Citations de Maurice Attia (95)
L’adultère était un métier ! Un métier pour lequel je n’étais pas doué…
"Tu me parles avec des mots mais je te regarde avec des sentiments" Pierrot le Fou.
Tout est dit dès les premiers mots d'une rencontre... Un jour, elle m'a raconté sa version: il est venu lui proposer d'aller boire un verre sur le Vieux Port et elle lui aurait répondu: «Moi, j'ai envie de boire une coupe à Monaco.» Et il lui a obéi. Les hommes croient qu'ils séduisent les femmes mais ce sont les femmes qui les autorisent à les séduire par un signal, un regard, un battement de cils, un sourire, une main passée dans les cheveux...
Étrange lucarne
Madame Je-sais-pas-qui, elle est assise à côté de moi. Elle sourit à l’homme qui parle dans la boîte. Il est noir et gris comme une photo qui bouge et qui parle. Il est plus là. Dans cette boîte qu’on m’a apportée les gens ils vont, ils viennent sans arrêt ; ça me fatigue. C’est comme des invités qu’on n’a pas invités. Ils vous parlent comme si ils vous connaissent. Ils disent bonjour, au revoir, à bientôt. Ils sourient tout le temps. L’homme part, une femme le remplace. Elle est jolie. Elle dit : « Et maintenant le jeu que vous attendez tous le bon numéro présenté par Pierre Bellemare." Je le connais ni d’Ève ni d’Adam celui-là.
Dès fois, Je crois que c’est moi qui rentre chez les gens sans être invitée...
Cet échange m'avait rassuré ; j'avais l’intuition qu'il avait assez déconné comme çà et qu'il le savait. S'il voulait aller au bout de cette histoire, il lui fallait retrouver sa lucidité. Je me suis levé et, sans dire un mot je suis parti à la recherche des bouteilles d'alcool. Je n'en ai trouvé qu'une seule, de rhum, pas encore entamée. Je l'ai vidé dans l'évier. Il s'est contenté de serrer les mâchoires sans m'en empêcher.
“La télévision est un cinéma où on peut aller en restant chez soi.” Avec l’arrivée de la couleur sur les petits écrans, le technicolor allait perdre sa longueur d’avance et le cinéma risquait d’y laisser des images…
En chemin, il m’a demandé si j’étais gaulliste. Non, je ne l’étais pas, ni pro-FLN, ni pro-OAS, ni rien. C’était bien mon problème. Je n’étais rien dans un pays où il fallait choisir son camp. Et quand on ne le choisissait pas, on finissait comme Choukroun. Quand on le choisissait aussi, d’ailleurs.
(….)
La guerre n’en avait plus pour longtemps, mais elle avait encore une petite faim. Une petite faim rabelaisienne, à la mode Gargantua.
Les vies ne s’additionnaient pas, elles se perdaient individuellement. Le dernier souffle ne se partageait pas, il s’expirait dans la solitude d’un corps.
La Légion, c’est bien pour oublier sa vie, mais il faut faire la guerre. D’abord l’Indochine. Gross catastrophe pour les Français. Beaucoup de camarades morts. Après Sidi-Bel-Abbès. Et encore la guerre. Les fellaghas à la place des Viêt-minh.
Ne cède jamais aux charmes d’une dame dont le visage est éclairé par une bougie. Attends de la voir au matin, sous la lumière crue du jour avant de tomber amoureux.
... les mères étaient toutes des salopes sauf la sienne. Et à celle-là je devais tout, le gîte, le couvert, l’éducation, l’affection. J’étais devenu, avec le temps, l’homme de sa vie, mais aussi son bâton de vieillesse. On y était.
Ne demandez pas à un militaire, loyal ou mercenaire, de réfléchir. Il obéit, un point c’est tout.
C’est bizarre les rêves. J’étais à Ghardaïa et je pourrais te décrire la ville alors que j’y ai jamais mis les pieds !
Rien n’est simple dans la vie. Tout est affaire de contexte.
"Si la pilule avait réduit le nombre des avortements, elle avait aussi permis une sexualité débridée. Les jeunes Français n'avaient pas eu comme ceux de ma génération à affronter les guerres coloniales et les femmes hantées par deux angoisses, celle de perdre leur hymen avant le mariage pour les plus timorées, celle de tomber enceintes pour les plus téméraires. Sans guerre, ils s'étaient emparés de celle du Vietnam, sans interdit, ils rêvaient de révolution prolétarienne, alors que, pour la plupart, ils étaient issus de la petite ou de la grande bourgeoisie. Pour un boursier, cent naviguaient dans les eaux confortables de familles nanties. J'étais jaloux de leur insouciance malgré leur air grave d'apprenti Guevara. La guerre d'Espagne m'avait volé ma petite enfance, celle d'Algérie mes projets adultes. Eux avaient eu 68 et voulaient continuer la partie, le combat contre tous les pouvoirs. "Le gauchisme est la maladie infantile du communisme", disait Lénine, n'était-ce pas plutôt son acné juvénile ? N'était-ce pas normal, à vingt ans, de rêver de justice, de liberté, d'égalité et de fraternité ? N'était-ce pas légitime de rêver de 89 quitte à finir en 69 ?"
(pp.86-87)
OAS ... c'est peut-être "oraison pour un amour secret"
J'ai imaginé ce que deviendraient les informations si cette chaîne réussissait son pari: le public serait en permanence sous l'emprise de l'émotion provoquée par la diffusion en temps réel de catastrophes, guerres, crimes, accidents, élections scandales, naissances, décès. Diffusés en boucle. Inutile d'espérer une réflexion ou une analyse élaborée.
Un musée à la gloire d’une rue, ça n’a pas de sens. Pourtant c’est là d’où je viens. Et il ne faut jamais oublier d’où l’on vient si l’on veut savoir où l’on va…
Qu’est ce qui vous pousse à témoigner ?
Rappeler que l’homme est complexe et que ses choix ne sont pas toujours dictés par la raison mais plutôt par les sentiments.
Je suis né en Catalogne dans le Barrio Gotico de Barcelone en 1930 d’un père, instituteur de profession, anarchiste de conviction, mort en 37, liquidé par les communistes, et d’une mère de la petite bourgeoisie catholique que je n’ai pas revue depuis mes six ans. Mon père m’a enlevé pour me soustraire à l’influence maternelle. Il m’a confié à sa mère, ma grand-mère, veuve et charcutière.