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Critiques de Madame de Duras (25)
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Ourika

Publié en 1823, l’Ourika de Mme de Duras est une contribution unique à la littérature française : contre vents et marées, il représente une adolescente noire du XVIIIe siècle bien éduquée qui a toujours l’air à son meilleur jour et maîtrise à la perfection l’étiquette de l’aristocratie française. Le ciel aurait dû être la limite pour ce personnage aux multiples talents, mais l’angoisse et la dépression s’installent quand elle réalise soudainement ce que signifie vraiment être noir dans une ère de ségrégation raciale. La prise de conscience de sa position précaire dans le monde n’est pas seulement une surprise, mais aussi une expérience bouleversante qui détruit les rêves, la confiance en soi et la perception d’Ourika. De la posture d’une enfant prodige insouciante attirant les faveurs des nobles françaises, elle se retrouve dans la position d’une jeune femme solitaire sans échappatoire à son existence pourtant misérable.



Le découragement d’Ourika et son ultime passage montrent le pouvoir de la société de briser ceux qui ont l’impudence de contester ses règles. Pourtant, à côté de tout cela, ce roman raconte aussi une histoire beaucoup plus édifiante, qui démystifie certains stéréotypes profondément enracinés qui ont nourri l’ordonnance sociale. Ourika paie de sa vie sa transgression des hiérarchies sociales sacro-saintes, mais elle fait aussi exploser les mythes sur les femmes – et les femmes africaines en particulier – qui persistent depuis des siècles. Elle parle de la capacité des femmes à accomplir des exploits extraordinaires dans tous les domaines de l’activité humaine. Ourika est un exemple éclatant du potentiel intellectuel et du succès des femmes ; l’une des toutes premières – sinon la première – représentations littéraires d’une femme africaine douée « accomplie en tout ». Sous la tutelle des meilleurs professeurs de son temps, elle a acquis une vaste gamme de compétences et de connaissances. Les lecteurs français ont dû attendre la fin du 20ème siècle pour trouver un autre roman présentant une reconnaissance similaire de la capacité des femmes africaines noires à réaliser des prouesses intellectuelles et sociales considérables.



On pourrait penser que l’héritage littéraire de Mme de Duras a disparu à cause des mains de grands esprits socialement acceptables qui ne pouvaient pas supporter le défi des femmes à leur hégémonie, d’où son quasi-absence de la littérature traditionnelle depuis deux siècles. Après la lecture de Mme de Duras et d’autres salonnières qui ont réussi à réorganiser les priorités sociales à l’époque de la Révolution française, il est difficile de comprendre pourquoi des personnalités aussi importantes sont encore rabaissées aujourd’hui.
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Ourika

Une lecture très touchante qui m'a happée dès les premières lignes. Pas mal pour un livre pioché au hasard sur littérature audio !

Un jeune médecin vient soigner une religieuse au couvent des Ursulines. Au fil de ses visites, il parviendra à gagner la confiance de cette femme qui va alors se confier et lui raconter sa vie et ses tourments.

D'origine Sénégalaise, elle échappe à l'esclavage à l'âge de 2 ans grâce à un homme qui la confie à Madame de B, une française, qui va devenir sa protectrice et bienfaitrice. La petite fille sera très bien traitée et éduquée : cours d'anglais, d'italien, de peinture, de danse... Ourika grandit et devient une jeune fille accomplie et cultivée. Mais en surprenant une conversation entre Madame de B et une amie de celle ci, elle va ouvrir les yeux sur sa condition et surtout son avenir. Dans la société où elle vit, qui parmi la noblesse française voudrait bien l'épouser? Ourika va éprouver la plus profonde solitude surtout que son compagnon de jeu, Charles, le petit fils de Madame de B, finira lui aussi par épouser une jeune fille de sa condition.

Un récit très bien écrit et émouvant.

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Ourika

Un joli petit roman avec une histoire très touchante, celle d'Ourika jeune fille d'origine sénégalaise qui sera adoptée par une dame de la haute société.

Elle l'aimera et la chérira comme sa propre fille, mais voilà, en grandissant sa couleur de peau va lui faire défaut dans cette société bourgeoise et aristocratique.

Elle surprendra une discussion de sa "mère" avec une de ses amies a propos d'un éventuel mariage et de son destin dans ce monde.

Elle éprouvera des sentiments très forts a l'égard de Charles le fils de sa mère adoptive mais celui ci va lui annoncer son mariage prochain et Ourika va plonger dans une profonde dépression.

Un magnifique récit ou de thèmes très important sont évoqués tel que le racisme,la condition sociale, le regard d'autrui dans la société, l'esclavage...

Face a tant de désillusions, notre héroïne décidera de prendre une décision radicale afin de mettre fin à ces souffrances, un très beau livre, très court mais qui mérite d'être découvert, je l'ai beaucoup apprécié.
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Ourika

Merveilleux ce court texte du 18e siècle et finalement très contemporain. Au-delà du roman historique et du superbe dossier autour du thème du racisme, des femmes écrivains et du sexisme, de l'esclavage entre autres, les émotions d'Ourika font aussi écho à certaines solitudes contemporaines de ceux qui changent de classe sociale, incapables de revenir en arrière et incapables d'adhérer totalement à leur nouvelle classe sociale et d'y être pleinement reconnus comme des pairs.

Il n'est pas non plus tout à fait anodin que le personnage soit une femme (et l'auteure également). L'enfermement, l'impasse de sa condition tient beaucoup aux normes sociales imposées aux femmes et sur ce plan, les lois ont pu changer, les mentalités n'ont pas totalement suivi. La frontière matérielle est devenue un plafond de verre car c'est bien toujours la solitude absolue qui menace une femme qui ne se plie pas aux normes sociales attendues, surtout là où les classes sociales sont les plus hermétiques car les normes y sont moins remises en cause.

En moins de 70p, beaucoup de thèmes sont donc finalement abordés et de sujet de réflexion lancés, comme celui-ci aussi : pourquoi la Révolution qui abolit l'esclavage ne pourra rien pour Ourika ? Parce qu'elle n'est que politique, pas sociale. Parce qu'Ourika s'est trouvée placée au-delà des classes sociales, donc acceptable nulle part : trop noble ou trop noire ou trop cultivée, son identité est trop singulière !
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Ourika

Des fois, sur 65 pages, on se dit qu'il y en a 50 de trop...

Ce court texte prétend raconter les souffrances d'une adolescente, ex enfant gâtée, qui découvre soudain qu'une différence physique va l'exclure du marché de l'amour. (Elle est noire parmi tous les blancs).

Elle raconte donc en long et en large le mal-être qui la fait mourir.

Ouf, juste avant de se laisser mourir elle s'était faite nonne.

Je me suis ennuyée, je n'ai jamais eu l'impression que quoi que ce soit sonnait juste dans ce récit.

Je découvre qu'il est très bien noté par les autres lecteurs.

Bon. En tous cas il ne s'agit pas d'un livre sur le racisme comme on voudrait nous le vendre. Juste un livre qui rappelle qu'entre 12 et 15 ans on se prend parfois pour l'être le plus malheureux du monde; mais cela pouvait se dire en moins de pages, ou alors en faire une histoire qui tienne la route...

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Ourika

J'ai découvert cette œuvre et cette autrice grâce à LSD, La Série Documentaire, un podcast de France Culture, consacrée cette semaine à la naissance du racisme. Dans l'épisode sur le XVIII ème siècle, ce roman était cité plusieurs fois, et j'ai voulu le découvrir.

Pour moi, c'est un roman sur la société figée d'Ancien Régime plus que le roman d'une esclave. En effet, Ourika n'est techniquement pas esclave, elle a quitté l'Afrique à quelque mois pour être confiée à une noble dame, riche, aimante, qui l'élève comme sa fille. Ourika acquière toutes les qualités d'une fille de la noblesse - les langues, les arts, la politesse et l'art de la conversation. Elle est belle, brillante, intelligente. Mais, dans cette société fermée qui ne permet pas l'ascension couleur, elle "découvre" brusquement que sa couleur en fait une personne à part, qu'elle ne pourra pas trouver un égal pour fonder une famille, comme aurait pu faire la fille biologique de sa protectrice. Il y a donc, dans un style très pré-romantique, des torrents de larmes, et des réflexions sur la solitude : Ourika est à part, elle ne pourra jamais trouver quelqu'un qui lui ressemble.

Puis vient le bouleversement révolutionnaire : les sympathies de l'autrice sont clairement visibles. Alors que tous les nobles qui gravitent autour de mme de B., la protectrice d'Ourika, sont généreux, désintéressés, aimables..., les révolutionnaires sont tous des sanguinaires, régicides, imposant le culte de l'Être surprême et le serment des prêtres... Comme pour rétablir l'ordre des choses, Ourika elle-même ne voit dans la révolution des esclaves à St-Domingue que la violence et les massacres, refusant de se sentir proche d'eux.

"Il faut que tout change pour que rien ne change" est une formule du Guépard, pour suggérer qu'après des troubles révolutionnaires, les élites retrouvent le pouvoir, et les malheureux et exploités le restent. Tout se conclue donc de manière à restaurer l'ordre moral et l'ordre social, à retrouver l'ordre établi : les nobles et les prêtres récupèrent leur influence, Ourika ne sera pas adoptée, elle ne pourra pas faire de mariage mixte.

Vu sous le prisme du racisme et de la difficile intégration, le sujet aurait pu être passionnant. Mais le cœur du roman, c'est la souffrance intime d'une femme seule mal adaptée à sa société, avec des rebondissements prévisibles.
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Ourika

L'histoire est celle d'une enfant noire recueillie par une aristocrate à l'époque des lumières. Sa protectrice l'élève comme sa fille néanmoins tout change, le jour où l'héroïne prend conscience qu'en tant que noire elle ne sera jamais acceptée dans la société.

Un petit roman touchant et à la thématique moderne et progressiste pour son époque.
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Ourika

Ourika aurait dû être esclave. Arrachée au cadavre de sa mère, elle devait être emmenée sur un bateau négrier.



Mais, le gouverneur du Sénégal, l’arrache à ce sort et la confie à une membre de sa famille, la Maréchale de B.



Là, dans ce nouveau foyer, Ourika sera élevée et éduquée avec amour et respect.



Pourtant, elle finit par apprendre une vérité cruelle : à la veille de la Révolution française, son destin est de finir seule car qui voudrait d’une femme instruite à la peau noire comme épouse ?



Ce très court roman est l’occasion pour moi de me plonger encore davantage dans notre matrimoine littéraire, dans ces écrits d’autrices souvent injustement laissés de côté.



Ici, Claire de Duras nous narre dans un style classique, les épanchements du cœur de cette jeune femme condamnée à être isolée, car à cheval entre deux mondes.



Que faire quand une caractéristique physique vous condamne à la solitude, à n’être au final qu’un objet de pitié, à n’avoir aucun lien familial ?



Émouvant et agréable à lire, ce roman offre une vision d’une époque et d’une jeune femme qui ne trouvait pas sa place, victime du racisme de la société.
Lien : https://allylit.wordpress.co..
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Ourika

Ce court roman, plutôt une nouvelle, a comme personnage central une jeune femme noire dont on suit les affres dans la société du XVIII au moment de la révolution française. L'héroïne, devenue religieuse et sur le point de mourir, se livre à un médecin. Elle raconte comment elle a lentement compris qu'elle était différente et que sa couleur de peau l'empêchait de nouer toute relation amoureuse.Mon résumé est un peu réducteur, elle détaille sa prise de conscience et toutes les nuances de ce qu'elle éprouve notamment pour Charles, le fils de sa mère d'adoption. Certes, il est intéressant de lire ces oeuvres oubliées si caractéristiques d'une époque ( le livre fut publié anonymement dans les années 1820 par Claire de Duras), il est aussi surprenant de découvrir une héroïne noire et de lire une romancière oubliée. Cependant tout cela ne fait pas forcément une oeuvre captivante et touchante. J'ai trouvé cette lecture assez pesante et sans grand intérêt.
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Œuvres romanesques

Une lecture qui m'a beaucoup touché.



Dès sa parution en 1824, Ourika fut un succès de librairie immédiat ; pendant quelques années il y a un véritable engouement pour cette pauvre Ourika et son sort, basé sur la vraie histoire de la petite captive ramenée en France parmi les singes et les perruches du chevalier de Boufflers, gouverneur au Sénégal, afin d'éviter que cette orpheline allait être mise sur le marché des esclaves. Donnée en cadeau au prince et à la princesse de Beauvau, Ourika était choyée par Mme de Beauvau, élévée comme sa propre fille, mais une fois arrivée à l'âge de l'adolescence, Ourika commençait à comprendre son affreuse position sans issue, à jamais étrangère dans une société qu'elle ne pouvait jamais intégrer à cause de la couleur de sa peau. Jamais d'amour, de mariage, d'enfants pour elle, toujours l'exclusion sociale...



Après la mort de Claire de Duras en 1828, ce roman, jamais tout à fait compris dans sa signification existentielle et profonde, sombrait dans l'oubli.



Ce n'est qu'à la fin du XXème siècle qu'il est réédité, quand on commençait à s'intéresser aux questions raciales et à essayer de comprendre le passé colonial dans tous ses travers et horreurs.



Depuis une dizaine d'années, il y a aussi un intérêt croissant pour les deux autres nouvelles de Claire : Edouard (qui aborde l'impossibilité d'une relation amoureuse entre deux classes sociales) et Olivier ou le secret (qui aborde l'impuissance sexuelle). Vu le sujet, inspiré peut-être par Astolphe de Custine qui était pendant quelque temps le fiancé de sa fille Clara, ce dernier roman n'a jamais été publié du vivant de l'auteur, et publié pour la première fois aux éditions José Corti en 1971.



C'est sous la direction de Marie-Bénédicte Diethelm qu'une édition des oeuvres complètes de Claire de Duras a vu le jour cette année chez Folio Classique.

L'édition Flammarion de 2011 contient d'ailleurs une très belle introduction à la vie de Mme de Duras, écrite par Benedetta Craveri.

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Ourika

✒Les autrices méconnues✒



Quelle plume superbe et quelle magnifique découverte.

Ma lecture en a été un régal !



Publié pourtant en 1823, il reste malheureusement, car le thème principalement abordé est le racisme, d'une actualité consternante.



Voilà donc une suite dans mes lectures, après No home, l'héroïne de ce roman, Ourika, se voit sauvée du sort d'esclave lorsqu'elle était bébé, quand le gouverneur la rachète pour l'arracher à son sort...mais la sauvera-t-il vraiment ?



C'est réellement un livre et une autrice à découvrir ❤



Manquant de confiance en elle, c'est grâce aux encouragements de ses amis, dont Chateaubriand, que Madame de Duras publira "Ourika", suivit d' "Édouard".

Ses autres ouvrages seront publiés après sa mort, en 1828, dont "Olivier et le secret" qui ne sera publié qu'en 1971 !... le sujet traité dans ce roman étant l'impuissance.



Des thèmes d'avant-garde et une plume qui aurait dû faire de Claire de Duras un grand nom des autrices classiques françaises.
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Ourika - Édouard - Olivier ou le Secret

J'ai été bouleversée par ces trois nouvelles à la fois saturées d'émotions et d'une légèreté de style extraordinaire. Dans les trois, l'héroïne ou le héros est en dissonance par rapport au reste du monde mais la rupture n'est pas nette, il reste un espoir et l'espoir fait vivre jusqu'à ce qu'il tue.



Ourika est une femme noire et malgré toutes les bonnes intentions d'une noblesse bien pensante mais foncièrement raciste, elle ne trouvera jamais sa place ni en France ni au Sénégal. Elle est dans un purgatoire social sans issue, sans ami, sans appui, sans amour.

Edouard est un homme sans argent et malgré toutes les bonnes intentions d'une noblesse paternaliste et conservatrice, il ne pourra jamais prétendre à l'union avec Madame de Nevers.

Dans ces deux nouvelles, la société française est montrée comme engoncée, pétrie de préjugés, tout est fondé sur les apparences, il n'y a aucune humanité et c'est cela qui tue nos deux héros.

Olivier est le chef d'oeuvre le plus abouti des trois. Sous la plume de plusieurs protagonistes, dans le style épistolaire le plus pur, l'autrice nous raconte la longue agonie d'un amour pourtant en apparence indestructible.



J'ai été enchantée de découvrir cette autrice, grande amie de Chateaubriand, je la relirai avec un plaisir intense !
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Ourika

Ourika est un roman très court mais fort.



Ourika est une jeune sénégalaise adoptée par une dame de la haute société française, Madame de B. Cette femme l'a chérie et éduquée comme sa propre fille. Mais en grandissant, Ourika comprend que sa couleur de peau va devenir un obstacle pour l'avenir qui se profile.



Un roman avant-gardiste publié pour la première fois en 1823, il traite de sujet toujours d'actualité dans notre société : le racisme, la condition sociale, la dépression.



C'est une histoire touchante qui nous plonge dans la société bourgeoise à la période de la Révolution française. La plume de Claire de Duras est à découvrir.
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Ourika

Ce roman historique de Claire de Duras a eu un grand succès au XIXème siècle, et mériterait d'être plus connu aujourd'hui, de par sa qualité littéraire et sa profondeur romantique. C'est aussi un bon rappel sur l'histoire de cette période et de ses aléas monarchiques et philosophiques!

L'héroïne, noire, arrachée petite à l'esclavage au Sénégal (colonie française), est élevée pendant la Révolution dans une famille noble en France. A l'âge où les jeunes filles de sa condition se marient, elle se heurte à un obstacle insurmontable : sa couleur de peau.

Le cahier pédagogique de Nathalie Laurent qui accompagne l'édition scolaire est de grande qualité.
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Ourika

Lu l'an dernier. J'ai découvert une auteure du 19e siècle que je ne connaissais pas.

Un petit roman aussi fort qu'émouvant, qui traite du racisme, de l'éducation et de la condition féminine au 19e siècle, à travers le destin d'une jeune fille d'origine sénégalaise.
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Ourika

A Paris un jeune médecin se rend au couvent des ursulines pour soigner une femme prénommée "Ourika" dont la particularité est d'être noire et éduquée. Au 18eme siècle c'est assez rare. Il parle de négresse ce qui ne se dit plus actuellement sauf de façon péjorative.

Le jeune médecin va gagner la confiance de la religieuse voyant que sa souffrance est psychologique. Elle lui raconte donc son histoire. Née en esclavage au Sénégal elle a été adoptée bébé par madame de B.

Si le hasard lui sourit elle sera vite confrontée à la réalité de sa situation. Adolescente elle perdra son insouciance en comprenant que sa couleur de peau est un obstacle à son maintien dans la noblesse française où elle a été élevée.

Pourtant elle restera auprès de sa bienfaitrice durant la révolution et la terreur période durant laquelle beaucoup de têtes sont tombées. Mais elles s'en sortiront indemnes. Cela n'empêchera pas Ourika de tomber dans la dépression surtout quand elle apprend que Charles, avec qui elle a grandi, va se marier. C'est auprès de dieu qu'elle trouvera l'apaisement en devenant religieuse.

Ce n'est pas le côté mélodramatique que j'ai préféré mais les réflexions de Claire de Durfort Duras appelée Madame de Duras, sur la condition sociale des femmes dans le contexte de la révolution française. Et puis il était évidement pour moi de lire un livre avec une auteure du nom de Duras en écho au pseudonyme de Marguerite.



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Ourika

Une œuvre originale qui peut donner lieu à des réflexions et des échanges. La façon dont Ourika adopte le point de vue de vue de l'aristocratie française notamment me semble particulièrement intéressante. La lecture est à conseiller à tous mais plus encore aux jeunes pour aborder notamment le sujet de ka difference, du racisme et des classes.
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Ourika

Grand succès à sa publication en 1823, Ourika tomba dans l'oubli vers la fin du XIXeme siècle. C'est avec grand plaisir que nous redécouvrons ce texte audacieux pour l'époque qui a su mettre en avant une des premières héroïnes noires de la littérature française.



Inspiré d'un fait réel,Ourika est sauvée de l'esclavage pour être offert à une famille aristocratique où elle y reçoit une éducation complète. A l'âge de 15 ans, elle prend conscience de sa différence et ne trouve plus sa place dans ce monde si distingué où elle ne peut espérer se marier et être totalement intégrée : "jusqu'ici je m'étais affligée d'appartenir à une race proscrite ; maintenant j'avais honte d'appartenir à une race de barbares et d'assassins ".



Appartenant au courant du romantisme, Claire de Duras analyse avec finesse les passions dont souffre son héroïne : elle est mélancolique, en proie à la solitude et soumise au préjugé racial. C'est également l'histoire d'un amour empêché, marqué par la souffrance.

Sans être moralisatrice,Claire de Duras dévoile avec subtilité les mécanismes absurdes du racisme, les problèmes de relation interraciale et la difficulté à se sentir rejeté, étranger à toute une société.



Un court roman poignant d'une grande force psychologique à (re)découvrir de toute urgence.
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Ourika

Quelques 63 pages seulement pour évoquer un sujet traité en 1823 et qui fait toujours et encore débat aujourd'hui : la condition féminine et le racisme.



C'est ce que Ourika, arrachée à sa terre natale pour être empêchée d'être embarquée sur un négrier et vivre une vie d'esclave, va expérimenter.



Elle n'a que 2 ans lorsqu'elle est adoptée par une riche aristocrate française. Elle ne connaît rien de s terre natale ni de sa famille. La blancheur de sa vie c'est son quotidien, entourée par les proches de sa mère adoptives, des blancs.



Elle reçoit une excellente éducation, elle est aimée, choyée et cela semble naturel à Ourika qui ne soupçonne rien de ce qui va lui être révéler de manière indirecte et involontaire.



Cette révélation va la plonger dans un profond désarroi. Ourika va tenter de trouver quelle est sa place dans ce monde ou la noirceur de peau empêche toute forme d'élévation sociale et d'autant en tant que femme.



Un court texte précurseur du féminisme qui dépeint la triste réalité qui sévit encore de nos jours.

63 pages d'espoir déchu dans lesquelles se livre un cœur blessé : celui de Ourika.
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Ourika

Il s’agit de ma dernière lecture de 2021, et j’admets que j’ai lu ce petit loulou (60 pages) d’une traite juste pour augmenter mon bilan de l’année (oopsie).



Bon, ce n’est pas une mauvaise lecture mais heureusement qu’elle était rapide parce que c’est pas non plus ma préférée. J’en ressors triste et emplie d’un sentiment de fatalité… Et j’aime pas ça !



Commençons par la plume : le livre a été écrit au 19e par une noble, donc clairement c’est pas la langue de tous les jour que nous, pauvres gueux que nous sommes, utilisons. Et même si certaines tournures de phrase sont plutôt alambiquées, j’ai apprécié le style d’époque.



Clairement, c’est pas un livre qu’on lit pour l’aventure, car c’est plutôt (très) contemplatif. Vu la date de parution je crois pouvoir affirmer qu’il rend correctement compte de la situation des femmes de couleur en France avant la révolution. Et l’autrice a sûrement écrit dans un esprit féministe, pour cela je salue l’œuvre. Mais quelle tristesse, quelle fatalité ! C’est pas les émotions que je cherche dans une lecture. Et puis, j’ai l’impression que l’héroïne, une « négresse » (c’est le terme employé dans le livre, je ne tiens à offenser personne en le reprenant), se blâme elle-même pour sa condition, pour la couleur de sa peau, pour la façon dont les gens la traite. Certes, il n’y avait à l’époque pas les mêmes éclairages qu’aujourd’hui, mais je rage de voir ça ! C’est pas toi le problème, c’est la société !!!



Bref je vais me calmer, mais j’ai encore un élément à ajouter mais c’est un !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! SPOILER !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!



En gros, vu qu’elle est noire, elle trouvera jamais un mec qui voudra d’elle (c’est dit texto dans le texte), mais elle tombe quand même amoureuse d’un gars et elle est malheureuse… Et à la fin, elle est heureuse à nouveau parce qu’elle s’est tournée vers Dieu… Ah. Bah je sais ce qu’il me reste à faire (frustration intense). Bref je ne me satisfais absolument pas de cette "solution".

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