Lucy Diamond

L'existence ne consistait-elle pas à cela, en réalité ? Essayer d'être une bonne personne en société, de tirer fierté de ses propres actes ?

Tout le monde devrait vivre avec ces mots en tête. Je vais essayer, moi aussi. D'optimiser l'optimisme ! Nos plus beaux jours restent à venir !

Ce n'est pas facile, je comprends bien. Au bout du compte, personne n'aime se sentir vulnérable, en s'exposant aux autres, sans savoir quelle réaction on va récolter. Mais il faut que tu sois... vrai. Toi-même. Honnête. C'est ce que j'ai appris, après trois mariages ratés ; et c'est le meilleur conseil de père que je puisse te donner, fiston. Sinon, à quoi bon ?

Parfois, sauver les apparences était affreusement épuisant.

Mais c'est à toi de prendre les décisions. Tu ne peux pas fuir éternellement.

Nous sommes tous de la vaisselle brisée dont on a recollé les morceaux

Sa seule consolation était de savoir qu'elle avait changé depuis cette époque; plus jamais elle ne dénoncerait quelqu'un dont le seul tort avait été de vouloir réconforter autrui. Plus jamais elle ne prendrait de haut une femme de ménage, ou quiconque employé à des tâches subalternes.

Encore une fois, qu'aurait-elle pu espérer venant de son aînée? Même quand Polly perdait son emploi, elle ne pouvait pas le faire discrètement, comme la plupart des gens.Eh non!

Pendant des années, elle n'avait existé que par son métier. Les horaires de fou, l'uniforme de cadre supérieur, les réunions, les calculs compliqués, les conférences, la réussite, le glamour, le salaire mirobolant- c'était sa vie, c'était elle. Elle avait toujours eu un bureau où se rendre le matin, un agenda rempli de rendez-vous fixés des mois à l'avance.
Tout cela avait disparu, en un battement de cils. Que restait-il?

De majestueux pommiers poussaient à partir de minuscules pépins.

Tout fait partie d'une implacable marche en avant, non ?

On ne pouvait pas revenir en arrière et modifier le passé, même si on le désirait. N'est-ce pas ?

Toute sa vie, ses amis et sa famille l'avaient taquinée pour son étourderie, sa distraction, et elle avait toujours joué le jeu, plutôt satisfaite de l'image déjantée qui lui collait à la peau. Après tout, quand vous étiez frivole, vous n'aviez pas besoin de vous comporter vraiment en adulte.

Trois personnes, c'est toujours une de trop.

Qu'est-ce qui ne tournait pas rond dans le monde pour qu'une femme de quatre-vingts balais lui organise ses rencarts ?

Cette conversation l'avait dégrisée, savoir qu'il était encore nécessaire de fournir des refuges aux femmes, parce que la violence et la cruauté perduraient dans la société.

Quatre mots, quatre coups portés en pleine tête. K.O

La vie lui faisait l’effet d’une chute libre permanente ces derniers temps : la perte de contrôle, l’impuissance, le supplice de ne pas savoir quand ça s’arrêterait.

Enfin, tout de même, pourquoi fallait-il que cela arrive aujourd'hui...
Après avoir passé quelques minutes à me tordre les mains, je me suis enfin décidée à faire ce que tout chef d'entreprise active et compétente aurait fait en période de crise. J'ai appelé mon père.

L'amour? Oh, l'amour gagne haut la main dans toutes les compétitions, assura-t-elle.