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Critiques de Martine Rouhart (17)
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Les fantômes de Théodore

Charlie a l’habitude de rendre visite à son père Théodore à l’improviste. Un dimanche d’avril, elle trouve porte close. Théodore a disparu.



On suit dans ce livre les pensées de trois personnages, Charlie, la fille sensible, inquiète, altruiste. Puis il y a Paul le frère avocat plus terre à terre et surtout coincé dans une rancoeur enracinée envers son père qu’il connaît mal. Et enfin Théodore mais surtout les fantômes de Théodore.



C’est un très beau roman puisant sa force et sa beauté dans un entrelacs de vents poétiques, un roman qui dessine le portrait d’une famille en proie aux non-dits, à l’amour muselé, aux regrets, aux secrets.



Théodore reviendra rapidement dans l’histoire, il ne sera pas seul. Il sera accompagné d’un trésor que seul lui pourra en comprendre le prix sauf s’il décide d’accueillir dans ses bras ses enfants et d’entamer le chemin qui mène à la paix.



Parce que c’est ainsi, c’est vrai, c’est rare, c’est précieux, « Certains êtres se croisent, se donnent l’un à l’autre leur richesse en une fois, dans un grand souffle. »

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Au fil des pages

A la mort de Lily , Loïc son meilleur ami , hérite de ses livres , chez le notaire il fait ma connaissance de la soeur et de la fille de Lily qu'il n'a jamais rencontré .

Quelques jours plus tard , il va se retrouver chez lui avec les livres de son amie , et ressent le besoin de les lire , il va découvrir que les recueils qui lui sont légués , de nombreuses passages sont soulignés , annotés abondamment, comme si ils racontaient une histoire .

La vie de Loïc va être bouleversée par ces lectures , lui qui côtoyait Lily depuis plus de vingt ans , découvre une Lily différente , passionnée alors qu'elle était assez secrète .

Connait - on vraiment nos amis, même les plus proches , nos âmes soeurs ?

C'est une belle histoire d'amitié , d'amour à laquelle l'auteur nous convie , enfin pour être plus exact c'est d'une amitié amoureuse qui nous est contée , une amitié tissée de conservations sur les livres , n'est ce pas notre rêve à nous tous , amoureux des livres .

Le récit alterne avec des extraits des livres de Lily , tous des classiques .

C'est le premier roman de cette auteur belge Martine Rouhart qui dit que les livres l'ont toujours accompagnée .

Un livre écrit par une passionnée de livres , ça se sent tout le long du récit , une douce friandise ce livre sur le pouvoir des mots dans notre vie , un livre à lire un après - midi d'automne , près d'un chat de préférence .



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Puzzle

Marie est très liée à sa grand mère Alice , sa grand mère maternelle

Un jour au détour d'une conversation , Marie se rend compte qu'elle touche un point sensible , Alice n'évoque jamais son père , mort pendant la guerre , ni son frère ainé tendrement aimé qui a disparu du jour au lendemain lorsqu'Alice avait 10 ans , un double secret de famille , profondément enfoui , cadenassé

La grand mère aimante , si proche de sa petite fille n'a jamais fait le deuil de son passé , pire elle ressent encore de la haine , de la colère quand on essaye de parler de son père

N'est il pourtant pas un héros de la résistance ?

Mais pourquoi un père de famille entre - t - il dans la clandestinité ? , qu'est ce qui peut amener un homme ´ normal ´ à rejoindre le maquis .

Marie va se poser les questions , et se rendre compte que la vérité est différente pour chaque membre de la famille

Son questionnement douloureux va changer son regard sur les choses , Marie va affronter les secrets de famille et essayer de vivre en accord avec elle même , on ne peut empêcher le malheur de frapper à chaque génération mais on peut malgré tout prendre son destin en mains , en être responsable , c'est à ce prix que Marie retrouvera peut être pas le bonheur mais un apaisement , une lueur d'espoir

J'ai aimé ce livre qui parle de transmission , des secrets qui nous empoisonnent , de trahisons , de vengeances dues à des non dits , des malentendus .

Un beau livre sur les relations non idéalisées grand mère , petite fille .

Et ce petit plus qui m'a séduit ce roman se passe à Mons .

Pas vraiment un coup de cœur mais une lecture bien agréable d'une auteur belge , dont Puzzle est le deuxième roman

Un auteur à suivre ....

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Les fantômes de Théodore

Merci à Babelio pour l'envoi de ce roman dans le cadre de la masse critique.



Allons droit au but, ce petit livre est intéressant car il nous montre comment, pour une même situation, un même vécu, des personnes l'interprèteront de façon totalement différente en fonction de leur sensibilité et de leur façon d'être.

L'auteure nous confirme aussi que les secrets de famille peuvent être bien plus destructeurs que protecteurs. Savoir accepter son passé, guérir ou panser ses blessures, s'apaiser, avoir la force d'être résilient permet de commencer à voir la bouteille à moitié pleine et d'aller de l'avant.

Et parfois, il suffit d'un hasard sorti de nulle part pour permettre cette résilience.



Malheureusement, même si je partage l'idée général de ce roman très fluide et agréable, je suis du genre à avoir besoin d'être transportée dans l'univers du roman, être émue jusqu'à, pourquoi pas, m'attacher aux personnages, ce qui n'a pas du tout été le cas ici.

J'ai eu l'impression d'avoir à faire à une sorte de résumé, un joli résumé certes mais, qui m'a tenue éloignée des personnes sans jamais me toucher.
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La solitude des étoiles

Veuve, Camille vit dans sa bulle très bien protégée (ou presque) de toute intrusion extérieure et est particulièrement « fière » de ce système de protection qui tient ses collègues, voisins et même sa mère à bonne distance. En réalité, elle s’est enfermée elle-même, coupée d’elle-même et un beau jour, son inconscient se rappelle sans doute à elle dans une négligence qu’elle commet dans son étier d’assistante-vétérinaire. Elle part donc, avec son chat et son lapin, s’enterrer à la campagne, dans une maison perdue dans la forêt, pensant que plus de solitude encore soignera son mal-être. Contre toute attente, c’est l’irruption quotidienne de Théodore (le bien nommé), un sans abri taciturne qui va peu à peu lui révéler son secret. En contrepoint à la voix de Camille, celle de Suzanne, sa mère, sociable et bien entourée, et des extraits de textes scientifiques ou poétiques sur les étoiles. Des étoiles solitaires qui naissent ensemble dans une explosion gazeuse mais restent le plus souvent éloignées les unes des autres. Une métaphore qui prend évidemment tout son sens en suivant les trajectoires de Camille, Théodore et Suzanne.



J’ai bien aimé ce roman intimiste, de saison car il se passe pour une bonne partie à l’approche de l’hiver, sans doute parce que je me suis un peu reconnue dans la répugnance de Camille aux liens sociaux : l’auteur, Martine Rouhart, décrit son univers psychique avec tant de finesse qu’elle ne paraît jamais antipathique, je l’ai suivie sur son chemin d’étoile morte à étoile brillante, j’ai cru à cette rencontre improbable avec Théodore. Cette histoire presque banale qui va se révéler poignante est portée par une écriture élégante, poétique, pleine d’empathie.



Un beau texte porté par une « petite » maison d’édition belge exigeante.
Lien : https://desmotsetdesnotes.wo..
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La solitude des étoiles

"Comment peut-on se sentir proche d’un total étranger ? Il y a un lien entre nous, incertain et invisible, un lien sans existence réelle, impossible à définir. Ou plutôt si, un lien entre deux lueurs éloignée, une sorte d’amitié interstellaire. As-t-on jamais vu des étoiles se rejoindre ?» Ce passage est assez représentatif de « La solitude des étoiles » , le nouveau roman que vient de publier Martine Rouhart

Comme à son accoutumée, l’auteur a particulièrement soigné la construction de son récit, insérant entre ses parties principales, de courts extraits d’autres auteurs sur le sujet de l’univers et qui constituent autant de « respirations textuelles ». Cela ajoute encore au charme de l’ouvrage qui laisse une impression de musique de chambre , avec les voix de ses personnages principaux que souligne la ligne de basse de ce ciel étoilé dont tour à tour Hubert Reeves, Joane Baker, Philippe Jaccottet ou encore Anne Perrier nous livrent quelques notes.



L’histoire est à la fois simple et captivante : elle ménage de réelles surprises qu’il serait malvenu de dévoiler ici. Le personnage principal, Camille, la quarantaine, est une femme éprouvée par l’existence. David, son premier amour l’a profondément déçue. Un jour sur la digue d’Ostende, un voyou les a attaqués tous deux ; David s’est réfugié derrière Camille, submergé par une lâcheté que, sans doute, il ignorait lui-même. La rupture était inévitable. Elle a ensuite épousé Bruno, un mari tranquille et peu « plan-plan » qui, victime d’une crise cardiaque, l’a laissée prématurément veuve. Depuis, sa vie s’enlise : tranquille et discrète en apparence, Camille connait le tourment de qui se sait progressivement s’éteindre mais ne peut s’empêcher de creuser sa solitude , de contribuer à son propre échec. Aide-vétérinaire dans une clinique pour animaux et malgré son amour pour ceux-ci, elle peine à s’impliquer, son insensible dérive l’éloignant chaque jour davantage d’une vie de plain pied avec la réalité. Un jour elle commet une grave erreur professionnelle : elle se sent sombrer. Éperdue, Camille a pourtant une qualité qui n’est pas pour rien dans la résurrection qui l’attend : elle sait, même aux heures les plus sombres que la vie est là et vaut mieux que le néant. Elle est sensible à «ce que recèlent de simple, d’infime, d’évident et de presque inaperçu les choses de la vie. C’est peut-être çà , dit-elle, qui m’a évité le pire jusqu’ici, sauvegardée des précipices ». Camille décide donc de se reprendre en mains : elle part se ressourcer quatre mois dans une petite maison au fond des bois.



Dans ce lieu retiré, à la fin d’une après-midi pluvieuse, un homme pourtant frappe à sa porte : c’est Théodore, un homme étrange, grand mais peu soigné, vaguement inquiétant avec ses allures de errant. Les visites de Théodore vont se multiplier, se muant en une espèce de rituel initiatique où chacun se découvre et s’enrichit en se dépouillant de ses appréhensions, de ses préjugés… A l’issue de ces quatre mois, Camille retrouve cet élan si longtemps contenu : elle revit.



Ce très beau roman se recommande par un style simple, guidé par le souci constant du mot juste, vivifié par un sens poétique qui, au détour d’une phrase, fait se déposer çà et là, comme les sédiments d’un début de poème.



Remarquable aussi, l’organisation du récit en un réseau de correspondances qui lui donne son unité. Bien sûr, il y a cette trouvaille : le ciel étoilé qui , au-dessus de nos têtes, est un rappel constant de ce fourmillement d’êtres humains en apparence si proches et pourtant si éloignés les uns des autres. Mais il y a également cette symbolique de l’enfermement suggérée dès l’entame du livre par la description de l’endroit où vit Camille : un petit appartement en lisière d’un zoo dont le balcon est en saillie de la fosse aux hippopotames…. A l’image des bêtes sauvages ainsi enfermées, les personnages du roman sont eux-mêmes « encagés » dans leur propre vie, leurs habitudes, leur histoire personnelle et les drames qui, parfois les ont meurtris ou même détruits. Il y a plus : ce zoo, comme tout établissement de cette nature, brise ce qui constitue un animal sauvage, ce qui fait sa spécificité dans le milieu naturel à savoir précisément sa sauvagerie, son instinct. A l’instar de ces animaux « castrés » de leur vie véritable, tous les personnages du roman marchent à côté de leur destin et comme eux, sont bridés dans leur élan vital , dans cette force sauvage qui, chez l’homme s’appelle la liberté. A partir du zoo, il me semble également voir se décliner toute une thématique de la violence et de l’agressivité : strictement contenue ou annihilée chez les animaux en captivité, révélatrice chez David, bridée chez Camille incapable de s’affirmer vraiment, destructrice dans le cas de Théodore.



Précisément, Théodore ! Sans doute le personnage le plus insolite du roman. Voici comme il apparaît à Camille lors de leur première rencontre : « On ne s’en rend pas compte immédiatement, la lumière de ses yeux est surprenante. Vraiment très clairs. Gris ou bleus, je ne saurais dire exactement, une teinte qui doit varier selon la couleur du ciel ; ils ont la transparence de l’eau. Deux petites marres sous un ciel nuageux ». Sous des cheveux sales mais avec une stature de Commandeur, quelque chose d’un dieu grec qui se serait dissimulé sous une apparence misérable, un Ulysse revenant en Ithaque. Plus loin la description se précise. Au passage de Théodore, Camille « respire des effluves capiteuses, familières, une sensation de retour aux origines ou de fin de quelque chose : des exhalaisons presque enivrantes de sous-bois, des senteurs de feuille, une odeur de terre humide, de tombe ? » Plus loin Camille voit encore en cet être curieux, « un grand arbre massif et fragile ».



Le contact avec Théodore n’est guère aisé. Il est là, présence trop lourde dans son mutisme et absence trop présente dans ses errances. Alors, quand les mots restent bloqués, Théodore sort de la poche intérieure de sa veste, une petite flûte en bois et s’en met à jouer. « Un chapelet de sonorités douces s’élève, des notes qui ont la légèreté de l’air et la fragilité des songes »… Derrière ce personnage à la fois déroutant et terriblement attachant se cache pour moi une espèce de Dionysos déchu (N’était-il pas à l’origine un dieu de la végétation ) : il évoque comme lui une ambivalence faite d’une attirance dont la sensualité n’est pas absente, mais aussi d’une forme de menace qui ne peut être exclue (cette odeur de tombe ?). On peut déceler aussi une manière d’Orphée qui vient chercher Camille dans son enfer personnel et la ramène à la vie, Camille ayant la sagesse de ne plus se retourner vers le passé et ses ressassements.



Une fois le livre refermé, il demeure un charme dont on reste prisonnier quelque temps. Une poésie continue d’infuser en nous ses sortilèges .Une conception du temps et du sens de la vie se dégage également au fil des œuvres de Martine et de celle-ci en particulier. Un temps qui n’est plus simplement assassin du rire des enfants ou porteur de mort mais qui est une occasion pour chacun de se construire : « On n'a jamais fini de devenir ce que l'on est »
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La solitude des étoiles

J'ai découvert Martine Rouhart à l'occasion d'une belle soirée littéraire "une roulade littéraire corsée", il y a un peu plus d'un an.



J'avais découvert sa plume avec son précédent roman "Proche lointain" dont le billet se trouve ici.

Merci Martine de m'avoir proposé ton dernier roman, le sixième "La solitude des étoiles" paru dans une maison d'éditions belge à découvrir "Murmure des soirs", un régal ♥ J'ai vraiment passé un excellent moment.



Quelle évolution dans l'écriture, j'ai vraiment été touchée par cette plume magnifique, très poétique.



De quoi parle-t-on ?



De solitudes, de rencontres, du hasard qui n'existe pas.

Camille a 45 ans, elle vit seule à côté d'un zoo. Assistante vétérinaire, elle a plus d'affinités avec les animaux qu'avec les Hommes !



Camille a été déçue par l'attitude de son premier amour, elle a perdu Bruno son mari il y a trois ans. Avec lui elle menait une vie pépère, tranquille.



Depuis son départ, elle s'enferme dans sa solitude. Elle nous dit :



"Je fuis les gens et pourtant la solitude me pèse, étrange paradoxe."



Elle décide de faire le point, de faire un break. Destination : les Ardennes, une maison isolée en bordure des bois. Objectif : se retrouver seule avec elle-même, son chat et son lapin ! Elle traîne avec sa solitude jusqu'au jour où on frappe à sa porte. Qui ose ainsi perturber son isolement ?



C'est Théodore ! Il s'invite chaque jour. Il frappe, entre, ne dit rien ou presque. Il vit dans les bois, sans abri, il à l'apparence d'un clochard et sent le sous-bois , la terre, l'âcre !



C'est un peu comme un animal sauvage à apprivoiser.



Peu à peu, Camille se rend compte que cet homme va faire changer son attitude, elle le guette, l'attend chaque jour.



Petit à petit, il va se livrer, lui conter ses secrets, et elle va s'ouvrir enfin.



Une plume magnifique, très poétique. Des mots très bien choisis. Le style est simple, la construction intéressante. Camille nous conte son existence, sa mère Suzanne aussi se livre. Entre chaque 'confidence", un petit texte bien choisi sur l'univers et les étoiles, apporte un intermède, une respiration.



Des parallèles avec l'univers, un ciel étoilé, des êtres différents, les étoiles ne se rapprochent pas et pourtant ...



Magnifique récit, je suis sous le charme.





Ma note : ***** 9.5/10
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Les fantômes de Théodore

Attention pépite ! ♥ Une plume à découvrir absolument, un petit roman magnifique. ♥



Charlie a l'habitude de rendre une visite dominicale à son papa Théodore. Ils sont complices ces deux-là, sans se dire grand chose, contemplatifs devant la nature depuis toujours.



Avec Paul, le fils aîné, c'est autre chose !, il y a une incommunicabilité qui s'est installée avec son père. C'était surtout avec sa maman disparue dix ans plus tôt qu'il avait des affinités, des ressemblances. Il est avocat, terre à terre et ne comprend pas le besoin de rêveries de sa soeur et de son père Théodore.



C'est compliqué entre eux...



Un dimanche comme les autres, Charlie rend sa visite hebdomadaire mais pas de Théodore, la maison est rangée mais vide, Théodore a disparu. Cela ne lui ressemble pas.



Inquiète, en colère, elle s'interroge. Connait-on vraiment les gens qu'on aime ? C'est vrai que Théodore ne parle jamais de son passé, a toujours été évasif d'avant la rencontre avec sa mère ? C'était quoi sa vie avant ?



Nostalgique, elle repense à son passé et replonge dans ses souvenirs d'enfance attendant qu'il revienne.



Presqu'une semaine plus tard, Théodore rentre chez lui, les yeux cernés et fatigués. Il finira par lui expliquer la rencontre avec Kamal, un jeune blessé soudanais sans papier. Il veut l'aider.



"Parfois les choix ne se posent pas, ils s'imposent"



C'est un court roman polyphonique donnant la voix alternativement à Théodore, Charlie et Paul. Un roman fluide et très bien construit. Une écriture qui nous tient en haleine, les mots sont pesés, finement choisis, aiguisés. C'est poétique, tout en douceur, en retenue que Martine Rouhart nous parle au plus près de l'intime et des sentiments.



Un récit qui nous parle de l'incommunicabilité, des souffrances des sans papier, de la honte, de la culpabilité, du poids des secrets, mais aussi de renaissance, de rédemption, de la richesse des rencontres.



C'est un vrai bijou. Une écriture qui touche en plein coeur. Il fait écho au roman précédent "La solitude des étoiles" mais il n'est pas obligatoire de l'avoir lu au préalable pour passer un bon moment.



C'est un immense coup de coeur ♥♥♥♥♥
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Les ailes battantes

C'est un témoignage que nous livre Martine Rouhart sur une expérience de vie, la sienne.

Découvrir que l'on souffre d'un cancer, que le traitement à subir sera lourd... traverser ses épreuves et en sortir plus forte.



Martine a consigné ses émotions dans un carnet de bord durant sa maladie, dans l'urgence, de manière intime comme un appel à la vie !



Sa langue est poétique, son message positif, émouvant. Elle se confie à nous, cherchant des joies et des raisons d'avancer. C'est émouvant. C'est tour à tour l'impuissance, la révolte, l'acceptation, la solitude, l'envie de crier, de pleurer, l'angoisse que la maladie ne s'étende ailleurs.



Le repli sur soi, un nouveau départ, c'est la joie des petits bonheurs du quotidien, vivre le présent, prendre conscience de ses limites, apprécier la nature, la beauté des choses, surtout ne pas s'affliger. C'est aller de l'avant et aussi et surtout découvrir que l'écriture est un refuge, un exécutoire. La naissance d'une écrivaine. ♥


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Proche lointain

Proche lointain c'est l'histoire d'une amitié de plus de vingt-cinq ans. Jean-Louis et notre narrateur se sont rencontrés par hasard en août 1986, le courant est passé de suite entre ces deux-là. Allez savoir pourquoi ?

Une amitié ça naît comme ça.



Ils se sont vus de façon régulière autour d'une verre, après l'opéra, en se dépassant lors de pratiques sportives... Complices. Peu à peu ils se sont éloignés en gardant le contact jusqu'au jour où un cataclysme s'est produit, une révélation a tout fait voler en éclats, et accentué les zones d'ombre de Jean-Louis.



Une cassure s'est produite, on a dépassé la limite. Mais l'amitié c'est fort, résistant, quelque chose reste au fond d'eux et lorsqu'un appel survient, impossible de résister.



Un récit où l'action est peu présente, le temps passe et pourtant Martine Rouhart réussit à retenir notre attention, et au final, je suis restée accrochée au récit jusqu'à sa chute qui a réussi à me surprendre.



Joli travail, qui nous découpe au scalpel les sentiments et les ressentis des deux amis. Nous avons tous des zones d'ombres, elles n'empêchent pas l'amitié d'exister et de perdurer.



J'ai beaucoup aimé en parallèle les relations père-fille ici présentées une fois encore avec beaucoup de sensibilité et de psychologie.



Une plume belge à découvrir.



Ma note : 8.5/10


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Loin des routes agitées

Loin des routes agitées de Martine Rouhart.

Trop abstrait ! Je n’ai pas trouvé le sens. Enfantin… Je n'ai pas du tout accroché à son style.

Ce livre a été présenté au club de lecture de la bibliothèque de Tubize le vendredi 7 octobre 2022 par Gabriela.
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Les fantômes de Théodore

Dans ce roman, on découvre la vie de Charlie qui vient rendre visite à son père tous les dimanches. Tout est paisible jusqu'à ce que Charlie constate un jour la disparition de son père, disparition qui a l'air d'avoir été préparée. La jeune femme attend alors patiemment le retour de Théodore et découvre peu à peu les fêlures profondes qui l'ont poussé à agir dernièrement. Les voilà plongés dans un passé douloureux où chacun a manqué de quelque chose... J'ai eu un beau coup de coeur pour ce roman sensible d'une grande justesse!
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Miroirs à marée basse

Trente ans ! C’est le temps qu’il a fallu à Isabelle Bielecki pour comprendre que ses poèmes adressés à la mer, alors écrits « d’un jet brûlant », parlent en vérité de sa mère. L’amniotique homophonie est restée inconsciente tout ce temps. Ce sont les photos à grand format de son compagnon Pierre Moreau qui ont réveillé ses textes longtemps enfouis. Ils forment aujourd’hui la première partie du recueil Miroirs à marée basse.



La mer / Est tellement fière — La mer / File en arrière — La mer / Jusqu’en enfer

La mer / Se désespère — La mer / Des jours amers — La mer / Au cœur de pierre



Au centre, un cahier soigné de six images très vives laissent le ciel prendre tout l’espace au-dessus de la plage. La solitude y répond à la foultitude, l’immense y accueille le minuscule des êtres et leurs traces, et la météo impose ses humeurs changeantes ; lumineuses ou méchantes. Les images séparent les textes d’avant, remontés à la surface, et ceux de maintenant, sur mesure. La mère est morte et la mer l’emporte.



La mer / Cette volière — La mer / Enserre — La mer / Paupière

La mer / Dentellière — La mer / Écuyère — La mer / Lisière



En contrepoint, « les textes en caractères droits (pages paires) appartiennent à Martine Rouhart. » Et si Isabelle Bielecki « voit le verre à moitié vide », son amie boit le verre à marée haute. Ainsi, la verve des deux poétesses fait un flux et un reflux ; la seconde partant du point d’encre de la première, que la page a bu comme la plage absorbe une vague mourante. Joëlle Aubevert, éditrice pour Le Coudrier, a ces mots : « La poésie est l’eau de la littérature ».



Mes pas vont et viennent / dans la pénombre — Sur la plage nue / éraflée

La lumière cassée / les ombres élargies — Rumeur sourde de la marée montante



Le travail d’écriture à trois miroirs a été poli lors du voyage littéraire du Non-dit en septembre 2018 à Berck-sur-mer, sur le thème des « Écrits du Nord ». Ainsi, la lecture de cet ouvrage au format paysage prend un chemin familier vers des rivages reconnus et aimés. Les poèmes et photos ont le don de faire entendre et goûter les vapeurs d’embrun. Et de rappeler par l’incessant mouvement de la lune et du soleil, du jour et de la nuit, de la chaleur et de l’écume, que la mer est l’origine de la vie. Elle reste le lieu notre naissance et exige de nous un éternel retour annonçant un perpétuel voyage.



Il faudrait inventer / d’autres saisons — Je regarde la mer / marcher vers moi

Quand le jour / s’enfoncera dans la mer — Partir pieds nus / dans le noir
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Les ailes battantes

Dans ce récit, on découvre le journal de bord que l'autrice a tenu lorsqu'elle a affronté un cancer.



Martine Rouhart s'est retirée des bruits du monde monde durant son traitement en chimiothérapie et s'est attelée à un travail exigeant d'introspection où elle a tenté d'apprivoiser le magma d'émotions et de pensées qui l'ont traversée durant cette épreuve.



Apprivoiser sa vulnérabilité et sa propre finitude n'est pas une chose aisée; dans ce récit, l'autrice jette des ponts entre les coeurs en nous invitant à profiter des petits bonheurs de la vie et à nous connecter à notre part commune d'humanité.
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Les fantômes de Théodore

Ils sont quatre : Théodore, Charlie, Paul et Kamal.

Entre ces personnages, les secrets de famille, l'amour filial, le partage, l'étroitesse d'esprit, la fraternité.



Théodore disparait sans laisser de pistes à sa fille, que fait-il, où est-il ? Au travers de la recherche des activités secrètes de son père, Charlie va ébranler la famille, sa famille, va faire en sorte que chacun se dévoile vraiment.



Un roman court, une écriture sans fioritures, des mots qui touchent (on sent derrière l'écriture de la romancière la poétesse), qui feront sans doute écho chez beaucoup d'entre nous.



Dès lors, merci à Masse Critique de m'avoir permis de découvrir cette pépite toute en sensibilité



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Les fantômes de Théodore

Théodore a attendu quelques mois ma lecture.

À mon tour, je l’ai attendu les premières pages, en appréciable compagnie (personnages et décors). J’avais hâte de le rencontrer et épongeais goulûment le panel d’émotions qui le précédait. Puis il a rappliqué et éclairé bien des souffrances.

Une écriture aimantée et poétique. Des sujets traités tout en finesse et justesse.
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Loin des routes agitées



De sages paysages aux doux pastels jalonnent ce nouveau recueil de Martine Rouhart, comme autant d’instantanés prenant par la main et le chemin des saisons. Loin des routes agitées, les sons de la nature, dont surtout le coulis de l’eau, sont pris en charge par la plume murmurante de l’auteure, perceptible à l’oreille, transformant son écriture en une rivière de mots légers et parfumés ; quoique sans plus d’illusions.



Je suis encore dans mes mots

à éveiller le printemps parler la langue

du ruisseau

fleurir des chemins

vers nulle part



C’est, malgré tout, Martine à la campagne, en balade de cailloux en épis, de sentiers en vallons, de petite voix intérieure en paroles « me rappelant / seulement / les mots / que je chantais ». Le sentiment d’accompagner ici une amie est exquis.



Et ce qui fait le bonheur de la promenade à laquelle elle nous invite, est la lenteur, le calme, la grande douceur qui se dégagent de la fusion qu’elle parvient à façonner en toute discrétion, entre les lieux, leur évocation et son écriture ; souple et tendre comme un pas s’enfonçant dans la mousse.



La gentillesse, la délicatesse mais aussi la franchise des textes mènent par ailleurs, inattendument car insensiblement, vers les largesses de l’âme, de la pensée, de l’esprit, peu importe, pourvu que tout cela grandisse en soi comme une immense bouffée de gracieuse chaleur ; dont on profite d’autant plus qu’on en sait l’inflexible finitude dès que complétude.



Nous avons tous

un double fond

où coule un ruisseau



limpide

complètement libre



qui annonce la mer



Tout au bout, ce recueil limpide comme l’eau qui le traverse, voudrait « tenter / de consoler / le temps qui reste » parce que, en toute lucidité,



Parfois une pensée plus vaste

franchit nos apparences

nous soulève



et l’on ressent

la pesanteur

que l’on est à soi-même


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