Les chemins de Marie Colmont.
Quel drôle de goût ! pense-t-elle tout haut. Suis-je arrivée à la mer ? Elle est si vaste, si agitée, si inquiétante !
Je me sens toute triste et perdue ! Comment revoir mon joli nuage ?
- Attends, aujourd’hui il va faire très chaud ! lui répondent les autres gouttes d’eau.
Michka s'en allait dans la neige en tapant des talons.
Il était parti de chez lui ce matin-là, comme le jour commençait de blanchir la fenêtre ; de chez lui, c'est-à-dire de la maison d'Elisabeth, sa jeune maîtresse, qui était une petite fille impérieuse et maussade.
Lui, c'était un petit ours.
En peluche.
Avec le dessous des pattes en velours rose, deux boutons de bottine à la place des yeux, trois points de laine à la place du nez.
C'est ce soir que chacun doit faire une bonne action, c'est ce soir que chacun doit aider son semblable, secourir les malheureux, réparer les injustices...
Et Marlaguette regardait souvent vers le fond des bois, avec son doux sourire, songeant à cette grande bête de loup, qui, pour l'amour d'elle, avait accepté pendant des jours de mourir de faim...
Voilà Pauv' Coco dans les herbes, qui pleure et qui se lamente.
S'il avait des bras, il se donnerait bien des gifles, pour s'apprendre à être si bête, si nul, si... Mais il n'a pas de bras, et doit se contenter de pleurer en dedans, avec son pauvre petit cœur tout gros d’œuf qui ne sert à rien.
Il était parti de chez lui ce matin-là, comme le jour commençait de blanchir la fenêtre ; de chez lui, c'est-à-dire de la maison d'Elisabeth, sa jeune maîtresse, qui était une petite fille impérieuse et maussade.
Lui, c'était un petit ours.
En peluche.
Et Marlaguette regardait souvent vers le fond des bois, avec son doux sourire, songeant à cette grande bête de loup qui, pour l'amour d'elle, avait accepté pendant des jours de mourir de faim...
En peu de temps, le loup redevint fort et beau. Mais il ne tuait maintenant que lorsqu'il avait faim et jamais plus il ne mangea de petit enfant. Parfois, de loin, entre les branches, il voyait passer la robe claire de Marlaguette et cela lui faisait à la fois plaisir et tristesse. Et Marlaguette regardait souvent vers le fond des bois, avec son doux sourire, songeant à cette grande bête de loup qui, pour l'amour d'elle, avait accepté pendant des jours de mourir de faim...
Michka s'amusait comme un fou ; s'il était resté, sage petit joujou, dans la maison d'Elisabeth, aurait-il jamais connu une nuit pareille ?
Elle s'appelait Marie-Olga, mais on disait Marlaguette pour faire plus court et aussi plus gentil.
Un jour qu'elle était allée cueillir des champignons dans les bois, une grosse bête sauta sur elle et l'emporta pour la manger...