Citations de Marie Corelli (16)
Pour détester quelqu’un, il faut l’avoir aimé.
Pour citer Clément MAROT, ‘Tout vient à point à qui sait attendre’. La justesse de l’aphorisme tient à deux petits mots : « qui sait ». Tout se réalise pourvu que l’on sache patienter, je le savais. Et j’avais patienté. Ce qui représentait tout pour moi, ma vengeance, finit par venir à moi.
Oui, j'avais aidé au mieux tous ceux qui ne m'avaient pas trahi. Je m'étais acquitté de ma dette envers Vincenzo, juste retour de son affection et de sa loyauté. le reste de ma route était libre. ne me restait plus rien à faire d'autre que l'acte qui réclamait à cor et à cri d'être accompli. La vengeance, tel un fantôme qui attire dans ses filets m'avait guidé pas à pas durant nombre de jours et de mois, longs cycles de souffrance. Mais à présent, elle s'arrêtait, me faisait face, et, avec ses yeux injectés de sang tournées vers mon âme, m'enjoignait de frapper. (p.356)
Tout se réalise pourvu que l'on sache patienter, je le savais. Et j'avais patienté. Ce qui représentait tout pour moi, ma vengeance, finit par venir à moi.
J'étais à I'origine, d'une grande vulnérabilité, sans quoi ma femme et mon ami ne m'auraient pas dupé. Mais à présent, la force qui oeuvrait en moi était celle d'un démon. Ma main s'était déjà agrippée à deux vies indignes, et n'avais-je pas fait le serment de ne "jamais faiblir, de ne jamais renoncer" tant que je ne serais pas vengé ? Le ciel et la terre m'étaient témoins que j'avais pris cet engagement qui m'obligeait à aller jusqu'au bout.
Mais je ne demande pas que l’on ait pitié de moi. Je n’en ai nul besoin. J’ai puni les coupables, et ce faisant, j’ai souffert plus qu’eux.
- J’avais raison, se vanta-t-elle, victorieuse. Je crois que vous seriez prêt à mourir pour moi !
Je me penchais au dessus d’elle. Mon souffle accéléré soulevait ses mèches blondes.
- Je suis mort pour vous, déclarai-je. J’ai tué celui que j’étais autrefois pour vous.
La vengeance, tel un fantôme qui attire dans ses filets, m’avait guidé pas à pas durant nombre de jours et de mois, longs cycles de souffrance. Mais à présent, elle s’arrêtait, me faisait face, et, avec ses yeux injectés de sang tournés vers mon âme, m’enjoignait de frapper.
J’avais pitié de lui alors même que je me réjouissais de le torturer. Il souffrait à présent comme j’avais souffert. Il était dupé comme j’avais été dupé. Et chaque frémissement de son visage crispé et de son corps tourmenté me provoquait de la satisfaction. Chaque instant de sa vie était désormais un tourment.
- Ne connaissez-vous pas la légende au sujet de la soudaine survenue d’un silence au beau milieu de réjouissances ? Un ange passe et accorde sa bénédiction.
- Cette histoire est plus ancienne que l’église, observa le chevalier Mancini. C’est une théorie caduque, étant donné que nous avons tous cessé de croire aux anges. À la place, nous les appelons « femmes ».
- Bravo, mon vieux gaillard, s’enflamma le capitaine de Hamal. Je partage votre point de vue, à ceci près que vous pensez que les femmes sont des anges. Je les associe plutôt à des démons. Mais il n’y a qu’un pas entre les deux ?
Nombre des misères de l’homme naissent de cette manie qu’ils ont de regarder en arrière ou de se tourner vers l’avenir, donc de ne jamais vivre pleinement dans le présent.
Quelle importance que le visage change, tant que le cœur reste authentique ?
Elle serait devenue une femme. Et après ? Quel destin attend généralement même les meilleures des femmes ? La tristesse, la douleur, les petits tracas, les désirs inassouvis, les objectifs non atteints, la déception d’une vie imparfaite et entravée.
N'étais-je donc plus que le fantôme infortuné de celui que j'étais auparavant, condamné à revenir d'outre-tombe pour assister, impuissant, à la perte et au ravage de tout ce qui m'avait été légitime et précieux ?
Et si la geôle dans laquelle vous avez relégué votre cher regretté ne disposait pas de portes aussi closes que vous l'imaginiez naïvement ? Et si l'épais cercueil était éventré par des doigts frénétiques ? Et si votre ami défunt ressuscitait, tel Lazare, pour tester votre affection ?
La haine est aussi peu loquace que l'amour.