Marie-Claude Cassegrain

Ce roman ne m’a donné envie de connaître davantage l’écrivaine.

La personnalité tout en nuances des personnages, si imparfaits et donc si humains avec leurs qualités et leurs défauts est intéressante mais aucun d’entre eux n’est attachant. Ils naviguent entre Paris, Cabourg et Deauville, dans des appartements luxueux, vivent dans leur monde clos et font preuve d’un égoïsme rebutant.

Si la douce Muriel semble charmante au début du roman, les réflexions qu’elle se fait sur elle-même pendant son échappée à Trouville laissent deviner une femme vaniteuse qui se voit comme raffinée, délicate, distinguée et élégante et qui est intolérante et dédaigneuse, qui déplore les tenues vestimentaires des jeunes « l’abandon de certaines valeurs fondamentales » (fondamentales selon ses propres valeurs), qui méprise la population «du sentier», envahissante à Deauville et la fréquentation des lieux par la populace. Mais la même Muriel se prépare à «gueuletonner», utilise en pensée des mots tels que «beauf» et se dit «Te voilà mal partie, ma cocotte !» ; pas si raffinée qu’elle le croit, la Muriel !

Je n’ai pas aimé le vocabulaire approximatif. Par exemple : l’utilisation trop fréquente et parfois inadéquate du mot «Nonobstant». Ou encore l’expression peu élégante «botter en touche» déformée et utilisée à plusieurs reprises sous la forme de : «débotter en touche» ou «dégager en touche». Il existe d’autres mots pour exprimer une dérobade (esquiver, éviter, répondre par une pirouette…).

De même, le verbe «s’approprier» est utilisé abusivement : Ghislaine regrette de ne pas pouvoir s’approprier Maxence. Ghislaine se félicite que sa fille se soit approprié l’éducation dispensée par sa mère et autres appropriations…

De grosses fautes m’ont dérangée dans ma lecture. Le texte a peut-être subi des dommages lors de la transcription de la version papier à la version numérique.

Un camaïeu de personnage en demi-teintes, voilà ce que nous propose Marie-Claude Cassegrain dans son roman « Un camaïeu de gris et de beige ».

C'est au détour d'un repas organisé par Lorraine et Gérald dans leur maison de campagne à Cabourg que nous découvrons une bande d'amis. Ceux-ci se ressemblent par leur âge (la cinquantaine accomplie), leur niveau social (la haute bourgeoisie) et leur réussite professionnelle. Cependant, ils divergent assez sur le plan familial et sentimental.

Nous allons nous attacher au personnage de Maxence, avocat talentueux, mais veuf, qui se reconstruit difficilement. Lors d'une promenade dans les dunes, il rencontre Muriel, une femme solitaire, de qui il va rapidement tomber amoureux. Paradoxalement et parallèlement, il entame une liaison très charnelle avec Ghislaine, une séduisante provocatrice rencontrée lors de la soirée. Quant à Françoise et Bernard, ils forment un couple uni et stable, mais tous deux se préparent à affronter la maladie qui frappe Bernard. En ce qui concerne Gérald, sa mise en examen pour fraude et détournement va faire éclater sa carrière, son couple et sa famille (car les enfants de Gérald et Lorraine, « adulescents », jouent également un rôle dans cette histoire, notamment lorsque la fille de Gérald se met en tête de séduire Noël, tout juste divorcé).

Tous ces personnages sont bien décrits et assez crédibles. La manière dont ils réagissent est empreinte d'authenticité. On ressent les besoins de chacun à une étape particulière de leur vie, avec tous les aléas et les contraintes imposée par le boulot, la famille, les amis, la société.

Ce que je regrette, ce sont les longueurs et cette diversité de personnages qui empêche que l'on s'attache à l'un d'entre eux en particulier.

Vous l'avez compris, il ne s'agit pas d'une histoire, mais de plusieurs histoires qui se chevauchent, s'entrecoupent, se croisent, comme dans la vraie vie en somme.


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Des personnages bien décrits mais des longueurs dans ce roman.

Beaucoup de personnages, ce qui fait qu'il ne s'agit pas vraiment d'une histoire mais de plusieurs qui se croisent. Cela manque un peu de rythme et aurait gagné à être écourté.

En fait, un livre trop simple et une lecture trop rapide !