
Voilà c’est mon tour. J’aime ce moment qui n’appartient qu’à moi, ce moment où l'on ne me juge pas sur mon physique mais sur ma musique. Adam me regarde toujours, intensément, la tête posée sur son poing, l’index sur ses lèvres. Il a l’air concentré sur ma prochaine prestation. Mon cœur manque un battement, il y a tant de choses dans ce regard… Il n’y a que lui et moi, je n’entends même pas les paroles de M. Reynolds. Et puis les lumières s’éteignent, Adam disparaît dans l’obscurité. Je ne pense plus à rien, juste à ma musique, à ses notes. Je porte mon violon à l’épaule, prête à entamer la Sonate pour violon de Bach. Et je joue, je joue, j’entends la musique s’envoler, le son mélodieux de mon instrument se disperser. Et d’un coup le silence, comme si le temps était suspendu. Et puis le tonnerre d’applaudissements me sort de ma torpeur, les lumières se rallument, le public est debout, Adam est debout et son visage… Son visage marque une profonde admiration. Pour moi ? Je me remplis de ce vrombissement en mon honneur, mais je n’entends que les mains d’Adam, taper avec enthousiasme…
La cérémonie se poursuit au cours d’un grand cocktail où tout le monde se félicite, s’apostrophe. L’ambiance est joyeuse et je retrouve Claire avec plaisir.
- Tu n'as même plus besoin de te mordre les lèvres.Un seul regard sur toi suffit à me rendre fou, murmure-t-il.Tu es si désirable...
- Je pense qu'il faudrait que j'essaie à nouveau, juste pour voir la différence, le défié-je, sourire aguicheur aux lèvres.
- Je t'aime, murmuré-je contre lui, sentant déjà le sommeil m'emporter à nouveau.
- Je t'aime aussi, l'entends-je dire au loin.Plus que je n'ai jamais aimé personne...
Je m'endors, accrochée à lui, comme s'il ne devait jamais plus partir...
- Je ne peux lutter contre ce besoin que j'ai de te toucher,de te sentir quand je suis avec toi.Tu agis sur moi comme un aimant, me souffle-t-il.
-J'ai la même impression...
Son regard est doux,enveloppant.Sa mine est décontractée,sereine. Être à ses côtés suffit à mon bonheur.Cet homme si séduisant,si charismatique,si humble, m'insuffle tant de confiance...Je vibre toujours quand je sens son odeur, mon corps s'anime quand il me frôle...
Je me penche vers lui et lui mordille le lobe de l'oreille.
- Tu me fais le même effet... Parfois, je rêve que..., dit-je en me mordant la lèvre, hésitant à en dévoiler davantage.
- Tu rêves de quoi ,mon ange ? me demande Adam, très intéressé.
- Je rêve que nous passons des jours et des jours au lit ...
- Tu n'aurais pas peur de te lasser ?
- Oh ! non, c'est tellement bon ...
Adam me regarde, et son soudain sérieux m'inquiète.Il brise enfin le silence:
- C'est parce que nous nous sommes trouvés, mon ange ...Avec toi, c'est toujours une réussite,toujours si ... intense ...
Ce baiser est une invitation à la survie, le sang n’a jamais autant pulsé dans mes veines, mon ventre ne s’est jamais autant enflammé ! Ses mains se crispent dans mon dos, il fait un pas pour me plaquer contre mes cartons. Il me domine de toute sa hauteur, de sa force et de ce magnétisme qui vrille complètement mes pensées. Je m’accroche à lui comme une damnée, comme s’il était mon seul lien avec la terre ferme, le seul capable de me sortir de là.

– Oh ! mince alors, rit Jade, incapable de se contrôler.
– Oh ! ça va ! C’est la faute de tes talons, aussi ! Je t’avais dit que je ne maîtrisais pas ! me défends-je
– « Bonjour, monsieur Jefferson, que vous êtes beau ! Puis-je vous tomber dessus et vous embrasser ? » fait mon amie en cherchant à m’imiter.
Son rire est communicatif. J’oscille encore entre mourir de honte ou me laisser aller franchement à tourner la situation de la veille avec dérision.
– Arrête… Ce n’est pas drôle… Et surtout, ce n’est pas tout, ajouté-je.
– T’as pu faire pire ? me demande Jade en ouvrant grand les yeux.
– Marcus m’a invitée au gala de ce soir, mais je n’ai pas son numéro et il n’a pas le mien… Je n’ai aucune idée de comment le joindre. Je crois que ce rendez-vous est comme le baiser : totalement manqué !
– C’est bien la première fois que je te vois perdre autant tes moyens devant un homme, souligne malicieusement Jade. Et tu l’appelles déjà Marcus !
– J’ai été gauche toute la soirée à cause de l’effet qu’il m’a fait. Et voilà où j’en suis : pas d’interview valable et aucun moyen de le revoir…
L’homme le plus envoûtant de la Terre est en face de moi, je suis quasiment nue devant lui et mes mains explorent son torse viril avec avidité. J’ai rêvé de toucher son corps, il est là, sous mes doigts. Je suis curieuse de le découvrir un peu plus, de le parcourir, de le sentir frémir à mon contact. Cette virilité qui émane de lui me transporte et ne m’inspire aucune crainte, aucune timidité.
Ses petites fesses rondes et musclées sont à croquer.J'admire le spectacle, Adam est terriblement beau, sexy, sa démarche est presque féline.
Non, je n'admire pas,je savoure ce que je vois.
- Je ne sais pas si je dois être flatté par ton regard ou en être offusqué, on dirait que tu t'apprêtes à faire de moi ton repas, me glisse-t-il en souriant.