Citations de Mercedes Helnwein (35)
À quinze ans, devant la bibliothèque municipale, un garçon a maté mes jambes, puis il a levé les sourcils quand j’ai croisé son regard. J’ai passé la nuit suivante à me demander comment prendre ce compliment.
Avec le temps, elle abandonna toute tentative de me sociabiliser et je pus mener tranquillement une existence de jeune champignon dans ma chambre.
Les sourcils de ma mère s'agitèrent et elle ne feignit même pas de comprendre la moitié de ce que je venais de dire. Chaque fois que je m'évertuais à démontrer quelque chose, j'étais consciente que, pour elle, tout ce qui sortait de ma bouche résonnait comme des bips sonores jaillissant d'un robot déglingué.
Ça prend une éternité pour cultiver quelques chose qui vaille le coup dans la vie. Alors, pourquoi est-il si facile de tout démolir en un rien de temps?
J'ai labouré ma vie avec une moissoneuse à combustion. Enfin, pour être franche, je ne suis pas sûre que les moissonneuses à combustion existent vraiment, mais si c'est le cas, c'est exactement le genre d'engin avec lequel j'ai labouré ma vie.
plein d'humour, très juste et très agréable, un livre attachant
Il s'est efforcé d'entretenir la conversation et j'ai tout fait foirer d'un milliard de façons. Je pensais briser la glace, mais j'imagine qu'il faut faire bien attention à l'endroit où l'on plante la hache.
C'est parfois douloureux de sourire au mauvais moment, mais il y avait quelque chose d'agréable à défier la logique.
Lorsqu'on atteint un certain degré d'absurdité, le moindre effort semble aussi douloureux qu'une rage de dents et il vaut finalement mieux se plier aux circonstances.
Les gens qui dorment semblent immergés dans l'ignorance. Ça doit être vrai, ce qu'on dit : l'ignorance est une bénédiction.
Mais t'es fichue dans ce monde si tu ne prévois pas de filet de sécurité, de plan de secours et de mensonges pour sauver ta peau le moment venu. Et le moment finit toujours par venir, j'oublie ce petit détail trop souvent. Le moment vient et tu te retrouves à genoux, tâchant frénétiquement de ranger un bordel qui s'étend jusqu'aux confins de l'horizon. Et évidemment, les seuls mots que tu arrives à prononcer se trouvent être exactement ceux qu'il ne fallait pas dire. Ils résonnent dans la pièce et finissent par te retomber dessus, et tu n'as plus qu'à souhaiter pouvoir ramper à reculons jusqu'à l'utérus d'où tu es issue, rétrécir à la taille d'un être unicellulaire et te dissoudre dans le néant.
Je pensais briser la glace, mais j'imagine qu'il faut faire bien attention à l'endroit où l'on plante la hache.
Ça me rendait malade, et pourtant je ne pouvais m'empêcher d'éprouver de l'empathie. Pas l'empathie genre "Armée du salut" qui te réchauffe le cœur et te fait te sentir unique, mais celle qui te plombe l'estomac, lourde et noire. Celle qui te donne l'impression d'être en train de te noyer dans de la mélasse.
J'ai toujours adoré regarder les gens dormir. Observer leurs lèvres pendre, totalement hébétées, tandis que rêves et cauchemars escaladent leur visage.
"Juste pour info : Fenton est un connard."
Il hocha la tête.
"Mais c'est pas grave, poursuivis-je. Parce que c'est un gentil connard.
- Comment peut-on être un gentil connard ?
- Les gentils connards te laissent monter à bord de leur camping-car et quittent la ville avec toi. Ils sont assez souples, tu vois. Comprends-moi bien, hein, ils t'emmerdent autant que n'importe qui... Mais il est assez adorable dans son genre. C'est juste qu'il va nous falloir être beaucoup plus malins que ce que je pensais pour le mettre au courant."