Citations de Maëlle Desard (171)
Je commence par boire un litre d'eau, bien entraînée aux gestes qui sauvent face à une gueule de bois grâce aux séries que je consomme sans modération, et j'en profite pour m'en balancer une rasade sur le visage afin de faire descendre ma température. Puis je me force à penser à autre chose qu'à Jacob et à ce qu'il vient de se passer. T'es là pour une bonne raison, Emma ! Concentre-toi ! Par où allons-nous commencer aujourd'hui ? Quoi faire ?
Comment s'organiser, et à quel point m'impliquer ? Je ne veux pas qu'Anis ait l'impression qu'on lui force la main : c'est déjà de là que vient le problème initialement, du non respect de son consentement. Avoir des bonnes intentions ne nous donne par le droit d'outrepasser son libre arbitre, même si on estime qu'elle fait une connerie.
Elle a été claire hier. Elle ne veut pas impliquer ses parents, et elle ne le fera pas tant qu'elle n'y sera pas forcée. Le souci, c'est qu'elle est encore mineure, et qu'elle ne pourra donc pas porter plainte.
p. 261
Citation choisie par Batman
- Non ma fille, tu ne me comprends pas...
Il prend une grande inspiration et me guette un instant, comme s'il jaugeait ma capacité ou non à recevoir son enseignement ultime.
Et je pense que je passe le test, parce qu'enfin, il se décide à conclure :
- Ce que je veux te dire, Victoire, c'est que ce n'est pas ton rôle de le sauver.
Il n’est jamais trop tard pour se découvrir.
Citation sélectionnée par Linne, 5eB, pour les YummyBooks.
La vie se présente bien... dire que j’étais à un cheveux de passer à côté.
Citation sélectionnée par Linne, 5eB, pour les YummyBooks.
Anis trop honnête ; Christophe trop présent ; père trop comique ; mère trop coincée ; Jacob trop craquant. Ma vie est un enchainement d’hyperlatifs !
Le jour où tu comprendras que c'est toi qui t'installes tes propres barrières, tu découvriras que tu en regorges, de caractère.
Le physique, c'est important. Crucial. Mais tu dois t'y sentir bien, Victoire. Toi, pas les autres. Tu n'as pas à entrer dans un moule, à répondre à des normes. Et tu dois te sentir bien dans ton corps pour accomplir des choses. Pour t'accomplir, toi. Devenir celle que tu dois être. Et ma puce, nous sommes tellement, tellement plus que nos corps.
C'est normal, de se projeter, de se fantasmer dans une version plus aboutie, plus avancée. C'est ce qui nous motive à aller de l'avant, à tenter de nouvelles choses.
La culpabilité a plusieurs formes, et elles ne sont pas toutes repentantes.
Hallucinant, la facilité avec laquelle les gens nous enferment dans des petites cases, pour peu qu'elles collent avec le narratif dont ils ont habillé le monde.
Dans le doute, je préfère garder le silence et laisser les trois anciens blablater sur leur époque, leurs techniques de drague, comment il ou elles perdaient dix kilos à l'envi, qui pour un bal, qui pour monter à la capitale... [...]
C'est quand même fou. Trois générations nous séparent, à la louche, et on se questionne toujours autant sur notre image ? C'est un peu triste, quand même, de se dire qu'on envoie des gens sur la Lune, qu'on peut communiquer instantanément avec le monde entier, que la somme des connaissances humaines est à disposition en un clic... et qu'on a fait zéro progrès de ce côté là.
On ne va pas se mentir : être une meuf, c’est mentalement épuisant, et socialement injuste.
Elle, elle se souvient de la sensation vertigineuse de l'inconnu qui s'ouvrait devant elle , l'excitation de réaliser son rêve...la peur de na pas être à la hauteur.
Je roulai des yeux si fort que je craignis un instant de me sectionner le nerf optique. J’avais oublié l’espace d’un millième de seconde à quel point l’agent Loan était susceptible quand on insultait son prétendu génie militaire. Jamais je n’avais vu quelqu’un s’accrocher aussi fort à ses illusions.
Je me sentais à poil sans ma perruque.
Mais contrairement au feu follet de la louve, qui a passé les soixante ans et qui maîtrise aussi bien son corps que le passif-agressif, Calcifer a tout juste quelques mois. On ne va pas se mentir : il est aussi efficace qu'un coton-tige dans un combat d'épée;
Je sais ce que vous vous dites. Que j'en fais des caisses, que je pourrais plonger dans le bassin à la poursuite du lapin blanc (j'adapte les classiques comme je veux), et m'adonner au sport comme tout le monde.
Je pourrais aussi me cacher. Forcer mes parents à me conduire à la piscine la plus éloignée possible, enchaîner les brasses et me dépenser... Et puis quoi ? Moi ce que j'aime, c'est la compétition. [...]
J'avais fait une croix claire et nette sur la natation et tout ce qui s'y rapporte. Un peu comme ces meufs excessives qui, à chaque régime, bazardent l'équivalent du PIB d'un petit pays en chocolats et biscuits à la poubelle. C'est ce que j'ai fait, avec le sport.
Mais voilà que monsieur Schaeffer arrive comme un dealer de chocolat dans une cure contre l'obésité, et m'agite un bonnet plein de talc sous le nez en mode madeleine de Proust.
Je me suis fait avoir comme une débutante.
Je croquai dans ma glace et grimaçai alors que mes dents me faisaient payer mon audace en congelant ma cervelle quelques instants.
À dix-neuf ans, mon corps montrait une incapacité à gérer la moindre privation de sommeil qui forçait le respect. Comprendre : ma tronche aurait fait fuir la lèpre.
Qu’est-ce qu’ils me voulaient, lui et son comparse aux goûts vestimentaires très discutables ? Et nom de nom, d’où provenaient ces paillettes ?! Une orgie de licornes qui aurait mal tourné ?