Après avoir demandé à Iris de le tatouer, Simon remporte le prix de « La Pire Réaction à un Tatouage » en la quittant.
Mais le signe d'appropriation indélébile qu'elle a laissé sur le corps de Simon la hante. Elle plonge dans une dépression qui la conduit à une curieuse obsession.
Elle va alors se transformer en redoutable prédatrice. Son unique objectif est de laisser ses marques bleu-noir sur les hommes à leur insu. Ce mécanisme s'enclenche presque inconsciemment dans son esprit, le tatouage se présente comme une extension naturelle de l'acte sexuel.
Nous suivons cette femme meurtrie. Une détresse dévastatrice s'empare d'elle et sa chute ne semble jamais s'arrêter. Entre alcool, drogues, obsessions et hallucinations, le cocktail est d'une noirceur désarmante. Nous sommes entraînés dans un rythme palpitant et envoûtant.
Par ce court format, un puissant suspense psychologique nous est proposé, porté par une écriture tout simplement saisissante, aussi crue que délicate et sensuelle.
Certains passages rappellent l'atmosphère pesante du Dragon Rouge, même si notre Iris n'a, fort heureusement, pas tout à fait le même genre de 'passions' que Francis Dolarhyde.
Les victimes, sous l'emprise d'Iris et des drogues, gardent le silence sur son crime. Grâce à la métaphore du tatouage (rappelant l'abus de faiblesse, l'appropriation du corps, les marques indélébiles, la douleur), nous comprenons peut-être mieux pourquoi une victime, dans des cas plus graves, ne cherche pas automatiquement à dénoncer son agresseur. La complexité du processus est très bien dépeinte. Nous découvrons un nouveau point de vue sur la maniaquerie, la démence, l'addiction et le caractère compulsif qui définissent souvent un criminel.
Je vais suivre Margaux Guyon de près, et si jamais je la croise, je lui demanderai un autographe, mais je vérifierai d'abord si elle a des stylos.
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