Citations de Miche de Boüard (26)
Maintenant en revanche ,il entreprend d'isoler Londres en dévastant tout le territoire environant ;et de ce saccage ,les traces seront encore sensibles vingt ans plus tard.
Une épidémie, qui atteint alors l'armée normande et n'épargne pas son chef, contraint celui-ci à suspendre pendant un mois sa marche vers Londres.
Ainsi venait en sa possession, d'un seul coup ,l'énorme patrimoine foncier que s'était, depuis un quart de siècle, patiemment constitué la famille de Godwine.
Cette victoire assurait au duc normand le contrôle de l'Angleterre méridionale,au sud de la Tamise.
(Bataille de Hastings)
Guillaume ne s'accorde aucun répis ;trois fois son cheval est abattu et lui-même doit combattre à pied.
(Bataille de Hastings)
Vers la fin du jour la résistance anglaise commencait de faiblir lorsqu'une flèche perdue atteignit mortellement Harold. Déjà, les deux freres du roi, les earls Gyrth et Leofwine ,étaient tombés, ainsi que plusieurs des principaux thegns.
(Bataille de Hastings)
Durant ce court délais, combien d'hommes avaient pu répondre à sa convocation ? Certainement très peu. C'est dans les comtés situés entre la Tamise et la Manche que le recrutement put efficacement s'effectuer. Encore l'armée anglaise ne compte-t-elle certainement pas beaucoup plus de cinq à six mille hommes lorsque ,le vendredi 13 octobre au soir, elle campe à quelque distance de Hasting.
Encore fallait-il éviter de toucher la côte anglaise avant le lever du jour suivant;un débarquent nocturne eût été aléatoire. Toute la flotte se mit donc à l'ancre à quelques distance de la côte.
Il reste néanmoins que l'intervention norvégienne servit à merveille la cause normande.
On se bousculait pour prendre place sur les bateaux, tandit que le duc en personne parcourirait la ville, houspillant les retardataires ;il craignait,à coup sûr, que tombat ou changeat de direction ce vent si longtemps espéré.
Au demeurant, l'efficacité militaire dont a fait preuve Guillaume,depuis une dizaine d'années surtout, incite ses voisins à chercher son alliance, non point à lui susciter des ennuis.
La monarchie anglaise déclinait ;le pouvoir ducal en Normandie était en plein essort.
Dans cette période intermédiaire, le roi de Norvège n'était redoutable qu'en égard à l'ampleur de la flotte que son pays pouvait armer, et aux bases d'attaque dont il disposait à proximité de l'Angleterre :les Orcades étaient aux mains d'un chef norvégien.
En 1066, la Normandie est déjà sans doute le mieux organisé ,le plus solidement charpenté des états féodaux de l'occident.
L'épiscopat normand, lui, continue d'être colonisé par la famille ducale.
Pour faire face aux invasions attendues, Harold ne pouvait compter que sur les ressources de son royaume. À l'étranger aucune alliance possible.
Enfin, le gros de l'armée était formé de paysans, levés dans la région où l'on faisait la guerre et armés souvent de la manière la plus rudimentaire.
Quant à la flotte permanente, affectée à la garde des côtes, qu'avaient entretenue les rois anglo-saxons durant la première moitié du siècle, Édouard l'avait licencié à partir de 1049.
L'utilisation militaire du tir à l'arc était encore, à cette époque, peu commune en Angleterre.
L'antagonisme des populations du Nord , fortement imprégnées d'apports scandinaves , et du Midi étaient, pour le royaume Anglo-saxons, un autre élément de faiblesse.