Tout le monde connaît cette fable allégorique de Schopenhauer sur les porcs-épics comme symbole du "c'est bon de vivre ensemble... mais à distance..."
Je la copie-colle pour celles et ceux qui l'auraient oubliée ou n'en auraient jamais entendu parler.
« Par une froide journée d'hiver un troupeau de porcs-épics s'était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s'écarter les uns des autres. Quand le besoin de se réchauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de sorte qu'ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux maux jusqu'à ce qu'ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendît la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur vie intérieure, pousse les hommes les uns vers les autres; mais leurs nombreuses manières d'être antipathiques et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu'ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c'est la politesse et les belles manières. En Angleterre on crie à celui qui ne se tient pas à cette distance : Keep your distance ! Par ce moyen le besoin de se réchauffer n'est, à la vérité, satisfait qu'à moitié, mais, en revanche, on ne ressent pas la blessure des piquants. Cependant celui qui possède assez de chaleur intérieure propre préfère rester en dehors de la société pour ne pas éprouver de désagréments, ni en causer »
(Schopenhauer)
Ainsi donc en va-t-il de la vie en société et ce qu'on a pu inventer de pire pour la traduire : le voisinage.
L'humour, l'art en général et la littérature, le théâtre et le cinéma en particulier se sont allègrement emparés de ce thème à nul autre comparable.
Il y a longtemps Marc Aurèle s'exprimait sur ces "êtres" qu'on appelle les voisins, je suppose qu'il en était de même au temps des rois fainéants ou à la cour de Louis XIV. En tout cas, Voltaire, Rousseau,Flaubert, Austen, Hugo et tant d'autres ne s'en sont pas privés.
Parmi les meilleurs mots sur les voisins, j'aime ceux de Paul Valéry :
“L'existence des voisins est la seule défense des nations contre une perpétuelle guerre civile.”
J'aime ceux d'Alphonse Karr :
“N’ayez pas de voisins si vous voulez vivre en paix avec eux.”
Ou plus solennels et sentencieux de Dostoïevski :
“Il existe une loi politique et peut-être naturelle qui exige que deux voisins forts et proches, quelle que soit leur mutuelle amitié au début, finissent toujours par en venir à un désir d'extermination réciproque.”
En tapant ces quelques mots, je pense à tous mes voisins avec lesquels je suis fâché ou qui sont tous fâchés avec moi et comble de l'ironie, qui sont tous fâchés les uns avec les autres.
En me baladant ce matin parmi les rayonnages de ma bibliothèque, je suis tombé sur cette BD ( qui doit y séjourner depuis des lustres ) et l'envie m'est venue de l'ouvrir.
Je n'avais jamais entendu parler de VDM ( Vie De Merde ), une collection sur différents thèmes traités par un collectif de dessinateurs et de scénaristes.
Et fait exprès (?), l'album et le numéro que j'avais entre les mains avait pour titre - VDM les voisins -.
Un passage en revue de diverses situations de voisinage que chacun a possiblement vécues, vivra probablement ou appartiennent à la panoplie de nos connaissances qui nous les ont racontées.
C'est drôle, ça détend.
Le graphisme est top.
Les dialogues sont l'émanation du coin du bon sens, précis et pleins d'esprit.
Ça ne se prend pas au sérieux...c'est juste fait pour faire du bien et ça le fait !
Il y a quelques planches désopilantes et le tandem Pierre Waltch pour le dessin et Curt Ridel pour l'écriture est parfaitement complémentaire.
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5 étoiles qui paraîtront peut-être excessives à certain(e)s mais c'est parce qu'un sourire ou un éclat de rire, ça n'a pas de prix !
Cela ne signifie pas que je hausse cette compilation de bonne humeur et de bon humour au rang des chefs d'oeuvre de la littérature, non. Ce recueil d'anecdotes de la vie quotidienne dans ce qu'elle a de plus absurde et imprévu n'a pas la prétention d'en être mais s'assume au contraire parfaitement dans sa nature burlesque et facile.
Avouez que l'idée de base est originale, il fallait y penser ! Comme bien souvent ce sont les idées les plus simples qui sont les moins évidentes.
Idéal pour votre coin WC ou pour les longs trajets en voiture sur la route des vacances par exemple.
J'avoue que j'ai bien ri et que certaines VDM, bien que lues plusieurs fois, me font toujours autant rire.
Point positif supplémentaire : réussir à parler sexe sans vulgarité.
A mettre entre toutes les mains !
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Les joies - quand ce sont les élèves qui trinquent - et surtout les peines de ce plus beau métier du monde détaillées en une série de planches chacune consacrée à une anecdote relevée sur le site participatif qui a fourni la matière première des scenarii. Ces petites saynètes, témoignages d'une petite tranche de vie personnelle jamais très rose, commencent donc toutes par une phrase du type "aujourd'hui ..." suivie de quelque chose le plus souvent à la première personne du singulier (j'ai bon en français là où c'est pas comme ça qu'on cause dans la haute société) comme par exemple : "Aujourd'hui, le surmenage me guette..." ou encore "Aujourd'hui, j'opte pour le tout répressif...". Avec des exceptions donc du genre "aujourd'hui léger crachin malgré un front dégagé..." accompagnant une vignette solitaire présentant un de ces monstres antédiluviens en costume-cravate et moustache au crâne chauve et à la dentition hasardeuse postillonnant sur quatre ou cinq gosses essayant de se protéger comme ils peuvent avec livres et cahiers. Franchement, au second regard, pas sûr que ce soit l'anecdote la plus authentique que le site puisse proposer tant il me semble l'avoir déjà vue - pas exactement sous cette forme mais dans une très approchante - dans les dessins humoristiques des canards de fin de semaines il y a une bonne quarantaine d'années. Donc pas que du très frais ni du très vrai - source web oblige - mais, bon, il y a de quoi se faire quelques pattes d'oies supplémentaires sur le coin des yeux malgré tout...
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Vous connaissez le concept ? Il existe un site internet où chacun peut aller s'épancher sur une tuile qui lui est arrivée, un coup de honte... le genre d'anecdotes dont on rit bien après coup, mais nettement moins drôles sur le moment.
Ces témoignages (tous authentiques ?) ont été regroupés en plusieurs recueils, joliment illustrés par Pénélope Bagieu (quelques planches seulement mais il existe des versions BD).
Le style est très 'mail d'ados' - sans les fautes -, l'humour un peu bourrin et potache donc, mais on passe de bons moments. Un peu pénibles/lassants les débuts à l'identique 'Aujourd'hui…' qui ne s'adaptent pas forcément bien à la suite.
A lire à doses homéopathiques avant de se coucher, par exemple, pour se détendre après un livre plus ardu ou un thriller cauchemardesque.
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Voilà une BD que j'ai lu dans les rayons de ma librairie parce que c'est typiquement le genre d'album que je n'achète jamais mais qui pique quand même ma curiosité.
La BD n'est rien d'autre qu'un recueil d'anecdotes que l'on trouve sur le site viedemerde, catégorie sexe (d'où ma curiosité). Sincèrement, si tout est véridique, il y a des gens qui ont un sacré grain. Certaines anecdotes m'ont vraiment laissée perplexes. Il n'empêche que la BD m'a fait sourire plusieurs fois, les chutes sont bien amenées.
Et j'ai beaucoup aimé les dessins. Ils sont très colorés, plutôt ronds, presque enfantins. Et à aucun moment ça n'est vulgaire.
Les fans du site devraient se régaler.
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*** Petite récréation ... ***
Combien de fois dans notre vie nous nous disons :
"Quelle Vie de merde !"
"C'est pas croyable cette Vie de merde !"
"J'ai vraiment une Vie de merde !"
Bref, la plupart d'entre nous l'avions crié un jour...
Puis, il y a ceux .. qui vraiment ont une Vie de merde et qui nous font partager leurs anecdotes loufoques !
De vous à moi, j'ai bien rigolé en me disant : Heureusement que ce n'est pas moi ...
Tiré du site web VDM où des milliers de Français ont écrit leurs malheurs avec humour, voici quelques pépites tirées des pépites du bouquin :
- " Aujourd'hui mon meilleur ami m'a invité à manger chez lui. En allant aux toilettes, je vois dans une coupelle l'alliance de ma femme qu'elle avait perdue depuis une semaine. VDM"
- "Aujourd'hui j'ai rencontré le père d'un pote qui tenait un gros bouquet de fleurs. je lui dis en rigolant que la St Valentin est déjà passée. C'était une gerbe pour un enterrement. VDM"
-"Aujourd'hui, le mec sur lequel j'avais flashé m'a enfin embrassée. Résultat ? Son baiser est digne d'un poulpe. le mythe tombe ... VDM"
-"Aujourd'hui, impossible d'ouvrir ma voiture. Je me suis énervé sur la serrure et la clé s'est cassée dedans ... C'était pas ma voiture ... VDM"
Que dire ? Rien ... Rire ? Assurément !
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Afin de me remettre un peu dans l'ambiance de classe (eh oui, les vacances se terminent, il faut se conditionner à reprendre le chemin de l'école!), j'ai décidé de lire cette petite BD humoristique pour dédramatiser les retrouvailles avec les élèves!
Soyons clairs, ici on ne fait pas dans la dentelle… Même si les situations sont exagérées, ce genre d'ouvrage présente une fraction du quotidien des enseignants! Effectivement, il nous arrive d'être dépassés par les réponses des élèves, au point que l'on prendrait bien l'avion pour repartir en vacances! Arrêtons les préjugés, les enseignants n'ont pas "trop" de vacances, ce temps est nécessaire et je dirais même salutaire à notre équilibre émotionnel et psychique pour réussir à faire face à tous ces petits monstres!
En bref, cette lecture m'a "presque" donné envie de me plonger dans les préparations qui m'attendent pour la rentrée!
Ce type d'ouvrage s'adresse à tous : les profs qui savent prendre du recul, ceux qui ont envie de se rassurer (oui, il y a toujours pire que soi!) et même un public "non averti", après tout, tout le monde est passé par l'école et a dans son entourage plus ou moins proche des jeunes scolarisés...
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Ce «Nouveau roman», courant qui rejetait l’intrigue narrative, résonna un peu comme un «gilet jaune» de la littérature en 1957, bousculant les codes de la narration. Et il a au moins réussi à faire parler de lui... un moment. Aujourd’hui, il y a d’autres «nouveaux romans», et le fameux «Dictionnaire des œuvres» de R. Laffont en 7 volumes et près de 7.000 pages n’en parle même plus.
Traditionnellement – c’est une des ruptures de codes - les romans utilisent la première personne du singulier ou la troisième. Butor choisit la deuxième personne du pluriel pour s’adresser à son personnage principal.
Ses romans exploitent très longuement un lieu: une petite ville anglaise dans «L’Emploi du temps» (1956), la vie nocturne d’un immeuble parisien dans «Passage de Milan» (1954), et ici, le lieu fermé d’un compartiment de chemin de fer entre Paris et Rome, voyage de 21 heures, avec les lentes «modifications» intérieures du personnage principal, Louis Delmont, partagé entre sa femme qu’il quitte et sa maîtresse qu’il compte rejoindre pour vivre avec elle. Finalement, il ne la verra pas, et décide d’écrire un livre sur le sujet.
Le récit – pour autant qu’il y ait récit – cultive la lenteur et les méandres des descriptions minutieuses avec une infinité de détails, par exemple sur la forme et la couleur des poignées de porte ou la description des pieds. Une citation:
«Vous avez mis le pied sur la rainure de cuivre, et de votre puissante épaule droite, vous essayez en vain de pousser un peu plus la panneau coulissant. Vous vous introduisez par l’étroite ouverture en vous frottant contre ses bords, puis, votre valise couverte de granuleux cuir sombre couleur d’épaisse bouteille, votre valise assez petite d’homme habitué aux longs voyages, vous l’arrachez par sa poignée collante, avec vos doigts qui se sont échauffés, si peu lourde qu’elle soit, de l’avoir portée jusqu’ici, vous la soulevez et vous sentez vos muscles et vos tendons se dessiner non seulement dans vos phalanges, dans votre paume, votre poignet et votre bras, mais dans votre épaule aussi, dans toute la moitié du dos», etc.
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Ça fait toujours plaisir de lire des nouvelles VDM. C'est marrant mais bon après il suffit de le lire une fois et c'est bon.
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J'avais trouvé ce livre dans une boîte à livres. Je pensais rigoler un peu connaissant le site du même nom.
Mais non, seule 3 ou 4 petits articles m'ont arrachés un demi-sourire. Je me souviens des premiers que j'avais lu et c'était un peu plus drôle que ce que j'ai pu lire dans ce "recueil".
Après, il est un peu daté. On y retrouve des tranches de vie avec un peu de nostalgie.
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Le best of des célèbres anecdotes "vie de merde".
Le concept est de raconter ses petites histoires, ses petites galères, sa VDM quoi.
C'est un peu concon mais ça détend, pas besoin de réfléchir, je m'attendais à plus rire de ces bêtises ceci étant dit.
Ça reste un livre facile à lire évidemment, quand on est en panne de lecture ou qu'on arrive pas à se concentrer ça aide.
Mais j'ai pas accroché plus que ça, j'ai trouvé ça long.
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La collection s'agrandit! Déjà 20 tomes... Ca fait plusieurs années que je me suis prise au jeu des "VDM". D'abord par hasard, en fouinant au rayon librairie d'une grande surface. Puis délibérément: j'attendais avec impatience chaque nouvelle sortie!
Certaines séries (de romans ou de BD) ont des hauts et des bas. Mais avec VDM, c'est toujours une réussite, toujours aussi drôle au fil des parutions! Je pense que le brassage lié au fait que ça soit des ouvrages collectifs y est pour beaucoup.
Bref, je suis ravie de ce tome 20: les voisins. Toujours aussi fidèle à l'esprit de la série. Ce qui est drôle, c'est qu'on se reconnaît dans les malheurs des personnages. Leurs mésaventures sont tellement... + que réalistes: la transcription en BD de faits réels. Ca pourrait arriver à chacun d'entre nous. C'est hilarant. Et ça aide à relativiser. Une petite dose de "VDM" et hop! Fini l'auto-apitoiement!
Alors j'adhère à 100%, et au rythme ou nous enchaînons les bourdes et autres galères aussi minables que poilantes, qui sait jusqu'où cette chouette collection nous mènera...
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Ce livre retranscrit tout ce que nous n'aimerions pas qu'il nous arrive mais qui pourtant arrive à un(e) inconnu(e). On passe du rire a des moments ou l'on se demande comment cela peut-être possible. Un livre qui nous montre la bêtise de l'homme mais qui fait du bien en cette période ou tout est trop sérieux.
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Un peu lour-lourd, mais sur une ile déserte le rire gras rend plus léger pas vrai?
Des fois qu'il y aurait des crocodiles, je leur rétorque: "Vous en avez mis du temps grands fous!" et leur sers mon numéro de charme.
Ce genre de truc, ça marche à tous les coups, sauf avec les sapeurs pompiers qu'on appelle pour rien bien sûr!
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A emporter dans une ile déserte pour rigoler toute seule car sans parler, je meurs!
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