Alors là on est dans une pure dystopie. Un monde futuriste complètement clos, sclérosé et tyrannique où évolue une héroïne forte, triste mais d’un courage exemplaire.
On ne peut s’empêcher de penser à Katniss. Elle a de longs cheveux tressés…Pourtant la ressemblance s’arrête là. En effet, Trella ne ressemble à aucune héroïne que l’on connaît déjà, elle est trop sur la réserve, solitaire, introvertie. Elle a enfouie en elle une foule de colère, de frustration, de résignation. Alors elle se cache, elle s’isole. C’est son premier acte de rébellion. Elle refuse de suivre les autres, de vivre avec eux dans un mode de vie tout tracé, ordonné et réglementé.
En effet, tous les « gratteurs », cette foule populaire, à la limite de l’esclavage, qui nettoie et entretien sans relâche le cube dans lequel ils vivent, doivent se soumettre à la hiérarchie, et ne jamais s’intéresser ni se mêler aux classes supérieures.
Trella se fait discrète, préfèrant fermer les yeux sur cette soumission, elle se replie sur elle-même, n’a pas d’ami, et trouve refuge dans les tuyaux du cube qu’elle sillonne et connaît à la perfection. Vous me direz mais elle n’a rien d’une héroïne. C’est bien là la réussite de ce personnage. Trella n’est pas si courageuse c’est une ado banale, introvertie, mal dans sa peau, qui veut qu’on l’oublie, qui veut oublier sa vie. Trella représente n’importe qui d’entre nous. Elle n’a pas de don particulier. Elle tente de se soumettre sans pour autant accepter.
Ainsi, les évènements vont décider pour elle et vont la transformer en réelle héroïne qui va risquer sa vie. Lorsque son seul ami, Cog la supplie de venir écouter le énième prophète annonçant qu’une porte de sortie existe, elle se laissera embarquer, malgré elle, dans un tourbillon d’actions et de suspense qui la dépassent totalement. Tout au long du roman on assiste au cheminement de Trella, comment une jeune fille discrète va devenir malgré elle, un héros, un leader. Elle saura prendre les bonnes décisions. Et surtout trouvera, au plus profond d’elle-même un courage immense.
L’atmosphère est assez noire, comme dans tout roman dystopique, on a une bonne dose de régime tyrannique et de coup d’Etat qui se prépare. Pour ma part j’adore ce genre d’intrigue qui nous rappelle sans cesse les mauvaises périodes de notre propre Histoire: collaborer, rester passif ou résister, quel choix aurions-nous fait sous un régime autoritaire? Cela nous fait réfléchir, nous alerte sur une vision pessimiste du futur nous permettant d’être vigilent !
La romance vous l’aurez compris est ici en second plan, il y en a quand même un peu. Un gentil garçon va aider Trella et tomber sous son charme.
Il y a surtout beaucoup de suspense, de rebondissements, d’émotions diverses. L’amitié, les liens qui se nouent dans une lutte, les liens de parenté, la solitude…
En bref j’ai trouvé ce livre riche et intelligent. Encore une fois un bon roman jeunesse prenant les ados pour des lecteurs réfléchis et non passifs.
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