Âgé de treize ans, Solal entre en 3e (avec un an d’avance). C’est l’année du brevet. La frustration de ne pas être dans la même classe que ses copains est compensée par la joie d’être dans celle de Sterenn, la fille qu’il observe à distance depuis quelques années. Même le fait d’avoir la pire prof du collège comme professeure principale ne peut ternir son bonheur.
Solal n’a jamais parlé avec Sterenn, mais comme tous les élèves, il sait que l’année précédente a été difficile pour elle. Il n’ose pas lui parler : elle fréquente le groupe des « popus », des ados de qui elle subit la mauvaise influence. Le hasard de l’ordre alphabétique les réunit pour préparer un exposé. En une demi-heure, le travail est fini et réussi. Alors que Solal cherche un prétexte pour revivre ce moment, sa camarade lui propose d’utiliser leur complémentarité. Elle a des facilités en langues et en français ; il excelle dans les matières scientifiques. Ils peuvent s’aider. Cependant, pour les protéger tous les deux, leur relation doit demeurer secrète. Tout les sépare, pourtant, ils nouent une amitié solide et sincère. Elle est accro au téléphone, lui n’en a pas et utilise celui de ses parents ; leur environnement amical n’a pas les mêmes préoccupations, leur univers familial est différent, mais ils se ressemblent plus que les apparences ne le suggèrent.
Dès le début du livre, nous apprenons que Sterenn s’est suicidée. Le récit se partage, alors, entre des chapitres « avant » et « après ». Dans ceux du passé, Solal raconte son bonheur de partager des moments inoubliables avec Sterenn. Avec lui, elle est elle-même. Hélas, elle ne s’autorise pas à partager ses peurs, ses doutes et ses peines. Dans les parties du présent, Solal se remémore leurs souvenirs et se débat avec son chagrin. Il ne peut confier l’immensité de sa peine, ni son sentiment de culpabilité, car personne ne connaissait l’intensité des liens qui l’unissaient à la disparue. Ils m’ont, tous les deux, fortement, émue. Cette histoire est belle et tragique. Ce sont des deux gosses attachants, mais pour l’une, la vie va s’arrêter brutalement. J’ai été bouleversée par son désespoir, qu’elle n’a pas pu dévoiler, et par la douleur de ceux qui l’ont connue.
Dans l’obscurité scintillent les fragiles étoiles est un roman très doux qui évoque, avec délicatesse et sensibilité, la difficile période de l’adolescence. Il montre le danger des réseaux sociaux, de l’effet de masse, de ce besoin de faire comme les autres ou de se distinguer, du harcèlement, etc. Il montre, aussi, la valeur de l’amitié, il rappelle ces souvenirs que l’on se fabrique pour la vie, le besoin de transgression et l’envie de rester, parfois, des enfants et non des adultes en devenir. Les personnages et les évènements sont d’une grande justesse. J’ai retrouvé une part de ma jeunesse. Cependant, ce qui m’a le plus marquée est de m’apercevoir que le comportement des adolescents résonnait avec celui que j’observe chez ma fille et avec ce qu’elle me raconte sur certains élèves. Dans son collège aussi, les populaires se regroupent et édictent les modes, les réputations, etc. J’ai très envie qu’elle lise ce roman, car il reflète ses préoccupations et les miennes. C’est un magnifique roman, aux messages percutants, énoncés avec tendresse et émotion. J’ai adoré.
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