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Citations de Malik Sam (50)


Le monde des hommes est un univers de violence et de domination. Qu’on ne vienne pas lui parler de la bonté de l’être humain. Quand on t’arrache ta dignité par lambeaux. Comme des morceaux de peau qui partent.
(pages 292-293)
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Je me demande qui sont les bons croyants. Les djihadistes de l’autre côté de la frontière, qui ont battu, humilié, et torturé certaines de ces filles. Ou ces exilées qui ont dû fuir leur pays sous les bombes. Je ne vérifie pas si elles prient cinq fois par jour. Ou si elles ont fait leur pèlerinage. Ni même en quel dieu elles croient. Je les accueille et je les protège. J’accomplis mon devoir de musulmane.
(page 311)
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En 1982, pour ses débuts dans la médecine humanitaire, il avait été un des premiers secouristes à entrer dans les camps de Sabra et Chatila. Là où pendant trente-huit heures les milices phalangistes avaient massacré plus de trois mille civils palestiniens. Ce jour-là, l’ancien séminariste tout juste débarqué de sa Romagne natale avait perdu la foi. Il ne le savait pas encore, mais c’était définitif. Trente ans plus tard, Andréa éprouve les mêmes sentiments. Il ne comprend plus le monde dans lequel il vit. Il se sent terriblement seul.
(page 178)
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Le trafic des réfugiés était il l'avait compris, la plus belle des opportunités.
Il s'inscrivait ainsi dans une tradition millénaire. Avec leurs caravanes d'esclaves, les marchands arabes n'avaient-ils pas, en leur temps, posé les jalons d'un commerce équitable entre le Nord et le Sud ? Et Kadhafi lui-même n'avait-il pas utilisé les Noirs comme moyen de pression dans ces négociations avec les occidentaux ?
Razzia, rafles, vente directe de la main à la main, et transferts à bas coûts vers l'Europe. Le trafic de migrants était un marché prometteur. Si les paraboles, téléphones portables et téléviseurs étaient programmés pour disparaître, l'âme humaine, elle, était éternelle.
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_ Vous êtes une femme ?
Nour voudrait juste dire qu'elle est fatiguée. Qu'elle en a assez de se battre. Marre de se cacher. Jour et nuit, la peur dans le ventre. Peur d'être découverte, peur de se trahir. Qu'elle ne dort plus. Que lea rage et la colère lui bouffent les entrailles. Qu'elle a tout à perdre. Que parfois elle voudrait mourir. Disparaître. Et que tout serait plus simple. Mais elle n'a pas le droit de renoncer.
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C’est un silence apaisé. Ensemble, et séparées. On pourrait les croire seules sur une planète abandonnée. Sans passé ni futur, que le ciel constellé au bout de leurs doigts.
(page 84)
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Elle a toujours été l’intruse. L’élément perturbateur. Elle voudrait tout changer dans ce corps qui l’empêche. Que ce qu’elle voit corresponde enfin avec ce qu’elle est. Mais c’est si compliqué parfois d’être soi.
(page 149)
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Elle doit se méfier de tous. Et de toutes. Mais surtout d'elle-même. Elle garde ses distances. L'amitié est un terrain dangereux. Elle pourrait s'attacher. Se livrer. Et alors, elle serait nue et vulnérable. Son secret la protège et l'éloigne. Même de sa seule amie.
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- Je ne comprends plus rien à ce pays, Khyma fixe le pare-brise. Les jeunes veulent l’Europe. Ici, c’est dur, les gens ont faim. Mais on est en famille. Là-bas, t’es seul. Pire qu’un chien.
(page 260)
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Hanane détache les mots un à un, comme quand il avait six ans et qu'elle lui expliquait la vie.
Homme, femme ou autre, Sharfedinre. En quoi ça te gêne ?
Il se fait passer pour une fille. Impossible de lui faire confiance.
Et toi ? Tu n'as jamais menti pour survivre ? Tu es colérique, irascible et mesquin. Tu t'accroches à ta virilité comme un naufragé à sa bouée.
Depuis le début le gosse ment. Il nous balade.
Ton code de l'honneur et tes principes ne valent rien. El insanya l'humanité. Tu te souviens , Un être humain souffre. C'est tout ce qui importe.
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Le commerce des migrants, autrefois, si lucratif, était devenu dangereux. Avec l’argent des Européens, les garde-frontières s’étaient renforcés. Ils avaient plus de camions, plus d’hommes, plus d’hélicoptères. Mais le Touareg remerciait le Seigneur. Dieu était généreux avec lui. Depuis le début de la guerre en Lybie, les tarifs des transferts avaient triplé.
(page 8)
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Nous sommes des facilitateurs. Les Noirs veulent l’Europe. Nous leur offrons le rêve. Un futur irradiant. El amal illa echamal l’espoir, vers le nord. Ils y croient tous. L’espoir. Cela n’a pas de prix. Fhemtini. Tu comprends ?
(page 104)
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Les migrants voulaient l’Europe, il allait la leur offrir sur un Zodiac défoncé.
Il suffisait de rançonner les Noirs, de les faire partir et de prévenir ensuite les garde-côtes qui les arrêtaient au large des côtes et les ramenaient en Libye. Les réfugiés finissaient dans des centres de détention dont ils ne sortaient que contre le versement d’une grosse somme d’argent. Une boucle impeccable. Un système parfait.
(page 92)
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Elle a épilé ses bras. Rasé son visage. Affiné ses sourcils. N’a-t-elle pas les épaules trop larges ? Le torse trop plat ? Et sa poitrine naissante. Est-elle assez visible ? Après les mois de traitement hormonal à Ouidah ? Sa démarche manque de souplesse. Et sa voix est trop grave. Elle doit se taire. Elle pourrait se trahir.
(page 48)
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_ Pourquoi tu as coupé tes cheveux ? demande Nour pour changer de sujet.
_ Je suis tranquille maintenant. Avec les poux, la gale et le sable, je devais les laver tous les deux jours. Détachés, voilés, teints. Marre d'obéir aux canons de la beauté orientale. Sois belle comme ils veulent. Conne comme ils aiment. Ferme ta gueule et ouvre les jambes. J'ai toujours détesté qu'on m'ordonne. Je suis une femme libre.
_ Tu dis n'importe quoi. La fumée te sort des oreilles.
_ Maintenant, on est pareilles, ma gazelle. Des tondues qui foncent dans le vent. Des antilopes impudiques, libres d'aller ou on veut. Personne pour nous chasser.
.
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_ Les pères des pères de ces mêmes hommes dirigeaient les convois d'esclaves à travers le désert. Il y a quelques centaines d'années à peine. Et toi tu trimes pour eux, princesse.
_ Je te parle d'aujourd'hui, doctor. Loubna est en danger.
_ Les esclaves tombaient comme des mouches. Les chances de survie étaient faibles, et les bénéfices considérables. Maintenant, ils ont des 4x4, des GPS. Des satellites qui croisent les étoiles. Ils nous photographient de là-haut (il agite les mains vers le ciel). Tout va plus vite, mais on ramasse toujours des cadavres sur le bord des routes. Et les marchands musulmans sont tous de bons croyants. Comment font-ils ?
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Le monde des hommes est un univers de violence et de domination. Qu'on ne vienne pas lui parler de la bonté de l'être humain. Quand on t'arrache ta dignité par lambeaux. Comme des morceaux de peau qui partent.
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Loubna suffoque d’indignation.
- Les passeurs contrôlent le camp. Et les militaires laissent faire. Ils s’en foutent.
(page 35)
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À 6 heures du matin, l’air vibre déjà des bruits confus d’une armée en campagne. Vrombissements des moteurs. Interpellations, ordres criés des militaires, pleurs de bébés. Toute l’agitation d’un camp de réfugiés quand une guerre sévit à quelques dizaines de kilomètres. Les craquements sourds des déflagrations font trembler la ligne d’horizon. De l’autre côté de la frontière, les bombardements ont duré toute la nuit.
(page 19)
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Dans le groupe de migrants, la colère monte. Certains ne veulent plus partir. Trop dangereux, disent-ils.
Nour les rassemblent et s'adresse à eux en anglais, d'un ton cassant. Dès qu'elle en donnera l'ordre, ils vont tous courir, sans discuter. Elle n'a pas besoin d'en rajouter. Les migrants connaissent les conditions. Embarquer ou finir abattus d'une balle dans la tête. Le cartel ne laisse pas de témoins derrière lui. Finalement, à la faveur d'une accalmie, les clients s'installent à bord des Zodiac, et les transferts débutent vers le chalutier qui les attend au large.
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