Miche de Boüard

Pour la troisième fois, Guillaume vient de repousser une offensive française.

Donc s'en ala il reis de France...
Plein de coroz et de pesance...
En Normandie pois n'entra...

Il est très significatif que la conversion au christianisme, à peu près consommée au milieu du XIe siècle en Norvège et au Danemark, au milieu du XIIe en Suède, n'eut pas pour conséquence, à court terme, l'abandon de CRS pratiques polygamiques; pourtant la monogamie, sous sa forme chrétienne, avait été prêchée dès le début par les missionnaires venus d'Occident.
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Le jeudi 9 septembre 1087, Guillaume, après une nuit calme, se réveilla au son des cloches de la cathédrale qui annonçaient l'heure de prime. Alors s'étant recommandé à Notre-Dame, il expira.
On ne doit sans doute pas ajouter très strictement foi au récit d'Orderic Vital, toujours enclin à la déclamation, lorsqu'il brosse le tableau du désarroi qui, à cet instant, s'empare de la Cour : les notables, craignant d'imminents désordres, auraient en hâte gagné leurs demeures et s'y seraient barricadés ; les serviteurs, laissés seuls auprès du roi, auraient pillé sa chambre et abandonné, à leur tour, le cadavre quasiment nu. Guillaume avait, sans aucun doute, manifesté le désir d'avoir dans l'abbatiale Saint-Etienne de Caen sa sépulture. L'archevêque de Rouen rappela ce choix ; mais ne se serait trouvé - toujours au dire du moins d'Ouche - aucun personnage de haut rang pour accompagner la dépouille du roi. Lors des funérailles même, les incidents dramatiques n'auraient pas manqué, dont l'historiographie moderne a propagé le récit, qu'elle tient d'Orderic : l'orage qui disperse le cortège funèbre ; le ventre qui éclate (pinguissimus venter crepuit...) lorsqu'on veut, à force, engager le corps dans un sarcophage trop étroit ; la protestation bruyamment élevée par un bourgeois de Caen, nommé Asselin, propriétaire du sol où s'élevait l'église, et qui n'en avait point encore reçu le prix - ce dernier fait, du moins, est attesté par d'autres sources.

1222 - [Que-sais-je ? n° 799, p. 123-125]

Mais quelles qu'eussent été les précautions prises, la mort de Robert le Libéral (duc de Normandie), survenu en Asie Mineure au début de juillet 1035, donna le signal de troubles extrêmement graves. (...)
L'anarchie atteignit alors un tel degré que l'on vit - le fait n'est pas unique au Moyen Age - des groupes de paysans contraints d'assurez leur propre défense. Ainsi, dans la région de Sées (Normandie) qu'ils avaient terrorisée, les fils de Guillaume Soreng, furent-ils pris et tués par des campagnards armés de haches.

1206 - [Que-sais-je ? n° 799, p. 11-12]

C'est le jeune bâtard Guillaume, fils d'Arlette, alors âgé d'environ sept ans, qui fut présenté aux barons normands comme l'héritier de la Couronne ; il l'acceptèrent unanimement, et l'on ne trouve pas trace de la moindre réticence, même de la part des ecclésiastiques. Sans aucun doute faut-il voir ici une tardive survivance des mœurs scandinaves dans la dynastie issue de Rollon : les sociétés païennes du Nord, à l'époque des Vikings, admettaient d'autres formes d'union charnelle que le mariage de plein droit. Le fils de la « frilla » par exemple avait part à l'héritage de son père.

1198 - [Que sais-je ? n° 799, p. 10]