Ce moment n'était qu'une illusion, mais il m'appartenait. Elle m'appartenait. Je ne peux pas me permettre que tu saches. Je n'en ai pas le droit, Lisa. Je restai là, en fermant les yeux. Enivré par son parfum. Pour la première fois depuis de nombreuses nuits, j'allais trouver un sommeil paisible.
Les âmes qui se sont réellement aimées ne se quittent jamais.
Protéger Lisa, c'est ce que je souhaitais le plus au monde. Envers et contre tout, j'avais choisi de veiller sur elle. Et il fallait que tout le monde le sache. Qu'ils en aient tous conscience. Que chaque personne qui s'en prendrait à elle ne trouverait que la mort au bout du chemin.
Je ne regrettais rien de ce moment. Cette fille me rendait dingue. J'aurais voulu la serrer dans mes bras, sans jamais la lâcher. L'embrasser jusqu'à ce que nous ne puissions plus respirer. La regarder et ne plus jamais quitter ses yeux. Mais je n'étais pas homme à me mettre à nu.
Veiller sur elle, c'était faire quelque chose de bien.
Quelque chose de bien dans ma putain de vie.
Parce que c'était elle, ma rédemption.
Pour elle, je pouvais retourner ciel et terre. Tuer la moindre main posée avec de mauvaises intentions. Me montrer sans pitié.
Moi qui voulais tant la sauver d'Owen, j'avais pourtant l'impression ce soir que c'était elle qui me sauvait de moi-même.
Quelques personnes pouvaient me faire sourire.
Peu pouvaient me rendre heureuse. Il en faisait partie.
Putain, si je suis capable d'aimer, Lisa... alors, tu es bien la seule à mériter ces sentiments.
Je tenais à lui. Il était comme une drogue.
Une drogue dont j'étais tombée amoureuse.