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Citations de Malcolm Lowry (132)


LE DERNIER HOMME AU DÔME

Où est la splendide ivresse? Où le grand ivrogne?
Cet impondérable petit mystère
M'empêche de dormir constamment à minuit:
-Où est-il parti, de quelle table lève-t-il sa chope?
Où sont-ils disparus, mes amis, les grands désancrés?
Ils ne gémissent plus aux bars, ils ne prennent plus la mer;
D'un simple tremblement de volonté, ils rêvent sans contrainte,
Viveurs de vies dont ils avaient l'ardent désir
Couloirs interminables de bottes à lécher,
Avec, tout au fond, le gros orteil du pape.
Où sont tes amis, pauvre idiot? tu n'en as plus qu'un,
Qui d'ailleurs te donne la nausée
Quoique bien moins que les autres; je le connais
Car je suis le dernier ivrogne : je bois seul.
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ALTERNATIVE

De préférence à tout, je m'en irais au bar
Descendre soixante whiskies en une heure, boire
Durant toute la journée et la journée
Suivante; retour le lendemain ; et déshumanisé
Sinon désexué, regarderais la cheminée s'emplir d'horreurs
Tremblant au spectacle de moi-même d'impuissante terreur.
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Qu'est l'homme, sinon une petite âme qui maintient debout un cadavre ?
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Leur point d'honneur était que, plus ivre on est, plus sobre on doit paraître.
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Mais, dans la vie, que vous montiez ou descendiez, vous êtes toujours dans la brume, le froid, les à-pics, la corde traîtresse et ses retours glissants : seulement lorsque la corde glisse, vous avez parfois le temps de rire. Pas beaucoup j'en ai peur...
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Suintant l'alcool par tous les pores, le Consul était debout à la porte du Salón Ofélia. C'était une riche idée d'avoir bu ce mescal. Une sacrément riche idée ! La boisson idéale, la seule boisson possible en la circonstance ! (...) N'eût été cette légère danse sautillante de puces de sable, dans son champ de vision, il eût pu se convaincre n'avoir rien bu depuis des mois. Le seul problème à l'instant, c'était qu'il avait un peu chaud.
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Je crois en connaître un bout sur la souffrance physique. Mais pire que tout est de sentir mourir son âme. Je me demande si ce n'est pas parce que mon âme est réellement morte que ce soir je sens comme un grand calme.
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Aussi quand tu partis, Yvonne, j'allai à Oaxaca. Pas de plus triste mot. Te dirai-je, Yvonne, le terrible voyage à travers le désert, dans le chemin de fer à voie étroite, sur le chevalet de torture d'une banquette de troisième classe, l'enfant dont nous avons sauvé la vie, sa mère et moi, en lui frottant le ventre de la tequila de ma bouteille, ou comment, m'en allant dans ma chambre en l'hôtel où nous fûmes heureux, le bruit d'égorgement en bas dans la cuisine me chassa dans l'éblouissement de la rue, et plus tard, cette nuit-là, le vautour accroupi dans la cuvette du lavabo ?
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Oui, elle le comprenait maintenant, toute cette histoire de taureau, c'était comme une vie: l'importante naissance, la belle chance, le tour de l'arène d'abord hésitant, puis assuré, puis à demi désespéré, un obstacle aplani_ exploit mal reconnu_ puis l'ennui, la résignation, l'effondrement; puis une autre naissance, plus convulsive; un nouveau départ; les efforts circonspects pour s'y reconnaître dans un monde maintenant franchement hostile; l'encouragement apparent, mais décevant, de ses juges , dont plus de la moitié étaient endormis; les embardées dans les commencements du désastre, à cause de ce même obstacle négligeable qui avait été jadis franchi d'un coup, la chute finale....(p 438)
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No se puede vivir sin amor!

(on ne peut vivre sans amour)
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A présent le Consul faisait de cette Vierge-ci l'autre qui avait exaucé sa prière et, comme ils se tenaient en silence devant elle, il pria encore : "Rien n'est changé et malgré la miséricorde de Dieu je suis toujours seul. Bien que ma souffrance semble n'avoir aucun sens je suis toujours dans l'angoisse. Il n'y a pas d'explication à ma vie." En effet il n'y en avait pas, et ce n'était pas là non plus ce qu'il avait voulu exprimer. "Je vous en prie, accordez à Yvonne son rêve - rêve ? - d'une vie nouvelle avec moi - je vous en prie laissez-moi croire que tout cela n'est pas une abominable duperie de moi-même", essaya-t-il... "Je vous en prie, laissez-moi la rendre heureuse, délivrez-moi de cette effrayante tyrannie de moi. Je suis tombé bas. Faites-moi tomber encore plus bas, que je puisse connaître la vérité. Apprennez-moi à aimer de nouveau, à aimer la vie." Ça ne marchait pas non plus... "Où est l'amour ? Faites-moi vraiment souffrir. Rendez-moi ma pureté, la connaissance des Mystères, que j'ai trahis et perdus. Faites-moi vraiment solitaire, que je puisse honnêtement prier. Laissez-nous être heureux encore quelque part, pourvu que ce soit ensemble, pourvu que ce soit hors de ce monde terrible. Détruisez le monde !" cria-t-il dans son coeur. Le regard de la Vierge était baissé comme pour bénir, mais peut-être n'avait-elle pas entendu.
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"Si notre civilisation devait dessoûler deux jours de suite, le troisième elle crèverait de remords."
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L’homme commet l’erreur de croire partout illimitées les ressources de la vie, si prodigue d’elle-même, de croire que mort sans renaissance n’existe point. Velléités, méditations de mauvais augure. Sur qui jeter le blâme ?
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Mais ne vois-tu pas espèce d'encorné de cabron qu'elle est en train de se dire que la première chose à laquelle tu penses après son arrivée à la maison comme cela c'est à boire de la strychnine dont la malencontreuse nécessité et les circonstances annulent l'innocence tu vois donc qu'en face d'une telle hostilité tu pourrais aussi bien ne pourrais-tu t'y mettre au whisky maintenant au lieu d'attendre à plus tard pas à la tequila à propos où est-elle bon bon bon bon nous savons où elle est qui serait le commencement de la fin ni au mescal qui lui serait la fin quoique peut-être une sacrée bonne fin mais au whisky la bonne et saine eau-de-feu-au-gosier des ancêtres de ta femme nacio 1828 y siguiendo tan campante et puis après tu pourrais peut-être prendre de la bière c'est bon pour toi et aussi plein de vitamines car il y aura ton frère et c'est un événement et le cas ou jamais peut-être d'une petite fête bien sûr que c'est le cas et en buvant le whisky et ensuite la bière tu pourrais néanmoins ne faire que te restreindre poco a poco comme tu dois mais tout le monde sait qu'il est dangereux de tenter ça trop vite mais poursuivre l'oeuvre de ton redressement par Hugh bien sûr que tu le ferais !
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Comment parler de ces impressions fugaces, reliées d’une manière vague mais certaine à un ordre mystérieux au-delà de cette vie, concernant néanmoins cette vie, mais trop subtiles pour s’articuler en clair ?
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Et c'est ainsi parfois que je pense à moi-même comme à un grand explorateur qui, ayant découvert un extraordinaire pays, n'en peut jamais revenir pour faire don au monde de son savoir : mais le nom de ce pays est enfer.
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Au premier coup d'oeil l'on n'eût point dit une lettre. Mais il n'y avait point à se méprendre, même dans la clarté indécise, sur l'écriture mi-ample mi-recroquevillée, et totalement ivre, du Consul lui-même, les e grecs, les d en arcs-boutants, les t comme des croix solitaires au bord de la route, sauf quand ils crucifiaient tout un mot, les mots mêmes dégringolant une côte à pic, quoique chaque lettre à part parût résister à la pente et, se raidissant, grimper en sens contraire. M. Laruelle eut un scrupule. Car il voyait maintenant que c'était bien là une sorte de lettre, encore que son auteur n'eût à coup sûr guère eu l'intention, ou peut-être plus la capacité digitale de la poster : ...
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Le bateau s'élevait lentement, porté par les lentes lames bleues,
une tonne d'écume déferla sous le vent, et toute la joie du ciel, cette
autre mer, resplendit au-dessus du pont pour les soutiers comme
pour les matelots, tandis qu'une petite barque de pêche japonaise
luisait, blanche, contre la côte sombre. Ah ! qu'il était merveilleux,
malgré tout, d'exister !
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Aussi quand tu partis, Yvonne, j'allai à Oaxaca. Pas de plus triste mot. Te dirai-je, Yvonne, le terrible voyage à travers le désert, dans le chemin de fer à voie étroite, sur le chevalet de torture d'une banquette de troisième classe, l'enfant dont nous avons sauvé la vie, sa mère et moi, en lui frottant le ventre de la tequila de ma bouteille, ou comment, m'en allant dans ma chambre en l'hôtel où nous fûmes heureux, le bruit d'égorgement en bas dans la cuisine me chassa dans l'éblouissement de la rue, et plus tard, cette nuit-là, le vautour accroupi dans la cuvette du lavabo ? Horreur à la mesure de nerfs de géant !
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Pour moi, j'aime conduire ma peine à l'ombre des vieux monastères,
ma faute dans les cloîtres, sous les tentures, dans les miséricordes d'inimaginables cantinas où des convives à la triste mine, des mendiants cul-de-jatte, boivent aux aubes dont la froide beauté de jonquille se retrouve dans la mort.
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