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Citations de Marie-Hélène Lahaye (21)


Ces atteintes à l’intégrité physique et à la dignité humaine sont au cœur même de la manière dont notre société organise les naissances
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Comme pour toutes les violences faites aux femmes, de puissants mécanismes de réduction au silence oeuvrent pour faire taire les victimes et maintenir en place un système de domination masculine. À l'instar du viol, la dénonciation des violences obstétricales conduit à un renversement des responsabilités, en transformant la victime en coupable et l'agresseur en victime.
La honte et la culpabilité sont les sentiments que bon nombre de femmes ressentent à l'idée d'évoquer les atteintes à leur corps et à leur sexe, ce qui constitue un premier obstacle pour briser le silence.
L'incompréhension et le déni de l'entourage en sont un deuxième.
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En d'autres termes, en France et en Belgique, une césarienne sur deux est inutile.
Si le ratio bénéfices/risques de cette technique n'est pas évident pour les femmes en bonne santé, ses avantages sont néanmoins limpides pour les médecins.
Tout d'abord bon nombre d'obstétriciens, qui sont des chirurgiens n'ayant pour la plupart jamais vu le moindre accouchement naturel, ont un penchant plus marqué pour le maniement du bistouri que pour le soutien émotionnel d'une parturiente pendant de longues heures de travail.
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Face à la mort brandie par les médecins comme seule rhétorique, j’ai fait le choix de répondre par une argumentation basée sur la science
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Ce fonctionnement fordiste permet aussi de réduire le personnel hospitalier au minimum et de maximaliser l’utilisation des salles de naissances en gérant la rotation optimale des femmes dans celles-ci
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Les futures mères abordent dès lors leur accouchement telles des oies blanches, en se rendant à la maternité comme leurs arrière- grands-mères pénétraient dans la chambre nuptiale, en se remettant corps et âme entre les mains d'une autre personne. Il y a lieu de mettre fin à ce règne de l'ignorance.
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L'intérêt médical des touchers vaginaux est également sujet à controverse. Leur but est de déterminer l'ouverture du col de l'utérus. Fort bien. Et l'équipe médicale va consciencieusement évaluer cette mesure au regard d'une norme établissant que le col de l'ensemble des femmes doit s'ouvrir à une vitesse de 1 cm par par heure. La médecine est formidable parce qu'à partir de données biologiques éparses, totalement aléatoires et soumises à des variations individuelles considérables, elle arrive à déduire une vitesse optimale correspondant à un chiffre rond. La moyenne aurait pu être, par exemple, de 1,67 cm en cinquante-trois minutes, mais non, l'obstétrique a ceci de magique qu'elle aboutit au chiffre « un ». Un centimètre en une heure. C'est facile à retenir.
La réalité est pourtant très différente puisque durant un accouchement, l'ouverture du col n'est pas linéaire.
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Comme pour toutes les violences faites aux femmes, de puissants mécanismes de réduction au silence oeuvrent pour faire taire les victimes et maintenir en place un sytème de domination masculine.
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Je choisis dès lors de défnir la violence obstétricale comme: tout comportement, acte, omission ou abstention commis par le personnel de santé, qui n'est pas justifié médicalement etlou gui est effectué sans le consentement libre et éclairé de la femme enceinte ou de la parturiente.
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L'obstétrique s'est construite sur une culture misogyne basée sur le mythe de la dangerosité des femmes. Elle est également le bras armé d'une politique patriarcale les réduisant à de simples enveloppes charnelles à utiliserà loisir pour la gestation des populations futures, et à éventrer pour simplifier leur venue au monde.
La question des droits des femmes pendant leur accouchement est indissociable de celle de leurs droits sexuels et reproductifs. Elle est, à ce titre, un combat éminemment féministe.
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En ce début du XXIeme siècle, il serait temps que l'obstétrique abandonne ses dogmes sexistes et ses croyances racistes afin de rejoindre la Science. Mon propos n'est pas d'incendier les hôpitaux ni de forcer les futures mamans à accoucher seules entre une fosse aux ours et une volière aux perroquets, mais plutôt d'inciter le monde médical à respecter le corps des femmes et leur capacité intrinsèque à donner naissance. À l'instar de la prudence à l'égard des animaux mettant bas, les médecins devraient faire preuve de la plus grande réserve, et n'intervenir qu'en cas de nécessité vitale, de pathologie ou sur demande particulière de chaque femme. Dès lors, il y a lieu de revoir de fond en comble le métier des obstétriciens et des sages-femmes, à commencer par leur formation. Par exemple, en remplaçant l'entraînement dans les hôpitaux aux touchers vaginaux aussi inutiles qu'intrusifs, par l'observation des mammifères lors d'un stage dans un zoo.
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Ce phénomène a été amplement documenté par la littérature scientifique qui a comparé le monitoring en continu et l'auscultation intermittente au cours de laquelle le soignant écoute le rythme cardiaque du foetus toutes les vingt à trente minutes à l'aide d'un petit appareil semblable à un stéthoscope (doppler). Les résultats sont sans appel : il n'y a pas plus de mortalité fœtale avec l'auscultation intermittente qu'avec le monitoring en continu, mais beaucoup moins d'extractions instrumentales et de césariennes.
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Toutes ces demandes, parce qu’elles proviennent de la personne concernée au premier chef parce qu’elle va vivre, sont légitimes et respectables et doivent être pleinement entendues
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Il est temps de mettre au grand jour les violences subies derrière les portes des hôpitaux et considérer que cette question ne se résume pas à la stricte relation médicale entre une patiente et un obstétricien
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La situation de I'accouchement à domicile est encore plus catastrophique en France. Depuis l'arrêt Perruche, le montant des assurances professionnelles pour les soignants a décuplé. Pour s'assurer, les sages-femmes accompagnant les accouchements à domciile doivent débourser environ 25 000 euros par an, c'est-à-dire une grande partie de leur rémunération annuelle. Ce montant est le celui payé par les obstétriciens, alors que ces derniers ont la possibilité de recevoir une aide à la souscriptionde cette assurance par la Sécurité sociale sous réserve d'être accrédités par la HAS pour leur adhésion et participation à une association de prévention et de gestion des risques (« Gynerisq »). Cette aide à la souscription peut couvrir jusquà la moitié de leur assurance. Cette aide est réservée aux médecins et n'est pas ouverte aux sages-femmes. Les gynécologues obstétriciens ont par ailleurs un salaire nettement supérieur à celui des sages-femmes, ce qui rend aisé le payement du solde de leur assurance.
Imposer un tel montant d'assurance pour les sages-femmes est d'autant plus absurde que ces dernières n'accompagnent que des grossesses à bas risque, ne posent aucun acte de chirurgie et passent le relai à un obstétricien et une une équipe médicale au moindre signe de complication.
Malgré les nombreuses interpellations, aucun responsable politique n'a voulu faire le moindre geste pour remédier à ce problème. L'Ordre des Sages-Femmes lui-même se range dans le camp de l'Etat et des assureurs en poursuivant, jusqu'il y a peu, les sages femmes incapables de payer un tel montant.
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En effet, pour toute personne baignant dans une culture patriarcale, il est difficilement imaginable que le sexe féminin puisse fortement se distendre sous l'effet d'un cocktail hormonal produit pendant l'accouchement (exactement comme la peau du ventre l'est durant la grossesse). Il est encore plus inconcevable qu'un vagin ait la même capacité à se décupler en volume qu'un pénis, voire à le dépasser sur ce terrain.
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Les conséquences de l'épisiotomie ressemblent pour beaucoup de femmes à celles de l'excision : douleurs intenses pendant plusieurs semaines, perte d'estime de soi, souffrance pendant les relations sexuelles, chute de libido, dépression. Pour justifier cette pratique cruelle, le monde médical a d'abord invoqué la protection du bébé.
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Paradoxalement, et contrairement au discours prônant la médicalisation outrancière comme bouclier contre la mortalité en couches, les complications fatales directement liées à l'accouchement n'ont que peu diminué au cours des 60 dernières années Aujourd'hui, les hémorragies de la délivrance (2 décès pour 100 000 naissances) et les complications obstétricales (2,5 pour 100 000) restent les deux principales causes de décès pour les 10 femmes sur 100 000 qui vont mourir entre le début de leur grossesse et les 42 jours qui suivent leur accouchement. En outre, dans ces sanctuaires protecteurs que sont censés être les hôpitaux, plus de la moitié des décès sont le résultat de soins non optimaux, c'est-à-dire non conformes aux recommandations de pratiques et aux connaissances actuelles, selon l'INSERM.
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Les médecins traquent le moindre signe discordant par rapport à un idéal-type dans le but d'éviter un désastre. Cela se traduit dans les protocoles hospitaliers qui déterminent des actes à poser si un accouchement ne se déroule pas selon un schéma rigide et chronométré. Ces protocoles ne respectent bien souvent pas les recommandations issues des résultats de recherches scientifiques. La France est d'ailleurs le pays encourageant le plus cette perception de l'accouchement comme un événement intrinsèquement risqué et dangereux, puisque c'est le seul pays au monde où l'accouchement n'est considéré comme normal qu'a posteriori,
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"L'Homme est la seule espèce où les mâles tuent leurs femelles", disait I'anthropologue Françoise Héritier, en référence aux meurtres conjugaux et autres fémicides.

J'ajoute : "L'Homme est la seule espèce qui torture ses femelles au moment où elles mettent leurs petits au monde"
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