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Citations de Lucien de Samosate (56)


Certes, tu te proposes le contraire de ce que tu fais. Tu t'imagines paraître quelque chose dans la science en t'empressant d'acheter les plus beaux livres ; mais l'affaire tourne autrement et ne fait que mieux ressortir ton ignorance. D'autant plus que tu n'achètes pas les meilleurs livres, mais que, t'en rapportant à ceux qui en font l'éloge au hasard, tu deviens un don de Mercure pour les bouquinistes hâbleurs, un trésor assuré aux brocanteurs de cette espèce. Eh ! comment pourrais-tu distinguer les livres anciens, qui ont de la valeur, de ceux qui sont méprisables et moisis, si tu n'en juges que parce qu'ils sont rongés et percés, et si tu ne consultes que les teignes pour faire tes achats ? Quelle connaissance exacte, quelle sûreté, quel discernement espères-tu trouver en elles ?
Quand je t'accorderais de pouvoir distinguer les belles copies de Callinus et celles que le célèbre Atticus a exécutées avec tant de soin, à quoi te servirait, homme étonnant, de les avoir en ta possession ? Tu ne saurais juger de leur beauté, et tu ne peux en faire plus d'usage qu'un aveugle ne jouit des charmes visibles de ses amours. Les yeux tout grands ouverts, j'en conviens, tu regardes tes livres, et, par Jupiter, tu t'en assouvis la vue, tu en lis même des morceaux au pas de course, l'œil devançant les lèvres. Mais cela ne suffit pas, si d'ailleurs tu ne sais pas ce qui constitue les beautés et les défauts d'un ouvrage, quel est le sens de tous les mots, leur construction, si l'auteur s'est astreint aux règles prescrites, quels sont les termes de bon ou de mauvais aloi, les tournures falsifiées.
Eh quoi ! te figures-tu donc que tu nous sais cela sans l'avoir appris ? D'où te viendrait cette connaissance ? A moins qu'à l'exemple de certain berger, tu n'aies reçu une branche de laurier de la main des Muses.
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Qui es-tu pour te fâcher au nom des dieux, alors qu'eux-mêmes ne se fâchent pas?
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Nous vîmes là, en train de subir leur châtiment, beaucoup de rois et beaucoup de simples particuliers, dont nous reconnûmes même quelques-uns... Les guides nous apprirent la vie de chacun des suppliciés et les fautes pour lesquelles ils étaient punis. Les châtiments les plus graves de tous étaient subis par ceux qui avaient menti au cours de leur vie et les écrivains qui n'avaient pas dit la vérité, parmi lesquels Ctésias de Cnide et Hérodote. En les voyant, je conçus les meilleures espérances pour le futur, car je n'ai jamais menti sciemment.
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Après quoi, nous traversâmes le fleuve à un gué, et nous rencontrâmes, en fait de vigne, quelque chose de prodigieux : à partir de la terre, la souche était vigoureuse et forte, mais au-dessus, c'étaient des femmes parfaitement formées, à partir des hanches et semblables à Daphné, telle que la représentent les peintres au moment où Apollon la saisit et où elle est juste en train de se métamorphoser en arbre. A l'extrémité de leurs doigts poussaient des rameaux et elles étaient couvertes de grappes. A notre arrivée, elles nous saluèrent avec des mots de bienvenue... Certaines désirèrent s'unir à nous ; deux de nos compagnons s'approchèrent d'elles, mais ils ne purent se détacher, liés qu'ils étaient par les parties viriles. Ils poussèrent donc, comme elles, et, comme elles, prirent racine.
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Notre art, de même que tous les autres, doit être un ensemble de notions positives, et la première, pour un parasite est d'éprouver et de discerner qui est le plus en état de le nourrir, celui à la table duquel il peut s'asseoir, sans avoir lieu de s'en repentir un jour.
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Un sentiment très fort, qui m'a aidé à boire, fut la tendresse pour les petites gens. Je ne pouvais me faire à la misère des autres, à la maladie des autres, à l'humiliation des autres, à la pauvreté des autres, à la solitudes des autres.
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Henri Calet a écrit vers la fin de sa vie : "Ne me secouez pas, je suis plein de larmes." Il me semble le comprendre, pour avoir fait semblable supplique à mes amis. Voilà maintenant que je ne pleurais plus, que je n'en avais plus le goût ni la possibilité.
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"Lycinos : Veux-tu cesser tes imprécations [Craton] ! Si tu voulais bien m’écouter, je te parlerais des beautés de la danse, du plaisir, et même du profit des spectateurs. Je te dirais en quoi elle éduque, instruit, comment elle règle l’âme des spectateurs en l’exerçant par de magnifiques spectacles et en proposant les plus beaux concerts, comment, enfin, elle fait voir la beauté de l’âme et du corps. Si c'est par le rythme et la musique que la danse obtient tout cela, plus que de blâme elle est digne d’éloge." (p.8)
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Ces paroles ,je pense qu'un homme les écoutera
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"La légende dit que l’Egyptien Protée n’était lui-même rien d’autre qu’un danseur, capable de prendre toutes les formes, de mimer à son gré, par la vivacité de ses mouvements, la fluidité e l’eau ou l’ardeur de la flamme, la férocité du lion, l’agressivité de la panthère ou les mouvements d’un arbre – et bien d’autres choses encore "
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"Les actions humaines procèdent d’ordinaire soit de l’âme, soit du corps. Dans la danse, âme et corps sont mêlés : on y trouve à la fois une expression de la pensée et le déploiement d’une énergie physique, l’essentiel étant l’habileté dans l’exécution, et que rien ne soit privé de sens. Un homme de qualité comme Lesbonax de Mitylène appelait les danseurs chirosophes et il allait les voir au théâtre parce que, pensait-il, il en reviendrait meilleur » (p. 35)
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Maintenant, je voudrais bien savoir combien de millions sont morts, bêtement, parce que la peur du qu'en-dira-t-on, la peur du jugement arbitraire des bien-portants, ne laissaient au malade qu'une seule issue : boire, boire, boire et mourir.
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#16, p. 23
Maintenant figure-toi une petite chambre, pas très claire, ne recevant qu’une lumière avare, et une foule, très mêlée, de gens bouleversés, sidérés à l’avance, tout exaltés par l’espoir : dès l’entrée, ils étaient frappés (il y avait de quoi !) par ce miracle que le minuscule serpent des jours précédents leur apparût, si peu de temps après, comme un dragon immense, et qui plus est, avec une tête humaine et apprivoisé. Mais déjà ils étaient poussés vers la sortie, et avant d’avoir pu regarder les détails ils étaient chassés par l’afflux des entrants : on avait pratiqué juste en face de la porte une autre ouverture pour la sortie. C’est ce qu’avaient fait, dit-on, les Macédoniens à Babylone, lors de la maladie d’Alexandre, quand il était déjà très mal et que la foule, grouillant autour du palais, voulait le voir pour lui dire un dernier adieu. Et le forban ne se contenta pas de faire une fois cette exhibition ! Il paraît qu’il l’a répétée souvent, surtout quand il arrivait des contingents tout frais de riches pèlerins.
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L'Athénien n'était servi que par de jolis garçons ; pas un de ses esclaves n'avait de barbe ; ils ne restaient chez lui que jusqu'au moment où leur menton commençait à s'ombrager, et, dès que leurs joues se garnissaient d'un léger duvet, il les envoyait en Attique pour avoir soin de ses villas.

Chariclès, au contraire, était entouré d'un choeur nombreux de danseuses et de musiciennes : toute sa maison était pleine de femmes. On n'y voyait pas l'ombre d'un homme, si ce n'est peut-être quelque enfant ou quelque vieux cuisinier, dont l'âge excluait tout soupçon de jalousie.
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LXII. Vois ce qu'a fait un certain architecte de Cnide ! Il avait construit la tour de Pharos, ce rare et merveilleux édifice, du haut duquel un feu éclairait au loin les navigateurs, pour les empêcher d'aller se jeter sur les brisants de la côte difficile et impraticable de Parétonium. Après avoir achevé son ouvrage, il y grava son nom fort avant dans la pierre, et le recouvrit d'un enduit de plâtre, sur lequel il écrivit le nom du roi qui régnait alors. Il avait prévu ce qui devait arriver. Au bout de quelques années le plâtre tombait avec les lettres qu'il portait, et l'on découvrit cette inscription : « Sostrate de Cnide, fils de Dexiphane, aux dieux sauveurs, pour ceux qui sont battus » des flots. Ainsi cet architecte n'a pas eu en vue le moment présent, le court instant de la vie, mais l'heure actuelle et les années à venir, tant que la tour serait debout et que subsisterait l'œuvre de son talent.
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Comment peut-on être grand et malhonnête ?
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L'alcoolique souffre d'une maladie physique, progressive et incurable. Parce que son foie, progressivement et incurablement, fait de moins en moins son travail de transformation de l'alcool. Le peu qu'il réingurgiterait quotidiennement s'additionne dans son corps. Le niveau d'alcool tend donc à se stabiliser dans son corps. Le niveau de l'alcool tend donc à baisser. Si bien que le conseil "Buvez peu mais buvez bon" n'a aucun sens pour un alcoolique. Bref, un alcoolique ne peut plus boire. (Et il est assez criminel de laisser croire le contraire.)
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Comment Lyra a-t-elle gagné tout cela ?

D'abord elle s'est habillée avec élégance, parfaitement ajustée, faisant bon visage à tous, non pas en éclatant de rire, comme c'est ton habitude, mais en prenant un air souriant, plein de douceur et de séduction ; ensuite, elle a traité tous les hommes avec adresse, sans tromper ceux qui viennent la voir ou qui la reconduisent, mais aussi sans s'attacher à aucun. Si pour un salaire on la fait venir à un festin, au lieu de s'enivrer, défaut souverainement ridicule et que les hommes détestent, au lieu de se jeter sur les plats, comme une malaprise, elle touche délicatement les mets du bout des doigts, prend chaque bouchée en silence, sans se remplir les joues, boit doucement, et non pas d'un seul trait, mais par petites gorgées.

Même lorsqu'elle a soif, maman ?

Surtout lorsqu'elle a soif, petite sotte.
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Et il faudra que je couche aussi avec ceux-là ?

Surtout avec ceux-là, ma fille, ce sont ceux qui payent le mieux. Les beaux ne veulent payer que de leur beauté. Songe avant tout aux gros bénéfices, si tu veux qu'avant peu toutes les femmes disent, en te montrant du doigt : " Voyez la fille de Crobyle, comme la voilà superlativment riche ! Comme elle a rendu sa mère trois fois heureuse !"
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Rentrant au logis, je fus reçu à grand renfort de bastonnades, et en devais être assommé, n'eût été l'explosion soudaine du mélange, comme je crois, de tous ces herbages dans mon ventre, qui, leur éclatant au nez avec grand bruit et infection de méphytique vapeur, mit en fuite tous mes ennemis.
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