Citations de Margaux Gilquin (41)
Tout est faux, tout est factice. La vie qu’on nous impose est une comédie où chacun tente d’interpréter un rôle qui n’est pas le sien.
Les chômeurs de longue durée font de plus en plus peur. Notre situation oblige les employés à travailler encore plus dur, encore plus longtemps, parfois dans de mauvaises conditions. Mais ils ont un job, eux, leur dit-on lors des évaluations annuelles.
On ne s’occupe plus de savoir comment les gens vont vivre, mais seulement de rentabilité.
Au bout d’un moment, on culpabilise. C’est forcément de notre faute. Nous avons un sentiment de honte, de culpabilité, de rejet. Nous sommes les déchets du monde du travail.
Ne penser à rien d’autre qu’à faire des gestes simples. Ne plus être exposé à toute cette fureur des grandes villes, des entreprises, du pouvoir, des dingues.
Nous sommes revenus au temps des négriers. Ceux-là (les recruteurs), sont ceux des temps modernes et nous sommes leurs victimes. D’ailleurs je vois de plus en plus d’offres d’emploi demandant une excellente résistance au stress… Nous ne sommes plus des humains, juste des machines à produire.
Durant l'été, tout en écrivant ce texte, j'ai fait quelques travaux dans la maison. Je n'avais jamais fait ça avant. Je m'y suis mise avec l'aide de François. J'ai appris à le connaître. A adopter ses silences. Parfois, nous restons tard lui et moi à travailler au potager. Puis nous nous reposons sur la terrasse, sans mot dire. Ou juste l'essentiel. A ses côtés, je me suis calmée
Je me sens exclue, je me sens la vilaine, je me sens la non-désirée, l'intruse.
En réalité, je n'ai pas fait le deuil de mon licenciement.
Quand François a pris congé, nous nous sommes fait la bise et j'ai aimé sentir sur ma joue la sienne, mal rasée.
Tu regardes, mais tu ne touches pas, ma vieille. Toi, tu es l'intérimaire.
Mais en fait je suis déjà sur le bas-côté. Et je n'ai qu'une envie, qu'on ne me voit pas ! Je veux être transparente, ne pas afficher ma détresse, je veux être comme les autres.
Est-ce qu'on m'a trop fait croire que le bonheur c'était d'avoir, comme le dit Souchon ? Je reste convaincue qu'acheter, c'est bien autre chose que de simplement entrer en possession d'un objet. Ca renvoie à une certaine liberté, peut-être... un sentiment de confort, aussi. Pour moi, c'était être comme les autres. être dans la vie, et pas sur le bas-côté.
Je vois de plus en plus d'offres d'emploi demandant une excellente résistance au stress. Quel stress ? Provoqué par qui ? Pourquoi ? Comment ? Dans quel but ?
Je suis toujours passée après tout le monde, et maintenant j'en paie le prix.
J'ai toujours laissé mes rêves de côté parce qu'on me disait que ce n'était pas possible, que je devais m'occuper de mes frères et de ma sœur, que je devais suivre mon mari, que je ne pouvais pas refuser.
Il y a comme des gouttes de mélancolie qui viennent cogner à mon cœur. Il y a comme une envie de pluie douce qui viendrait consoler le chagrin. Il y a comme une envie d’orage, de tonnerre, d’éclairs qui viendraient dire que Marie est là quelque part, entre ciel, mer et terre…
- Ici ce n'est pas un musée, je laisse tomber.
On peut vivre avec QUELQUES souvenirs, mais pas DANS les souvenirs.
J'ai moins peur. J'ai moins peur de mon image, j'assume mes kilos. J'ai moins peur de mes réactions que je pensais imprévisibles, mais qui ne le sont pas, que je gère parfaitement. J'ai travaillé ma posture.
Je suis fière du chemin parcouru. Très fière. Et ça aussi, je l'assume.
- "Le chemin est long, Laure. Long. Sois patiente.
Commence par toi déjà. Il me semble que tu veux te faire pardonner de vivre. D'avoir survécu à cette terrible épreuve.
Accepte d'être heureuse. Autorise-toi le bonheur. Bâtis-le, pierre par pierre, en pleine conscience de ce que tu fais.
Je t'ai entendue dire que tu avais transformé ta colère en combat. Eh bien maintenant, transforme ton combat en bonheur.