Il a sorti son éplucheur d'ananas. Avec des gestes lents, délibérés, il a gravé les cinq premières lettres de mon prénom, puis il a marqué une pause.
- Comment ça se termine... "i-e" ou "y" ?
- "E-y", j'ai répondu en appuyant sur le "e".
- Ça ne m'étonne pas, a-t-il gloussé.
- Qu'est-ce que je dois comprendre ?
Thad a terminé de graver le "y", puis a soufflé mon nom. Sans se retourner, il a répondu :
- Parce que des Charlie avec un "i" et des Charly avec un "y", il y en a plein. Mais toi, tu es unique.
Je suis réelle. C'est réel. On est réels.
Le feu de l'île t'a touché. Il brûle en toi. Ne le laisse pas te consumer.
Rien de tel qu'un lion qui vous souhaite la bienvenue pour bien démarrer la journée.
Je l'aimais. C'était la révélation.
Pour la première fois, j’ai songé que la seule chose que je ne m’attendais pas à voir briser par Nil, c’était mon cœur.
Nil change notre vision des choses. Nil rend tout plus clair. Ce qui est important, ce qui en vaut la peine. Et pour moi, c’est toi. Même si ça peut paraître dingue, j’ai l’impression de t’avoir attendue. Pas simplement ici... toute ma vie.
Commence par réfléchir, tu paniqueras plus tard.
« Regarde autour de toi, observe les gens,. Cherche les indices. Et surveille tes arrières. N’oublie jamais que tu es un étranger. Ne considère jamais ta sécurité comme acquise. L’inattention, c’ est synonyme d’occasion ratées. Mais le pire, c’est que ça te met en danger. Compris, mon fils ?
- Bien sur, Papa « j’’avait dit
Savait- il, a l’epoque, que mes paroles n’etaient que du vent ?
Le jour suivant, je suis allé à Freedom Beach pour prendre des photos. Je matais des filles sur la plage, je faisais plus attention à leurs fesses qu’aux miennes. Une porte m’a attrapé par-derrière, je ne l’ai même pas vu venir,
C’est bon, j’ai compris maintenant Papa
Sur Nil, un instant d’inatentions peut tuer.
Vis, elle m'avait dit.
Comment est-ce que je pouvais vivre sans elle?
Je m'attendais à ce que l'eau soit chaude, probablement parce que cette crique privée ornée de rochers noirs étincelants évoquait le paradis, et qu'au paradis il devait y avoir une piscine chauffée.
1. Si nous arrivons à détruire NIL, quel serait le prix à payer? Parc que sur NIL, toutes les bonnes choses avaient un coût.
2. Rives me regardait, les yeux pleins d'un feu qui m'était réservé. Il arborait son sourire dangereux, celui que je connaissais si bien, et j'avais l'impression d'être plus chanceuse que n'importe qui.
Parce que la chance, ça n’existe pas sur Nil.
Mon appétit était absent comme mon futur.
J'allais devoir me lever et miser tout ce qui me restait sur le midi suivant. Et cette fois, je serais prêt. Prêt à courir, prêt à mourir. Quelles que soient les cartes que distribuait Nil, j'étais paré à les affronter selon mes termes. Tout ce que j'espérais, c'était avoir une chance de gagner.
Après deux cent quatre-vingt-dix jours passés ici, personne n'allait m'apprendre que la chance était aussi rare sur Nil que les portes.