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Citations de Marie-Noëlle Delatte (17)


Nous étions jeunes et mon mari n’avait pas d’emploi fixe. Il pouvait aussi bien vendre des forfaits téléphoniques que des machines à café par correspondance. Il se débattait dans la vie comme un homme sans racine, un feu follet éperdu que les prédateurs les moins subtils repéraient de loin. Face aux échecs, il ne se remettait jamais en question, il accumulait seulement de la colère, une colère sourde d’homme humilié au plus profond de lui.
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Lorsque je serais grande, je cacherais ma beauté derrière mon intelligence. Ce serait pour moi le moyen d’exister plutôt que d’être visible comme une image trop colorée. Ce choix, je le découvrirais plus tard, allait faire ses propres ravages de façon détournée. En moi.

Avec le temps, je devins souriante comme une femme mariée, fière de la fierté de mon mari. Était-ce de l’amour ? Non, je le compris bien plus tard. En fait, ma présence lui permettait d’attirer l’attention sur lui. À bien y penser, il ressemblait étrangement à ces oisillons fébriles quand ils ouvrent leur bec grand comme un four pour recevoir de la nourriture.
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Elle faisait un étrange contraste avec moi qui entretenais mon besoin de passer inaperçue en m’habillant toujours en noir ou en gris, en bloquant mes longs cheveux noirs dans une queue-de-cheval et en cherchant le consensus en toute chose. Elle prenait son temps, je marchais vite. Elle éclatait de rire, je riais poliment. Elle attirait les regards, je les fuyais. Elle osait les couleurs, je cherchais la transparence. Elle était belle et s’en amusait. On me disait belle, je m’en contrariais. Elle faisait médecine, je faisais lettres. Tout semblait nous séparer. Pourtant, dès la fac, nous étions devenues les meilleures amies du monde. Notre complicité n’avait d’égal que nos différences. Elle disait aimer ma tolérance et ma capacité à m’adapter à tout.
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Aussi incroyable que cela puisse paraître, je dédiais toute ma vie au peu d’amour que Ray pouvait me manifester. J’arrivais même à me convaincre que j’étais une femme heureuse, aimée. Aimante. Je savais enfin ce qu’était l’amour, un mélange de sensations aussi délicieuses que détestables. Le meilleur et le pire en somme. Sur ce point, il n’y avait pas l’once d’un doute. J’appris donc à rire quand il me faisait rire, à gémir quand il se faisait jouir et à souffrir lorsqu’il me rejetait, me trahissait, me niait tout en m’efforçant de croire que notre vie était normale car finalement très loin des contes de fées. J’avais résolument basculé dans le douloureux monde des adultes. J’étais rassurée.
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Depuis l’enfance, je connaissais le pouvoir de ma beauté. Je voyais bien qu’elle créait un vif émoi autour de moi. « Elle est belle comme sa mère », disait fièrement mon père en soulignant le noir magnétique de mes yeux. « Elle a la grâce d’une elfe, le sourire troublant de la Dame aux camélias… Elle va faire des ravages, c’est sûr ! » Des ravages ? Cette façon mystérieuse et sans appel de me définir m’enfermait à mon insu dans un rôle que je ne voulais sûrement pas jouer. Comment éviter de « faire des ravages » si mon image me condamnait d’emblée à cela ?
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Ma vie a commencé par un mariage, un « oui » prononcé dans le dos de mon intuition. Étais-je amoureuse de l’homme qui était en train de devenir mon mari ? J’aimais ma famille, j’aimais mes études, j’aimais la mer et rêver, désormais, je m’engageais à aimer mon époux. J’avais l’impression qu’il me serait doux de cheminer à ses côtés, qu’au-delà de ce rituel qui nous invitait à faire comme les autres, à être comme les autres, à suivre les mêmes sentiers battus, une chose plus importante me liait à lui : la confiance.
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Elle aimait l’amour et ne s’en privait pas. Quand elle en parlait, elle disait qu’elle ne pourrait être la femme d’un seul homme. Elle me confiait dans son joli rire pétillant : « Te rends-tu compte à côté de quoi je passerais si je ne couchais pas avec les gars qui me plaisent ? Ce serait un vrai gâchis, pour eux et pour moi mais aussi pour le monde entier, car, au final, ça nous met de très bonne humeur ! »
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 Vivre est si sensationnel qu’il reste peu de temps pour faire autre chose. »

Emily Dickinson
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Je voudrais que le temps bondisse au-dessus des heures comme un cheval (...) Tu n’es pas malade, Victoria. Tu es une gazelle blessée. C’est l’amour qui peut te guérir, l’amour… - Une minute de souffrance dure beaucoup plus longtemps qu’une minute de plaisir. Je peux te dire aussi qu’une minute de tristesse est plus longue qu’une minute de joie. À nous de choisir la bonne minute !
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Ma vie a commencé par un mariage, un « oui » prononcé dans le dos de mon intuition. Étais-je amoureuse de l’homme qui était en train de devenir mon mari ? J’aimais ma famille, j’aimais mes études, j’aimais la mer et rêver, désormais, je m’engageais à aimer mon époux.
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Elle prenait son temps, je marchais vite. Elle éclatait de rire, je riais poliment. Elle attirait les regards, je les fuyais. Elle osait les couleurs, je cherchais la transparence. Elle était belle et s’en amusait. On me disait belle, je m’en contrariais. Elle faisait médecine, je faisais lettres. Tout semblait nous séparer. Pourtant !
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Marie-Noëlle Delatte
Les mourants servent à réveiller les vivants ma fille. Ils nous laissent leur absence pour mieux nous faire sentir notre présence.
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Marie-Noëlle Delatte
Certains choix ont le poids d’un karma. Étais-je responsable de ce qui allait arriver ? Pourquoi le destin nous invite-t-il parfois à prendre le chemin le plus escarpé, celui qui nous laisse exsangue au bord d’un gouffre quand le sentier d’à côté aurait pu se faire en chantant ? Je suis montée dans la voiture docilement, sachant que mon père se trompait, qu’il ne voyait pas ce que je voyais, qu’il ne sentait pas ce que je sentais, qu’il était tellement moins grand que le ciel.
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Marie-Noëlle Delatte
De ma banquette arrière, je la regarde. Ses longs doigts de violoniste caressent distraitement sa bouche, puis soudain, son regard s’éloigne, se perd, là où personne ne peut la rejoindre. Je la trouve belle quand elle flotte ainsi comme un ballon discret au-dessus d’une fête foraine.
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Marie-Noëlle Delatte
Mon cœur fait un bond à l’élastique. Mon père vient de m’appeler, ça y est, ils ont terminé leur jeu de parents, ils ont besoin de moi.
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Marie-Noëlle Delatte
Dans la vie, tout peut basculer d’une seconde à l’autre. Mes parents m’ont entraînée très tôt à cette réalité. Une seconde avant ils étaient inséparables, une seconde après, mon père faisait sa valise ; une seconde avant, il était fier de moi, une seconde après ma mère faisait un malaise ; une seconde avant j’étais un bébé choyé, une seconde après me voilà devenue une petite fille insupportable, à rectifier.
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Je rêve de sauter mon enfance comme on saute une classe.
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