Citations de Melody Gornet (27)
"J'ai l'impression de passer à côté de ma vie. Quand je vois les autres complètement à fond. Ils vivent à deux cents pour cent des... trucs chiants comme une partie de Uno, par exemple."
"Maintenant, elle meurt, répète Alexandre. Dans toutes les maisons. Les rideaux noués en nœuds coulants, les piluliers dans la salle de bains, les lames de rasoir. Elle n'a pas arrêté. Chaque fois que tu tournais la tête elle mourait. Tu refuses de la voir maintenant, et elle n'arrête plus de mourir."
Il y a plus de fantômes dans ma tête que dans tous les cimetières d'Edimbourg.
"Plus je me rapproche de moi-même, et plus je me coupe des autres."
Les gens ne sont pas toujours ce qu'on croit connaître d'eux.
On descend les cartons? demanda Jordan en prenant le sien.
-Attends, je vais chercher un truc dans la chambre de maman.
L'odeur de sa chambre, intacte, me fit monter les larmes aux yeux. Elle avait un miroir au-dessus de son lit ; j'évitai de le regarder. Je me disais que si elle était quelque part, peut-être que les miroirs étaient des fenêtres desquelles elle pouvait nous voir. Surtout depuis sa chambre. Et je préférais le croire, plutôt que voir mon reflet.
Ce qu'elles font ici – je parle pas du miel, je parle de polliniser chaque petite fleur de ce pré et de la forêt derrière –, on a encore inventé aucune machine qui puisse le faire. Leur langage, leur danse, c'est assez précis pour transmettre l'équivalent de coordonnées GPS. Nous, on a des milliers de mots, des millions en comptant tous les dialectes possibles, et c'est encore pas assez pour se comprendre.
moi, je refuse de me mentir. Et je refuse d'accepter n'importe quoi, de jouer un rôle qui n'est pas le mien, juste pour faire comme les autres. Cette société me dégoûte. Je m'ennuie à mourir. Je ne m'intéresse à personne, alors c'est normal que personne ne s'intéresse à moi.
T'es juste un peu désabusée. Un peu spéciale, c'est tout. Je sais qu'il y a des choses qui te font vibrer. Ou partir en vrille. T'es pas insensible, Lana, tu vois seulement le monde autrement. C'est pour ça que je t'adore.
- Je me sens pas comme les autres filles. J'ai l'impression de ne pas être normale, et je crois que je me suis éloignée de tout le monde.
- Moi aussi je me sens souvent à part, tu sais. Pour moi, si on arrêtait de penser que toutes les filles doivent être d'une façon ou d'une autre, on n'aurait pas l'idée de se mettre à l'écart. C'est cool, d'être différentes.
- Tu sais c'est quoi le meilleur sex-toy du monde ?
- Non ?
- Un mec.
Sa vie se déroule par épisodes prévisibles, comme une téléréalité ennuyeuse. Si je continue à la regarder, c'est seulement parce que j'ai peur de couper l'émission et de me retrouver seule dans le noir.
Peut-être aussi parce que je me sentais en retard sur elle. Elle avait déjà couché avec un garçon, « fait des trucs » avec cinq autres. Lucie aussi avait eu des histoires, et je commençais à me dire qu'il devait me manquer quelque chose, pour que je n'intéresse personne.
Derrière elle, l'exaspération : est-ce que je suis devenue si dépendante ? Ce n'est pas le fait de le savoir ailleurs qui m'effraie. J'ai peur qu'il n'y ait plus rien, plus personne, pour l'empêcher l'ennui de m'envahir, de m'étouffer.
Je ne peux plus m'arrêter de penser qu'il peut peut-être m'empêcher de mourir d'ennui.
Vanille : qui appartient à la majorité ennuyeuse. Conventionnel. Dans la norme. Sans fantaisie.
C'est comme être coincée dans un manège qui ne me fait rien, sans comprendre pourquoi les gens hurlent.
Plus je me rapproche de moi-même, et plus je me coupe des autres.
Et je ne sais pas pourquoi je n'arrive pas à m'ancrer dans la réalité, pourquoi je dérive en permanence.
Quand je vois les autres complètement à fond. Ils vivent à deux cents pour cent des... trucs chiants comme une partie de Uno, par exemple. Ils ont le cœur qui fait des montagnes russes quand ils reçoivent des textos de la personne dont ils sont amoureux. Je ressens jamais ça, moi. C'est comme être coincée dans un manège qui ne me fait rien, sans comprendre pourquoi les gens hurlent.
Si je te suis bien, ça te rends malade qu'on doive se conformer à ce qu'on attend de nous. Et je suis d'accord avec toi. Je pense que tu ne parles pas que du sexe quand tu critiques les gens vanille. Je pense que c'est aussi les relations. Entre les personnes. Entre chacun soi-même. T'as pas envie de rentrer dans les cases.