BOULEVERSANT
on n'oublie jamais ce livre
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Lecture très touchante.
C'est le récit autobiographique de Marie CARDINAL depuis le ventre de sa mère (compréhension de cette phrase lorsque l'on parcours les pages). A l'âge adulte, elle est mariée, elle a deux enfants et elle va très mal. Elle a vu beaucoup de médecins, elle a connu l'hôpital psychiatrique et ça, elle n'en veut plus. Alors, elle pense à la psychanalyse. Cette science ne fonctionne pas chez tous mais pourquoi ne pas essayer cette possibilité pour elle ? Pendant sept années, trois fois par semaine, elle va donc rencontrer son psychanalyste.
J'ai été très surprise des détails de ses souvenirs, elle décrit ses journées avec une précision de pendule suisse. (Je pense qu'elle a dû coucher sur papier des notes) ou sinon, quelle mémoire, voir quels traumatismes !
Il est très important de prendre son temps pour lire car oui les mots sont cruciaux. J'ai vite compris la cause de ses somatisations mais je ne veux pas en dire plus pour garder l'envie de découvrir ce récit.
Je le recommande.
Lu en avril 2019 / le Livre de Poche - Le livre m'a été donné. (donc, pas de prix).
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"La montée précise, régulière, de ce superbe tronc lubrifié paraissait incompatible avec le charivari brimbalant de l'habitacle.” (p.67)
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Cet ascenseur, “ce superbe tronc”, cet “habitacle”, c'est elle. La folle ou la pas folle, comme elle le dit. Celle qui malgré ses difficultés, après 7 ans d'analyse, prend enfin vie, prête à la croquer à pleine dents, comme qui dirait.
Et elle nous emporte avec elle, nous interroge, qui est vraiment dingue? Quel est le poids des mots, de notre existence, de “nos” passés? Et comment dire l'indicible? Elle a trouvé CES mots, SES mots, les siens, pour dire ce qu'il fallait mettre en mot, des mots qui lui permettront de vivre.
Et peut-être que ceux-là sont aussi les nôtres, ceux qui nous feront vivre, ceux qui font monter le vieil ascenseur que nous sommes.
Elle a trouvé "les mots pour le dire". Et je nous souhaite, à tous, de les trouver également. Quel que soit le temps qu'il nous faudra. Pour vivre en harmonie, la folle avec la pas folle.
Merci à Marie Cardinal, pour ce lourd chemin plein d'espoirs.
À tous ceux qui n'ont pas encore trouvé "leurs" mots. Ou qui s'en approchent lentement. Mais, comme on dit, SÛREMENT.
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Je cherchais des lectures a lire avant d'entrer en Fac de psychologie et l'on m'a conseillé ce livre. J'ai profondément apprécier cette lecture qui m'a fait ressentir beaucoups d'émotions et de sensations, par fois même un sentiment étouffant en m'imaginant a sa place. J'ai ressenti également beaucoup d'empathie; Ce livre décris bien la psychanalyse a mon goût, décris parfaitement la dépression.
Je recommande
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Roman autobiographique, où l’auteure raconte sa psychanalyse. Elle va revenir sur des événements de son enfance, qui l’ont beaucoup plus marqués qu’elle ne pouvait l’imaginer.
Au fil des pages, on suit la lente renaissance de cette femme, profondément malade avant de commencer ce travail de psychanalyse. Car oui c’est un véritable travail, un effort et même un combat contre soi-même, pour aller au-delà de ce qu’on pense habituellement et creuser ce qui peut être douloureux. Marie Cardinal va se rendre plusieurs fois par semaine, chez son médecin, pendant sept ans. Sept années pour accepter et comprendre la femme, l’épouse et la mère qu’elle est aujourd’hui.
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Roman autobiographique paru en 1975. fait partie de mes lectures de formation.
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Une femme rencontre de multiples médecins parce qu'elle a des soucis : elle saigne abondamment, les règles n'en finissent pas. Elle décide un jour de voir un psy et se met à parler. Elle nous dévoile ainsi son enfance, son désir de plaire à sa mère (en vain)... C'est bien écrit mais autant j'ai aimé "La clé sur la porte", autant là je l'ennuie. Je ne trouve pas l'écriture fluide.
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Un livre dont j'ai surligné chaque page. Très bien écrit et encore d'actualité (écrit en 1975). Utile toutes les femmes qui se questionnent sur leur relation à leur mère...
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Dans une ambiance d'Afrique du nord, Marie Cardinal revient après une psychanalyse sur son propre passé traumatisant et sur sa relation avec sa mère, pour évacuer ses maux grace à l'écriture. Son ouvrage "La clef sur la porte" est du même style.
Après avoir survécu à un avortement raté de sa génitrice, après une enfance sans amour auprès d'une femme en deuil de sa petite soeur et fort occupée à nettoyer le tombeau, après avoir frolé la psychose et avoir été abrutie de médicaments, l'auteur dont le corps seul parlait par des saignements perpétuels(ressentis comme une chose à part ) s'est adressée à un psychanalyste pour retrouver sa propre individualité selon le concept 'd'individuation' cher à Carl Jung.
Un livre émouvant qui bouleverse par la souffrance vécue.
Jusqu'ici tout semble s'arranger. Ce qui me choque c'est la haine ressentie à l'encontre de sa mère malade et vieillissante, le pardon impossible après thérapie ou tout au moins l'acceptation du fait que l'on fait comme on peut avec le poids de son propre passé et surtout le décés par la suite de l'auteur d'un cancer de l'utérus. Etait elle vraiment guérie de ses maux et les mots pour le dire auront ils suffi? J'en doute.
Ce livre qui a été un best seller dans les années 70 à l'époque du commencement de la vulgarisation de la psychanalyse le serait il aujourd'hui? Sans doute encore.
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Découvert grace à mon prof de philo, je reste tout de même perplexe. Mais, c'est un livre plein de confessions et d'émotions..
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J'ai lu ce livre il y a très longtemps mais il m'a poursuivit des années...Etrange comme parfois les mots peuvent soulager, voir guérir, les maux...
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Impossible pour moi de faire la critique de cette histoire tant elle m'a chamboulée. Il est des lectures dont on ne se sort pas indemne et celle-ci en fait partie. Parce que sans être atteinte des troubles de Marie Cardinal, j'ai l'impression que j'aurais pu l'écrire moi-même...
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C'est l'un des livres les plus emblématiques de ma jeunesse. Le roman autobiographique de Marie Cardinal m'avait beaucoup frappé. En effet, il illustre d'une manière très convaincante le processus psychanalytique, dans le cas d'une jeune femme névrosée.
Celle-ci souffre cruellement des séquelles de son passé, notamment de l'influence de sa mère tyrannique et incapable d'amour. Tout ça me semble authentique, plein de finesse, enrichissant sur le plan humain et intellectuel. De plus, l'auteure insiste au début sur l'un de ses symptômes, que Freud aurait nommé "hystérique": une hémorragie permanente, très gênante, directement liée à sa névrose. On est donc directement dans la lignée du père de la psychanalyse qui, à ses débuts, s'est surtout intéressé à l'hystérie (mais, on le sait, ce terme a été retiré de la nomenclature médicale moderne). De plus, la patiente obtient finalement la guérison espérée: le message du livre est donc porteur d'espoir.
A l'époque où j'ai lu "Les mots pour le dire", la cure psychanalytique était encore considérée comme la voie royale pour la guérison des névroses. Maintenant, elle est contestée par des penseurs anti-freudiens et concurrencée par des thérapies de nature différente. Pour ma part, je conserve un excellent souvenir de ce roman. Mais je devrais peut-être le relire et surtout le proposer à de jeunes lecteurs, pour en mesurer l'impact sur les nouvelles générations.
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D'un côté une description très dénonciatrice d'une certaine société et d'une "classe" pré-Vatican II. De l'autre une description sans pincette de symptômes à donner la nausée d'une folle dépression. Un femme qui a eu le courage de s'affronter, d'aller toujours plus loin et d'affronter la froideur apparemment voulue de son psychanalyste. Le courage d'un homme qui ne l'a -presque- jamais lâché. On en apprend beaucoup sur la psychanalyse même s'il convient d'être un peu initié pour lire ce roman. Au final j'étais mal à l'aise et un peu perdue mais contente du résultat final !
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Les mots pour le dire. Ce récit nous plonge dans l'intimité d'une femme, à travers ses séances de psychanalyse et ce qu'elle en comprend. Je me suis laissée porter pas ses mots, avec parfois des relectures car mon esprit s'était laissé aller à la divagation, par le jeu des associations d'idées. La dédicace du début est " Au docteur qui m'a aidée à naître", c'est ainsi à une naissance progressive que nous assistons. Des portes de compréhension de soi s'ouvrent progressivement et nous sont dévoilées. A travers ce récit, il est aussi question de classes sociales, d'Histoire, de la place des femmes, de la santé mentale et j'en oubli. Marie Cardinal a le grand mérite d'avoir su retranscrire tout cela avec talent.
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livre lu 3 fois en 20 ans et je pense que je le relirai. Bouleversant, mais plus que ça, il me remet en question à chaque fois et m' apporte du courage, de l'envie, celui de persister et de lutter quand on y croit plus.
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J'ai lu à sa sortie Les mots pour le dire de Marie Cardinal. A l'époque, je me suis jetée sur ce livre comme la misère sur le monde, espérant trouver mon salut alors que je me trouvais dans une crise existentielle aigüe. Je dois à cette lecture d'avoir trouvé mes premières clés pour entrouvrir quelques portes donnant un peu de lumière. Je l'ai lu et relu à plusieurs reprises au cours de la décennie 70, où les femmes de tous milieux sociaux tentaient de s'extraire de la gangue de principes qui les ceinturaient, comme les papillons luttent pour s'extraire péniblement de leur chrysalide.
J'ai relu récemment le roman, en partie autobiographique de Marie Cardinal. Il est connoté par une époque encore bien corsetée, du moins en apparence. De l'ouvrière à la bourgeoise. Il y avait des choses qui se faisaient et/ou étaient subies, mais dont on ne parlait surtout pas. Le divorce, par exemple, un tabou.
Donc ces mots pour le dire, un tantinet datés, sont à replacer dans leur contexte d'espace-temps et conservent la trace de coutumes pas si lointaines, dont les séances chez le psy qui en effet, faisait parfois crédit à un patient qu'il estimait mal en point, l'obligation de payer faisant partie de la thérapie, dette symbolique. Marie Cardinal témoigne avec franchise d'une grande partie de son vécu, ou telle qu'elle l'a vécue et a rendu service à bien des lectrices.
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