Citations de Margaux Gilquin (41)
Le découragement, la dévalorisation à mesure que la durée du chômage s'allonge. Alors oui, je me suis rabattue sur des offres qui n'ont aucun rapport avec ce que je souhaite faire.
La peur dont j'ai parlé à Céline, elle m'accompagne du matin au soir et du soir au matin. C'est une boule dans mon estomac, ma gorge serrée en permanence. Quotidiennement, je croise des gens par terre, dans la rue, et c'est mon visage que je vois chaque fois. J'en ai des sueurs froides et je m'agite comme une mouche dans du miel pour me tirer de ce pétrin qui m'englue.
- Ici ce n'est pas un musée, je laisse tomber.
On peut vivre avec QUELQUES souvenirs, mais pas DANS les souvenirs.
Je me dissous.
Je m'oublie.
Je m'efface.
Je m'absente.
Je me quitte.
Je ne suis plus moi.
Je suis déjà l'autre.
Celle qui n'est plus rien.
Des petits riens qui sont tellement quand on ne les a plus.
Tout est faux, tout est factice. La vie qu’on nous impose est une comédie où chacun tente d’interpréter un rôle qui n’est pas le sien. Nous ne sommes plus dans la vraie vie. On fait semblant. On fait tous semblant.
On construit des décors où on fait semblant d'être heureux, sans rien écouter de ce que notre corps nous dit, de cette violence que l'on vit quotidiennement.
En étant chômeuse longue durée, j'ai renoncé à tout. Aux vacances, aux projets, aux week-ends, aux sorties, aux fringues. Pas par choix ! Qui de nos jours, peut se vanter de vouloir vivre chichement ? Même les salariés n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
- "Le chemin est long, Laure. Long. Sois patiente.
Commence par toi déjà. Il me semble que tu veux te faire pardonner de vivre. D'avoir survécu à cette terrible épreuve.
Accepte d'être heureuse. Autorise-toi le bonheur. Bâtis-le, pierre par pierre, en pleine conscience de ce que tu fais.
Je t'ai entendue dire que tu avais transformé ta colère en combat. Eh bien maintenant, transforme ton combat en bonheur.
Je suis vide de tout, y compris d'attention aux autres.
Ne penser à rien d’autre qu’à faire des gestes simples. Ne plus être exposé à toute cette fureur des grandes villes, des entreprises, du pouvoir, des dingues.
Mais je suis comme ça, moi, je veux que tout le monde aille bien, et je pense que ça dépend de moi. C'est l'histoire de ma vie, ça...
Ce qu'il faut que vous sachiez, c'est que j'aime travailler ! J'aime l'ambiance d'un bureau qui fonctionne, j'aime remplir ma tâche avec le sentiment du travail bien fait. J'aime aussi, bien sûr, qu'on remarque mes efforts, mes capacités...
Je n'avais jamais vu de mascaret avant de connaître Nade. Ce jour-là, un jour de septembre, le temps était superbe. Elle avait lu sur le journal le jour et l'heure de l'arrivée de la vague. Sur la route, j'ai découvert d'autres paysages que ceux de mon Lot-et-Garonne. J'ai découvert une Gironde inattendue. Une Gironde faite de vignes, de châteaux, de collines, d'histoires formidables liées au vin. J'ai vu des vendangeurs assis sur des tabourets, portant des chapeaux en forme de parasol sur la tête. Ils coupaient scrupuleusement les grappes d'un vin d'une grande propriété.
J'ai découvert la Gironde de Mauriac, devant la maison duquel nous sommes passées. J'ai découvert Sainte-Croix du Mont et son village charmant, perché et accueillant. J'ai découvert Sauternes et l'histoire de son vin. Nade a fait des kilomètres pour que je découvre sa Gironde avant que nous n'arrivions à Podensac.
Durant l'été, tout en écrivant ce texte, j'ai fait quelques travaux dans la maison. Je n'avais jamais fait ça avant. Je m'y suis mise avec l'aide de François. J'ai appris à le connaître. A adopter ses silences. Parfois, nous restons tard lui et moi à travailler au potager. Puis nous nous reposons sur la terrasse, sans mot dire. Ou juste l'essentiel. A ses côtés, je me suis calmée
Avoir des projets, se sentir vivre, c'est ça le sens, le but de la vie. Parce que le sens de la vie, c'est quoi ? On ne sait pas. Il y en a peut-être pas. C'est à nous de lui en donner un. Tu sais, certains abandonnent en cours de route. C'est une bonne façon d'échouer, tu ne trouves pas ? Comme je plains les gens qui n'ont jamais de projets, d'envie. Quand je t'ai vu arriver, je me suis demandée ce que l'on t'avait fait pour que tu sois dans un tel état.
Il y a des choses, comme ça, qui arrivent alors qu'on ne les attend plus. Certains pensent qu'il faut croire en soi. D'autres ne pensent rien et se contentent de faire les choses. Je les envie.
Il y a comme des gouttes de mélancolie qui viennent cogner à mon cœur. Il y a comme une envie de pluie douce qui viendrait consoler le chagrin. Il y a comme une envie d’orage, de tonnerre, d’éclairs qui viendraient dire que Marie est là quelque part, entre ciel, mer et terre…
- La vie, ce n'est pas attendre que l'orage passe. C'est apprendre à danser sous la pluie,
Je t'ai entendue dire que tu avais transformé ta colère en combat. Et bien maintenant transforme ton combat en bonheur.
Je n'aurai pas ma fin de carrière auprès de vous,mes amis.Et non,je ne la voyais pas comme ça,ma vie.