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Citations de Maurice Attia (95)


Je craignais qu'elle rejoigne, à son tour, le bataillon des Algérois tristes à mourir de devoir quitter leur terre, leur pays, leurs amis, leurs habitudes. Malgré ses communiqués arrogants et victorieux , l'OAS ne parvenait pas à convaincre une population qui pressentait la défaite de l'Algérie française sans pour autant s'y résoudre. L'espoir tuait les gens, pas le désespoir. Lorsqu'on était désespéré, la vie pouvait continuer parce qu'on l'acceptait telle qu'elle était. Alors que l'espoir laissait croire que les choses s'arrangeraient, et tout ce qui allait démontrer le contraire était, à chaque fois un peu plus douloureux.
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A l'évidence, la guerre tuait le crime de droit commun, même si tous évitaient soigneusement d'utiliser le mot "guerre" pour lui préférer celui "d'événements"...
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..... Les Antilles françaises sont des danseuses entretenues par l'Etat, et qu'ici, tout est affaire de fric et de combines pour en faire, de l'import-export à l'immobilier, du tourisme à l'agriculture, du petit commerce à la multinationale..... Tout est trouble, et tous sont corrompus. C'est comme la pub de Canada Dry, ça ressemble à la République, ça fait mine de respecter ses lois, mais ça pue le néo-colonialisme. Si tu y regardes de plus près, tu vas y retrouver des jeux de pouvoir façon Algérie française et OAS de la part des Békés et du GONG (Groupe d'Organisation Nationale de la Guadeloupe), des extrémistes qui militent pour l'indépendance, façon FLN....
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Au fond, je ne m'en tirais pas trop mal. Un mensonge peut en cacher un autre, comme disait le train.
( p 44)
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On a pris la Dauphine de service pour aller interroger le cordonnier d'El Biar.Au passage, on a vu la maison des Abbas qui avait été partiellement détruite. L'OAS n'avait pas traîné. Des qu'une famille, poussée par la peur, abandonnait son domicile, l,organisation secrète le plastiquait en signe de punition.
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A Marseille, on balançait les corps lestés à la baille pour nourrir les poissons. Aux Antilles, on semblait respecter les eaux claires des Caraïbes.......
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J'ai pris une douche en vitesse pour effacer les effluves de l'amour et les miasmes de la mort. puis, j'ai pioché dans l'armoire du père Thévenot une chemise propre et un veston. J'ai abandonné mes vêtements tachés de sang du fils dans la salle de bain du père. Confrontés au même problème, Irène a enfilé une robe d'Estelle qui lui donnait l'allure d'une adolescente.
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Au boulot, ce n'était guère mieux : mon point de vue était jugé discutable par mes collègues et mes supérieurs. Sans prendre explicitement la défense des grévistes, je les justifiais. Et ça ne plaisait pas qu'un flic ne soit pas clairement du coté de l'ordre.
Plutôt amusantes, ces positions déontologiques venant de flics marseillais qui, de génération en génération, avaient grenouillé tantôt avec la pègre, tantôt avec le pouvoir local, exception faite de gars comme Morand.
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Aux rituels ... On s'engueule, on baise, tu m'allumes une clope ... et je fume ... l'ordre des choses.
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Certains avaient des vies à la planification impeccable, organisée autour d’un projet central, la famille et ses contraintes. Se marier pour être parents, devenir grands-parents. Ils venaient d’une histoire et perpétuaient leur généalogie, sans autre question. Moi, je n’avais eu qu’une grand-mère qui m’avait trimbalé de Barcelone à Alger. Nous avions traversé ensemble une guerre civile espagnole, une mondiale, et, en conclusion, une coloniale qui lui avait été fatale.
Avec une histoire aussi merdique, difficile d’attendre de moi d’enrichir d’un bourgeon l’arbre Martinez. Un arbre sans racines risquait de donner des rejetons fragiles…

(…)

La mort, aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain.
La mort, la mort et rien d’autre, la tienne, la mienne, celle qu’on veut nôtre…

(...)

Comment lui expliquer ? Qu’une femme, de flic ou pas, avait de multiples fonctions possibles, filiale, fraternelle, maternelle, amicale, courtisane, infirmière, professionnelle, dont la hiérarchie dépendait du cours de son histoire. Ce classement personnel pouvait correspondre aux attentes d’un compagnon et le séduire mais être brutalement désorganisé par un drame. Ou plusieurs.
Comment lui expliquer que l’amour pouvait, avec ses mots, terrasser la mort à l’affût, mais non anéantir la culpabilité ? Contre la culpabilité, j’avais toujours été impuissante. Etre là, écouter, se taire. Etre là, juste être là, contrer la solitude inhérente à la culpabilité. Soulager la douleur par une caresse, un sourire, une étreinte. Soulager, le temps d’une étreinte. L’aspirine calmait le mal de tête, mais ne détruisait pas une tumeur cérébrale… La culpabilité avait les moyens de pourrir une vie, de tuer une relation…
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On appelle une voiture d'occasion une voiture dont toutes les pièces font du bruit sauf le klaxon.
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Première règle : ne jamais montrer qu’on a peur, ça fait trop plaisir à l’agresseur qui en rajoute.
Seconde règle : encaisser sans broncher pour mériter le respect.
Troisième règle : ne pas cacher sa douleur pour éviter l’acharnement.
Et le règle principale : connaître l’enjeu et elle n’en a pas la moindre idée.
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Lorsqu'ils ont dégusté leurs fruits avec couteaux et fourchettes, j'ai renoncé à en manger, tel un garçon de ferme invité à la table du maître et top intimidé pour peler un fruit avec ses doigts. S'ils m'avaient vu dévorer à pleine bouche pastèques et melons dans la cuisine de ma grand-mère, ils auraient compris
à quel point nos cultures étaient aux antipodes.
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Saletés de mots ! Ils disparaissent dès qu'il s'agissait de les aligner en réparties cinglantes.
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Il devrait exister une tombe de la Mère inconnue pour tous les enfants élevés sans mère, victimes de l'histoire.
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"Tais-toi et réfléchis à ce qui te gêne, tu finiras par trouver. C'est comme les noms qu'on oublie, ils reviennent toujours sans avertir. Attends, ça viendra" m'avait soufflé le fantôme de Choukroun. J'ai suivi son conseil. Il me manquait toujours, mais lui ne reviendrait pas.
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En politique, les chiffres, qu’ils soient des morts ou des manifestants, s’enflaient ou se vidaient à la demande.
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Depuis le putsch manqué, Salan et Degueldre sont ses idoles. J'aurais préféré qu'il aime Roy Rogers et, même, qu'il nous saoule avec Elvis Presley. Au contact de la guerre, les enfants singent les adultes, ils deviennent des monstres.
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- Pourquoi, dans ce pays, on jure toujours sur la tombe de son père ou la vie de sa mère?
- Parce que les mères survivent toujours aux pères...
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Tout en progressant sur le sable humide et sale, j'avais la conviction que les enfants joueraient l'étonnement quand nous allions constater la disparition des corps. Ca deviendrait "Le mystère dela barque bleue". Ils s'en tireraient avec une engueulade carabinée de Choukroun, la menace d'une tannée, et une histoire légendaire à raconter à leurs copains qui les traiteraient de menteurs et de fanfarons. De mon côté, je les sermonnerais en les culpabilisant sur le temps précieux qu'ils faisaient perdre à la police. Sans en croire un mot.
Derrière la barque, les corps. Un homme nu sur une femme nue. Dans la position du missionnaire. Un missionnaire surprit en train de pêcher et foudroyé par la colère divine. D'une balle dans la tête. Un brun sur une blonde. La nuque ornée d'un trou rouge sous l'occipital, un dos à la peau mate utilisé comme un parchemin, marqué à la lame d'une plaie lisible : OAS.
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