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Citations de Marie Nocenti (27)


Les indiens peuvent vivre dans la pauvreté, mais une pauvreté digne, pas dans cette misère dégradante, humiliante qu'ils subissent au quotidien. Il reste tant de chose à faire, tant de combats à mener pour retrouver l'honneur et la dignité qui vont de pair avec de bonnes conditions de vie.
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Elle eut tellement honte d'avoir été violée, son corps souillé et ravagé par la brutalité de ces deux hommes, qu'elle appela la mort de tout son être, de toute son âme.
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Des événements terribles se produisent chaque jour dans le monde, emportant des êtres chers et laissant les survivants complètement démunis. Prisonniers du sablier du temps qui s'écoule inexorablement, nous sommes totalement impuissants face aux événements qui échappent à notre contrôle. Si nous ne pouvons défaire le passé, en revanche, nous pouvons agir sur notre avenir en choisissant parmi les différentes voies qui s'offrent à nous dans le futur. Car chacun est maître de sa destinée par les choix qu'il fait à chaque instant de sa vie.
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La grande majorité des humains était d'incroyables égocentriques qui n'aspiraient qu'à s'épancher sur leurs petites personnes et il était facile de détourner leur attention de ses problèmes personnels. Très peu d'entre eux faisaient preuve d'une véritable empathie et la plupart du temps les questions étaient purement posées par curiosité.
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Car, de son avis, le suicide n'était pas un acte de lâcheté. Au contraire, il fallait un immense courage pour passer à l'acte et dépasser ce moment fatidique, irrémédiable, où il n'y a plus de retour en arrière possible. Où tout bascule dans l'obscurité.
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Que représente donc la mort pour quelqu'un qui n'est plus que l'ombre de lui-même ? Qui a perdu ce qu'il avait de plus cher et qui n'a plus rien à quoi se raccrocher ? Qui est déjà mort car vidé de son essence vitale ?
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La jeune femme le regarda avec circonspection, interdite par sa réaction démesurée. Jamais dans ses pires moments, et il en avait eu sa part ces derniers mois, il ne s'était montré à ce point vulgaire. L'homme charmant et bien élevé qui avait jadis ravis son cœur s'était métamorphosé en une créature démoniaque crachant des mots orduriers dignes d'une scène de l'exorciste. Inquiète, elle préféra ne rien répondre. Il cherchait un moyen d'expugner sa hargne et elle faisait une cible facile dans le huis-clos de leur chambre.
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De hauts sommets enneigés couronnés de nuages blancs se profilent à l’horizon. La réverbération du soleil sur les pentes m’éblouit violemment tandis que je grelotte sous la morsure du froid vif à cette altitude. Je marche derrière une colonne de piétons vêtus d’une robe safranée laissant nue l’épaule droite, un tissu paprika savamment drapé sur l’autre bras. Leurs pieds sont chaussés de sandales en dépit des températures glaciales. Tous ont le crâne rasé. Je suis la dernière de la file et la seule femme du groupe, habillée en tous points comme eux. Transie de froid, je m’enveloppe plus étroitement dans l’étoffe rouge, ne laissant que mon visage à découvert.
La procession des moines bouddhistes gravit solennellement le sentier en lacets au son des instruments de musique et des mélopées de prières afin de rejoindre le temple situé au sommet de la montagne. Perché sur un promontoire rocheux, le monastère domine la région d’une hauteur vertigineuse et offre une vue à couper le souffle sur la chaîne himalayenne.
Tout au fond de la vallée, une rivière sinue entre les massifs arides, charriant ses eaux boueuses après une pluie diluvienne. Des champs cultivés en terrasses s’étagent sur les pentes de part et d’autre du ruban de vie, apportant la seule touche de couleur dans ce paysage rude.
Les poumons en feu, brûlés par l’effort et le manque d’oxygène à cette altitude, je peine à suivre la cadence, levant avec difficulté mes pieds gourds et mes jambes raidies par le froid. Au loin, des gongs tibétains retentissent de plus en plus fort, indiquant que nous approchons du but. Les vocalises gutturales des moines nous parviennent, dominant la musique des trompes, des tambours et des cloches. Le chemin cède subitement la place à des marches taillées dans la roche sur lesquelles trônent à intervalles réguliers des statues de Bouddha. Portée par l’énergie des chants liturgiques, je débouche sur la place principale en titubant de fatigue.
Le spectacle qui s’offre à ma vue me saisit d’une telle émotion que je ne peux retenir mes larmes. Construit en briques et en bois, le temple occupe toute la surface, coiffant la cime de la montagne qu’il prolonge en se fondant dans le paysage. Des guirlandes de drapeaux de prières multicolores suspendues entre les toits des bâtiments claquent dans le vent. Au sommet de son plus haut toit, de longues bannières colorées accrochées à un immense mât ondulent à la manière de serpents portés par les airs.
La procession pénètre dans le temple sans cesser de chanter. Par respect, je m’immobilise sur le seuil du sanctuaire réservé aux moines bouddhistes. Par la porte ouverte, j’aperçois les bonzes concentrés sur leurs prières, certains en méditation, d’autres entonnant leurs mantras avec des voix de gorge.
Un sentiment de paix profonde chasse mon épuisement et mes craintes. Je m’approche précautionneusement du bord du précipice, protégée par une barrière en bois qui court jusqu’au début du sentier. Le vide m’attire, mais je refuse de céder à la tentation. Au loin, la brume s’estompe peu à peu, laissant apparaître un arc-en-ciel de toute beauté. Prenant naissance sur les deux massifs montagneux qui se font face, il enjambe la rivière telle une arche ouvrant sur un autre univers.
Son apparition à cet instant précis de ma vie représente un symbole d’espoir et un signe de changement, preuve que mon esprit s’ouvre à la vérité, guidé par mon cœur. Trouverais-je un jour la paix intérieure ?
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Il n’y a pas de deuil plus difficile ni plus douloureux pour les membres de la famille qu’une disparition sans qu’aucun corps ne soit retrouvé.
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- Parfois, la vie nous oblige à faire des choix difficiles, qui mettent notre conscience à rude épreuve. Entre la peste et le choléra, le choix est trop souvent ardu, voire impossible, mais à partir du moment où il est dicté par ta volonté de faire le bien, tu n'as pas à regretter tes actes.
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Vivre avec Olivier au quotidien revenait à marcher sur une corde raide au-dessus d'un gouffre vertigineux sans aucun filet ni filin de protection. Épuisant, parfois terrifiant, l'exercice périlleux pompait son énergie vitale et minait sa force morale. Sur le long terme, sa capacité d'attention et sa réactivité s'émoussèrent, remplacées par une passivité et une résignation contraires à sa vraie nature. Ses pensées embrouillées se télescopaient dans une telle confusion qu'elle ne parvenait plus à raisonner clairement, engluée dans une dynamique relationnelle malsaine. De sorte qu'elle n'était pas en mesure de prendre conscience du processus de défense déloyal dont usait son mari, passé maître dans l'art de la manipulation psychologique.
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Alice l'écoutait d'une oreille distraite depuis la cuisine, attentive à ne pas faire brûler le repas qu'elle concoctait d'une main tremblante, le ventre noué par la crainte de dire ou de faire quelque chose qui lui déplairait. Un mot de travers ou un geste maladroit lui vaudrait systématiquement une remarque ironique ou un reproche désagréable teinté de méchanceté. De plus en plus souvent, il l'accusait d'avoir déplacé un objet qui avait disparu ou de l'avoir cassé, ce dont elle ne se souvenait jamais. La faute en revenait systématiquement au traitement médicamenteux qui l'abrutissait, du moins s'en persuada-t-elle. Toutefois, ses amnésies répétées empoisonnaient le quotidien et la faisaient douter à chaque instant de ses propres perceptions et de ses souvenirs, la plongeant dans un perpétuel désarroi. L'impression de marcher sur un fil tendu au-dessus du vide en permanence la vidait peu à peu de son énergie.
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Le regard orageux de son mari laissait présager une scène qu'elle n'était pas en mesure d'affronter, et encore moins de supporter en l'état actuel des choses. Semblable à une tempête tropicale, la fureur d'Olivier enfla subitement et emplit tout l'espace, assombrissant son beau visage plissé de colère. Ses yeux réduits à deux fentes insondables exprimaient tant de haine qu'elle en frémit d'effroi. Le voile d'amour qui occultait sa raison se déchira brutalement et la nature explosive de son compagnon lui apparut à cet instant avec une clarté effrayante. Ainsi qu'à l'approche d'un ouragan, l'air devint électrique, l'atmosphère s'épaissit, oppressant la jeune femme au point de manquer d'air.
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Engluée dans le mécanisme des punitions et récompenses qui semaient la confusion dans son esprit, Alice accueillait passivement les décisions de son mari.
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Si son esprit perturbé et fragilisé par son deuil récent refusa d'admettre ou de voir les évidences qui n'auraient pas manqué de sauter aux yeux de ses proches, son corps les exprima à sa manière. Sa silhouette élancée devint anguleuse, ses rondeurs fondirent comme neige au soleil, ses traits se creusèrent, et des ombres violettes cernaient perpétuellement ses yeux naguère brillants de vivacité.
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- Décidemment, tu n'as pas envie de comprendre ! Ou bien tu as décidé de jouer la gourde de service ! Alors je vais aller droit au but ! Choisis, Jade ou moi, mais certainement pas les deux !
- Il est hors de question que je choisisse entre vous deux ! Jade est mon amie et tu es mon mari !
- Je ne te laisse pas le choix, c'est elle ou moi, et tu te décides maintenant !
- Sinon quoi ?
- Sinon je pars dans la seconde et tu ne me verras plus jamais. Je t'en donne ma parole !
Sous le choc, Alice respira par à-coups à plusieurs reprises, cherchant son souffle comme un poisson hors de l'eau. Olivier s'était mis debout et la dominait de sa haute taille avec une détermination qui lui fit froid dans le dos.
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Confuse, Alice le fixa sans rien dire, de plus en plus déstabilisée par ses sautes d'humeur. En quelques minutes, l'amant tendre et passionné avait cédé le pas à un ouragan furieux, puis à un enfant penaud qui cherchait le pardon dans un acte de contrition. Elle eut beau essayer de reprendre le cheminement de ses pensées pour expliquer ces virevoltes émotionnelles en un laps de temps aussi court, elle ne parvint pas à cerner le personnage alors qu'elle pensait le connaître par cœur. Comme le silence s'éternisait, il revint à la charge, à la manière d'un boxeur qui travaillerait son adversaire au corps pour l'épuiser et abattre ses dernières résistances.
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Bien qu'Olivier revînt dîner régulièrement à la maison par la suite, Henri ne put se faire un jugement à son sujet. Directeur d'une agence de communication, le jeune homme jouissait d'un niveau de vie aisé, sans être riche. Habile orateur, il pouvait tenir une discussion tant sur la politique que sur l'économie ou l'actualité, et il affichait une assurance désinvolte en toutes circonstances. Pourtant, sans que jamais il lui eût donné matière à douter de ses véritables intentions, quelque chose en lui d'indéfinissable le mettait mal à l'aise. Malgré toutes ses qualités, il le trouvait trop poli, trop gentil, trop aimable, trop serviable, trop lisse, trop généreux, trop attentionné envers Alice pour être honnête. Dans ce monde rongé par la corruption, l'hypocrisie et l'appât du gain, de tels traits de caractères cumulés lui apparaissaient paradoxalement presque suspects. Par respect pour sa fille et sans preuve tangible, il choisit de garder ses impressions mitigées pour lui.
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Si encore il me frappait, me battait comme plâtre pour expurger la hargne qu'il porte en lui, sur lui, aussi lourde qu'un manteau de laine gorgé d'eau. Les coups laissent des traces, des ecchymoses, des marques qui finissent par s'estomper au fil du temps, avant de disparaître complètement sans laisser de trace qui puisse en témoigner. Alors que ses reproches acides me blessent telles des lames affutées, entaillent ma confiance en moi toujours plus profondément, des paroles insidieuses, douloureuses, indélébiles. Invisibles.
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Réduite à sa merci, Alice subit sa démonstration de mâle dominateur, honteuse d’éprouver du plaisir sous la force brute de ses caresses.
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