AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Mayra Montero (10)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
le messager

Nganga noire, nganga chinois, Sanfancon, saint sans tête, babalawos noirs, babalawos chinois, négociations avec les orichas, des saints.....bref c'est le monde de la sorcellerie multiculturelle qui va sceller le destin de la jeune métisse afro-chinoise Aïda Cheng avec celui du célèbre ténor napolitain Enrico Caruso, dans les cuisines de l'hôtel Ingilterra, suite à une explosion sur la scène du théâtre national de La Havane où Caruso chantait, ironie du sort, Radamés dans L'Aïda de Verdi. Nous sommes le 13 juin 1920 à La Havane.

De cette rencontre et de sa suite, que je vous laisse découvrir, naîtra Enriqueta, narratrice de ce récit à deux voix avec sa mère. Trente deux ans après l'incident fatale, Enriqueta revient sur ce jour, et enquête parmi les survivants, accusés et autres......pour lever le voile sur ce mystère qui reste entier.

Une intrigue formidable inspirée d'un événement réel, un attentat qui a bel et bien eu lieu un an avant la mort réelle de Caruso, à Naples. Une bombe qui fera plus de ravage en les personnes qui croiseront la route du ténor ce jour-là et dans les journées qui le suivront, qu'elle n'en fera dans le théâtre. "13 Juin-Aida fatale" coupera leurs vies en deux, leur faisant prendre conscience de " l'autre face de la vie, ce bouillon d'incertitude et de mystère dans lequel s'agite toujours la volonté de l'homme."

Si la bombe est réelle, la suite est l'imagination de Montera. Mais plus que l'intrigue c'est le côté mystique du livre qui est fascinant. Un Monde, celui d'après la bombe, invisible mais qu'ils ressentent, pressentent ou entendent et qui aura plus de poids sur leurs destins que celui d'avant la bombe, qu'ils croyaient réel et contrôlable. Un livre fabuleux sur l'amour, la mort et l'occulte.

Merci Peco, c'était une lecture intéressante que je conseille vivement à tous les

les amoureuses et amoureux de la littérature d'Amérique latine.



"....tu ne peux pas lutter contre quelque chose qui est à toi, contre ton propre messager."

"....,lorsque quelqu'un meurt sans avoir réglé ses comptes, un messager de son âme sort du lieu de la mort et vole au lieu de son destin ."

Commenter  J’apprécie          779
le messager

En 1920, le Grand Caruso vient chanter Aïda à La Havane pour la coquette somme de dix mille dollars Les billets se vendent une fortune malgré la colère du public cubain féru d'opéra qui ne peut s'acquitter des 35 dollars d'entrée.

Le soir de la première, le Théâtre National est la cible d'un attentat à la bombe. Caruso disparaît au cours de l'explosion et ne réapparaît que quelques jours plus tard. Où était-il? Mystère.

Dans le messager, « Como un mensajero tuyo », l'écrivain cubaine Mayra Montero nous dévoile un secret. Caruso était attendu devant le théâtre par « la China », Aïda Petrinera Cheng, fille d'un Chinois et d'une mulâtresse. Avertie par son parrain, un puissant babalawo, elle tentera par tous les moyens de sauver la vie du ténor menacé par la puissante organisation criminelle italienne la Main Noire. Loin de la Havane, c'est dans les endroits reculés de l'île,Signa, Matanzas, que Aïda sous la protection de sociétés noires occultes naviguera entre deux mondes, entre les morts et les vivants pour vivre à l'abri des regards une intense histoire d'amour.

Le messager est le récit de la fuite des amants, d'une improbable et incroyable passion placée sous le signe de la musique et du métissage. Car c'est symboliquement vêtu en Radamés que le ténor italien apparaîtra pour la première fois aux yeux de celle qui porte en elle trois cultures, la culture espagnole de son grand-père, la culture lucumi de sa grand-mère, et la culture asiatique de son père.

Le messager nous offre aussi un beau voyage dans la mythologie afro-cubaine et ses rites ainsi que dans la mythologie sino-cubaine dont l'histoire est assez méconnue (le quartier chinois de la Havane est le plus ancien d'Amérique du sud).

Si vous voulez savoir ce qu'il advint du plus grand ténor de tous les temps pendant quelques jours, il faut écouter le récit de Enriqueta la narratrice , qui n'est autre que... Cielo! Aïda!
Commenter  J’apprécie          698
Pourpre profond

L’étrangeté de certaines pulsions, de certains fantasmes, devrait toujours être rapprochée de celle de la nature qui jamais ne se lasse de nous surprendre, de nous apprendre sur nous-mêmes, de nous émerveiller parfois.

Ainsi en matière d’érotisme, dès lors que le respect mutuel entre adultes consentants ne fait pas défaut, est-il vain de débattre de la bizarrerie de tel ou tel comportement, de s’appesantir sur la moralité de telle ou telle déviance !



Professeur au conservatoire et critique musical, Augustín Cabán arrive à la retraite la mort dans l’âme. Comment faire désormais pour assouvir ses fantasmes jusque là étroitement liés à ses activités professionnelles ?

Il en a passé des heures et des heures à assister aux répétitions de l’orchestre de San Juan, les yeux rivés tantôt sur les mains d’un pianiste, tantôt sur les jambes d’une violoncelliste, tantôt encore sur les lèvres d’une joueuse de cor… Tels des aimants, hommes et femmes pareillement l’attirent à la seule condition qu’ils soient virtuoses et Augustín d’assumer fièrement sa bisexualité.

Ce mélomane volage, roi de la fugue, ressent alors le besoin de consigner noir sur blanc ses aventures extraconjugales. Un ancien collègue de travail à l’homosexualité refoulée, Sebastián, a la primeur de ses écrits croustilleux. Ce dernier s’empresse aussitôt de les lire avec délectation, se laissant aller à des commentaires un brin taquin.



Contrairement à l'enchantement de Sebastián, “Pourpre profond” est un poil trop pimenté à mon goût. Certes ce roman paru en 2000 se lit sans effort ni déplaisir, l’auteure portoricaine Mayra Montero a une belle écriture non dénuée d'humour, mais les obsessions sexuelles du personnage principal sont assez loin de la petite musique teintée de vibrations sensuelles entendue ici et là au détour d’autres lectures.

Commenter  J’apprécie          554
La Havane, 1957

Dans une scène culte du Parrain II, on voit Michaël Corleone célébrer la Saint-Sylvestre 1958 à La Havane. Cette nuit marque un tournant dans l'histoire cubaine, car les révolutionnaires prennent le contrôle de l'île, les mafieux le premier avion et le dictateur Batista s'enfuit à Saint-Domingue dès le lendemain.

Ce 31 décembre sonne donc le glas des belles années de la Mafia dans l'île. Cuba était devenue un bordel et un casino à ciel ouvert pour Américains. L'hôtellerie de luxe, le jeu, la prostitution, la drogue, étaient au mains de la Cosa Nostra, le dictateur Batista et sa clique se servaient au passage.

A la Havane, en 1957, les affaires sont encore bonnes pour les gangsters. Un obscur gratte-papier, Joaquin Porrata, cantonné aux rubriques de variété, flaire un scoop lorsque le cadavre d'un hippopotame est découvert près du parc zoologique de la Havane. Cette mort serait un message envoyé par la Mafia, et aurait un lien avec l'assassinat à New-York d'Albert Anastasia, le « grand exécuteur », parrain de la famille Mangano. Le contrôle des hôtels à Cuba est un enjeu colossal, juifs et italo-américains ne se font pas de cadeaux.

Tel un chien dans un jeu de quille, Porrata va mener son enquête, obsédé par cette affaire, et croiser toute la faune nocturne de la Havane, des chanteuses de cabaret à Meyer Lansky. Mais à trop remuer la merde, on finit par se salir.

Cette partie de l'histoire cubaine, déjà magistralement racontée par James Ellroy dans sa trilogie Underworld USA me fascine, autant dire que j'en lirais sur la tête d'un pouilleux. La Havane, 1957 a un double attrait, il est écrit par une femme, et par une Cubaine. Le roman, dont le titre original est Son de Almendra (célèbre danzón) se dévore, s'écoute, se sent. Mayra Montero possède une écriture très sensuelle, et un grand sens de la narration.

Elle restitue les dernières années de la Mafia à Cuba à travers le parcours agité du narrateur Porrata et de sa petite amie, une ancienne acrobate de cirque devenue manchote qui fricote avec une figure importante du Milieu.

La Havane, 1957 qui s'inspire de faits réels est aussi un hommage au cinéma. L'un des personnages est un fanatique de l'acteur Georges Raft, dont il copie les tenues, la coiffure, la gestuelle, un Raft d'ailleurs proche de la Mafia et qui dirigea un temps l'hôtel Capri, où il possédait des parts. Mayra Montero relate dans les dernières lignes de l'ouvrage une scène digne d'une production hollywoodienne: « Ainsi que l'avait pressenti Lansky, les choses changèrent du tout au tout au petit matin du 1er janvier 1959. Des citoyens en colère envahirent les hôtels, renversèrent les tables de jeu, arrachèrent les machines à sous appartenant au colonel Fernández Miranda et les jetèrent sur le trottoir. Un seul casino fut respecté dans toute La Havane. George Raft se présenta à l'entrée du Capri pour affronter la foule. Il était encore vêtu du smoking qu'il avait passé pour la fête du nouvel an, ses tempes battaient, son visage se décomposa en une terrible grimace, et on l'entendit hurler: « Ici, c'est mon casino! Pas mon casino! » Dehors, il y avait un homme qui connaissait sa vie par coeur, qui connaissait tous ses films sur le bout des doigts et qui l'adorait en silence. Cet homme leva les bras devant Johnny Lamb, devant Nick Cain, devant Johnny Marshall, devant Joe Martin et devant Guido Rinaldi (Dans Scarface) mais aussi, et surtout, devant celui qui avait déjà joué Spats Columbo. « C'est Raft! George Raft! Que personne ne le touche! » Un étrange silence se fit. Dans la foule, deux ou trois miliciens retirèrent leur casquette en signe de respect. Les gens se dispersèrent sans mettre un pied à l'intérieur du casino. »



Pour admirer le crépuscule de la Havane américaine - ses vedettes de cinéma, ses gansters, ses fêtes mémorables, ses assassinats quotidiens...- laissez-vous guider par Mayra Montero.
Commenter  J’apprécie          499
Pourpre profond

Caresser un instrument, dont le bois chaud et brillant attire la paume un peu tremblante qui doit le faire vibrer au service d'une oeuvre, serrer un violoncelle entre ses cuisses, passer sa langue sur ses lèvres avant de les poser sur une clarinette, ou tout autre instrument à vent ....sensualité du geste du violoniste au poignet légèrement courbé sur son archet avant d'attaquer sa note, intensité de l'interprétation, galbe de l'instrument, jouissance de l'exécution...ce roman casse un mythe, celui du côté lisse et glacé de la musique classique, je croyais jusqu'à présent que sexe rimait plutôt avec Rock'n Roll ! ...je ne regarderai plus jamais un orchestre symphonique ou un quatuor à cordes de la même façon...ce roman est en effet la mise en scène de « la fusion de la musique et de la volupté » et les virtuoses peuvent révéler des qualités exceptionnelles à caresser les corps ! ...enfin les musiciennes surtout, car l'auteur, une femme imagine que son narrateur, Augustin, un critique musical, devienne l'auteur de mémoires relatant ses rencontres érotico-professionnelles avec des divas surprenantes. Sebastian, son ex-rédacteur en chef est du même coup le premier lecteur et ne cache rien de ses frustrations, de ce qu'il aimerait lire à la place des textes que lui confie son ami. Il n'aime ni les histoires à l'eau de rose, ni les femmes décrites, la violoniste, comme la trop jeune et perfectionniste chinoise. Il s'impatiente, critique et boude. L'élégant pianiste australien lui plait tout particulièrement...Étrange dialogue que celui des auteurs et de leurs lecteurs, qui m'a fait sourire, il est fait de désir, d'envie, de frustration, de malentendus...n'en sommes-nous pas les preuves vivantes, nous qui sur Babelio, partageons enthousiasmes ou déceptions...et sommes les lecteurs les uns des autres ? La mémoire et le mensonge, la vie reconstruite sont aussi au coeur de ce roman érotique, que ce soient les histoires rapportées des uns ou des autres, entachées de nostalgie, de non-dits ou du désir de paraître sous son meilleur jour. Je n'oublie rien ? ....si...bien évidemment, des scènes torrides et émoustillantes pour tous les goûts, un roman très chaud, de saison, remarquablement bien écrit, pas au point de postuler pour Radio Classique, comme le souhaite l'un d'entre nous, mais suffisamment coquin pour être lu à deux en écoutant de la bonne musique, et en se chamaillant pour tourner les pages ....bonne lecture, et belles interprétations, les musiciens n'ont pas, encore heureux, le monopole de la réussite des arpèges sur les corps !



Commenter  J’apprécie          3311
Pourpre profond

Autant le dire d’emblée, j’ai raté ma vocation. En fait, je crois que j’aurai dû être critique de musique classique. Cela m’a aurait certainement ouvert de nouvelles perspectives. Et même si la perception de cette musique est encore une sensation étrangère, le fait de croiser des violoncellistes, des pianistes, des joueuses de pipo et même des chefs d’orchestres m’aurait particulièrement intéressé. Surtout de pouvoir les interviewer seul à seule, dans leur chambre d’hôtel, le soir après une répétition…



J’ai découvert un nouveau sentiment : la sensualité de la musique classique. Après ce bouquin, je ne vais plus regarder les interprètes féminines de la même manière. Prenons un cas concret : une pianiste, brune les cheveux longs. Avant, je n’avais que des sentiments purs envers cette ravissante brune. Mais un livre, couleur « pourpre profond », et mon imagination se transforme. Et là, maintenant, j’ai envie de jouer de mon majeur avec cette chaude brunasse. Parce que crois-moi, les pianistes sont chaudes. Leurs doigts, quelle dextérité ! Et je ne t’ai pas encore parlé des solistes de flute traversière ! Aie aie aie… Quelle dextérité avec leur bouche et ces lèvres qui te mangent le sexe… Hou la la, chaud devant. J’ai envoyé mon CV à France Classique pour voir s’il ne cherchait pas un nouveau chroNIQUEUR prêt à payer de sa personne et de son sexe pour obtenir de savoureux reportages.



Putain, j’ai envie de dire. Quel bouquin ! à te brûler le majeur à chaque page tournée. Que de passages hilarants, d’évocations festives, de chapitres terriblement jubilatoires. Que de scènes torrides, dégueulasses, magnifiquement pornographiques. La pression monte, monte, monte sans cesse jusqu’à éjaculer de bonheur à chaque page.



L’heure de la retraite à sonner pour Augustín Cabán, professeur émérite et critique musical passionné. Mais avant de remballer ses affaires au journal, il propose d’écrire ses mémoires. Savoureux souvenirs d’un chroNIQUEUR musical qui déballe tout sans tabou autour de ses rencontres. Toutes fabuleuses, toutes délicieuses, de l’amour, de l’amusement et de la perversion. Une plantureuse violoniste répétant nue devant sa fenêtre, un pianiste aux doigts prodigieux, une joueuse de cor allaitant une chauve-souris. Une ribambelle de petites histoires, drôles et charmantes, parfois tendres parfois sadiques. Un petit roman jubilatoire – que dis-je – EJACULATOIRE même. Tu passeras tous tes plaisirs en revue, de la simple fellation au fist-fucking en passant par l’ondinisme, multiples pénétrations ou sodomies. Bref, un savoureux livre de tes plaisirs presque inavoués. Bref, en un mot charmant.



Et rien que pour vivre ces nombreux moments d’excitations, de plaisirs extrêmes et de bonheur intense, j’ai décidé de devenir critique musicale. Si une dame sait jouer d’un instrument ? je suis prêt à venir l’interviewer pour notre plus grand plaisir… Le numéro de ta chambre d’hôtel ? Et si après je peux ressortir quelques instants aussi obsessionnels que je viens de lire, l’orgasme de ma vie ne sera plus très loin. Plus qu’un roman érotique, il offre au lecteur un plaisir inavoué de croiser les plus grandes solistes de ce monde, de les lécher, de les pénétrer, de les BAISER ! Avec ce roman de Mayra Montero, je n’écouterai plus la musique classique de la même manière, c’est-à-dire sans érection !
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          326
Pourpre profond

[…] les lèvres d’Alejandrina gobaient sans arrêt mon sexe, ne le manquaient jamais et s’appliquaient du mieux qu’elles savaient. C’est cela que les virtuoses ont de bon : elles ne rechignent pas à la tâche, elles s’appliquent, elles insistent, recommencent, elles ont une soif de perfection sans borne.



Voilà un roman et un nouvel auteur qui sont venus à moi par le plus beau des hasards et quelle belle surprise ! Est-ce le titre qui en dit long, ce sein ferme et généreux ou Mayra Montero, écrivaine Cubaine Portoricaine, qui a attiré toute mon attention ?



Ce livre allie deux grands thèmes : jouissance et musique classique, il va sans dire que c’est avec jubilation et pure délectation que j’ai avalé Pourpre profond.

Augustin Cabán, professeur et critique musical, redouté de tous, part à la retraite. Les cartons chargés de partitions et de souvenirs, il décide d’écrire ses mémoires, mais pas n’importe lesquelles ! Son amour du métier lui a permis de côtoyer les plus grands virtuoses du moment. Augustin, homme passionné de musique classique et de sexe, mets sa pudeur de côté et nous fait vibrer sous sa plume, nous contant ses frasques amoureuses et perverses avec les rencontres qui ont bouleversé son parcours et tatoué son corps et son âme.



Nous sommes loin d’un roman léger, pornographique et obscène. L’écriture de l’auteur est élégante et sensuelle, avec ce côté lyrique porté par de grands compositeurs comme Brahms ou Bartók. Si on prend le temps d’écouter les extraits énoncés, cette musicalité accentue l’ardeur du texte et lui offre cet aspect poétique.



[…] ses lèvres allaient et venaient le long de mon sexe et je ressentais un plaisir dévastateur, la fureur du désir cliquetait soudain dans mon crâne comme une drisse cliquette contre le mât d’un voilier ; cela s’était bientôt transformé en un torrent de féroces pizzicati – dans le pur style de Béla Bartók. Ne serait-ce pas précisément cela que signifie : méditer la musique au plus profond de sa chair ?



A chaque chapitre on jubile mais attention aux âmes chastes et sensibles, certaines scènes peuvent déranger. J’ai été prise d’affection pour chacune de ses conquêtes, beaucoup m’ont faire rire, toutes m’ont offert du plaisir et si on enlève les œillères qui nous voilent les yeux, on peut en retenir une certaine morale : Lorsque deux Êtres consentant se désirent, se dévorent et que le A de Amour est infiniment grand, quelle que soit la pratique, même des plus perverses, l’acte est beau et les fluides offerts deviennent pures et sont partie intégrante de l’Amour.



« J’étais retourné auprès d’elle et lui avais essuyé l’entrejambe comme si j’essuyais une larme ».



Au fil des jours et de ses nuits blanches, Augustin nous dissèque, sans la moindre retenue, ses frasques passionnantes avec l’impudique et capricieuse Virginia Tuten, violoniste, Clint Verret, pianiste Australien au doigté prodigieux, ainsi que la perversité de Manuela Suggia, la dernière et la plus obsessionnelle, qui le jettera aux portes de l’enfer. Le point commun de toutes ses liaisons parfois dangereuses ? Il les a toutes aimées d’un amour sincère. Au fil des mots, des rencontres, on reçoit en pleine figure cette passion viscérale qu’il a eu pour ces femmes qui lui délivreront sans tabou le secret de leur Pourpre profond et le guideront vers le point G, pour ces hommes qui lui dévoileront des plaisirs jusque-là inconnus et l’union de ces Êtres qui le porteront au sommet de l’extase.



« Dans la vie d’une femme, il n’y a que deux moments qui, telles deux profondes brûlures, peuvent lacérer durablement son esprit : le moment où un homme lui déchire un vêtement qu’elle porte sur elle, et celui où il lui demande de lui tourner pour la première fois le dos ».



Pourpre profond, « Les seules choses qui perdurent sont le plaisir et la texture de l’instant… »

Commenter  J’apprécie          320
Pourpre profond

La musique classique associée au sexe, voilà un attelage intéressant.

Les rencontres amoureuses et obsessionnelles d'Agustin Caban, critique musical, étonnent toujours, amusent souvent, et choquent parfois (beaucoup si on a l'âme sensible !)

De grands virtuoses, femmes et homme traversent sa vie au gré de la musique.

C'est impudique, direct et cru.

Un roman érotique qui ne laisse pas indifférent grâce à une écriture sensuelle et pleine d'humour.

Du sexe, de la perversité mais aussi de l'amour et de la sincérité.

Vibrer jusqu'à son pourpre profond ?

Mayra Montero, se glisse dans la peau d'un homme avec beaucoup de facilité ! Surprenant !

une belle découverte pour moi, après Guttierez, lu récemment.

Commenter  J’apprécie          163
La Havane, 1957

LA HAVANE, 1957 de Mayra Montero



J'ai acheté ce livre sans en connaître l'auteure, par un heureux hasard. Il est question de mafia et de cadavres livrés aux fauves du zoo. Joaquin Porrata enquête tandis que son frère Santiago cherche à combattre le gouvernement en place.



Ce roman, basé sur des faits réels, est bien écrit et je l'ai trouvé captivant. De plus, une grande partie de l'action se déroule à La havane, une ville que j'affectionne particulièrement.



Commenter  J’apprécie          20
La Havane, 1957

A Cuba en 1957 Joaquin Porrata, un tout jeune journaliste, mène l'enquête sur la guerre que se livrent les mafias locale et américaine pour le contrôle des casinos de l'île mais certains sujets sont dangereux à remuer comme il va l'apprendre à ses dépends.





Il m'a fallu un peu de temps pour entrer dans ce roman. Le héros ne m'était pas très sympathique : machiste, un peu imbu de lui-même. Petit à petit cependant il acquiert plus de profondeur et puis Mayra Montero croise sa présentation de la pègre -qui ne m'intéresse pas plus que ça, je dois le dire- avec l'histoire pleine de péripéties de Yolanda, ancienne artiste de cirque, devenue employée de cabaret suite à un accident du travail qui l'a laissée manchote. Enfin, la révolution cubaine d'abord à peine évoquée, très à l'arrière-plan, entre soudain dans le récit de façon dramatique. Tout cela est fort bien mené et je suis de plus en plus accrochée par ma lecture. L'écriture rend très bien les sentiments et sensations des personnages.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
Commenter  J’apprécie          20


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Mayra Montero (38)Voir plus

Quiz Voir plus

Compléter les titres

Orgueil et ..., de Jane Austen ?

Modestie
Vantardise
Innocence
Préjugé

10 questions
20264 lecteurs ont répondu
Thèmes : humourCréer un quiz sur cet auteur

{* *}