Quand je vois les autres complètement à fond. Ils vivent à deux cents pour cent des... trucs chiants comme une partie de Uno, par exemple. Ils ont le cœur qui fait des montagnes russes quand ils reçoivent des textos de la personne dont ils sont amoureux. Je ressens jamais ça, moi. C'est comme être coincée dans un manège qui ne me fait rien, sans comprendre pourquoi les gens hurlent.
Si je te suis bien, ça te rends malade qu'on doive se conformer à ce qu'on attend de nous. Et je suis d'accord avec toi. Je pense que tu ne parles pas que du sexe quand tu critiques les gens vanille. Je pense que c'est aussi les relations. Entre les personnes. Entre chacun soi-même. T'as pas envie de rentrer dans les cases.
C’est juste que tu as l’air d’une sorte de bombe à retardement, posée au milieu du chaos. La plupart des gens se font une opinion, quitte à avoir tort. Ils comprennent qu’on ne peut pas tout avoir. Et toi… toi tu prends toutes les possibilités et tu essaies de les garder toutes possibles. Tu vas exploser.
je n'aime pas l'idée d'être nue dans le lit de Jonathan, je n'aime pas qu'il y soit encore, qu'on ait dormi ensemble, comme un couple. C'est ça qui me dérange, je n'ai pas envie d'être un couple. Qu'on soit les deux petits amoureux qui avaient leur esprit de révolte, mais se sont rangés dans le schéma habituel des ados qui vont se rouler des pelles dans les toilettes du lycée.
Je sais... Mais j'ai peur de casser ce qu'on a, je crois. C'est tellement bien, cette relation un peu secrète, qui ne rentre pas dans les cases. Avoir quelque chose ensemble, sans se demander ce que c'est, sans chercher une étiquette. J'ai l'impression que si on se pose ces questions, on va devoir se ranger quelque part. Briser ce truc à part qu'on a réussi à construire.
Je pensais savoir ce que je voulais quelqu'un avec qui avoir le droit d'être moi-même, entière, vraie. Mais je n'ai pas eu de grande révélation, pas de soudaine compréhension de tout ce qui m'échappe encore.
Comme si ce que je souhaitais n'était pas ce qu'il me fallait. Ou que je n'avais pas besoin d'une autorisation pour être qui je suis.
C'est la fin de la nuit, et le matin va durer des mois.
J'ai l'impression de passer à côté de ma vie. Quand je vois les autres complètement à fond. Ils vivent à deux cents pour cent des... trucs chiants comme une partie de Uno, par exemple.
Plus je me rapproche de moi-même, et plus je me coupe des autres.