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Critiques de Mari Akasaka (4)
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Vibrations

Mari Akasaka est une autrice japonaise contemporaine (née en 1964) multiprimée et connue pour appuyer là ou ça fait mal.

Elle fit sensation au Japon quand elle publia ce roman en 1999.

D'emblée nous sommes dans le flux de concience décousu de la narratrice qui entend des voix. Rei lutte depuis son adolescence pour les faire taire et donner le change dans une société où il faut paraître avant tout. Elle a 31 ans, toujours célibataire. Elle est journaliste indépendante, fait des enquêtes pour des magazines féminins. Pour faire taire ses voix qui la harcèlent, la jugent et l'empêchent de dormir, elle a commencé à boire. A la supérette, à 2h du matin, elle cherche du vin blanc allemand. Au début les voix diminuaient et elle tombait dans le « gouffre paisible du sommeil ». Mais sa « lune de miel avec l'alcool » a été de courte durée ». Elle est tombée dans le piège de boire et boire encore. Elle a commencé à grossir. En interviewant une fille en mini-jupe qui se dit « boulinorexique » Rei a eu une révélation. Elle mange désormais avec grand plaisir puis se fait vomir avant que les aliments ne se mélangent au suc gastrique comme ça elle ne souffre pas et garde une taille de guêpe, super.

Vous l'aurez compris Rei est malade mentale et paumée. Seule. Toute cette partie est vraiment très bien racontée avec les voix intérieures qui se contredisent et l'hyper lucidité de sa conscience. La suite est plus convenue. Rei rencontre Okabe un chauffeur de poids lourd à la supérette. Il est grand, porte des bottes en caoutchouc bleues et jaunes. Paumé aussi. Elle a envie d'absorber quelque chose, n'importe quoi pourvu qu'elle soit enivrée. Il a l'air cool et doux. Elle se retrouve dans le cocon vibrant de sa cabine, elle l'absorbe en long en large et en travers. D'où le titre ambigu. Okabe se confie, il est traqué lui aussi par une femme obsessionnelle. Ils se confient directement ou via la CB pendant un périple enneigé à travers les friches industrielles du nord de l'archipel. On comprend le poids énorme des conventions sociales ultra normées au Japon et le processus psychologique qui conduit une jeune fille d'addiction en addiction. On se demande si elle s'en sortira.
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Vibrations

Deux fois, vers la toute fin du livre, cette phrase revient : « J’observais le langage en train de s’effondrer ». Parfois pour Rei, la narratrice de ce roman :  « les mots s’interrompent, [les] pensées s’arrêtent. Une voix que je ne contrôle pas profite de cet espace pour intervenir ». Depuis son adolescence, elle entend des voix, ça tourbillonne dans sa tête, des voix envahissantes au point qu’il lui est difficile de dormir.

Comment les faite taire ? Par l’alcool. Mais ça fait grossir, alors elle se fait vomir mais, ça abîme sa peau… Bref, pour Rei, la trentaine, qui écrit pour des magazines, ça ne va pas fort. Alors qu’une nuit quand dans un konbini elle achète quelques bouteilles, elle LE voit. Takahoshi est chauffeur de poids lourds. A son compte. Plus souvent sur la route que dans son foyer. Elle a envie de lui, de son corps.



Les voilà partis. Pendant deux-trois jours, on va suivre leurs aller-retour pour faire des livraisons entre Tokyo et Niigata, vers le nord, sur les routes enneigées. Leurs ébats, leurs conversations, leurs souvenirs.

Comme le précise avec justesse l’éditeur sur la quatrième de couverture, Mari Akasaka fait preuve d’une grande liberté de ton. C’est direct, cru, par exemple pour les scènes de sexe. Les trente premières pages dressent la situation de Rei, description assez détaillée de sa « boulinorexique »

(elle boit, mange, se fait vomir), son travail, avec au passage quelques réflexions sur l’image de la femme et la société de consommation. Puis c’est la route, les vibrations, celles du camion bien sûr, qui est comme une chambre d’écho, un cocon, et celles de ces voix (la voix aussi de Takahoshi, qui, plus jeune que Rei, a déjà bien roulé sa bosse…). Malgré quelques paragraphes moins prenants, le voyage avec ces deux personnages est plutôt réussi.

Mari Akasaka fait le portrait d’une femme qui m’a semblé très embarrassée de son corps, en plein mal-être, comme si dans la société japonaise – encore assez corsetée par certains aspects - elle ne pouvait pas vraiment apparaître comme elle le voudrait. Les derniers mots du livre : « Simplement ça m’a donné l’impression d’être devenue quelqu’un de bien. Et ça me suffit ».
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Vibrations

Vibrations est un roman que j'ai trouvé bien déconcertant. J'ai vraiment beaucoup aimé les 30 premières pages où on lit le pêle-mêle de pensées de la narratrice. Une femme mal dans sa peau, qui a de nombreuses addictions et dont le cerveau est un veritable capharnaüm avec de nombreuses voix qui s'entremêlent. Elle est en train de faire ses courses au supermarché, en ressassant un mauvais épisode de sa journée quand elle rencontre un homme, reste bouche-bée devant lui avant de lui courir après. Et ça là où j'ai eu un peu plus de mal. L'homme est chauffeur routier, et ils partent tous les deux dans un road trip. Pas mal de scènes de sexe assez crues, un brouhaha de dialogues, de bruits de radio sans réel ponctuation, ce qui m'a vraiment perturbé. Je me suis pas mal ennuyée durant la partie “voyage” mais j'ai bien aimé les dernières lignes du récit, que j'ai trouvé très pertinentes.

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Vibrations

Une jeune femme travaillant pour un magazine rencontre un homme dans un supermarché pendant la nuit. Il y a plein de voix dans sa tête. Peut-être est-ce l’alcool qu’elle consomme à outrance jusqu’à se faire vomir ? Ou bien, comme souvent, des traumatismes d’enfant ? Elle suit le jeune homme, un routier, et ensemble ils vont parcourir les routes du Japon au gré des livraisons.



Il s’en passe des choses dans la tête de Rei, la jeune femme de cette histoire.

Elle entend beaucoup de voix qui envahissent ses pensées et troublent son comportement. Le sommeil l’a fui. La boisson l’a aidé un moment mais cela n’a pas duré longtemps.

Okade, le jeune homme, est bien dans sa peau. Il vit comme il veut et profite de ce que la vie lui offre, Rei en l’occurrence.



J’aime bien la littérature japonaise mais plus classique (Mishima, Kawabata…), j’ai plus de mal avec les auteurs contemporains. Cette fois encore, je n’ai pas été séduite.

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