher de boire.
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Toujours à la limite du désespoir quand il touche le fond de l'alcool, à la limite de l'exaltation quand il en sort, l'alcoolique devient alors, peut-être, le prototype de l'homme nouveau. Prototype bancal et écartelé.
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Ce que l'homme rêve, il finit par le réaliser. Je crois.

Le rêve que le petit ggamin faisait en regardant la lune quand le maître d'école le poussait aux larmes, quand le libraire ricanait de son petit bon Dieu, quand l'épicier gâchait sa joie d'un soir ; le rêve que l'homme faisait, que les gens ne soient pas durs entre eux, qu'ils ne trichent pas sur leur vraie valeur, que les difficultés soient légères aux épaules fragiles, ce rêve n'est plus un rêve aujourd'hui. Il est devenu réalité grâce au groupe A.A.

Ce rêve qui l'a fait boire, parce que je souffrais de ne pas le voir réalisé, maintenant qu'il s'est réalisé, je ne vois plus.

Le petit gamin a eu raison de rêver : l'homme sobre a réalisé son rêve. Et l'homme vieillissant est heureux.

Voilà le centre cardinal de toute ma vie.
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C'est rarement utile de mettre son doigt entre l'arbre et l'écorce.
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Il est 20h30. Je viens de traverser Dijon et j'approche du péage. Je dépasse un Saviem des Vosges, un petit coup de klaxon pour le saluer (à la hauteur de la cabine, pas avant, bien sûr), il répond. Et ça me fait chaud au cœur. Ca aussi, c'est alcoolique : un désir fou de communication Si vous ne comprenez pas ce que je dis, vous ne serez jamais alcoolique.
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J'ai gardé ce souvenir pour moi, me demandant ; "Comment peut-on être grand et méchant ?" Étrangeté, insécurité.
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Le maître, à la fin de l'étude du soir, qu'il surveillait, me faisait un signe. Ça voulait dire : "Va me chercher un bric d'eau chaude." Et quand je le voyais se brosser les mains, se nettoyer les ongles avec un soin de manucure, j'étais pris de colère et de honte, en pensant aux mains de ma mère, qui trayaient les vaches, justement à cette heure-là. Je n'aime pas un homme aux mains bichonnées, surtout quand il ne sait pas dire merci, car il ne m'a jamais dit "Merci". La politesse de ce monsieur dn(était pas celle d e la maison. Étrangeté, insécurité.
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J'attendais en vain la personne neutre, objective et compétente qui me crie très fort à l'oreille : "Vous êtes malade d'alcool." En vain, car le mot fait peur aux bien-portants et les rend muets. Quand aux malades, le mot est si terrifiant, qu'il les rend sourds;
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Avant de quitter cet ami chirurgien, je l'entendis me dire  "Maintenant, plus de tabac, plus d'alcool." Kein alkohol, je l'ai entendu, mais sa voix fut couverte par les rumeurs de la vie. Puisqu'il y avait toujours des petites filles réfugiées et des foules tabassées. Puisqu'il y avait toujours des sujets d'angoisses et de colères.
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Coaching, conseils en placement et anathèmes, #22, p. 29
Il vaticinait donc et prophétisait, montrant dans ce métier la plus grande intelligence, combinant le hasard de la conjecture et la réflexion logique. Ses réponses étaient tantôt obliques et équivoques, tantôt franchement inintelligibles, car il estimait que l’obscurité totale était aussi une loi du genre oraculaire. Il retenait ou encourageait ses clients, selon l’hypothèse qui lui semblait la meilleure. À d’autres il ordonnait des traitements et des régimes, car il connaissait, comme je l’ai dit au début, beaucoup de drogues utiles. Il tenait en grand honneur ses « cytmides », nom qu’il avait forgé pour un onguent fortifiant à base de graisse d’ours. Mais si on lui parlait d’espérances, d’avancement, d’héritages, il en renvoyait toujours la réalisation à plus tard, en ajoutant : « Tout cela n’arrivera qu’au moment où je le voudrai, quand mon prophète Alexandre me l’aura demandé et m’aura prié pour vous. »
Le prix fixé pour chaque oracle était une drachme et deux oboles. Ne crois pas que ce fût peu [un journalier touchait quatre oboles par jour…], mon cher, et qu’il n’en tirât que de chétives ressources. Il ramassait dans les 70 000 à 80 000 drachmes par an, car ses clients insatiable lui demandaient de ses oracles par dix et quinze à la fois. Il est vrai que l’argent n’était pas pour lui seul. Il ne thésaurisait pas. Il avait déjà autour de lui une multitude d’auxiliaires : domestiques, informateurs, rédacteurs d’oracles, archivistes, scribes, scelleurs, interprètes, tous payés selon leur importance.
Déjà il envoyait jusqu’à l’étranger des émissaires chargés de faire de pays en pays une célébrité à l’oracle. Ils avaient pour mission de raconter qu’il signalait à l’avance et faisait retrouver les esclaves en fuite, découvrait les voleurs et les brigands, faisait déterrer les trésors, guérissait les malades, et déjà même avait ressuscité plusieurs morts.
Alors, ce fut la ruée et la bousculade. On venait de partout. […]
Mais beaucoup de gens sensés, une fois cuvée, si je puis dire, cette profonde ivresse, se groupèrent contre lui, surtout les confréries d’épicuriens. Dans les villes, on surprenait peu à peu le secret de toute cette sorcellerie, on découvrait la mise en scène de la farce. Alors Alexandre joue de l’épouvantail. Il lance un oracle contre les incrédules : « Le Pont était rempli d’athées et de chrétiens qui osaient répandre sur lui les pires calomnies. Il ordonnait de les chasser à coups de pierres, si l’on voulait conserver la faveur du dieu. »
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Lucien de Samosate
je lui racontai tout ce qui m'était arrivé et le priai de me dire quel était, à son gré, le meilleur genre de vie. Il se mit à rire : c'est un petit vieillard aveugle, pâle, avec une voix de femme. "Mon enfant, me dit-il, je sais la cause de ton incertitude ; elle vient de ces sages, qui ne sont jamais d'accord avec eux-mêmes ; mais il ne m'est pas permis de t'en dire plus long. Rhadamanthe ne veut pas. - Oh ! de grâce ! lui dis-je, bon petit père, parlez, ne me laissez pas errer dans la vie, encore plus aveugle que vous".
Alors me prenant la main et me tirant à l'écart, il s'approcha de mon oreille et me dit bien bas : "La meilleure vie, la vie la plus sage, est celle des ignorants. Quitte la folle envie de disserter sur les phénomènes célestes, d'examiner les principes et la fin des choses, et, plein de mépris pour les syllogismes de vos philosophes, traite tout cela de rêveries. Ne poursuis, en tout et pour tout, qu'une seule chose, bien user du présent. Passe en riant devant tout le reste, et ne t'attache sérieusement à rien."
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