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Citations de Malcolm Lowry (132)


But it's amazing when you come to think of it how the human spirit seems to blossom in the shadow of the abattoir!
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Les cuis Ruel et du désir de t’être Indre. Le vide de mon corps n’est que famine de toi. Dans ma bouche ma langue se dessèche de soif de notre langage. Si tu laisses quoi que ce soit t’arriver tu le feras mal dans mon esprit, dans ma chair. Maintenant je suis dans tes mains. Sauve —-
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Élève tes yeux vers les collines, semble me dire une voix. Quelquefois, quand je vois le petit avion rouge de la poste arriver d’Acapulco à sept heures du matin au-dessus des collines étranges, ou que plus vraisemblablement j’entends, gisant au lit (quant à cette heure j’y suis), tremblant, expirant, tressautant, - juste un menu grondement enfui - et qu’en jabotant j’allonge la main vers le verre de mescal, la boisson que jamais je ne puis, même en la portant à mes lèvres, croire réelle, que j’ai eu la merveilleuse prévoyance de mettre bien à portée la nuit d’avant, je pense que tu vas être dedans, dans cet avion chaque matin tandis qu’il passe, et que tu seras venue pour me sauver. Puis passe la matinée et tu n’es pas venue. Mais oh, à présent je prie pour cela, que tu viennes. Pourquoi d’Acapulco, à la réflexion je ne vois pas. Mais pour l’amour de Dieu, Yvonne, entends-moi, ma défense est à bout, en ce moment à bout - voici l’avion qui passe, je l’ai entendu au loin puis, rien qu’un instant, par-delà Tomalin - reviens, reviens. J’arrêterai de boire, quoi que ce soit. Je me meurs sans toi. Pour l’amour du Christ, Yvonne, reviens-moi, entends-moi, c’est un cri, reviens-moi, Yvonne, ne serait-ce qu’un jour…
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Est-ce là une illusion aussi ? Me voilà en pleine pleurnicherie, c’est certain. Mais personne ne peut prendre ta place ; je dois le savoir à l’heure qu’il est, je ris en écrivant ceci, que je t’aime ou pas… Parfois m’envahit un sentiment des plus puissants, un égarement de jalousie désespérée qui, approfondi par l’alcool, tourne au désir de me détruire par ma propre imagination - au moins pour ne pas être en proie aux - fantômes -
(Plusieurs « mescalitos » plu tard, et l’aube au Farolito)… Le temps est un faux guérisseur, en tout cas. Comment qui que ce soit pourrait-il se permettre de me parler de toi ? Tu ne peux savoir la tristesse de ma vie. Sans cesse hanté, que je dorme ou veille, par l’idée que tu pourrais avoir besoin de mon secours, que je ne puis apporter, comme j’ai besoin du tien, que tu ne peux apporter, t’apercevant dans mes visions et dans chaque ombre, il m’a absolument fallu t’écrire ceci, que jamais je n’enverrai, pour te demander ce que nous pouvons faire. N’est-ce pas extraordinaire ? Et pourtant - ne le devons-nous pas à nous-mêmes, à ce Même que nous avons créé en dehors de nous, d’essayer à nouveau ? Hélas, qu’est-il advenu de l’accord et de l’amour qui furent nôtres ! Qu’en adviendra-t-il - qu’adviendra-t-il de nos coeurs ? L’amour est la seule chose qui donne un sens à nos pauvres allées et venues sur terre : pas précisément une trouvaille, je le crains. Tu vas me croire fou, mais c’est de cette manière que je bois aussi, comme absorbant un éternel sacrement. Oh Yvonne, nous ne pouvons pas laisser ce que nous avons créé sombrer dans l'oubli de cette terne façon -
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(Plusieurs mescals plus tard.) Depuis décembre 1937, et que tu es partie, et c'est maintenant le printemps 1938 à ce que j'entends, j'ai délibérément lutté contre mon amour pour toi. Je n'osai m'y soumettre. Je me suis agrippé à toutes les branches ou racines qui pouvaient m'aider à franchir tout seul cet abîme dans ma vie mais je ne puis me leurrer plus longtemps. Si je dois survivre il me faut ton secours. Autrement, tôt ou tard je tomberai. Ah, si seulement tu m'avais laissé dans la mémoire de quoi te haïr en sorte qu'à la fin nulle douce pensée de toi ne me touche jamais dans mon affreuse situation !
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C'est une soirée d'été sans lune d'un bleu léger mais il est tard, dix heures peut-être, et Vénus resplendit en pleine lumière du jour, nous sommes donc à coup sûr loin au nord, debout sur ce balcon, quand, de là-bas s'en vient et s'enfle au long de la côte le tonnerre d'un long train de marchandises à plusieurs locomotives, tonnerre parce que bien que cette large bande d'eau nous en sépare, le train roule vers l'est et que de l'est souffle le vent changeant qui pour le moment tourne, et que nous faisons face à l'est, tels des anges de Swedenborg, sous un ciel clair sauf au nord-est lointain où plane, sur les distantes montagnes d'un violet passé, un amas de nuages d'un blanc presque pur, soudain illuminés du dedans comme d'une lumière dans une lampe d'albâtre par des éclairs d'or, pourtant l'on ne peut entendre nul tonnerre, rien que le grondement du grand train avec ses locomotives et l'entrechoc de ses vastes échos, à mesure qu'il avance des collines dans les monts : puis tout à coup accourt une barque de pêche haut gréée qui double vivement le cap telle une girafe blanche, très rapide et noble, laissant droit derrière elle une longue crête de sillage aux volutes d'argent, à vue d'oeil ne s'approchant point de la côte, mais voici que sa masse glisse vers la rive et nous, la crête à festons d'argent du remous frappant d'abord la côte au loin puis s'éployant au long de toute la courbe de la plage, et son tumulte et son tonnerre qui montent rejoignant à présent le tonnerre décroissant du train, enfin se brisant en rebonds sur notre rive, tandis que les radeaux, car il y a des radeaux de bois de flottage, ensemble se balancent, que tout s'entrechoque et en toute splendeur, se brasse et se tourmente et se froisse dans cette lisse houle d'argent, puis peu à peu se calme à nouveau, et l'on voit le reflet des lointains et blancs nuages d'orage dans l'eau, et à présent l'éclair au sein des nuages blancs dans les hauts-fonds, tandis que le bateau de pêche lui-même, au flanc duquel file dans le sillage d'argent la volute dorée qu'y mire la lumière d'une cabine, s'évanouit au tournant du cap, silence, puis de nouveau, au fond des blancs, blancs nuages d'albâtre de l'orage loin au-delà des monts, c'est l'éclair d'or sans tonnerre dans la soirée bleue, d'outre-monde...
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Et la tremblante approche finale en silence, dans le respect, ses pas s'enfonçant dans la calamité.
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Mais ce qui frappa leurs yeux, comme ils débouchaient sur la route, était terrifiant. Massés, les nuages noirs continuaient à monter au ciel crépusculaire. Haut par-dessus leurs têtes, à une hauteur immense, à une hauteur effroyablement immense, de noirs oiseaux désincarnés, plutôt des squelettes d'oiseaux, voguaient. Des tempêtes de neige chassaient à hauteur de cime de l'Ixtaccihuatl, l'obscurcissaient, tandis que la base en disparaissait sous un linceul de cumulus. Mais toute la masse abrupte du Popocatepetl semblait venir à leur rencontre, glisser avec les nuages, se pencher sur la vallée au flanc de laquelle, en relief dans la curieuse et mélancolique lumière, brillait un petit haut de colline rebelle où était serti un minuscule cimetière.
Le cimetière fourmillait de gens uniquement visibles sous la forme des flammes de leurs cierges.
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D'en bas Yvonne lui lançait un sourire, mains aux poches de son pantalon, jambes très à l'écart, en garçon. Ses seins pointaient sous la blouse brodée de pyramides et de fleurs et d'oiseaux, probablement achetée ou apportée à l'intention de Geoff, et une fois de plus Hugh sentit au cœur une souffrance et détourna les yeux.
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Déclarer que la poésie est la forme de littérature la plus haute, voilà une saine et pragmatique vérité, et il est aussi vrai, comme l’affirme Poe — mais à un moindre degré —, qu’un poème doit être court. Si Dieu, source de toute créativité, accorde moins de matière au poète qui compose un sonnet, disons de génie, il y a par contre un minimum de perte dans cette création et sa vérité est aussi indestructible que la chrysalide ou la salamandre, car entre les rimes alternées l’indispensable feu jaillit sans faire aucun mal… Je n’entends rien aux rimes alternées. Et que dire de la ruse, une ruse encore plus grande — chère à l’authentique poète — de l’auteur dramatique : jouées, ses pièces ne sont jamais tout à fait pareilles de soir en soir, ni en elles-mêmes, ni dans les transformations que les acteurs font subir aux personnages. Naturellement je ne débite peut-être que des insanités… De ce point de vue, un lecteur ressemble à un acteur… Vous voyez, tout ce que j’ai dit s’écroule déjà… C’est ma malédiction, semble-t-il.
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Mais maintenant le mescal plaquait un accord dissonant, puis une suite d’accords dissonants et plaintifs au son desquels les poussières d’eau semblaient toutes danser en l’air, à travers les subtilités évasives des rubans de lumière, parmi les lambeaux détachés des arcs-en-ciel flottants. C’était une danse fantôme des âmes, leurrées par ces entrelacs trompeurs, toujours à la recherche de la permanence pourtant, au milieu de ce qui n’était que perpétuelle évanescence ou perte éternelle. Ou c’était une danse du chercheur avec son but, tantôt poursuivant encore les gaies couleurs dont il ne se sait point revêtu, tantôt s’efforçant d’identifier la plus belle scène dont il pourrait ne jamais se rendre compte qu’il fait déjà partie
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 Cependant sa soif demeurait encore inapaisée. Peut-être parce qu'il buvait, non de l'eau, mais de la légèreté, et de la promesse de légèreté ? Peut-être parce qu'il buvait, non de l'eau, mais de la certitude de clarté ? Certitude de clarté, promesse de légèreté de lumière, légère, lumière et encore, de lumière, légère, lumière, lumière, lumière ! 
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…le somnolent village français d’eaux encloses et de biefs et de gros moulins hors d’usage, il avait vu s’élever lentement et merveilleusement et dans une infinie beauté au-dessus des chaumes semés de fleurs sauvages, s’élever lentement au soleil, comme des siècles auparavant les pèlerins errant dans ces mêmes les avaient regardées s’élever, les deux flèches jumelles de la cathédrale de Chartres.
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Vous ne pouvez pas les voir, mais c’est plein à craquer de journaliste défunts, encore en train d’épier par les trous de serrure et de se persuader qu’ils agissent au mieux des intérêts de la démocratie. Mais j’oubliais que vous ne lisiez pas les journaux. Hein ? Hugh se mit à rire. « Journalisme égale prostitution intellectuelle mâle du verbe et de la plume, […]»
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La radio se réveilla en furie ; à la station du Texas, les nouvelles d’une inondation furent annoncées avec une rapidité telle que l’on eut l’impression que le speaker lui-même courrait le danger d’être noyé. Un autre narrateur, sur un ton plus haut, annonçait la faillite, le désastre, tandis qu’un troisième encore parlait de la misère étouffant un capital menacé, les gens qui butaient contre les débris jonchant les rues noires, se bousculaient par milliers pour trouver un abris dans la nuit déchirée de bombes. Comme il connaissait bien ce jargon. L’obscurité, le désastre ! Comme le monde s’en repaissait ! Dans la guerre future, les correspondants prendraient une importance inconnue jusqu’alors, plongeraient dans les flammes pour servir au public ses petites portions d’excréments déshydratés.
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Il pleuvait doux. Auprès de lui rôdaient des formes, lui tenant la main, essayant peut-être encore de lui faire les poches ou de le secourir, ou simplement curieux. Il sentait la vie glisser hors de lui comme un foie coupé, refluer dans l’herbe tendre. Il était seul. Où était passé tout le monde ? Ou n’y avait-il personne. Puis de l’obscurité surgit en lumière un visage, un masque de compassion. C’était le vieux joueur de violon, penché sur lui. « Compañero —» commença-t-il. Et puis il ne fut plus là.
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Peut-être était-ce là l'éternité à propos de laquelle il avait fait tant d'histoires, l'éternité déjà, de la variété Svidrigailov, si ce n'est qu'au lieu d'un établissement de bains pleins d'araignées à la campagne, voici que ça se trouvait être une monastique cellule de pierre où siégeait - chose étrange ! - qui donc, sinon lui-même ?
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Peut-être un peu faible...un peu comme le Pernod. Un charme contre les cancrelats galopants. Et le regard proustien polygonal de scorpions imaginaires.
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Je pense, mi amigo, la maladie n'est pas seulement dans corps mais dans cette partie habituée à être appelée : l'âme.
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Ce devait être assez, se dit-il, comme ce que souffre quelque dément en ces moments où benoîtement assis dans le parc de l'asile, la folie brusquement cesse d'être un refuge et s'incarne dans les cieux fracassés et tous les alentours en la présence desquels la raison, déjà frappée de mutisme, ne peut que courber la tête.
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