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Citations de Michaël Edwards (43)


La prose de la Seine frémit tout au long de son corps de reptile langoureux et résolu, dans sa randonnée de courbes lentes puis soudaines par le dédale de la ville, dans la joie clapotante de chaque brève vague contre les pierres sonores des berges. D'une source infime mais bouillonnante elle fleurit la terre d'ici, la verte contrée de l'esprit, avant de se trouver, par une mort douce, indécelable et continue, Manche, mer du Nord, Atlantique. Sinueuse, elle ne cesse, mais s'évapore, séjourne dans les nuages, puis retourne dans les ténébreuses fertilités où

elle recommence, mosaïque de vitres
où scintille sur le pavé liquide en amont
du pont Marie, un ciel fragmenté.
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Le clair du seuil
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Tes yeux couleur de terre
Mes yeux, soleil et ciel
Reflets à mi-chemin
Le monde ayant cessé.

Ni toi ni moi n'existe
Mais nous serons un jour :
Sommes ailleurs, ici
Mystère au fond du qui.

En l'autre nous voyons
La voie au loin où le
Possible nous appelle :

Un corps pour la demeure
Prochaine et qui attend
Dans l'âme sa prison.
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Le bonheur nous hante, comme un beau souvenir ou un rêve, comme une perte et une promesse
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Michaël Edwards
Vers la Lance

Les ombres des nuages
Qui manoeuvrent là-haut
Rôdent sur les versants,
Eteignent tour à tour
Les arbres, les maisons.

Le noir de la lumière
Creuse des puits profonds
Dans la terre surprise
Et libère en partant
D'éclatantes collines.

(" Rivages mobiles")
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La mer par la force électrique du clair de lune frissonne... Le phare folle girouette du rivage ferme les yeux...Les oiseaux illuminés de la ville vont leur cage, et dresse la carte des longues courbes de la terre sous un soleil qui tourne le monde dans sa tête 
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Au lieu de supposer que l'émerveillement est le propre des enfants et des ingénus, une émotion agréable et passagère dont on se défait en comprenant l'objet qui l'a provoquée ou en revenant aux choses sérieuses, je vous invite à penser qu'il n'y a rien de plus adulte ni de plus sérieux que de s'émerveiller.
l'émerveillement n'est pas une simple émotion, mais une capacité de l'être. Il nous ouvre au monde, révèle heureusement notre ignorance et nous offre une forme de connaissance à la fois plus libre et plus intime.

L'émerveillement nous échappe et il doit nous échapper, il nous oblige à recommencer toujours, à se retrouver sans cesse au commencement.
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"Suivent des mots d'une simplicité extrême, mais qu'il suffir d'entendre au théâtre, dans le contexte de la scène, pour en éprouver la grandeur : "And so, God be with him". La poésie, et singulièrement celle de Shakespeare, est aussi à la recherche de paroles qui comptent : "I am very foolish, fond old man " (Lear), "I melt, and am not" (Coriolan), "O, wonder !" (Miranda dans La Tempête), et ainsi de suite."
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Et toute la littérature, toutes les formes d'art.. ont pour domaine, au fond, le bonheur, la recherche d'un avenir favorable
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Michaël Edwards
Femme au livre



Des murmures descendent
sur ton livre ouvert
par une odeur de pomme.

Des lumières changeantes
cherchent dans l’arbre
son trésor de fruits,
de noms, et d’oiseaux.

Le jardin respire.
Le vent caresse
tes feuilles, ta robe.

L’oiseau mûr
s’élève dans l’air.
Les saisons préparent
l’automne des mots.
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Avant d’écrire, on s’émerveille. En écrivant, on s’émerveille toujours. Sinon, ce n’est pas la peine de commencer.
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Michaël Edwards
Et ce qui le trouble, après tout, ce n'est pas tant un problème logique malaisé à résoudre que l'instabilité de tout ce qu'il considère, le lait que, sans cesse, les choses semblent changer sans changer et qu'elles éprouvent toutes de la difficulté à être, depuis les osselets jusqu'à Socrate ci lui-même. (On apprécie, en effet, la finesse pédagogique de Socrate, qui n'ajoute pas, à l'exemple de ces osselets quelconques, la comparaison entre un homme âgé et un jeune homme indéterminés, mais qui prend comme exemple celui qui parle et celui à qui il parle. Son approche est proprement existentielle.)
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Il serait satisfait d’observer que l’on ne rit pas beaucoup de nos jours aux comédies de Molière, ou aux drames qu’elles sont devenues. Nous verrons chez Molière un rire qui, loin d’écarter le sentiment et la pensée, permet, en étonnant l’être et en illuminant le monde, de mieux sentir et de mieux penser. Nous trouverons des raisons d’aller à la comédie pour rire, des raisons capables de décomplexer l’intellectuel le plus résolu à rester digne.
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L'émerveillement nous échappe et il doit nous échapper, il nous oblige à recommencer toujours, à se retrouver sans cesse au commencement.
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Les personnages se rejoignent, il est vrai, dans la facilité d’un dénouement qui n’exige aucun effort profond sur l’être, aucune vraie conversion de la personne. Au contraire, l’épaisseur humaine manque volontairement à ces figures de répertoire : le père tyrannique, le mari jaloux, les jeunes amoureux, le valet rusé, le pédant, au point où le personnage principal de la première farce demeure anonyme, n’ayant que le nom de son rôle, le clown barbouillé.
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La farce nous fait pénétrer dans l’étrange. Ramon Fernandez imagine l’enfant Molière « frappé » à la foire Saint-Germain par « l’isolement des farceurs qui semblaient se mouvoir dans un autre monde ». Des farceurs dans la rue, parmi les passants, des farceurs sur le lieu autre de la scène, se déplacent dans un univers qui est à peine le nôtre, dans une irréalité réelle où la comédie, loin d’être seulement simplifiée, semble s’interroger sur sa nature, sur ce qu’elle est venue faire, en imposant la rencontre du rire et du mal chez des êtres à la fois minces comme du carton-pâte et plus chargés que nous des vérités de la condition humaine. La farce est profonde à sa façon.
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Cependant, non seulement Molière, acteur passionné, aimait aussi danser et chanter, mais il suffit de lire la préface des Fâcheux pour voir la révélation que fut pour lui, au moment de collaborer avec Beauchamp et d’Olivet, l’idée de « ne faire qu’une seule chose du ballet et de la comédie ». On l’a dit, mais il faut le redire parce qu’il reste encore des conséquences à en tirer : Molière s’enflamma dès 1661, à peine trois ans après son installation à Paris, devant un « mélange […] nouveau pour nos théâtres », devant la découverte d’une œuvre totale qu’il pensait déjà développer dans « d’autres choses, qui pourraient être méditées avec plus de loisir ».
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L’émerveillement est une des raisons d’être de la littérature, une des raisons pour lesquelles elle existe. La littérature invente, d’ailleurs, tout ce qu’elle touche. Elle ne met pas en phrases ou en vers un savoir acquis ; elle part à la recherche d’un savoir qui ne se sait pas encore, et elle constitue un mode de savoir qui n’appartient qu’à elle.
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En sympathisant avec elles, en nous efforçant de voir les choses de leur point de vue, nous apercevons ce qu’elles cherchent dans la maladresse de leur ignorance, nous sommes attirés au-delà d’elles et au-delà de ce que nous savons, vers un possible qui constitue le but, non pas de la satire, mais de l’élan comique qui passe par la satire. Nous rions d’elles lorsqu’elles s’expriment et qu’elles sont bernées, mais par un rire généreux nous entrons plus avant dans leur dessein, et par un rire d’émerveillement nous entrevoyons une vie nouvelle et un verbe nouveau.
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La Fontaine sondera les ressources de la figure avec esprit et délicatesse, en appelant les eaux où poussent les roseaux « les humides bords des royaumes du vent » (« Le chêne et le roseau »), ou en écrivant ceci : « Quand on eut des palais de ces filles du ciel / Enlevé l’ambroisie en leurs chambres enclose, / Ou, pour dire en français la chose, / Après que les ruches sans miel / N’eurent plus que la cire […] » (« Le cierge »).
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Et si l’on peut comprendre savants, braves, juges, princes et rois parmi les « plus excellentes choses », il est difficile de les voir dans « ce qu’il y a de plus parfait », où les véritables précieuses ont encore moins leur place.
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