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Citations de Margaret Drabble (42)


Elle ne peut s'empêcher de considérer le temps d'une vie comme un voyage, voire un pèlerinage. Ce n'est pas à la mode, ces temps-ci, mais c'est sa façon de voir. Une vie, ça a une destination, une fin, une dernière parole.
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p.444 Ces deux mois ont été très longs. Elle était beaucoup plus jeune, il y a deux mois. Elle avait traversé la soixantaine et dépassé les soixante-dix-ans en marchant, régulièrement sur un plateau des années durant, mais, maintenant, elle a brusquement descendu une marche. Voilà ce qui se passe. Elle sait tout là-dessus. Elle a été avertie plusieurs fois de l'existence de cette marche vers le bas, de cet étage inférieur. Ce n'est pas une falaise de la chute, mais une descente vers un nouveau genre de plateau, vers un niveau inférieur. On espère rester sur ce terrain plat encore quelques années, mais on peut ne pas avoir cette chance.
Durant les décennies de l'âge moyen, on est sur des montagnes russes. En haut, en bas, parfois sans être prévenu. Quand on est septuagénaire, ce n'est plus vraiment exact.
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p.433 Vous pouvez ne pas inviter des gens à votre soirée d'anniversaire, mais vous ne pouvez pas exclure des membres de la famille de vos obsèques. Les obsèques sont des évènements publics, donc les gens viennent, c'est tout. Ils viennent, c'est tout, bien qu'ils ne sachent peut-être pas toujours trouver le chemin qui mène au champagne.
Ce sont là des pensées mesquines.
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p.423 Bien sûr, nous pouvons tous nous attendre à mourir n'importe quand, comme Jo et elle se l'étaient tranquillement dit maintes fois l'une à l'autre. Mais c'est différent quand ça arrive sans prévenir.
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p.332 Teresa médite la découverte récente (pour elle) selon laquelle douleur et futilités peuvent être une diversion bienvenue à l'activité sérieuse, au bout du compte, qui consiste à mourir. La douleur modifie la perception du temps et donne envie d'être ailleurs, de faire son trajet à toute vitesse, alors que les futilités bloquent le centre des préoccupations de manière confortable et sympathique, occupent l'espace qui pourrait autrement être consacré à la prière, à la pensée, à la méditation ou au désespoir.
Les futilités : une couverture confortable, une tasse de soupe, un texto ou deux, un jeu radiophonique, un livre sur les genoux.
Les futilités : la rencontre de trois voies, les arts inférieurs.
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p.305 Elle a remarqué que l'un des sujets dont adorent discuter les vieux, quand ils sont fraîchement réunis, c'est l'heure à laquelle ils vont se coucher. Ce thème est à la fois d'un ennui indescriptible et non dépourvu d'intérêt.
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p.256 Mais Dorothy est particulière. C'est un personnage. Elle est elle-même. Elle tient à être elle-même. Certains de ses hôtes (Suzette aime penser à eux comme à des hôtes) se sont perdus eux-mêmes, ont diminué au point de sombrer dans le mutisme, l'étourderie, la dormance, un passé mal remémoré. C'est à peine s'ils sont là, à l’intérieur d'eux-mêmes ; il ne reste plus grand-chose d'eux, ils sont à moitié endormis et attendent de se réveiller ailleurs ou pas du tout.
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p.71 Nous pouvons tous nous attendre à vivre plus longtemps, mais l'on a récemment annoncé que la majorité d'entre nous peut s'attendre à passer les six dernières années de sa vie prolongée à souffrir d'une maladie grave, à endurer une forme de douleur et de mauvaise santé. Fran trouve que cette statistique est exaspérante. La longévité a foutu en l'air nos pensions, notre équilibre entre vie professionnelle et vie privée, nos services de santé, nos logements, notre bonheur. Elle a foutu en l'air la vieillesse elle-même.
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Elle ne peut s'empêcher de considérer le temps d'une vie comme un voyage, voire un pèlerinage. Ce n'est pas à la mode, ces temps-ci, mais c'est sa façon de voir. Une vie, ça a une destination, une fin, une dernière parole.
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p.53 Jo déclare avoir été impressionnée par la façon dont les Américains sont tellement plus prêts que les Britanniques à accepter le concept de résidences et de foyers pour personnes âgées. Ils sont beaucoup moins attachés à la propriété privée que nous, avait-elle affirmé. Ils changent plus facilement de maison et de chez-soi, ils sont beaucoup plus réalistes quant à leurs besoins. Ils ne s'accrochent pas autant à leur rang et à leur dignité, ils optent pour ce qui est confortable, tout ce qui fonctionne.
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p.39 A mesure que nous vieillissons, oui, c'est vrai, c'est vrai, nous devenons de plus en plus égoïstes. Nous vivons pour nos appétits. Ou du moins est-ce une façon d'envisager le vieillissement. Les personnes âgées sont très égoïstes, très gourmandes.
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p.19 Il n'attend pas des gens qu'ils veuillent ce qu'ils devraient vouloir. Tant de personnes, dans le secteur de la gériatrie, n'arrivent pas à comprendre la perversité des êtres humains, l'attachement ou l'intolérance qu'ils éprouvent envers des aspects irrationnels de leurs vieux logements et de leurs vieux quartiers, leur haine soudaine de membres de leur famille avec lesquels ils ont vécu tant bien que mal sans protester des années durant, leur refus d'admettre qu'ils sont âgés et seront bientôt invalides.
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p.12 Fran elle-même est déjà trop vieille pour éviter les oignons et l'arthrite, les taches brunes et les angiomes, l'affaiblissement des poignets, les cataractes naissantes mais non encore soignables, et la fatigue qui gagne du terrain. Elle voit bien qu'avec le temps (et peut-être dans pas très longtemps), tous ces désagréments deviendront tellement fâcheux qu'elle sera prête à entreprendre un de ces actes de folie inconsidérée qui mettra à l'ensemble une fin rapide, peut-être sensationnelle. Mais cette fin rapide annulerait-elle et nierait-elle le bonheur intermittent des premières années, le long combat en vue d'atteindre une forme de maturité, les modestes réussites, le dur travail ? A quoi ressemblerait le bilan, lors du dernier calcul ?
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Ces deux mois ont été très longs. Elle était beaucoup plus jeune, il y a deux mois. Elle avait traversé la soixantaine et dépassé les soixante-dix ans en marchant régulièrement sur un plateau des années durant, mais, maintenant, elle a brusquement descendu une marche. Voilà ce qui se passe. Elle sait tout là-dessus. Elle a été avertie plusieurs fois de l'existence de cette marche vers le bas, de cet étage inférieur. Ce n'est pas une falaise de la chute, mais c'est une descente vers un nouveau genre de plateau, vers un niveau inférieur. On espère rester sur ce terrain plat encore quelques années, mais on peut ne pas avoir cette chance.
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Qui sait ce qui se perdrait si tous les enfants naissaient techniquement parfaits ?
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Elle eut à nouveau une pensée pour ses enfants; elle avait tellement été persuadée qu'elle serait un jour assise dans une pièce comme celle-ci, avec d'autres parents, et qu'elle écouterait quelqu'un faire des discours ennuyeux et stupides et distribuer des prix à ses trois enfants. Elle avait tellement espéré de la vie. Elle s'était attendue à les voir grandir, à voir leurs jambes s'allonger, à connaître leur visage d'adulte, leurs enfants. Il était impossible qu'un accident comme la mort puisse les séparer d'elle. Et pourtant, ce sont des choses qui arrivent, tous les jours.
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Les Anglais pur-sang sont une vilaine race, bariolée, bigarrée, bâtarde, barbouillée de pigments bizarroïdes et dotée de cheveux qui n’arrangent rien à l’affaire. Les Anglais sont maladroits, mal équarris - et dans le style avorton par-dessus le marché. Ils ne savent pas tirer le meilleur parti d’eux-mêmes. Ils ont des corps épais, des visages hâves au nez busqué, tels des oiseaux malfaisants ; ou des figures aussi informes que des patates
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Les enfants, dont le visage était éclairé par les bougies posées sur la cheminée et par la faible lueur des illuminations japonaises, étaient assez candides pour regarder en silence les adultes allumer les amorces de papier dans la pièce obscure. Au lieu de contempler le petit spectacle, certains parmi nous regardaient la lumière jouer sur leurs doux visages graves et attentifs. Ils composaient un tableau, un Joseph Wright, un La Tour. Nos enfants étaient ici bons ; nos espoirs pour eux, si élevés. La bonté semblait être leur droit de naissance. Comment aucun d'entre pouvait-il s'égarer ?
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Noël n'est pas une bonne période pour beaucoup.Noël est pire, bien sûr, pour les célibataires et les personnes seules, ou du moins c'est ce que tout le monde dit, mais c'est une période franchement mauvaise pour ceux qui ont une famille trop nombreuse et, entre trente et quarante ans, la majorité d'entre nous tombait dans cette catégorie. Il nous arrivait, pour certaines, d'aspirer au célibat et à la solitude pendant que nous tentions de satisfaire aux exigences de parents, d'enfants, d'ex-maris, de frères et sœurs, de tantes, d'oncles, de cousins, de canards boiteux, d'alcooliques excommuniés, de poètes solitaires dépressifs et autre racailles. Aucune d'entre nous n'avait une maison assez grande pour accueillir une tribu, une cuisine assez vaste pour faire le repas de tout un clan ; néanmoins, d'une manière ou d'une autre, nous avions hérité de ces attentes tribales de grands rassemblements. C'étaient des festivals effrénés d'échecs courus d'avance.
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Anna nous paraissait à tous une petite fille souriante,mignonne, affectueuse, qui avait bon caractère et un émouvant esprit de partage et d'obligeance.A un âge où les petits enfants deviennent pour la plupart farouchement possessifs et cupides, elle était toujours prête à céder ses jouets ou à partager ses bonbons fondants....
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