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Citations de Michael Gibson (8)


Le Symbolisme souhaite donc figurer autre chose que le réel immédiat et visible. Il est romantique jusqu'à un certain point, allégorique par moments, onirique ou fantastique quand il lui plaît de l'être, et se rapproche parfois de cette instance profonde que Freud allait décrire en théorisant l'inconscient. En peinture on peut évoquer, parmi ses prédécesseurs, des figures telles que Füssli, Goya ou William Blake. Mais les racines du Symbolisme sont également à rechercher dans le riche compost du Romantisme - celui de Novalis, d'E.T.A. Hoffman, de Jean-Paul s'entend, bien plus encore que celui d'Alfred de Musset ou de Victor Hugo. On y trouve en effet une anticipation encore latente du solipsisme qui est si marqué dans l'art symboliste - à cette différence près que le Romantisme, de par son enracinement dans la mentalité protestante allemande, privilégiait un rapport mystique avec la nature perçue comme le langage de Dieu.
Le Symbolisme par contre, issu avant tout de la mentalité catholique de la France, de la Belgique, de l'Autriche, de certaines régions de l'Allemagne, etc., n'a déjà plus le même usage de la nature. "Comme il (des Esseintes) le disait, la nature a fait son temps ; elle a définitivement lassé, par la dégoûtante uniformité de ses paysages et de ses ciels, l'attentive patience des raffinés. Au fond, quelle platitude de spécialiste confinée dans sa partie, quelle petitesse de boutiquière tenant tel article à l'exclusion de tout autre, quel monotone magasin de prairies et d'arbres, quelle banale agence de montagnes et de mers ! Il n'est, d'ailleurs, aucune de ses inventions réputées si subtiles ou si grandioses que le génie humain ne puisse créer [...]"
C'est ainsi que s'exprimait en 1893, le singulier personnage inventé par Joris-Karl Huysmans, l'astucieux critique d'art et brillant romancier qui sut épingler, à travers le langage aigu de son roman, certains des traits essentiels du Symbolisme. Il ne s'agit plus d'observer la nature ni d'y lire un message divin, mais de toucher à un certain insolite qui éloigne l'esprit du monde familier, donne une voix à la névrose et une forme à l'angoisse, prête un visage, fut-il menaçant au rêve le plus profond. Et ce rêve n'est pas celui de l'individu mais bien celui de la communauté et de sa culture dont le corps, insidieusement, se disjoint, donnant, en ses effondrements encore feutrés, un avant-goût de fin du monde. C'est ainsi que le grand thème de l'époque symboliste est celui de la décadence, et c'est ce terme que choisit des Esseintes pour qualifier cette fin de siècle.
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Si l'harmonie et le lyrisme tardifs de Redon tranchent nettement avec sa mélancolie première, il garde pour principe directeur : "placer le visible au service de l'invisible".
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"La terre tourne autour du Possible", dit-il. "C'est le Possible qui tient le réel en laisse, l'inverse serait inacceptable."
[...]
"Si la terre est dans un état intéressant " dit quelqu'un, "c'est qu'elle est sans doute grosse du Possible. Mais qui donc l'a mise dans cet état ?"
C'est une autre voix qui répond parmi les rires :
"Il faudrait sans doute dire : l'homme avec ses rêves spermatiques !"
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Un homme avait été prisonnier de guerre pendant quatre ans lorsque son geôlier vint ouvrir la porte de sa cellule un matin. La guerre était finie, mais au lieu de lui annoncer la nouvelle, il se contenta de lui poser une question :"Si tu avais le droit d'émettre un voeu, que demanderais-tu ?" Cette question ressemble à celles que l'on pose dans les contes et, même dans les contes, celui que la chance visite ne trouve pas toujours la bonne réponse. L'homme s'interrogea : que peut-on désirer lorsqu'on est prisonnier ? "Je voudrais pouvoir écrire une lettre à ma femme." C'était sans doute le voeu qui l'obsédait depuis le début de sa captivité. "Il ne s'agit pas de ça", dit le geôlier. "Songe à la chose que tu désires le plus!" Mais le prisonnier eut beau réfléchir, il ne trouvait rien de mieux. Si ç'avait été un conte il aurait donc raté sa chance. C'est à dire qu'il aurait eu la permission d'écrire sa lettre et que l'occasion inouïe du voeu magique aurait été perdue à jamais. Mais comme il ne s'agissait pas d'un conte, le geôlier put tout de même soulever le rideau qui lui masquait les horizons du Possible en lui demandant :"Ne veux-tu pas rentrer chez toi ?"
[...]
L'histoire est pourtant authentique - cela se passait au Vietnam. Et puisque c'est le prisonnier qui la racontait c'est, à mon avis, qu'il avait lui-même été frappé par les limites que la captivité, à la longue, impose à la pensée. Et c'est cet aspect là qui m'intéresse aujourd'hui à cause du parallèle que j'y vois avec notre situation actuelle vis à vis du Possible.
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Avant d'être "flingué" , reprend l'autre en souriant, j'ai toujours pensé que j'existais à moitié et non tout à fait, j'ai toujours soupçonné que je regardais la télévision au lieu de vivre la vie. Les gens disent parfois que la manière dont les choses arrivent dans les films est irréelle, mais en fait c'est la manière dont les choses arrivent dans la vie qui est irréelle. Les films font en sorte que les émotions paraissent tellement fortes et réelles, alors quand les choses vous arrivent réellement, c'est comme si vous regardiez la télévision, vous ne sentez rien. Au moment où j'ai été blessé, et ça continue depuis, je savais que j'étais en train de regarder la télévision. On change de chaîne, mais c'est toujours la télévision.
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La question des devantures...
Subir l'interrogatoire des devantures...
L'exigence des devantures...
La devanture preuve de l'existence du monde extérieur...
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Le seul parmi les dieux qui appréciait Arès était hadès, car les fréquentes guerres envoyaient dans le Monde souterrain un flot constant de jeunes guerriers tués au combat.
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C'est bien plus tard, en analysant rétrospectivement l'effet produit par son oeuvre, que Redon en trouva la formule la plus juste : "Mes dessins inspirent et ne se définissent pas. Ils ne déterminent rien. Ils nous placent, ainsi que la musique, dans le monde ambigu de l'indéterminé."
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