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Critiques de Margaret Killjoy (36)
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Un pays de fantômes

Quelle erreur se fût de ne pas plus me renseigner avant de commencer ce livre !



Comme dans beaucoup de récits de SF et de fantasy, l’univers sert de critique à notre société. Sauf que là c’est forcé ! Il n’y a même pas vraiment d’histoire, et les personnages n’ont même pas vraiment de caractère. Il y a les méchants (ils détruisent la planète et les humains pour le plaisir), qui veulent envahir les gentils (ils sont libres et protègent l’environnement): c’est assez grossier.



Ma critique est un peu dure et ce type de récit doit très certainement trouver son public, mais personnellement ce n’est pas pour ça que je lis de la fantasy.
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Un pays de fantômes

Ce pays de fantômes est une utopie. Mais une utopie qui nous bouscule, nous interroge, nous fait grandir, à l’image du héros.

Journaliste déchu, Dimos va traverser des épreuves presque initiatiques qui vont le changer à jamais. Il y a du sang, de l’amour, des paysages et des villes toutes différentes. On y parle politique et incompréhension entre différents modes de vie et de pensée, et on y découvre le partage et l’acceptation de l’autre. Et puis la guerre et la souffrance. Pourtant, à la fin du livre ce qui reste c’est une bouffée d’air frais, comme quand on se promène en forêt, en accord avec soi même et ce qui nous entoure.

Une utopie, peut-être. Que l’auteur veut nous montrer possible. Mais au delà du manifeste politique, ce livre est une ode à l’ouverture d’esprit, à l’humain, et une violente critique de l’expansionnisme et de la guerre. Et qui donne envie d’aller faire un tour à Hron, juste pour voir…
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Un pays de fantômes

Dimos Horacki est un journaliste, envoyé sur le front pour brosser le portrait flatteur d'un général borolien à la carrière fort prometteuse. Tombé dans un guet-apens tendu par les ennemis de l'empire, il est arrêté par ces derniers et conduit au cœur des montagnes des Cerracs. Là-bas, il va découvrir l'envers du décor qui n'a rien avoir avec la propagande assénée par l'empire. En effet, il fait la rencontre d'hommes et de femmes se battant pour la liberté. Il découvre surtout l'horreur de la guerre portée au sein de ce territoire qui n'aspirait qu'à la paix. Fortement ébranlé dans ses croyances les plus intimes, choisira-t-il la fuite ou le combat ?



Un pays de fantômes nous immerge dans un monde fictionnel où un empire affiche des velléités expansionnistes. En effet, la Borolie a déclaré la guerre à ses voisins pour agrandir son territoire et s'emparer des ressources minières de fer et de charbon.



Point de magie entre ces lignes, juste des idéaux portés par des hommes et des femmes en quête de liberté.



En nous attachant aux pas d'un journaliste encarté par la politique de son pays qui se retrouve abandonné aux mains de l'adversaire, Margaret Killjoy confronte deux mondes opposés. Ce sont deux modèles politiques, économiques et sociaux totalement différents avec d'un côté, un état impérial gouverné par un roi, édictant des lois auxquelles la population doit se conformer et disposant d'une grande armée pour mener les conquêtes, et de l'autre côté, des cités autonomes et harmonieuses fonctionnant sur la base de l'entraide.



Dans Un pays de fantômes, Margaret Killjoy dessine les contours d'une utopie prônant un idéal social qui repose sur le partage et la solidarité. L'argent est proscrit et tout acte criminel est frappé d'ostracisme. Taxé d'anarchiste par le pouvoir borolien, la Vorronie se retrouve donc envahie car le chaos associé à cette école de pensée sert ici de prétexte au conflit armé qui apparaît comme le seul moyen de rétablir l'ordre.



Un pays de fantômes est donc également une critique du colonialisme car l'autrice s'est attachée à nous en montrer les terribles conséquences sur la population locale. Ainsi, les villages sont pillés et incendiés. Les habitants sont assassinés. Le récit est brutal et douloureux. Bien que pacifistes, certains ou certaines n'ont pas d'autre choix que de prendre les armes pour se défendre. L'ambiance est lourde et la tension, latente. L'affrontement final est inévitable car ces apprentis mercenaires ne pourront pas user à l'éternel des techniques de la guérilla pour frapper vite, par surprise et se replier rapidement par la suite.



Avec ce roman, Margaret Killjoy signe un récit engagé fourmillant d'idées brillantes. Plus que de démontrer qu'une autre manière de vivre ensemble est possible, elle pointe les dysfonctionnements du système capitaliste, ainsi que ses dérives autoritaires. Finalement, la répression judiciaire ne fonctionne pas et l'économie de marché favorise l'injustice enterrant par la même occasion la fraternité.



Le choix de la profession du protagoniste principal nous apparaît d'autant plus pertinent au vue du contexte car cela met en exergue le rôle majeur des médias dans la propagande politique. Pour rappel, on est face à un journaliste envoyé sur le front pour glorifier l'armée et justifier ses actes. Mais, par un concours de circonstances, ce dernier découvre une autre vérité changeant à jamais sa vision des choses. Ainsi, il va se réapproprier sa plume pour coucher sur le papier une autre histoire tissée d'espoir, de courage et de sang. Par cette entremise, Margaret Killjoy rappelle la puissance des mots et le poids de l'information.



Gros coup de cœur pour ce texte aussi incisif que bouleversant. Sans temps mort, Margaret Killjoy nous entraîne à la rencontre de personnalités marquantes évoluant dans un monde séduisant par bien des côtés. A lire et à partager sans modération... plus sur Fantasy à la Carte.




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Un pays de fantômes

Nous sommes anarchistes et nous sommes immortels. » Voici l’une des nombreuses phrases tirées de Un Pays de fantômes de Margaret Killjoy qui restent en tête, bien après le livre se soit refermé. Et qui donnent envie, une fois le livre lu, de le prêter encore et encore, pour que les gens comprennent son message, ou simplement pour qu’ils se laissent porter par la balade.

Attention, ce roman assez court est classé en fantasy car il se passe dans une contrée imaginaire, mais il ne comporte aucune magie ni technologie avancée qui pourrait suspendre l’incrédulité (à peine la façon dont sont fabriqués les œufs de feu semble assez… délicate, mais pas foncièrement impossible en l’état des connaissances présupposées – grosso modo, les débuts de la Révolution industrielle et du chemin de fer).

Nous y suivons Dimos Horacki, un journaliste venu de Borolie chargé de suivre un général célébré dans tout l’empire dans son entreprise de « civilisation », et de mise au pas, des peuplades montagnardes. L’affaire tourne vite court et Dimos se retrouve au milieu du fameux « pays de fantômes » à découvrir qu’un autre mode de vie est possible, sans gouvernement, ni règles arbitraires, mais avec de la liberté, de la solidarité et beaucoup de discussions. Et il va aider, à sa façon, les habitants du pays – autochtones comme réfugiés venus d’ailleurs – à se défendre contre l’empire d’où il est originaire, et à trouver un terrain d’entente entre eux tous.

Sous la forme d’une fable, Margaret Killjoy nous présente donc différentes formes de sociétés anarchistes avec leurs mode de fonctionnement (dont une Katar aux tendances libertariennes – l’autrice est américaine – qui sert de repoussoir au pays de fantômes), leurs bénéfices et leurs inconvénients. Mais elle le fait sans oublier de nous raconter une histoire et de nous donner envie de s’attacher à ses personnages, Dimos en tête (mais également Grem, Dory et les chiens pour ma part), ce qui fait que le récit se lit très facilement et très – trop peut-être – rapidement. Un régal !
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Un pays de fantômes

Pour faire court : Une société anarchiste plus ou moins solarpunk se fait envahir par son voisin à l'ouest. Le voisin est un empire colonial industriel steampunk. Les anarchistes doivent donc s'allier avec leurs voisins de l'est : les libertariens.



Si ça n'est pas une bonne prémisse de roman, je ne sais pas ce que c'est!



Margaret Killjoy, militante anarchiste trans, se sert de cette histoire comme prétexte pour explorer à quoi ressemblerait une société anarchiste fonctionnelle, ses défauts et ses limites. Elle s'interroge aussi sur les différences idéologiques entre l'anarchisme et le libertarianisme, leurs différentes conceptions de la liberté, et tout ça.



Vraiment bien fait si le sujet vous intéresse.



Ça reste toutefois moins nuancé et poétique que Les Dépossédés de Ursula Le Guin, que je recommanderais d'abord à quiconque se questionnerait sur l'anarchisme.
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Un pays de fantômes

Ouvrir ce livre, c’était comme arriver à la maison (à la différence du froid que je déteste.) L’écriture m’a moins plu que lorsque j’ai feuilleté les premières pages en librairie et j’y ai trouvé quelques longueurs alors même qu’il était difficile d’être plus bref : j’imagine donc que le récit ne m’a pas tout à fait passionné. De très beaux et enchanteurs paysages de montagne !



On suit les aventures d’un journaliste homosexuel, issu de LA grande ville aux airs légèrement steampunks, envoyé sur le front de guerre, dans le froid glacial des montagnes inhospitalières.



On est propulsé dans un monde fourre tout : ambiance médiévale avec de longues chevauchées, des armes à feux, des rituels et une poste longue distance avec une imprimerie efficace pour les grands tirages… Tout ce monde se mélange un peu, flou sur les contours et hésitant entre le médiéval – pas tellement fantastique – et le steampunk.



En fait, du livre, je retiens surtout la préface, qui termine comme elle commence : « We are anarchists, and we are immortal. Si tu as déjà été amoureux, tu sais de quoi je parle. »

Et ce livre c’est en effet de l’amour et un baume sur le coeur. Appelé utopie, on se demande bien pourquoi au début des aventures journalistiques : les soldats, la guerres, les meurtres, les pillages… Puis on arrive dans cet espace libre des montages. Un espace puissamment autogéré, respectueux des humains quels qu’ils soient et de la nature.

Un délice à lire, à découvrir et de s’immerger dans leur coutume grâce aux yeux du journaliste qui nous semble aussi être le ceux du lecteur. Au fil de la lecture, on ressent beaucoup d’apaisement, de sérénité et d’entraide, on découvre de technologies réellement et résolument vertes – et pas si utopistes -, de la joie et des fêtes…



Bref, Un pays de fantômes malgré son titre quelque peu glauque présente un paradis tout à fait plausible. Pour les amoureux de fantasy aux paysages de montagnes et de neige, une utopie anarchiste et inclusive : ça fait un bien fou au moral !
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Un pays de fantômes

J'ai trouvé dans ce livre un plaisir proche de celui procuré par la lecture d'Un long voyage' de Claire Duvivier. Le narrateur nous fais voyager à ses côtés en nous racontant son histoire, et c'est avec beaucoup de plaisir que je l'ai suivi dans ce parcours avec son lot de joies, de peines et de surprises.

Le livre ne se distingue clairement pas par son histoire, mais plutôt par son message, puisqu'il s'agit de décrire une utopie anarchiste pendant une guerre. Le roman est bien équilibré et le message ne prend jamais le pas sur l'histoire, ce qui évite de le transformer en essai politique.

Bref, une lecture très agréable qui fait du bien, et qui sans apporter de réponse, rappelle qu'il est bon de se remettre en question. Le genre de lecture qui m'apaise et m'invite à réfléchir en même temps.
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Un pays de fantômes

Qu'est-ce que l'anarchisme ? C'est une conception politique qui tend à supprimer l'État, à éliminer de la société tout pouvoir disposant d'un droit de contrainte.

Souvent, lorsqu'on emploie ce mot, il est à connotation négative, mis en parallèle avec le chaos. Or, ici, l'autrice nous fait découvrir l'anarchie comme la solution d'un monde meilleur.



Ce livre est une utopie opposant un peuple soumis aux lois et aux exigences impériales de dominations et de contrainte, à un peuple de liberté soumis à aucune règle sauf celle du vivre-ensemble.

Est-ce qu'une telle gouvernance serait possible ? Probablement pas.

Mais on ressort de cette lecture avec le rêve d'un possible avenir meilleur, même si l'histoire colonialiste nous prouve le contraire.



J'ai adoré lire ces 200 pages qui m'ont fait me poser de nombreuses questions sur notre société et sa gouvernance, et qui retentit beaucoup avec notre actualité.



Si je dois soulever un petit point faible, c'est qu'après avoir lu la bio de l'autrice, je m'attendais à un récit encore plus percutant et révolutionnaire.
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Un pays de fantômes

Je ne l'aurai pas mieux dit donc je recopie la 4eme de couv' 📘



Enfin juste pour ce passage :



"[... ] une utopie qui interroge les normes sociétales et explore d'autres possibles."



C'est un des libraire de @letablidesmots qui m'a parlé de ce roman. Un pays de fantômes de Margaret Killjoy chez @argylleditions



Dimos Haracki est un journaliste en disgrâce, envoyé au front pour écrire un papier sur un général de l'armée impériale. Ses idées, inculquées par la société borrolienne capitaliste s'opposent à la réalité de l'anarchie prédominante à l'intérieur du Cerracs, dans un contexte particulièrement violent où toute sa vie est déstabilisée. Pourtant ses réflexions sont posées et réfléchies. Il a un questionnement bienveillant et sans apriori, il est là pour retranscrire, pas pour juger.

Un peu comme l'autrice expose le système anarchique sans donner de point de vue, laissant à chaque lecteur sa propre opinion.



J'ai particulièrement aimé l'humour noir, très noir, qui m'a piqué sporadiquement tout au long de l'histoire.

J'ai adoré cette lecture, fluide, facile, me permettant de concentrer toute mon attention sur le fond plus que sur la forme.

Margaret Killjoy offre une plume particulièrement agréable à suivre alors merci à elle.



Et j'ai à peine été déçue par la fantasy clairsemée, même si il est vrai que cet aspect reste discret.



Je vous recommande chaudement la lecture de cette utopie politique. Tant d'idées passent en si peu de pages et la fluidité de l'écriture les font passer encore plus vite.

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Un pays de fantômes

Notre protagoniste est un homme coincé. Coincé par son rôle dans la guerre et ses propres idéaux. Coincé entre ce qu'il croit faire de bien et tout le mal auquel il croit participer. Puis il évolue au fil du récit et de son aventure. Il remet en question son être, façonné par ce qu'il a connu depuis tout jeune et par la société dans laquelle il a toujours vécu.



Il y a dans ce livre un côté récit initiatique, avec un protagoniste qui sous son rôle de journaliste venant d'une société "capitaliste/empirique" se retrouvant nu devant des sociétés anarchistes, et cherche à en découvrir plus, en tant que journaliste, mais aussi en tant qu'individu.



J'ai beaucoup apprécié cette découverte assez ingénue des anarchismes rencontrés. Découverte qui ne passe donc pas par de gros discours engagés, ni termes chiassant à tout va. Pas de prosélytisme marqué et ça fait du bien. C'est doux, rêveur et subtil, limite poétique.



Bon sinon ce livre relate avant tout l'histoire d'une conquête empirique, d'une rébellion et de son organisation. Et cela passe par une jolie progression scénaristique. Perso j'aime toujours le côté David qui se prépare à affronter Goliath.



Pour finir, quelques mots sur l'autrice dont je ne connaissais rien avant d'avoir fini le livre (et tant mieux, je pense avoir mieux apprécié le livre de cette façon)



Pour ceux/celles que ça intéresse, il s'agit d'une autrice transgenre et anarchiste, à la fois écrivaine et musicienne dans un groupe de métal. Elle vit dans une communauté libre et tient un podcast sur le survivalisme, rien que ça !



Le livre est édité par Argyll, maison mettant en avant des récits imaginaires encrés dans une réalité plus juste, plus sociale.



Au final, une lecture bien agréable pour une low Fantasy de bonne qualité.
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Un pays de fantômes

Nous sommes ici sur un roman de fantasy où la magie n'est pas présente, mais où l'intrigue politique, géopolitique et stratégique prennent le dessus dans un monde imaginaire.

D'un côté un empire qui broie et conquère tout sur son passage, de l'autre un peuple libre et sans gouvernance, qui dicte ses propres règles sans les écrire, en laissant chacun décider de ses choix, de ses valeurs et misant sur la responsabilité de chacun. Une utopie Anarchiste ! Et c'est cela le plus intéressant dans le roman.

Nous suivons un jeune journaliste faisant parti d'un camp et qui par la force des choses va basculer dans l'autre, le personnage en lui-même est perdu par ce changement, il ne peut qu'annaliser les différences et surtout se rendre compte qu'il est bien plus proche du "camp ennemi" que du sien dans lequel il n'avait pas vraiment de prise sur sa vie, il va gagner en maturité avec le temps.

J'ai beaucoup aimé ma lecture, surtout concernant les tenants et les aboutissants de la vie en communauté anarchiste, même si tout n'est pas rose ni forcément bon, l'humain se voit bien plus proche du bonheur que dans l'autre société, celle qui réprimande, qui oblige, qui punit mais ne valorise pas son peuple.

Je tiens également à vous dire que les orientations sexuelles des personnages ne son jamais jugées, chacun fait ce qu'il veut et c'est très bien comme cela.

C'est un livre adulte, parfois très violent, il vous met devant le fait accompli et ne prend pas de détour pour dénoncer les injustices.

Les personnages, sans êtres inoubliables m'ont tout de même plus, le décor lui est très secondaire, mais j'insiste sur le fait que ce roman est fait pour réfléchir aux conditions de vie des deux sociétés présentées.

Je vous conseille fortement cette lecture qui est très enrichissante.

C'est le deuxième roman que je lis des éditions Argyll en quelques semaines, et c'est mon deuxième coup de cœur, ce qui veut dire que ce ne seront pas les derniers à passer entre mes mains.
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Un pays de fantômes

Sous couvert de la prise de conscience politique de son personnage principal, journaliste blasé rédigeant un pamphlet propagandiste sur la campagne militaire du régime, Margaret Killjoy nous offre une plongée en anarchie.

On embarque à ses côtés vers une région montagneuse autonome, où les communautés auto-organisées, si elles sont indépendantes, partagent un même désir de liberté et une même éthique de vie.

Un pays de fantômes ne prend pas le parti, auquel beaucoup d’auteurices ont succombé en littérature, de l’utopie facile. L’anarchie est imparfaite, elle a ses rebuts, ses échecs, ses injustices, bref elle est humaine.

Mais lus qu’interroger une société libertaire, elle questionne aussi son rapport aux régimes autoritaires pour lesquels l’anarchie est un péril mortel : la preuve que les chefs ne sont pas indispensable. L’anarchie existe ainsi sur deux plans étroitement liés, la vie en société et la guérilla : lutter contre son imperfection et contre ceux qui voudraient la voir échouer.



Bref, un pays de fantômes a sûrement des défauts, mais moi je suis passé à côté.
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Un pays de fantômes

Margaret Killjoy, voici un nouveau nom dont vous n’avez probablement jamais entendu parlé. Les amateurs de Black Metal auront peut-être fait le lien avec le groupe féministe et antifasciste Feminazgul, mais dans le milieu littéraire, en France, il s’agit d’une autrice transgenre parfaitement inconnue. Margaret Killjoy écrit depuis 2009 et est l’autrice de cinq romans et de quatre essais sur des thématiques comme l’Anarchie, l’univers Steampunk ou encore sur les post-civilisations. Ce qui petit à petit lui a permit, outre-atlantique, de se faire une réputation et de se faire remarquer par des grands noms tel qu’Alan Moore ou encore Kim Stanley Robinson.



« Un pays de fantômes » est son troisième roman, sortie en 2014 en Amérique du Nord, et est le premier roman que nous découvrons de l’autrice en France grâce aux éditions Argyll, part la superbe traduction de Mathieu Prioux ainsi qu’une préface passionnante, mettant énormément d’empathie et de contexte, de Patrick K Dewdney.



Nous découvrons un morceau de continent, ressemblant un peu à l’Europe, un peu aux États-Unis, bref, un territoire qui nous est familier, ici, deux grandes régions vivent et prospèrent. La Péninsule de Borolie tout à l’ouest, et la Vorronie entre le littoral et les montagnes de Hron à l’est. Ces deux régions nous ressemblent, étant totalement engluées dans le capitalisme libéral, pour survivre, elles doivent prospérer. Toujours faire plus de profit, toujours posséder plus. Mais à l’est, dans les montagnes, Hron, vivent des habitants de villages, inféodés à la cause Borolienne et Vorronienne. Ils sont décrits au mieux comme sauvages, indisciplinés ou dangereux. C’est pourquoi, La Vorronie a lancé une immense campagne d’intégration afin d’étendre son territoire à l’est et surtout pouvoir exploiter les ressources de cette région.



C’est dans ce contexte que nous rencontrons Dimos Horacki, un journaliste en disgrâce de la gazette de Borol, envoyé par son directeur en reportage sur le front, afin de suivre Dolan Wilder, alias le conquérant de la Vorronie. Un reportage sur six mois, entre quarante et cinquante pouces de colonne par semaines, pour rapporter la conquête exemplaire de Dolan Wilder et l’intégration de ses sauvages pour en faire de parfait Vorrolien acquis à la cause de la nation.



Mais une fois sur place, Dimos doit se rendre à l’évidence, il y a un écart entre la narration qu’il doit rapporter et que l’on attend de lui dans la gazette et la réalité. D’une part Dolan Wilder, n’est pas aussi parfait que ce que raconte sa légende, et ensuite passé les barrières des craintes conditionnées par ce que l’on raconte d’eux, les habitants de Hron ne sont pas ce que l’on pourrait attendre d’eux.



Les habitants de Hron sont des Anarchistes. Et un pays de fantômes tourne autour de cette thématique. En fonctionnant par opposition, tout comme a pu le faire Ursula K Le Guin avec les dépossédés. Margaret Killjoy, utilise la fiction et son univers pour développer un exercice de pensés passionnant et érudit, sans jamais nous égarer.



Utilisant la forme du récit de guerre, et par le biais de Dimos, pur produit capitaliste, nous suivons sa découverte, ses questionnements, puis son acceptation d’un mode de vie à l’opposé du sien, favorisant le collectif à l’individualisme, le partage à la possession, le respect de son environnement à l’exploitation, sans jamais tomber dans le cliché ou dans le grotesque. Car tout comme Ursula K Le Guin, Margaret Killjoy maîtrise parfaitement son sujet, a un regard lucide sur ce dernier, et ne tombe jamais dans les travers que la fiction pourrait lui permettre. Ici le propos est ni dévalorisant ni valorisant, il est factuel, sans jamais oublié qu’il s’agit avant tout d’un roman et qu’elle a une histoire à tenir du début à la fin.



Un Pays de fantômes est une réussite, l’autrice signe un roman captivant, prenant et haletant, tout en se permettant de questionner sans cesse notre monde et culture, mais aussi les valeurs que nous souhaitons conserver à celle qui ferait mieux de partir au composte avant qu’il ne soit trop tard.



Un roman palpitant à lire et à relire, une maîtrise stylistique impeccable servi par une écriture alternant entre dialogue fin (et non sans humour) et digression vertigineuse sur notre époque et ce que représente notre civilisation. Une superbe découverte.
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Un pays de fantômes

J'ai choisi ce livre pour découvrir la maison d'édition dont j'avais entendu beaucoup de bien. Et je dois dire que je n'ai pas été déçue. Sous couvert d'un reportage sur un pays en guerre, un pays en pleine campagne de propagande contre un autre pays invisible, dispersé et presque sauvage, on découvre un autre système de société, un autre système économique et politique, un autre système de pensée et de philosophie, un autre système de vie, si différent de nos sociétés que j'appellerai "modernes". On pense lire un roman de fantasy et c'est finalement un roman de vie, une découverte de mode de vie, de ce que pourrait être nos vies vies à nous, si à un moment dans l'histoire, le capitalisme n'avait pas prévalu et gagné sur les autres modes de vie. J'avoue que ce sont le type de romans que j'adore, ceux qui nous sortent de notre quotidien mais qui nous amènent justement à réfléchir sur notre quotidien. C'était très bien pensé et je serai plus que ravie de me lancer dans de nouveaux romans de l'autrice et de la maison d'édition.
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Un pays de fantômes

Malheureusement, le fantôme d'Ursula Le Guin a hanté tout du long ma lecture, et Margaret n'est pas Ursula...



En me promenant sur les étagères de ma médiathèque numérique, je tombe sur ce roman qui me faisait de l'oeil depuis une critique dans la revue Bifrost. Très heureux de voir que la petite maison d'édition Argyll fait désormais partie de mon offre numérique, je télécharge et lis illico. Un jeune journaliste mis au placard est envoyé sur le front d'un pays imaginaire. Il va découvrir une société étrange où chacun fait ce qu'il veut, tout en respectant l'autre. Des anarchistes ?



Il y a des livres qui ne supportent pas la comparaison, Un pays de fantômes en fait malheureusement les frais. Je venais tout juste de finir Les dépossédés d'Ursula, un Monument sur le mode de société anarchiste, le moment me semblait donc idéal de poursuivre l'aventure. Le désenchantement arrive cependant assez vite : que c'est candide ! Alors qu'Ursula te montre, Margaret dit, d'où de nombreux passages didactiques sur les anars. Heureusement, Margareth nuance son propos mais cela reste assez univoque. Les personnages m'ont semblé bien peu caractérisé, j'ai eu beaucoup de mal à savoir qui était qui au fil du récit.



Ajoutez à cela une trame linéaire et classique, le journaliste qui avait trop bien fait son travail se retrouve au placard, et devient d'une naïveté confondante face à l'altérité. Il retourne donc sa veste bien trop rapidement à mon goût, sans faire le travail d'investigation nécessaire. Ça se lit sans mal, la fin évite le happy end, mais rien n'y fait, cela me semble bien fade. Conclusion : mieux vaux lire cette histoire de fantômes et poursuivre avec Les dépossédés pour ne pas subir de déconvenues.

Et me voilà bien triste de devoir dire du mal d'un roman mettant en avant une société anarchiste...
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Un pays de fantômes

On se retrouve aujourd’hui avec une lecture commune improvisée sur le serveur Discord du Challenge SFFF, celle du roman de Margaret Killjoy, Un pays de fantômes. Une autrice et éditrice transgenre, qui vit en communauté dans les Appalaches, et un roman décrit par son éditeur comme “une utopie qui interroge les normes sociétales et explore d’autres possibles”.



On suit Dimos Horacki, journaliste mal vu par sa rédaction, alors qu’il est envoyé sur le front pour écrire le portrait d’un général de l’armée impériale. Il réalise vite en arrivant sur place que ce que l’on attend de lui n’est rien d’autre que de la propagande pour le désir d’expansion colonialiste de l’empire borolien. Ce dernier s’intéresse désormais aux Cerracs, territoire montagneux composé d’une poignée de villes et de villages, et doit faire face aux anarchistes de Hron. Lorsque les événements se précipitent, Dimos va avoir l’occasion de faire connaissance avec l’ennemi.



À travers les yeux de Dimos, représentant d’un système capitaliste et impérialiste, on découvre une utopie basée sur la solidarité, la relation à l’autre et la liberté pour chacun de faire ses choix et de les assumer. Le récit questionne le mode de vie de Hron comparé à celui de l’empire borolien, et le parti pris est clair et net. C’est le premier reproche que je ferai à ce roman : son petit côté donneur de leçon, la manière dont il tente de faire passer son message en force, sans aucune nuance, et au détriment de la qualité de l’histoire.



L’autrice a, de toute évidence, fait de gros efforts pour inscrire son récit dans un contexte humaniste et pourtant, c’est un peu raté, comme si elle avait oublié qu’elle était là pour nous raconter une histoire. Je n’ai pas réussi à m’attacher à Dimos, à éprouver pour lui la moindre empathie. Je me suis retrouvée à lire un essai, certes intellectuellement intéressant, que l’on cautionne ou pas les principes anarchistes, mais émotionnellement nul. Le message est grossier, beaucoup trop appuyé et on en ressort un peu frustré.



Une lecture mitigée, donc, au cours de laquelle j’ai appris des tas de choses, mais que j’aurai sans doute tôt fait d’oublier, tant Dimos m’a laissée de glace. Je salue cependant l’originalité, le thème de l’anarchie étant plutôt rare, mais il avait un écueil à éviter et l’autrice a sauté dessus à pieds joints. Elle se retrouve à faire exactement ce que l’empire borolien attendait de Dimos : de la propagande, pro-anarchiste cette fois.
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Un pays de fantômes

Dimos Horacki, journaliste de Borolie qui a besoin de reprendre du galon dans le métier suite à un reportage qui n'a pas plu il y a quelques années, est envoyé sur le front des Cerracs, territoires montagneux que les Boroliens sont en train de coloniser, pour réaliser un nouveau reportage, cette fois dans le but de porter aux nues le général Dolan Wilder, et d'assurer la propagande de l'empire. Mais ce qu'il découvre sur place lui donne tout sauf envie de glorifier le général et l'empire, et son premier papier, qui raconte l'inhumanité du conflit et des comportements des soldats envers la population, va faire basculer son existence à un point auquel il ne s'attendait pas du tout, et le mènera à la rencontre inattendue des "ennemis", qui ont nommé les Cerracs Hron, et qui se présentent comme anarchistes, bien à l'opposé des Boroliens.



A travers cette chronique d'une guerre entre deux civilisations, entre deux façons de voir et d'envisager le monde et la société, Margaret Killjoy nous propose une histoire passionnante à lire, qui alterne habilement entre scènes qui font avancer l'intrigue, et explications sur ce qu'est, pour elle, un fonctionnement anarchiste, bien loin des caricatures habituellement présentées, au contraire tout en objectivité, permise par les questions que se pose, et pose Dimos à ce sujet, ayant lui-même toujours vécu dans l'autre système. Ainsi, les bons, comme les mauvais côtés, sont décrits, laissant toute latitude au lecteur quant à ses propres réflexions et questions ; le choix de l'autrice est, quant à lui, fait, ce qu'elle nous montre tout aussi habilement par la description d'Hron, sans pour autant moraliser son propos, ce qui est fort agréable.



Je regrette peut-être seulement sa brièveté : en effet, finalement, tout se passe un peu trop vite, de l'arrivée de Dimos sur le front jusqu'au dénouement qui scelle son destin, et celui de la guerre contre Hron. J'aurais aimé rester un peu plus longtemps dans cet univers apprécié et appréciable.
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Un pays de fantômes

Je vais faire court : ce roman est l'une de mes meilleures lectures de 2022.



J'adore l'angle de départ choisi par Margaret Killjoy pour nous présenter son univers. Suivre ce journaliste en reportage est une idée géniale - si vous avez des suggestions d'autres livres avec ce type de porte d'entrée, je suis preneur. Ce personnage permet également de parler du quatrième pouvoir avec mordant mais sans cynisme.



Ensuite l'histoire est extrêmement plaisante. On oscille avec finesse entre le romanesque et le théorique. Les rebondissements alternent avec les réflexions... À moins que ce soit l'inverse !

Pour couronner le tout la couverture est d'une élégance certaine. Et la préface de Patrick K. Dewdney vise juste.



Un roman qui parle d'anarchie et d'impérialisme de manière remarquable.

Non, franchement je n'ai pas grand chose d'autre à dire que : WAW.
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Un pays de fantômes

🪖La philosophie des fantômes📰



Hello tout le monde !🙋 Aujourd'hui, on parle d'une lecture engagée. Oui, il y a une morale, oui, l'intrigue se plie au message de l'autrice, pas forcément très subtilement, mais ce petit livre est loin de se limiter à ce qu'il promeut : l'anarchisme raisonné.



📰Si le protagoniste sera sûrement agaçant pour certains, je l'ai trouvé plutôt attachant, avec ses vieux réflexes de journaliste citadin perdu dans les montagnes, pris dans une guérilla alors qu'il souhaitait simplement "faire son travail". Étant à la première personne, c'est son style très journalistique (forcément) qui nous guide, et il faut l'aimer pour vraiment entrer dans cette chronique de guerre.



�rtes, dans ce livre, il y a les gentils anarchistes et les vilains capitalistes expansionnistes. C'est manichéen à souhait, qui voudra de la subtilité ira taper à une autre porte. Il a cependant le mérite de nous présenter une manière de vivre très différente de ce qu'on a l'habitude de voir dans les romans de fantasy (attention, ici ni éléments magiques, créatures, ou quoi que ce soit de fantastique : la fantasy réside dans le fait que l'intrigue se passe dans un monde imaginaire, et c'est tout). Avec ses maisons chauffées par géothermie, son refus total de l'industrie lourde par soucis d'écologie, son système de justice... ses élevages d'autruche 😅



📰Ultime point positif, si le fond de l'intrigue y va avec ses gros sabots, la forme est très belle, et son intrigue évite les pièges classiques des romans à la première personne : le protagoniste invincible et héroïque. Dimos Horacki est très loin de ça. Pas d'armure en scenarium, ou de grands élans épiques. De ce côté, c'est relativement réaliste, et ça change !



👉Ne sachant que très peu de choses de l'anarchie, les possibles approximations ne m'ont pas gênée. Hormis le côté idéologique, j'ai franchement apprécié ma lecture, à prendre à la détente, plutôt qu'avec les œuvres des anarchistes en tête...
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Un pays de fantômes

Un livre étendard à l'anarchie, pourquoi pas. Vu la décadence de notre système, les sfff servent aussi à se demander à quoi ressemblerait une société d'une autre nature, ses avantages, ses limites. J'aime l'étalage de possibles, mais j'ai du mal à y croire si c'est fait sans nuances.

Hors dans ce livre le parti pris est grossier: l'autrice met en scène une guerre dont les capitalistes sont les colons, tandis que les anarchistes se battent pour résister à la colonisation. Notre petit coeur de lecteur penche déjà forcément pour les opprimés mais elle enfonce le clou: Les colonisateurs sont des brutes épaisses, homophobes, qui se foutent de l'écologie, qui maltraitent leurs animaux, sourds et aveugles à l'art, et viandards (Bouh!) tandis que les colonisés sont respectueux, en couples libres, pratiquent une géothermie de pointe, aiment leurs chevaux et chiens géants, font route pour la guerre en chantant et jouant du pipeau et sont végétariens. C'est bon, tout le monde est convaincu que la liberté rend les gens meilleurs? Moi, même si on me le dit, je ne suis pas une fille facile et je demande à être convaincue.

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le reproche que je fais souvent aux sff est de placer le message (souvent de remise en question sociale et politique, c'est très radicalement le cas ici) avant le contexte du livre, de ne pas soigner les personnages, ni l'univers dans lequel il évoluent.

Hors dans ce livre, comme il était plus difficile, risqué, et demandait une certaine culture, d'imager des propos politiques avec des pays existants, on en a tout simplement inventé d'autres. Ainsi la Borolie se situe sur une péninsule, tandis que Hron, clan ennemi est accolé à la Vorronie, et possède une chaîne de montagne les Cerracs...Vous avez voyagé? Moi, pas suffisemment. le tout se passe dans une sorte de temps moyen-âgeux, comme beaucoup d'autres récits du même type imaginaire (la horde du contrevent, le monde inverti, un long voyage...) avec toutefois beaucoup moins d'imagination déployée.

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J'ai toujours été plus sensible aux messages qu'on ne voit pas venir dès les premières pages d'un livre, aux détours tortueux des auteurs qui savent "cueillir" leur lecteur, l'émouvoir l'étonner au moment où il s'y attend le moins et finalement lui donner -au moins la sensation- d'avoir grandi le temps d'une lecture (voire même laisser un sillage un peu plus profond).

Hors dans ce livre tout est très frontal, et au premier degré. Pas d'humour, rien qui dépasse. On aime pourtant reconnaître que le chemin est plus enrichissant que le but...

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Voilà donc un livre que je ne qualifierais pas de marquant. Néanmoins le début du cheminement du personnage que l'on suit, un journaliste au départ embauché par les colons pour glorifier leur politique expansionniste, m'a tristement fait penser aux pantins que nous serions tous en temps de guerre: balloté d'un camp à l'autre, parce qu'il faut bien choisir un camp, et en quête de repères et du sens de tant de souffrance. Un personnage touchant dont j'ai suivis le parcours sans déplaisir.



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