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Critiques de Marie-Claire Bancquart (17)
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Terre énergumène et autres poèmes

 

 

Marie-Claire BANCQUART nous quitte

ce mardi 19 février 2019.



Cette nuit, je me dis :

" les écorces ont froid ".





Et encore :

" L'âme

est partie se chauffer

au corps des oiseaux "





Je relis avec émotion ce poème

où je remplace " il " par " elle "

et lui souhaite ce périple plus

heureux dans l'encre des seiches

et des floraisons :



" À son arrivée dans une ville inconnue

il met à la consigne

une plaque tombale à son nom

portant l'inscription Sans regrets.



Passage, passage !



L'attend, dit-il,

un autre périple, plus heureux, dans l'encre des seiches

et les floraisons. "





//TERRE ÉNERGUMÈNE, IL, sa vie, sa mort

édition Gallimard, 2019, p.256

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Couleurs femmes : Poèmes de 57 femmes

Accompagnant le printemps des poètes 2010 consacré aux femmes poètes ( et non poètesses, péjoratif et désuet, je suis entièrement d'accord avec Jean-Pierre Siméon), ce recueil offre un formidable panorama des auteures francophones contemporaines.



C'est un vrai régal de découvrir la grande variété des textes et des thèmes. Bien sûr, tout ne m'a pas plu. M'a interpellée , oui. Parmi les cinquante-sept femmes qui s'expriment ici, présentées par ordre alphabétique, beaucoup m'étaient connues, mais pas toutes. Ainsi, j'ai lu avec curiosité et plaisir les poèmes de la roumaine Linda Maria Baros ou de la belge Virginie de Lutis.



Une autre femme poète que je ne connaissais pas, Patricia Castex Menier ironise avec le titre de son poème " Il y-a-t-il une poétesse dans ce livre?" . J'ai beaucoup aimé son texte en clin d'oeil, dont voici un extrait:



" poétesse

fi! le mot est trop laid



écrivaine

la chute est bien rude



femme poète

mais alors elles sont deux



femme de plume

sans S s'il vous plait

pour éviter le truc et le boa



femme de lettres

mazette! femme de l'être "...



Ce qui compte, dans ce recueil, c'est de donner simplement la place qui revient à toutes ces femmes, créatrices de poésie.







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Terre énergumène et autres poèmes

J'avais acheté ce recueil , sans le savoir, peu de temps avant la mort de Marie-Claire Bancquart, en février de cette année. Mon approche de cette femme poète est particulière car je l'ai d'abord connue en tant que romancière. J'avais beaucoup apprécié " Photos de famille". Elle a pourtant très régulièrement publié des poèmes et a eu de nombreux prix dans ce domaine.



Les textes s'étendent de 1994 à 2009. Le mot " terre", comme ici, apparaît dans plusieurs titres de ses publications. C'est dire si l'attachement aux racines, au concret de la nature est profond. Entrer dans l'univers de l'auteure n'est pas facile: les images sont complexes, le vocabulaire riche, les alliances de mots souvent étonnantes, voire peu compréhensibles parfois. Ce sont des poèmes qu'il faut lire et relire, afin de s'en imprégner. Se dégagent alors une puissance d'expression, un lien intense à l'univers, qui nie même l'acte d'écrire :



" Dans les nervures d'un chêne

dans l'odeur profonde des truffes

je m'en vais faire un atelier de désécriture."



Pour avoir connu très jeune la maladie, l'auteure évoque souvent la mort, inéluctable, l'impermanence, la fusion des choses et de l'humain:



" Les choses

tournent regard vers nous

qui méritons lentement leur tendresse."



C'est une poésie exigeante, ancrée dans le monde, qui s'offre à nous. Découverte intéressante.



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Cent ans passent comme un jour : Cinquante-..

J'ai trouvé ce recueil ( publié en 1997) dans une boutique de livres d'occasion. le titre est bien sûr une citation d'Aragon, puisqu'il s'agit, Marie Etienne nous l'explique dans la préface, d'écrire autour de lui: " Jouons avec vos mots, faisons les nôtres ". Je pense que cette démarche aurait plu au poète, qui dédiait souvent ses textes à d'autres auteurs. Et c'est aussi un clin d'oeil à ce centenaire écoulé depuis sa naissance, en 1897.



Cinquante-six poètes ont donc participé à cet écho collectif aux mots d'Aragon, qui apparaissent en italiques, mais ne sont pas toujours utilisés, chacun faisant ricocher à sa façon son ressenti aragonien.



Le mien est mitigé : certains textes, notamment ceux de Xavier Bordes , de Martine Broda, de Nedim Gürsel ( un auteur turc que je ne connaissais pas, une biographie est heureusement donnée à la fin), m'ont beaucoup plu. Par contre, pour d'autres, soit je les ai trouvés hermétiques, soit ils m'ont paru bien éloignés du sujet, ou sans intérêt.



C'était prévisible car confier à tant d'auteurs ce " jeu" donne forcément un résultat hétéroclite. On trouve un extrait de pièce de théâtre, de la prose qui ressemble à un journal intime, mais évidemment surtout des poèmes. C'est original, déroutant car manquant d'unité. A tenter, peut-être...



Je conclurai avec ces mots d'Andrée Chedid:



" Des incendies de l'Histoire

de l'absence enténébrée

Emerge la voix d'Aragon

Sacre de l'avenir et de la parole

Evoquant Paris son Paris

Notre ville

Sa poésie"
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Photos de famille

Je ne connaissais pas du tout cette auteure , qui a essentiellement écrit de la poésie.Son univers est très particulier, le ton original.



On est sensible au personnage principal, en quête d'un vrai père, qui se révèlera décevant, lorsque enfin, elle le retrouvera.Sa dureté même, je la comprends.



Ce qui est m'a surtout attirée,, c'est l'évolution intérieure de Germaine,qui au fil de ses crises, découvrira enfin, in extremis, l'amour auprès de sa mère, qu'elle a reniée si longtemps.



J'ai beaucoup apprécié les réflexions intérieures de l'héroïne, les notations justes, parfois philosophiques de l'auteur sur l'itinéraire d'une jeune fille, amoureuse imaginaire d'un père rêvé, ne correspondant en rien à la réalité.



Il y a parfois un tourbillon de mots ( surtout lorsque Germaine connait une dépression) , à la fois métaphysique et poétique qui surprend, charme et fait réfléchir.



Une découverte intéressante.
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Ecrivains fin-de-siècle

Cette anthologie donne un bon aperçu de l'époque fin-de-siècle. Le choix des oeuvres dont les extraits sont cités me semble intéressant. Pourtant, on reste un peu sur sa faim, avec l'envie d'en savoir un peu plus sur chacune des oeuvres.

Difficile de s'en tenir à un chapitre de roman ou d'une courte nouvelle.

De plus j'ai du mal à dissocier la littérature de cette époque de son contexte culturel. J'y associe malgré moi des peintures, sculptures, architectures ce qui permet de mieux comprendre les oeuvres choisies.

Quoiqu'il en soit, cette anthologie reste une bonne façon de s'initier à la littérature de cette époque.
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Couleurs femmes : Poèmes de 57 femmes

Recueil de poésies à l'occasion du printemps des poètes 2010 où le thème était la femme.
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Terre énergumène et autres poèmes

Marie-Claire Bancquart est, en autre, une poétesse née dans l’Aveyron en 1932 et morte en février 2019.

Atteinte de tuberculose osseuse dans l’enfance puis à l’adolescence, elle lit énormément. La maladie, la présence en embuscade de la mort traversent ses œuvres.

Sa prose, je la trouve austère. Peut-on vivre dans un corps emmuré ? Dans son esprit naissent des ciels d’éternité. La nuit massive n’est jamais loin. C’est une poésie d’exil. Abolition d’un corps dont les frontières sont floues. Des odeurs de pourrissement. L’écriture lui permet d’exorciser sa douleur. C’est une cartographie de la vie.

Sa prose me plonge dans une impasse esthétique.

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Couleurs femmes : Poèmes de 57 femmes

Couleurs Femmes est un recueil de poèmes écrits par 57 femmes. Idéal donc pour découvrir de nouvelles autrices et pour s'initier à cette poésie trop souvent méconnue. Ce livre ne prône pas une poésie féminine, il offre simplement une visibilité marquée à ces femmes trop souvent oubliées et mises de côté. Forcément ça ne pouvait que me plaire, puisque c'est un peu ma quête personnelle...



Voici quelques noms qui m'ont particulièrement touchés : Maram al-Masri, Sylvia Baron-Supervielle, Marie-Claire Bancquart, Tanella Boni, Fabienne Courtade, Marcelle Delpastre, Hélène Dorion, Chantal Dupuy-Dunier, Sylvie Fabre G. entre autres... Je les garde dans un coin de ma tête afin de les lire et de les découvrir plus complètement, plus intimement.



Ce recueil propose une belle variété de sentiments et de thématiques : l'amour manqué ou partagé, l'engagement social et libertaire, la solitude d'une vie, l'injustice criante du monde, la nature et sa beauté, la vie qu'elle soit éclatante ou cruelle, l'impermanence du corps...



Ce fût une belle lecture, parfaitement adaptée pour moi qui n'y connait pas grand chose en poésie. J'ai donc pris le temps de me délecter de tous ces mots, de les lire à haute voix pour les entendre vibrer.
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Les tarots d'ulysse

Ulysse retrouve à Ithaque une Pénélope vieille et assommante. La romancière imagine qu'il reprend son errance, mais cette fois à travers le temps, en une suite de réincarnations, selon les rites initiatiques du tarot, pour arriver enfin à Paris à la fin du vingtième siècle. Une étonnante érudition alliée à un humour toujours en éveil. Livre brillant mais d'un accès parfois difficile.



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Une femme sans modeles

Délicieux, suranné, actuel...



Délicieux car d'un style agréable, simple et vivant. La forme est intéressante : Charlotte, la narratrice, raconte son histoire, celle d'une femme qui a choisi de se démarquer du devenir habituel d'une femme de sa condition, et en même temps, commente cette histoire par une "lettre" adressée à son amour (cette partie est en italique dans le texte; les deux parties s'entremêlent dans le livre).

Suranné car l'époque est à la fois lointaine (un petit siècle): corset, éducation différenciée du frère et de la soeur, pas d'études "sérieuses" pour les femmes qui restent à la maison, pas de droit de vote, pas de pantalon...

Actuel car beaucoup de choses sont transposables...



Une femme sans modèles, c'est aussi la difficulté de se construire quand on n'a que des "exemples à éviter".
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Couleurs femmes : Poèmes de 57 femmes

Des poèmes à picorer pour s'échapper du temps du quotidien et s'autoriser quelques minutes à rêver sur les mots...
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Terre énergumène et autres poèmes

Paru peu avant sa disparition le 19 février, un magnifique ensemble de trois recueils, dont Terre énergumène (Castor astral, 2009), retrace son parcours. Et consacre cette poésie, charnelle et méditative. Une ­« célébration du vivant », farouche et obstinée.
Lien : https://www.lemonde.fr/cultu..
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Terre énergumène

Des poèmes ancrés dans le corps, socle récurrent de l'écriture poétique de Marie-Claire Bancquart; des poèmes qui clament un refus, une résistance, une révolte -contre la mort notamment- mais célèbrent aussi l'amour, la vie, les mots, dans une tension forte entre désarroi et ouverture au monde.

Jaillissent à la lecture de ce recueil un tempo rapide, une vigueur battante qui communiquent de l'énergie, nous confrontant certes au vide, à l'absence, à l'énigme mais aussi à la saveur du monde et des choses, à une ouverture consentie aux autres et à l'extérieur.





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Couleurs femmes : Poèmes de 57 femmes

Printemps des poètes 2010
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Terre énergumène

Marie-Claire Bancquart dit la difficulté de vivre, la menace de la mort. Elle dit la fragilité, la vulnérabilité de la vie à travers les plus petites choses, dans lesquelles se loge pourtant le monde tout entier et qui révèlent sa beauté, sa saveur. Présente à son corps, les pieds sur terre, elle semble se raccrocher à la matérialité des choses et du vivant : un morceau de savon, un fruit, une pierre, un insecte, une fleur, une table. Elle apprend humblement à « vivre avec le provisoire », à « [multiplier] le présent ».



Le plus beau texte est pour moi « Mais les oiseaux entendent ». Déambulant dans Paris, la poétesse regarde les passants, leurs corps, ces « rois gris » pourtant capables d’aimer et de rêver. Tout, les choses et les êtres font enfin corps, partagent le même royaume. Les autres sont invités.

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Ecrivains fin-de-siècle

Beaucoup y sont, même si comme à l'ordinaire, ce sont surtout des hommes. Ça fatigue à force !
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